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Requiem vivant [26/04/42]

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Shanoa Wingheart
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Shanoa Wingheart
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MessageSujet: Requiem vivant [26/04/42] Requiem vivant [26/04/42] Icon_minitimeJeu 3 Sep - 23:22

Requiem Vivant

   

Par un temps maussade, où les nuages sont gris et où la pluie fait petit à petit son apparition, le sourire de Shanoa ne pouvait se lire sur son visage. Depuis la mort de Benjamin, il se faisait extrêmement rare ces temps-ci. D'autant que l'anniversaire de sa mort tombait bientôt rappelant à la jeune femme ses souvenirs si durs à oublier. Elle grimpa l'escalier magistral qui menait à la porte principale. Pour éviter de salir sa robe couleur saphirine et noire, elle souleva délicatement de sa main droite un pli de son vêtement et monta, en faisant claquer ses talons sur le marbre. le bâtiment était luxueux et l'architecture très travaillée avec un soin impressionnant des détails que les maîtres d’œuvres avait eu tant de mal à sculpter. Le regard de la jeune femme était vide de toute joie. Pensive, seule avec ses pensées, elle regardait un horizon qu'elle n'atteindrait jamais.


Arrivée au pas de la grande porte d'entrée, elle resta dix bonnes minutes, immobile comme une statue absorbée par son esprit qui s'était envolé vers un ailleurs beaucoup plus chaleureux que la pluie qui venait goutte par goutte tacher d'eau la belle robe de soie. Elle se vit, par un soir enneigé dans son manoir avec son mari, rigolant l'un contre l'autre, à la lumière des chandelles. Ce futur inexistant fit esquisser un infime sourire sur son visage de porcelaine.

Soudainement, elle revint à elle et regarda dans son champ visuel si quelqu'un d'autre l'avait vue. Elle ne s'était pas rendu compte, que sa main gantée de noir semblait suspendue par le temps, prête à attraper la poignée de la porte. D'ailleurs celle-ci fut ouverte par un portier et discrètement avança. Dans le hall, on pouvait voir qu'il n'y avait personne, tout était calme et silencieux, même pas une once de mélodie traversant la pièce de ses notes si douces ou parfois inharmonieuses, lorsqu'il s'agissait des enfants qui prendraient pour la première fois un violon, une flûte ou bien un piano et ayant tellement l'envie de devenir maestro, feraient des notes désagréables pour l'oreille et pour la musique elle-même.

Il y avait une pièce isolée spécialement conçue pour les musiciens voulant venir jouer quelques notes. Cet endroit était placé à l'extrémité du bâtiment donnant sur un jardin majestueux, entouré de fontaines, de fleurs de plusieurs espèces, si colorées, offrant un beau tableau pour quiconque voudrait bien prendre le temps pour l'observer. Malheureusement, le temps faisait courir les gens qui ne s'arrêtaient même plus pour observer l'éphémère de la nature ou d'un moment magique. Shanoa savait en revanche regarder les paysages, prendre le temps de s'arrêter, de visualiser que chaque seconde qui passait offrait un nouveau paysage et que l'ancien avait déjà disparu à jamais.  Elle marcha lentement, observant l'architecture, la tête levée sur le plafond sculpté et ses dorures. Elle poussa la porte de la salle, doucement et celle-ci s'ouvrit dans un grincement presque inaudible. La pièce n'avait pas de grands mobiliers, mais le peu qu'il y en avait était magnifique. Il y avait un banc de pierre sous la fenêtre qui donnait sur le jardin, pour que certains puissent écouter, les yeux fermés, le chant du piano ou d'un stradivarius. Au milieu de la pièce se trouvaient un trépied à partition et un piano à queue en bois comportant des gravures qui venaient amener du charme à l'instrument. Dans un coin se trouvaient aussi d'autres instruments, dont un violon en bois d'érable. Elle se dirigea vers lui et le pris délicatement ainsi que l'archer lui correspondant et s'avança jusqu'au milieu de la pièce, face à la fenêtre, contemplant le paysage qui s'offrait à elle.

Shanoa prit une profonde inspiration, ferma les yeux et commença à faire vibrer l'archer sur les cordes du stradivarius qu'elle possédait. Elle connaissait très bien la mélodie qu'elle jouait en ce moment et n'avait nul besoin de partition tellement, elle l'avait joué chez elle. Un Requiem qu'elle avait composé elle-même en mémoire à son amour perdu. Cette musique, qui paraît si triste aux yeux de tous fût comme la pièce manquante d'un jeu de patience qui ne se terminerait jamais. Chaque note délivrait la douleur de l'âme que la parole ne peut exprimer. Au bout d'un moment de sa voix si fragile, si douce, elle chanta les paroles qui accompagnaient ce solo peu joyeux. Les yeux bleus de la jeune femme s'ouvrirent légèrement vers l'horizon, vers le soleil couchant du jardin.


* C'est pour toi que je chante, que je vis chaque jour. Tu es ma première pensée à l'aurore et la dernière quand vient le sommeil. Puisses-tu entendre cette mélodie qui t'est dédiée? Apportez lui cette berceuse, vents de la terre, à travers les nuages, le ciel et l'espace et portez lui tous mes regrets ! * pensa t-elle.

Une larme cristalline s'échappa de ses yeux saphir. Peu de personnes l'avaient soutenu, ses amis l'avaient tous abandonné, croyant que c'était elle qui était responsable de la mort de Benjamin, puisque au lever du jour, l'on n'avait trouvé que le cadavre du jeune homme et elle, effondrée, une épée à la main à ses côtés. le mystérieux vampire semblait s'être évaporé dans la nature. Quoique la rumeur ait été dénoncée comme fausse, il était trop tard déjà pour réparer les liens déjà coupés. Ce cygne qu'elle était, si blanc et éclatant, avait viré au noir de même que son âme. Elle pleurait, le regard triste, se remémorant la demande de Benjamin. Elle ne s'arrêta pas de jouer. Cette mélodie pouvait s'entendre dans tout le Royal College et aux alentours, car la fenêtre de la pièce était ouverte. Tout ce qu'elle voulait, c'était qu'une personne au moins lui tendrait la main et la guiderait vers la lumière qu'elle espérait tant revoir, l'étincelle de vie qu'elle avait, hélas, perdue refaire surface, des cendres redevenir flammes et ce cœur enchaîné se libérer de ses entraves qui le saignent et pouvoir battre de nouveau. Cette mélodie était une sorte d'appel à l'aide que seules les bonnes personnes reconnaîtront.


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Dernière édition par Shanoa Wingheart le Lun 28 Déc - 16:45, édité 1 fois
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Ludovik Dickins
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MessageSujet: Re: Requiem vivant [26/04/42] Requiem vivant [26/04/42] Icon_minitimeMar 20 Oct - 13:27

[HRP/ Premier RP de Ludovik/HRP]

- C'est une femme, Monsieur.

- De quoi a-t-elle l'air?

- D'une âme en peine, Monsieur.

- Décris-la moi...

Le jeune valet se pencha un peu en avant pour jeter un coup d'oeil plus attentif. La silhouette de celle qui avait attiré leurs pas se détachait devant les fenêtres lavées par la pluie d'avril. C'était une femme qui ne devait pas encore avoir la trentaine. Grande, élancée, fine comme une pousse de blé, elle avait les cheveux aussi noirs que la nuit et revêtait une robe sombre. Elle jouait du violon avec cette grâce infinie que peuvent posséder les dames bien nées. Ses mouvements étaient vifs, souples et précis. L'archet bondissait d'une corde à l'autre sans jamais se tromper. Malheureusement, de dos et à cette distance, il était impossible de distinguer son visage.
Ludovik écoutait le rapport de son valet tout en laissant son être s’imprégner de la macabre mélopée. Qui était cette femme ? Pourquoi jouait-elle un morceau si dramatique ? Nash semblait sous-entendre qu'elle était d'une grande beauté...


- Le bas de sa robe est mouillée. Elle vient d'arriver je pense.

Dehors, le temps n'était guère à la fête. La pluie ne cessait de tomber depuis l'aube et la capitale était envahie d'un brouillard si épais que les cochers devaient faire avancer les voitures au pas. Les bâtiments paraissaient avoir pris un siècle d'âge et l'eau faisait briller les plantes des parcs comme s'il était nécessaire de les épurer. Cela ferait du bien à la terre. Le mois d'avril avait été plutôt sec cette année. Mais tout le monde sait bien que sous la pluie les esprits ont tendance à s'égarer dans les limbes du passé. Or il semblait que le cœur de cette disciple d'Orphée était effectivement aussi triste que le ciel. Sa mélopée montait jusqu'aux lustres pour composer une plainte funèbre des plus poignantes.

Ludovik écoutait cette dernière en fermant les yeux. Chaque note était parfaitement définie et pleine. Et, même s'il avait toujours préféré le timbre du violoncelle à celui du violon, il appréciait cette performance hors du commun. Sa bouche frôla l'oreille de son valet :


- Requiem...Souffla-t-il doucement.

Nash frissonna. Oui, il l'avait remarqué.
Au bout d'un moment, le jeune valet pivota sur lui-même et fit face à son maître.


- Voulez-vous toujours jouer ou laisserons-nous cette jeune lady seule avec elle-même...? Monsieur?

Ludovik hésita. Devait-il briser ce magnifique moment ? Après tout, il savait combien un tête à tête avec son instrument favori pouvait être précieux. Cette femme, dont il ignorait encore le nom, jouait si bien qu'il songea que ce serait un crime que de l'interrompre.

- Ne serait-ce pas fort égoïste?

Nash tiqua. Pour lui, entrouvrir la porte de la salle était déjà contraire aux bonnes manières alors faire irruption en plein milieu de la mélopée serait impensable en temps normal. Mais son maître était tout sauf « normal » et il savait à quel point il avait besoin de partager sa passion. Pour lui, les sons avaient une importance que beaucoup ne comprenaient pas.

- Sans doute. Répondit-il donc avec droiture. Mais...n'est-elle pas souffrante ? Ne pensez-vous pas qu'il serait aimable de l'accompagner un peu et de converser avec elle?

Le regard dans le vide, Ludovik laissa ses doigts caresser les moulures dorées de la porte.

- Tu penses qu'elle souffre ?

Nash resserra ses mains autour du coffret dans lequel reposait le violoncelle de son maître et soupira :

- C'est à vous de me le dire.

Dans un autre contexte, ce genre de réplique aurait passé pour de l'insolence. D'un domestique à son maître, il n'y avait pas à faire d'énigme ou à répondre de façon aussi détachée. Mais le lien qui unissait Ludovik et Nash était différent, plus profond qu'une simple relation hiérarchique.
Ludovik ne répondit pas tout de suite. Il tendit l'oreille, écouta encore et grimaça finalement.


- Je pense qu'elle pleure. Tout est parfait, mais elle tremble.

Nash sourit et poussa la porte pour entrer dans la pièce. Ludovik le suivit. Prenant soin de refermer derrière eux le lourd battant de bois ouvragé, le jeune valet s'avança d'un pas leste sur les tapis et se posta près de la jeune musicienne. Il se tint là, droit comme un I, son coffret dans les mains et resta dans une position de courbette qui fit dévaler ses mèches brunes sur son front. Il attendit qu'elle cesse de jouer pour annoncer d'une voix claire :

- Mon maître, Monsieur Dickins, souhaite vous rencontrer my lady.

L'homme aux cheveux d'or vint alors à la rencontre de la belle. Doucement, il baissa la tête pour la saluer et, une main sur le cœur, il tendit l'autre pour prendre la sienne et y déposer un baise-main des plus conventionnels.

- Votre talent m'a attiré par-ici, my lady. Ce que vous jouez est remarquable. Et je me demandais: pour qui jouez-vous, si ce n'est pour les anges?
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Shanoa Wingheart
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MessageSujet: Re: Requiem vivant [26/04/42] Requiem vivant [26/04/42] Icon_minitimeMer 21 Oct - 1:57

La jeune femme continuait toujours sa mélodie, regardant dans ce même temps la pluie tomber  sur les plantes de la cour. Les gouttes glissaient sur les feuilles après s'être posées délicatement sur celles-ci. Pendant cette harmonie entre son violon son esprit, elle s'était envolée vers un passé qu'elle n'avait pas envie de revivre, mais qui ; telle une plaie mal refermée se rouvrirait à chaque moment nostalgique. C'est étrange que la pluie procure cet effet sur la population. Peut-être est-ce la monotonie des couleurs ou bien cette odeur si particulière à ce temps qui fait remonter les plus beaux souvenirs comme les plus redoutables ?Lorsqu'elle ferma les yeux, elle se transporta à cette fameuse date et se revit observant le corps inanimé de celui qu'elle aimait et le vampire, la maintenir fermement, lui chantant ses ignobles chantages. Elle aurait dû faire quelque chose, oui elle aurait dû le sauver... Mais, hélas, rien ni personne ne peut changer le cours du temps, ni même le remonter. Ô Horloge du déclin, chaque seconde passée est un pas vers la mort et de retour n'est plus possible ni la vie que tu prends sous ta faux !

Qu'aurait-elle fait de plus ? Elle, si frêle, si vulnérable avait été par la suite prise aux mains de ce vampire qui la mettait, devant un dilemme, mourir ou vivre à ses côtés ? Puis comme si ce n'était pas assez, il lui avait laissé une empreinte sur la main pour pouvoir la retrouver où qu'elle soit. Ce tableau d'horreur ne finissait jamais de hanter ses esprits de jour comme de nuit. Cette peur dont la créature revienne se venger lorsqu'elle sommeille ou encore dans la masse de personnes arborant les rues de Londres lui nouait l'estomac. De plus,  cette empreinte qu'elle aura sur elle durant le reste de sa vie l'angoissait plus.

Que feront les autres vampires en la croisant, cela, elle ne le saurait que, lorsqu'elle sera devant le fait accompli du destin.Ce sentiment d'impuissance la fit se crisper et Shanoa commença à trembler. Des sanglots silencieux joignirent les tremblements de ses mains. Malgré cela, elle n'arrêta pas son solo. Cependant, la jeune femme voulut s'effondrer à terre, la main sur son visage. Quelle destinée lui était choisie ? Que faire pour taire son chagrin trop lourd à porter seule et la détruisant petit à petit ?Soudain, elle entendit un bruit infime. Elle  se surprit de ne pas s'inquiéter et prit le temps de finir sa mélodie.

Relevant légèrement les yeux, elle vit deux hommes dont elle devina, les relations valaient et maître par l'habillement. Celui-ci vint se tenir à côté d'elle et, lorsque fut jouée la dernière note, elle réunit dans sa main droite l'instrument et l'archet et écouta le valet.  Elle le salua avant de se diriger en direction de l'homme annoncé. Elle le regarda : un homme fin, possédant une chevelure d'or des plus ravissantes et un visage délicat. Elle pencha la tête et remarqua ses yeux, d'un bleu de cristal, très intense et qui pouvait vous transporter. Elle le regarda s'incliner et tendre la main pour attraper la sienne. Elle défit son gant et la lui tendit en retour. Il déposa un délicat baiser, ce qui fit esquisser un sourire et un regard bienveillant.Elle se pencha et salua le jeune homme en signe de respect.


-Je suis heureuse de faire votre connaissance Monsieur Dickins, mon nom est Wingheart Shanoa.  dit elle très calmement.

Il s'agissait d'un beau jeune homme qui appartenait pour sûr à la même classe sociale que la musicienne.
Lorsqu'elle entendit que son Requiem avait attiré leurs pas en cette pièce, elle rougit discrètement. Il lui demanda aussi, pour qui ses notes étaient-elles destinées. Elle lui répondit :


- Je suis enjouée que cette mélopée vous plaise. Cependant, je suis peinée de ne jouer en ce moment peu d'air joyeux. Vous avez raison, il est vrai que je la consacre à un ange trop tôt disparu, qu'était un ami et un fiancé. 
Elle avait détourné son visage vers le ciel, espérant peut être croiser son visage parmi les nuages.

Elle vit que le valet tenait un étui de violoncelle qu'elle en déduisit par la grandeur. Elle se retourna pour faire face a Mr Dickins et lui demanda :


-Je vois que vous êtes aussi musicien, il est vrai que je ne vois nulle autre raison de venir ici si cela n'est pas de jouer d'un instrument. Que diriez-vous de me faire l'honneur d'entendre à mon tour votre mélodie angélique et radieuse en ce jour pluvieux ?  dit elle.

Cependant, plus elle l'observait, plus elle remarqua que les yeux de son interlocuteur n'étaient pas comme tout le monde. Ils étaient pourvus d'un voile. Était-il non voyant ? Elle n'osa poser la question de peur de le blesser. Cela ne la perturbait pas, au contraire, elle était fascinée par cet homme qui s'il s'avère être aveugle jouait d'un violoncelle. Elle se moquait bien de savoir la vérité et fit comme si de rien n'était et le considéra comme un humain voyant. Enfin, c'est ce qu'elle aurait voulu si leurs places avaient été inversées.


Dernière édition par Shanoa Wingheart le Lun 28 Déc - 16:55, édité 2 fois
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Ludovik Dickins
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MessageSujet: Re: Requiem vivant [26/04/42] Requiem vivant [26/04/42] Icon_minitimeMar 27 Oct - 12:20

Ludovik adorait venir au Royal College pour jouer de son violoncelle. C'était pour lui un véritable plaisir que de pouvoir laisser ses doigts caresser les cordes de son instrument fétiche dans le calme et la sérénité de ces lieux plein d'histoire. Diverses salles étaient laissées à disposition de ceux qui payaient pour avoir la paix, et il avait pris l'habitude de venir jouer en solitaire dans cette pièce qui donnait sur les jardins. Il en aimait l'odeur et la résonance. En effet, malgré les tapis feutrés qui atténuaient quelque peu l'écho et étouffaient les sons, l'acoustique restait merveilleuse entre ses murs boisés et le jeune aristocrate en avait fait son refuge. Il adorait venir ici, accompagné de son seul valet, pour échapper un peu à l'agitation du monde et exercer son art. Cela l'apaisait et lui redonnait la foi.

Mis à part les concierges et quelques musiciens qui le saluaient sur son passage, Ludovik ne rencontrait généralement personne en ces lieux. Il venait aux heures creuses, celles où le Royal College était le plus abandonné du public, afin d'éviter les conversations mondaines qui le fatiguaient. Ainsi, le mélomane s'aménageait-il ici des moments de solitude qui lui servaient à se retrouver lui-même et à faire le vide dans son esprit. Il jouait avec son coeur, il écoutait avec son âme. Quand il ressortait après quelques heures de jeu, il se sentait plus fort, plus apte à affronter la vie. Avec Nash à ses côtés, tout lui paraissait possible malgré son handicap.

Mais aujourd'hui, sa salle était occupée. C'était rare, car les autres pièces ouvertes aux musiciens solitaires étaient plus vastes et plus riches donc préférées de tous. Cette salle était souvent délaissée, surtout dans les fameuses heures creuses. Il n'y rencontrait jamais personne. Enfin presque personne...Il se souvenait encore qu'il y avait un mois de cela, il y avait rencontré un jeune homme qui jouait du piano. Fils de barons, ce dernier lui avait expressément demandé de le laisser tranquille et d'aller voir ailleurs. Cette scène l'avait marqué. Maintenant, Ludovik tendait l'oreille dans le couloir et faisait demi-tour s'il entendait jouer. Il ne souhaitait pas déranger et encore moins risquer de se faire à nouveau renvoyer avec si peu d'égard. Ce fils de baron l'avait presque insulté de malotrus...Sans doute faisait-il partie de ces gens qui ne supportaient pas le fait qu'il soit aveugle.
Au fond, Ludovik ne pouvait en vouloir à quiconque lui réservait ce genre d'attitude. Il avait conscience qu'il dérangeait les gens "normaux" et qu'il pouvait dégoûter, voire faire peur. Il faisait souvent comme s'il n'entendait pas tous ces murmures qui le plaignaient ou le critiquaient dans son dos. Il s'était résigné et il préférait qu'on l'oublie un peu plutôt que d'engager les conversations aux moments les plus inopportuns.

Cependant, la mélodie qui venait de lui parvenir était différente des autres qu'il avait pu entendre depuis ce couloir. Nash lui-même avait été surpris. Jamais encore ils n'avaient eu le loisir d'écouter une mélodie si triste en ces lieux. Jamais encore ils n'avaient autant apprécié un Requiem...
Ludovik s'était donc arrêté, conquis par les notes parfaites et pures que ce nouveau musicien leur offrait au travers du bois laqué. Il avait longtemps hésité avant de demander à son valet d'entre-ouvrir la porte afin de lui décrire cet inconnu. L'étiquette et ses dernières rencontres lui criaient de ne pas espérer un quelconque dialogue d'ami en ces lieux. Mais lorsque ses sens sont charmés et que l'on a du temps devant soit, on se laisse facilement envoûter.
Nash avait alors jeté un coup d'oeil dans la pièce. En prenant soin d'être le plus discret possible, il avait décrit à son maître la jeune femme qui se trouvait devant la fenêtre et qui jouait du violon comme une sainte. Et puis, sentant que l'aristocrate désirait rencontrer la belle, il lui avait proposé d'entrer et l'avait même quelque peu poussé à l'action. Ludovik manquait de confiance en lui et il avait toujours besoin que son valet ne le conseille pour qu'il n'agisse.
Finalement, les deux hommes étaient entrés et la rencontre avait pu avoir lieu.

Face à la jeune femme qui venait de se présenter à son tour, Ludovik sourit. Même s'il ne pouvait voir son visage, son doux parfum de femme lui chatouilla les narines et la douceur de sa peau, lorsqu'il prit sa main pour la baiser, lui rappela le velours des fauteuils de son salon. Sa voix, enchanteresse, était teintée d'amabilité et de bienveillance. Ainsi, tandis que Nash restait en arrière, à sa place de valet, son maître engageait-il la conversation.


- Enchanté de vous rencontrer, Miss Wingheart, c'est un plaisir.

La belle était avenante et, loin de se crisper face au doux compliment que venait de lui faire le jeune homme, elle lui répondit d'une voix claire qu'elle jouait en effet pour son fiancé disparu. Ludovik fit une légère grimace.

- Alors vous avez le don de transformer la tristesse en joie. Je suis certain que votre fiancé serait heureux de vous entendre jouer comme j'en ai eu l'occasion aujourd'hui. C'est un bel hommage.

Le terrain était glissant. La pauvre jeune femme venait d'être dérangée dans son recueillement et Ludovik regrettait presque d'avoir franchi la porte. Il aurait dû s'en douter. Qui joue un Requiem en solitaire si ce n'est une âme en peine? Il aurait dû la laisser tranquille. Maintenant, il avait l'impression d'avoir interrompu une prière à un défunt.
Les yeux dans le vide, près du visage de Shanoa, l'aristocrate aux cheveux d'or s'excusa:


- Je suis navré de vous avoir dérangée dans votre recueillement.

Mais, alors qu'il s'apprêtait à rendre à la jeune femme sa tranquillité en prenant congé, cette dernière s'attarda sur le grand coffret que tenait Nash dans ses mains et lui proposa de l'écouter jouer. Ludovik sourit.

- Avant de vous entendre, je pensais la même chose, mais maintenant je sais que l'on peut aussi désirer revenir pour tendre l'oreille et simplement profiter du talent de nos confrères...Nash faillit sourire tant son maître enrobait de sucre ses paroles galantes, mais son visage resta de marbre tandis que ce dernier se tournait vers lui pour tendre les mains. Si cela peut vous faire plaisir...

Nash s'avança d'un pas pour permettre au musicien de toucher le coffret du bout des doigts puis, d'un geste assuré qui prouvait qu'il en avait l'habitude, il lui ouvrit le coffret et le laissa prendre avec délicatesse l'instrument qui reposait dans le velours pourpre.

- Vous souhaitiez quelque chose de plus joyeux...

Le regard fuyant au sol, l'oreille tendue, Ludovik attendit que son valet ait posé le grand coffret contre un mur et qu'il lui ait amené une chaise. Doucement, son valet au garde à vous près de lui, il s'assied et écarta les jambes pour laisser l'instrument se caler entre elles. Puis, il prépara son archet, frôlant les cordes tendues au-dessus du vernis brillant.

- Une Allemande, j'espère que vous aimerez.

L'aristocrate prit une grande inspiration et laissa son art couler entre ses doigts comme de l'eau claire et scintillante. Ses cheveux tombèrent en une cascade d'or par-dessus son épaule et il les dégagea d'un mouvement de cou sans arrêter de jouer. Il avait décidé d'offrir à Shanoa l'Allemande de la suite pour violoncelle n°3 de Bach. Elle se jouait en do majeur et permettait de faire vibrer les cordes les plus graves de l'instrument.

HRP/ Jean-Sébastien Bach, Suite pour violoncelle n° 3 en do majeur, BWV 1009; 1722 / Ecouter sur youtube ICI/HRP]

Nash écoutait son maître sans bouger mais son regard ne cessait d'aller de son visage à son épaule, comme s'il vérifiait que la position de ce dernier était correcte ou qu'il n'était pas dérangé par ses cheveux. Apparemment, son noeud s'était défait, il faudrait qu'il le lui remette en place après son morceau afin qu'il ne soit pas gêné davantage.
Le valet était aux petits soins avec Ludovik. Puisqu'il représentait ses yeux, c'était à lui d'organiser sa toilette pour qu'elle soit parfaite. Aujourd'hui, il avait conseillé à son maître de porter du brun et du jaune afin de contraster avec la morosité du ciel. Son pantalon était donc couleur noisette et sa chemise blanche ne dépassait presque pas de son veston brun et doré, dont les motifs fleuris indiquaient à eux seuls la haute qualité du tissu. Dans ses cheveux, il avait glissé un ruban dans les mêmes tons, afin d'harmoniser le tout. De toute évidence, il ne l'avait pas assez serré.

Une fois que Ludovik eut terminé son morceau, il se tourna vers la jeune femme et lui sourit, attendant gentiment son avis.
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Shanoa Wingheart
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MessageSujet: Re: Requiem vivant [26/04/42] Requiem vivant [26/04/42] Icon_minitimeJeu 29 Oct - 0:58

Shanoa adorait admirer le patrimoine qu’offrait la ville. Elle adorait particulièrement ce bâtiment. Elle n'y était allée que rarement, la présence de publics la gênait parfois. Aujourd’hui, elle s’était dit que par un temps pareil, peu de personnes viendraient. C’était en rentrant et en voyant ce magnifique jardin, qu’elle voulut jouer un Requiem. Elle adorait appuyer ses doigts contre les cordes et faire glisser l’archet. Elle ressentait la vibration des notes. Chacune avait été choisie minutieusement. Elle l’avait composée pendant son deuil. Elle s’était retrouvée seule avec son chagrin et pendant un temps n’était plus que l’ombre d’elle-même. Puis au bout d’un long moment de solitude, elle avait décidé de se relever et d’avancer pour remonter le ravin et faire la gloire de ses parents.

Mais quelques fois, une odeur, un temps peuvent remonter à la surface d’innombrables souvenirs. D’ailleurs, lorsqu’elle y réfléchissait bien, c’était l’odeur de la pluie qui lui avait fait revivre cet instant atroce. Aussi loin qu’elle s’en souvienne, il pleuvait ce jour-ci. Sa mémoire avait enregistré cet épisode en y mémorisant aussi l’odeur, les sons, le visuel. Inconsciemment, elle s’était souvenue de cela.Soudain, elle fut dérangée par deux hommes. Après que la vallée eut présenté son maître, elle s’était présentée à son tour. Elle remarqua la prise délicate par la main de cet homme si douce, comme s’il portait en ses mains de la porcelaine ou du verre. Il la remercia et elle répondit :


-  Moi de même monsieur.

Elle se demandait pourquoi ils étaient venus ici sachant qu’elle jouait ? Elle se demanda s’il avait l’habitude de venir en ces heures s’adonner à son art favori. D’extérieur, on avait l’impression d’une femme sûre d’elle et qui savait engager des conversations. Or elle ce n’était qu’une de ses nombreuses façades. Mais c’était différent avec Ludovik Dickins. Elle voulait en savoir plus sur lui et elle voulait apprendre à le connaître.Shanoa fut extrêmement touchée par les paroles de ce dernier. Elle eut presque les larmes aux yeux.
- Je l’espère de tout cœur. Vos mots me touchent profondément. Mais si vous avez aimé, je suis sûre que là haut aussi les anges ont eu plaisirs à entendre, enfin si le paradis existe…
Elle vit quand même que le jeune aristocrate était gêné d’avoir interrompu  cette symbiose entre elle et la mélodie.
- Ne soyez pas gêné, ma solitude n’a que trop duré. Je vous remercie  de m’avoir  interrompu, vous avez amené un peu de couleur dans l’ambiance larmoyante que je constituais.
Il lui tourna le dos, pour ressortir par la porte. Mais la jeune femme s’approcha du valet et caressa l’étui du violoncelle et avait demandé si ce jeune homme pouvait lui jouer un morceau joyeux. Il lui dit que l’on pouvait venir ici pour simplement écouter les notes danser et chanter. Shanoa aimait la façon qu’il avait de parler, sa voix était douce et ses paroles étaient comme des sucreries. Il acquiesça et se fit guider par son valet à s’installer et à mettre les doigts sur le manche du violoncelle.

C’est à ce moment précis où elle n’eut aucun doute sur la cécité de sa connaissance. Il précisa le morceau qu’il allait jouer en espérant qu’elle apaise la cour triste de la belle. Elle prit alors place sur le banc en pierre, penchant son corps en avant, son bras droit tenant son menton, elle écouta. Plus la mélopée avançait, plus les yeux de Shanoa pétillaient. Jamais elle n’avait entendu pareille mélodie. Elle adorait la façon que l’homme manier l’instrument. Il était concentré ; Privé de sa vue, il devait compter les cordes très rapidement pour effectuer la musique.

Il avait réussi là où d’autres avaient échoué à lui faire redonner le sourire après un tel recueillement. Elle savoura pleinement chaque note. Les cheveux de Ludovik tombaient sur l’instrument en de fines boucles blondes. Elle regarda la pièce comme un tableau. Une pièce blanche pleine de volutes dorées, un piano au milieu de la pièce et un homme tel un ange caressant de ses doigts fins le magnifique violoncelle. Son valet se tenait à ses côtés pour l’aider et elle sur le banc, envoûté par la partition qui se déroulait. Elle trouvait que l’attitude du domestique était des plus touchantes.

Il avait une manière de s’occuper de monsieur qui était plus que d’ordre hiérarchique. À la dernière note, le visage du jeune éphèbe se releva en sa direction. Elle se leva et s’approcha de lui. Elle posa délicatement sa main sur l’épaule droite; elle sent alors un délicieux parfum flotter dans les airs. Elle adorait les senteurs et aimait en découvrir toujours un peu plus chaque jour. Elle le regarda d'un air tendre et sincère:


-
J’ai adoré votre solo, elle m’a rendu le sourire, grâce à vous je me sens plus joyeuse, plus vivante. Elle m’a redonné goût à la vie un jour où la nostalgie telle une flèche se plante dans votre cœur. Je ne vous remercierai jamais assez pour ce cadeau que vous m’avez offert. Si j’ai fait pleurer les anges, vous leur avez rendu leur bonheur que j’ai arraché.

Shanoa voulait maintenant en savoir plus sur lui, car étant aveugle, il était difficile de ressentir les choses comme une personne voyante. Que «  voyait-il « de différent ?


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MessageSujet: Re: Requiem vivant [26/04/42] Requiem vivant [26/04/42] Icon_minitimeVen 30 Oct - 12:14

Lorsque Ludovik jouait, le monde s'arrêtait. L'air était comme en suspension autour de lui et les grains de poussière eux-mêmes semblaient ralentir leur course folle pour tendre l'oreille. C'était du moins ce que ressentait l'aveugle. Pour lui, la vibration de son archet sur les cordes tendues de son instruments fétiche réveillait l'attention de tout ce qui l'entourait. Il était transporté dans une autre dimension, plus poétique, plus grandiose. Tout s'apaisait au son de sa mélodie pour respecter ce moment temps désiré, tant béni. L'acoustique de la pièce démultipliait ses notes aux teintes graves et donnait à l'ensemble de sa mélodie un sérieux presque religieux, une sainteté qu'il ne pouvait ignorer. Sous ses doigts raidis pour le jeu, il sentait les cordes tressaillir comme le corps d'une femme que l'on embrasse sous la lune d'été. L'odeur des tapis, du bois, du verni, de ses propres cheveux, de son valet auprès de lui et de cette nouvelle rencontre au requiem douloureux : tout lui parvenait comme une brise dans une tempête d'émotions.

L'allemande de Bach une fois terminée, le silence se fit. Ludovik était content de lui, il avait assez répété cette mélodie pour la connaître par cœur, mais il avait besoin de l'avis de Shanoa pour être tout à fait satisfait. Doucement, il se tourna vers elle, cherchant son regard avec l'approximation que sa cécité rendait inévitable. Ce n'était pas pour lui qu'il avait joué, mais pour elle, afin de lui faire oublier ses tristes songes et de la ramener à la chaleur de la vie. Son ange disparu, ce fiancé qui l'avait abandonnée, devait être respecté et immortalisé dans ses souvenirs, mais il ne devait pas l'empêcher de reprendre le cours de son existence. Honorer ses morts est tout à fait louable et beau, mais les laisser prendre le pas sur le vivant n'est que folie. Se soucient-ils réellement de notre chagrin ? Rien n'est moins certain. D'ailleurs, n'ont-ils pas Dieu pour eux ? L'heure de les rejoindre arriverait assez tôt. Il fallait prendre la vie telle qu'elle nous était donnée, comme elle venait, et profiter de toute sa substance avant de la perdre à son tour.

Face aux compliments de la jeune femme, le grand blond sourit, un peu gêné.


- Vous êtes bien aimable my lady. Je suis ravi que cela vous ait plu. Si j'ai pu vous rendre le sourire, ma joie est à son comble.

Ludovik pencha son violoncelle sur le côté et son valet le récupéra avec délicatesse tandis que son maître de relevait. Quittant ainsi sa chaise, l'aristocrate se redressa et tendit son bras à la jeune demoiselle.

- M'accompagneriez-vous pour une promenade le long de la terrasse ? Il pleut un peu, mais nous seront à l'abri sous la bordure.

Nash finissait de ranger l'instrument dans son étui. En son cœur, une vague de tranquillité le saisit. Son maître était de bonne humeur aujourd'hui et il sentait que cette rencontre allait lui faire le plus grand bien. Ludovik avait peur de la foule et il n'était jamais très à l'aise en soirée, même s'il faisait énormément d'efforts pour converser joyeusement avec tout le monde. Son handicap lui avait enlevé la vue mais son ouïe s'était crue dans le devoir de pallier ce manque en se développant à l'excès, ce qui lui provoquait des troubles particuliers : il ne supportait pas le brouhaha, le son des verres qui tintent entre eux, les couverts sur les assiettes, certaines voix trop aiguës...Dans une soirée mondaine ou un salon, il ne pouvait jamais rester très longtemps. Mais ici, en tête à tête avec la jeune femme, il allait pouvoir discuter en paix.

- Je ne me souviens pas vous avoir déjà croisée en ces lieux...Est-ce la première fois que vous venez au Royal College ?

La conversation pouvait paraître des plus badines, et elle l'était, mais l'usage la réclamait ainsi et Ludovik était réellement curieux au sujet de la présence de Shanoa. Il ne l'avait encore jamais rencontrée, que ce soit ici pendant ses petites répétitions personnelles, ou dans un salon ou une soirée. Peut-être qu'elle venait de s'installer à Londres ou que la mort de son fiancé était très récente et qu'elle ne s'était mise à sortir que depuis qu'elle l'avait perdu. Nash lui avait dit qu'elle était vêtue de couleurs sombres. Peut être qu'elle portait encore son deuil ?

Le jeune aristocrate attendit que son valet eut fini de ranger son violoncelle dans un coin de la pièce et, écoutant le son de ses pas, il le suivit dehors. Il conduisit ainsi Shanoa comme tout bon gentleman l'aurait fait, à la différence près qu'il devait laisser son valet le précéder.
Bien éduqué, Ludovik ne fit aucun geste déplacé. Il laissait son bras à disposition de la belle sans compresser le sien et sans franchir les distances bienséantes que l'étiquette nécessitait. Nash, lui, ouvrait la marche en prenant soin de ralentir le pas lorsqu'il le fallait, pour que son maître ne le perde pas, et en conservant néanmoins une frontière invisible entre eux, afin de laisser au couple son intimité de classe.

Le violoncelliste tenta plusieurs approches pour ouvrir les sujets.


- Je vais me répéter, mais vous jouez remarquablement bien. Votre Requiem était plein de charmes. Vous jouez depuis longtemps ?

Il mourait d'envie de lui demander ce qu'il était advenu de son fiancé. Était-ce la maladie qui l'avait emporté ? Un accident ? Mais il savait que ce serait l'offenser que de lui rappeler des souvenirs tragiques, d'autant qu'il venait de lui redonner le sourire. Ce serait fort maladroit de sa part ! Le jeune homme ne souhaitait pas lui être désagréable. Aussi finit-il par ramener la discussion sur d'autres terrains  qui le concernaient davantage.

- Je suis navré si mon regard vous dérange. Fit-il au bout d'un moment. Je ne peux malheureusement pas apprécier le vôtre, ni le fixer avec le respect que je vous dois. Je suis né aveugle.

Ludovik s'excusait de sa cécité. Il savait que cette dernière pouvait choquer, voire répugner. Même s'il dédaignait la pitié qu'on lui accordait trop volontiers et qu'il ignorait les messes-basses des gens, il avait parfois honte de son handicap. En ce moment même, il se troublait à l'idée que Shanoa puisse le suivre contre son gré et craindre son regard vide.
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MessageSujet: Re: Requiem vivant [26/04/42] Requiem vivant [26/04/42] Icon_minitimeVen 30 Oct - 19:45

Shanoa était restée immobile sur le banc pendant tout le temps de la musique. Envoûtée elle vit un paysage paisible se dessiner devant elle. De plus derrière elle, les senteurs exquises du Jardin venaient l'apaiser. Elle se dit que ce devait être lui, un ange venu du ciel pour l'aider. Tout semblait en cette pièce s'être arrêté pour écouter le solo de Ludovik. Jamais elle n'avait vu pareil homme d'une splendeur élégante et angélique, ni entendu une mélopée enivrante.Elle vit le jeune aristocrate comme emporté ailleurs. Elle avait la même sensation lorsqu'elle jouait ou chantait. Cette sorte de transe où vous êtes isolé du monde qui vous entoure, elle ne le connaissait pas que trop. Le violoncelle arrêté, elle avait complimenté l'artiste qui parut gêné face à ses paroles.

- Jamais personne ne m'avait fait autant plaisirs depuis sa disparition et je suis ravie que ce soit vous. Dit-elle.
Il se releva délicatement et proposa son bras à la jeune demoiselle. Elle rougit d'abord puis dit :

- C'est un magnifique violoncelle que vous avez ici. Son timbre est des plus envoûtant je dois dire.
C'est avec joie que j'accepte votre invitation, votre compagnie m'est forte agréable.


Elle prit doucement le bras du musicien et regarda de plus près ce visage. Il était vraiment resplendissant. Même si Shanoa avait deviné qu'il était aveugle, ses yeux amenaient de la fragilité mais une fragilité presque irréelle.

-Il est vrai que je ne vais en ces lieux que très rarement. Je préfère y aller en ces jours lorsque la foule est à son minimum quand j'ai besoin de sérénité. Bien sûr, j'aime quelquefois côtoyer les salons pour y faire mon apparition et pour être informé de la société. Je ne suis pas tellement sortie depuis longtemps et il m'a fallu renouer avec le monde des vivants.
rigola-t-elle en esquissant un joli sourire.

Ils attendirent que le valet ait posé l'instrument dans son étui brillant d'un satin pourpre, puis en suivant le valet, tous les deux sortirent. Le vent amenait de l'air frais. On pouvait entendre au loin les sabots des chevaux contre les pierres. Mais cela semblait si lointain, elle avait comme l'impression qu'en sa compagnie, elle avait été transportée dans une bulle où ils n'étaient que 3.


Pour engagez la conversation, il la complimenta encore une fois sur son don.


- je vous remercie et vous retourne le compliment. Je joue depuis assez longtemps oui. Dès mon plus jeune age. Mes parents m'ont initié au violon et au piano. J'ai continué dans cette voie ci en apprenant à chanter. Le début de ce requiem à été composé dès la mort de Sir Benjamin. Il est mort tué par un voleur qui passait par là.


Dit -elle apaisée. Elle ne ressentait pas à aucun moment de la tristesse à parler comme cela. La mélodie avait enfermé ses cours tristes et révélé la joie de Shanoa.Cependant, elle mentait toujours au sujet de la cause de la mort. Personne ici ne devait savoir qu'il avait été attaqué par un vampire. Hormis les créatures elles-mêmes et les hunters, les autres êtres humains étaient eux dans l'ignorance et la prendraient pour une aliénée. Elle avait alors fondé ce mensonge pour passer inaperçue.Enfin, le jeune homme parla de sa cécité et se plaignait de ne pas pouvoir contempler le visage de l'aristocrate.

Cela confirma son hypothèse et d'une voix douce presque maternelle, elle lui fit.:


- Ne soyez pas désolé, vous n'y êtes pour rien. Par ailleurs, laissez moi vous dire que malgré votre cécité, vous avez vu ma tristesse et le moyen de me redonner goût à la vie. Ce sont souvent ceux qui voient qui sont aveugles.

-Et vous, depuis quand jouez-vous car malgré que vous ne voyez pas, vous avez parfaitement exécuté cette allemande, vous m'avez épaté.

Shanoa ne voulait que rien ne s'arrête. Jamais elle n'avait été a ce point heureuse. Sa présence la réconfortait et elle était triste de savoir que son admirateur ne pourrait jamais voir le sourire qu'il lui  avait rendu.


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MessageSujet: Re: Requiem vivant [26/04/42] Requiem vivant [26/04/42] Icon_minitimeSam 7 Nov - 22:44

Malgré la fine pluie qui coulait sur le monde, Ludovik était sorti pour se dégourdir les jambes et s'adonner à sa plus grande passion: la musique. Pour une fois, c'était en partie grâce à son valet. Ce dernier lui avait en effet rappelé que c'était le jour habituel pour ses répétitions et, par d'audacieuses paroles, ainsi qu'un vêtement qu'il lui avait présenté comme lui étant fort seyant, il l'avait poussé à mettre cape et chapeau pour respirer "le grand air et la trame merveilleuse de son répertoire". L'aristocrate avait d'abord cédé à contre-coeur, mais il avait ensuite eu cette intime conviction que la voie que lui indiquait Nash était celle qu'il devait suivre.

En vérité, l'héritier Dikins avait assisté la veille à la réception que la duchesse de Northwood avait préparé dans sa résidence londonienne. Elle ne l'occupait que deux à trois fois l'année, pour s'informer des dernières nouveautés à la mode dans la capitale, et ses invitations étaient un signe d'intérêt qu'il valait mieux éviter d'ignorer. Mais ce repas dansant avait terriblement éprouvé le jeune aveugle. Aussi son humeur avait-elle été bougonne au lever. Il avait conservé sur ses lèvres pâteuses le "goût affreusement sucré des pâtisseries mielleuses" qu'on lui avait tendu tout au long de la soirée et ses oreilles bourdonnaient encore du "vacarme assourdissant de toutes ces gorges de commères qui n'avaient cessé de piailler leurs vies". C'état du moins ce que pensait Nash, sans le dire, en voyant son maître se lever en titubant pour se passer de l'eau sur le visage. Il savait que cette soirée avait, comme de nombreuses autres, grignoté la patience et la paix de ce dernier. Attentif comme il l'était, il avait par ailleurs senti chez Ludovik une forme de langueur alarmante et s'était cru dans le devoir de le pousser un peu afin qu'il se décide à sortir de son antre pour se changer les idées.

Sur le chemin les deux hommes n'avaient que peu bavardé, c'était en partie à cause de la fatigue du jeune Dikins. D'habitude, l'habitacle fermé du fiacre leur permettait d'oublier quelque peu la frontière hiérarchique qui les séparait mais aujourd'hui il leur avait surtout servi de toit pour éviter la pluie.

Lorsqu'ils étaient arrivés au Royal College, Ludovik avait présenté un visage déjà plus serein. Nash avait ainsi immédiatement su qu'il avait fait le bon choix. Rester enfermé dans le manoir pour ruminer toute la journée les médisances des amis de la duchesse n'aurait pas été une bonne chose pour son maître. Jouer du violoncelle le mettrait de meilleure humeur.

Maintenant qu'il avait derrière lui son maître et miss Wingheart, Nash se confortait dans cette idée qu'il avait parfaitement bien agi. Les mains dans le dos, il marchait non loin du couple sous les grandes arches de pierre qui formaient la bordure du bâtiment et les guidait dans leur promenade improvisée.


- Je suis navré pour votre fiancé. Il y a de ces brutes dans les rues...

Ludovik ne savait qu'ajouter. La douleur de la jeune femme l'atteignait d'autant plus qu'il trouvait la mort de son fiancé trop injuste et cruelle. La pauvre...Elle avait dû être atterrée quand la maréchaussée lui avait transmis cette terrible nouvelle. Tuer pour voler...Voilà bien un concept que l'honnête homme qu'il était ne comprendrait jamais.

- J'espère que la justice s'est chargée du voleur...Dieu, lui, saura le châtier comme il se doit en tous cas.

Le jeune aveugle sourit d'un air compatissant et continua sa marche. Sentir le bras léger de Shanoa sur le sien lui donnait une sensation de plénitude. Il avait l'impression de marcher au printemps, pieds nus dans l'herbe verte, près des cerisiers en fleur. Sa douce voix de jeune femme chantait par-dessus le bruit mat de la pluie, comme pour rappeler aux vivants que la complainte du ciel ne saurait enlever le bonheur à la terre.
Au fil de leur conversation, ils parlèrent de la cécité de Ludovik, pour laquelle il n'avait pas pu s'empêcher de s'excuser, ainsi que de leur loisir commun: la musique.


- Vos mots me touchent, my ladie, et votre formulation me plaît. Il est vrai que celui qui ne fait que voir avec ses yeux et non avec son coeur est bien aveugle...Cependant, pour ma part, je dois beaucoup à mon valet...

Nash ne se retourna pas lorsque son maître le désigna d'un coup de tête mais il ne put se retenir de lever discrètement les yeux au ciel. Ludovik n'avait jamais accepté l'idée même qu'il fallait qu'il l'oublie de temps à autre pour son propre honneur. Miss Wingheart avait-elle besoin de savoir que c'était lui qui avait vu ses larmes et l'avait rapporté? Non, certainement pas. Et puis, n'était-ce pas lui qui avait entendu dans ses gestes ce petit tremblement d'émotion qu'il était lui-même incapable de percevoir? Ludovik était toujours trop modeste.
Finalement, la conversation reprit au sujet de leurs instruments respectifs.


- C'est bien, vos parents ont pris soin de vous. Vous êtes fort douée. Fit-il sur un ton joyeux avant de répondre à la question de Shanoa. Je joue du piano depuis que je suis en âge d'aligner deux notes et j'ai appris le violon très jeune aussi. Ce violoncelle, ce sont mes parents qui me l'ont offert à mes dix ans. J'étais un peu petit par rapport à sa taille mais j'ai réussi à m'y faire. Je préfère son timbre, plus sombre et grave que les autres instruments à cordes. Il me transporte plus loin, dans les abysses de mes pensées.

Les yeux vides du jeune blond semblèrent se perdre plus encore, comme s'ils voyaient le fantôme de ces dites-pensées voguer au loin sur l'horizon brisé par l'angle du bâtiment qu'ils contournaient. Puis, il tourna la tête vers la jeune femme.

- Vous êtes à Londres depuis longtemps? Je m'étonne toujours de ne vous avoir encore jamais rencontrée. C'est un véritable plaisir de faire votre connaissance en ces lieux. Il marqua une pause et demanda: Vous y reverrai-je? Nous pourrions jouer ensemble à l'occasion.


Dernière édition par Ludovik Dickins le Mer 2 Déc - 9:24, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Requiem vivant [26/04/42] Requiem vivant [26/04/42] Icon_minitimeMer 11 Nov - 23:15

Shanoa n'était pas beaucoup sortie depuis cette fatalité. Elle avait préféré rester chez elle avec ses domestiques. C'est d'ailleurs ceux-ci qui l'avaient forcés à sortir de temps à autre pour respirer l'air pur de la ville. Le deuil l'avait profondément noircie. Pendant un temps qui lui avait semblé une éternité, elle ne s'était entraîné que dans le seul but de se venger et de libérer cette colère enfouie sur ses ennemis. Elle ne vivait que la nuit. Elle s'exerçait sous le regard blanchâtre de la lune d'argent à l'épée, à la magie noire perfectionnant ses mouvements et se couchait le jour venant. Elle détestait les vampires et avait ri lorsqu'elle pensa qu'elle avait les même horaires qu'eux : Ironie du sort.
Puis un jour, alors qu'elle avait fini son entraînement, elle regarda par la fenêtre de sa chambre le soleil se lever. Cela faisait longtemps qu'elle n'en avait pas vu un et celui-ci lui parut être une découverte majeure, comme s'il s'agissait de la première fois. Elle s'était alors adossée a la fenêtre et était restée là, les yeux pétillant d'admiration. La vie lui manquait terriblement, les gens lui manquait ; même si elle avait toujours préféré être seule, elle sentait le poids de la solitude peser sur ses épaules. C'est alors que l'aristocrate eut changé son rythme de vie et alternait sa vie une fois sur deux le jour et la nuit. C'était comme si le soleil avait illuminé l'esprit sombre et y éclairé la porte de sortie du deuil.
Lorsqu'elle sortie de son manoir, elle eu un choc en découvrant les changement de la ville en si peu de temps.Curieuse, elle voulait tout visiter pour y voir de nouvelles architectures. C'était à peu près comme cela qu'elle se retrouva au Royal College.

Elle était maintenant aux côtés d'un homme fort séduisant et d'une gentillesse rare. Cela lui rappela vaguement son ami intime avec lequel elle pouvait se confier sans problème car une part d'elle savait que jamais il ne l'aurait trahie.


-Vous avez cent fois raison . Car lorsque cela s'est passé, j'en eut été le témoin. Mais j'ai réussi avec le temps et du courage à enfouir ce passé, il reste quelques éclats par-ci par-là, mais c'est beaucoup moins douloureux. 


Dans cette phrase, elle avait omis volontairement de mentionner qu'elle n'était pas qu'un simple témoin mais la victime principale d'un vampire assoiffé de sang et qui avait malencontreusement croisé leur route. La scène qui resta gravée ce jour-là, hormis le corps inerte du jeune homme était cette sensation qu'elle avait éprouvé lorsque le vampire l'avait mordue. Un incroyable sentiment de désir était montée en elle en quelques fractions de secondes. Elle se rappelle s'être sentie mal à l'aise d'avoir eu en elle ce sentiment sachant son fiancé à terre, agonisant. Elle avait aussi caché le fait qu'elle l'avait combattu à l'épée et user de sa colère et de son âme rempli de débris car en un seul soir, tout s'était effondré autours d'elle.

-Je ne sais pas, je me suis évanouie de tristesse et lorsque je me suis réveillée, il n'y avait que deux personnes à terre. Moi et mon fiancé. Le voleur avait semblé s'être évaporé et nul ne sait s'il vit encore à l'heure où je vous parle. Mais je suis sûre que la justice éclatera et mon envie de vengeance sera assouvie.  Que cela soit au jugement dernier ou ici bas sur Terre.» dit elle en le regardant.

Elle en était sûre car se serait elle la Justice et s'il avait péri durant le combat qu'elle avait mené et ferait tout pour avoir la justification de sa mort.
Après avoir parlé de ce sujet, Ils dérivèrent vers de sujets plus présent et beaucoup plus serein.
Plus elle parlait avec Ludovik, plus elle se sentait proche. Il avait beaucoup aimé la phrase de Shanoa. Il lui avoua que son valet était un véritable atout lorsque l'on possède un tel handicap. D'un coup d’œil, elle fit l'aller -retour entre Ludovik et le valet qui ouvrait la marche tout en disant :

- Votre relation est forte, cela se voit. Malgré la hiérarchie qui vous sépare, je vois une superbe complicité entre vous. L'un à besoin de l'autre et inversement. J'admire beaucoup ce lien entre vous. 


Elle avait presque ce même lien avec ses domestiques. Ils faisaient leur travail, mais quand elle le pouvait, elle faisait elle même son thé ou alors s'habiller, ce qui mettait en colère la chef des servantes. Cela la faisait extrêmement rire. Elle l'avait toujours connue, vivant au manoir depuis très longtemps, elle avait pendant un temps sa gouvernante lorsque ses parents partaient dans les salons ou des enchères. Shanoa se rappelle s'être cachée étant petite et inquiéter la jeune femme qui la cherchait partout et avait même une fois tourner de l’œil. Maintenant il s'agissait d'une vieille dame,dont la faucheuse se rapprochait petit à petit mais qui réussissait toujours à réconforter son petit cœur.

Elle rigola d'un rire étincelant lorsqu'elle visualisa Ludovik enfant devant son violoncelle imposant.

- Je visualise vraiment la scène. Mais veuillez excuser cette indiscrétion : Comment arrivez-vous à jouer aussi parfaitement de cet instrument, lorsque je vous ai vu jouer, j'étais comme hypnotisé par ce parfait solo malgré votre cécité. »

Elle fit une pause en posant délicatement sa tête sur l'épaule du musicien :

-Vous avez raison, la musique nous transporte dans un monde dont nous seuls avons la clef. La vie ici paraît tellement lointaine lorsque je joue, je chante ou que je danse... J'ai toujours l'impression de pouvoir arrêter le temps pour le savourer dans sa plénitude. Votre instrument m'a transporté avec vous je peux vous l'assurer.

Shanoa adorait les arts, pour elle, chaque artiste avait un jardin secret, un sorte de paradis idéal q'il était le seul à y pénétrer. Dessiner ou observer la nature était pour elle un échappatoire, regarder le vol d'un oiseau ou le bruit de l'eau qui s'écoule des fontaines lui permettait de souffler, d'être serein et de ne pas se laisser ronger par le désespoir.


Elle fut quelque peu surprise lorsqu'il lui demanda s'il la reverrait un jour prochain. Elle lui répondit tout en mettant la main de l'aveugle dans ses deux mains.


- Oui c'est ici que je suis née, il y a 20 ans de cela. Mais ces derniers temps mes sorties se sont raréfiées. Cela m'étonne aussi, mais Londres est une ville tellement grande en réalité. Je ne m'en suis aperçue que récemment et c'est là ou j'ai vu que je n'avais pas visité la capitale depuis trop longtemps.

Après un rapide arrêt; elle reprit :

- Ce sera avec joie que j'accepterai votre invitation. Votre rencontre aussi m'est des plus plaisantes. Vous avez chasser la noirceur qui planait en ce jour de mon esprit. Je ne vous cache pas qu'en votre compagnie, je me sens reposée et sereine. C'est comme si vous aviez fait disparaître mon malheur avec seulement votre présence.


Elle ferma les yeux et respira ce parfum qui embellissait les vêtements de Ludovik. Elle en aimait les douceurs qui s'en émanait, ni trop fort, ni trop effacé. Il y avait le juste milieu parfait.
Même si Shanoa ne collectionnait pas les parfums, elle aimait se balader dans les parcs, les grande rues lorsque la population y est abondante. Elle marchait et ressentait ce mélange de parfum. Il y avait des parfums qu'elle reconnaissait comme les ayant sentis lorsqu'elle était encore une enfant, d'autres qui venaient s'ajouter à la liste et enfin, des parfums qui laissaient à désirer comme la senteur d'un whisky ou d'une cigarette.






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Ludovik Dickins
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MessageSujet: Re: Requiem vivant [26/04/42] Requiem vivant [26/04/42] Icon_minitimeMer 2 Déc - 11:37

Shanoa avait assisté au meurtre de son fiancé. Ludovik digérait très mal cette information que la jeune femme venait de lui donner. Il lui avait offert sa compassion, naturellement, comme n'importe quel bon gentleman, mais lorsqu'il avait compris que la belle avait en réalité été présente au moment du drame, son sang n'avait fait qu'un tour dans ses veines. S'attaquer à un homme dans la rue pour le molester afin de lui voler son argent, sa montre à gousset ou quoi que ce soit de valeur, le dépassait déjà, mais que l'on attaque un couple le révoltait tout à fait. C'était profiter de la présence féminine aux côtés de l'homme pour mieux l'atteindre. C'était jouer de ses émotions et prendre, en quelques sortes, un otage pour arriver à ses fins.
En écoutant la suite du récit de Shanoa, Ludovik ne put s'empêcher de laisser filtrer un peu de sa rage.


- J'espère qu'il trouvera justice à sa porte un beau jour, pour que son crime ne reste pas impuni. C'est incroyable quand même! Comment peut-on être aussi lâche?

Le grand blond ne pouvait qu'imaginer ce que c'était que de perdre un être aussi cher à son coeur de cette façon abjecte. Lui-même n'ayant jamais perdu qui que ce soit, surtout de cette manière, n'avait pour ainsi dire aucun exemple à mettre en parallèle avec cette sombre histoire.
Baissant la tête, il s'excusa un peu.


- Je suis navré d'avoir fait resurgir une telle tragédie...Oui, vous êtes courageuse Mademoiselle Wingsheart.

La suite de leur promenade fut plus gaie car les sujets abordés furent eux-mêmes plus agréables. Il fut question de son valet, Nash, puis de la musique. Ces terrains de discussion étaient plus faciles pour le jeune aveugle.

- Nash est entré à mon service il y a des années de cela. Je devais avoir 13 ou 14 ans. Il a toujours été très efficace et, malgré ma cécité, il a toujours trouvé les mots pour me faire aller de l'avant. Il m'a été d'un grand soutien. Aujourd'hui, nos gestes, nos mots, nos pensées semblent s'accorder comme ceux de deux danseurs. Je suis heureux de l'avoir à mes côtés. Le quotidien me paraît moins pénible.

Nash n'écoutait plus. Il ne voulait pas entendre ce genre de chose, surtout dans un tel contexte. Les rougeurs qui coloraient maintenant ses joues le gênaient terriblement. Il savait combien son maître et ai l'appréciait, mais l'entendre louer ce pourquoi il s'y était attaché le mettait mal à l'aise. Il ne fallait pas que l'héritier Dickins oublie leur différence de rang! Combien de fois lui avait-il sous-entendu qu'il devait l'oublier dans l'ombre, d'autant plus en public ou dans ce genre de promenade, pour éviter que les gens ne trouvent leur relation des plus déplacées? Décidément, Ludovik ne pouvait s'en empêcher.

Enfin, Shanoa demanda au jeune aristocrate quelques détails concernant sa musique. Ce dernier fut ravie de pouvoir discuter de ce sujet qui lui tenait tant à coeur et ne se priva pas de lui raconter qu'il avait obtenu son violoncelle à l'anniversaire de ses 10 ans. La belle s'étonna un peu et Ludovik répondit avec amabilité à toutes les questions qu'elle lui pose par la suite.


- A 10 ans, je jouais perché sur un tabouret assez haut. C'est ma mère qui me portait pour que je m'y installe correctement. Evidemment, à cause de la taille de l'instrument, je ne pouvais pas déplacer l'archet jusqu'en bas, je ne jouais qu'en haut des cordes. C'était déjà bien suffisant pour que je me plonge dans la musique avec toujours plus de passion. Quant à ma cécité, c'est vrai qu'elle a été un véritable problème. Je ne peux pas lire les partitions, je ne peux pas non plus voir les cordes...Mais ma mère et mon précepteurs m'ont beaucoup aidé et j'ai appris les notes à l'oreille. C'est peut être difficile à croire, mais il semble que mon esprit fonctionne beaucoup sur les sons. J'ai une excellente mémoire auditive. C'est comme ça que j'ai appris et que je me suis perfectionné. Maintenant, mon valet m'aide parfois à positionner l'archet, quand je créé de nouvelles mélodies, et c'est lui qui trace sur le papier les notes. Je lui fais confiance. Ensemble, nous réussissons à compléter ce qu'il me manque.

Ludovik souriait. Mais, au fond, de multiples regrets le blessaient. Il avait toujours déploré son état et était même allé jusqu'à consulter les plus grands médecins de l'Angleterre pour trouver le moyen de recouvrer la vue. Malheureusement, il avait dû se résigner et apprendre à contourner les obstacles que cette vie d'aveugle lui opposait.

Au bout d'un moment, Shanoa lui confia qu'il avait égayé sa journée et que la musique l'avait transportée bien loin de ses malheurs. Le grand blond en fut ravi.


- Je suis heureux d'avoir pu vous soulager un peu de votre tristesse. Je dois avouer que je ne sors pas beaucoup non plus. A part le Royal College où nous nous trouvons, et quelques réceptions, je n'ai pas une vie très mondaine. La foule m'oppresse, en partie à cause de ma cécité, et je fuis les lieux trop bruyants.

Une idée lui vint lorsque la belle lui expliqua qu'elle n'avait jamais encore réalisé à quel point la ville était immense.

- Nous pourrions nous promener dans les rues un jour, si vous le voulez. Je pense que si nous montions en haut de Saint Paul nous aurions une vue imprenable sur la capitale. Enfin...vous. Ajouta-t-il en riant un peu. J'aime y monter pour respirer le grand air.

*****************

Une fois qu'ils eurent fini de faire le tour du bâtiment en passant sous les bordures pour éviter d'être trempés par la pluie qui ne cessait de tomber depuis l'aube, Ludovik fit rentrer la belle dans la salle de musique et, pendant que son valet récupérait le violoncelle, il esquissa une courbette devant la jeune femme.

- Je vais malheureusement devoir prendre congé...Ce fut un réel plaisir que de vous rencontrer my ladie. J'espère de tout coeur vous revoir en ces lieux.

Le jeune blond lui prit la main pour y déposer un baiser tout à fait conventionnel. Puis, alors qu'il se redressait, il hésita un instant, le front soucieux, et se décida tout à coup:

- Miss Shanoa, permettez que je vous invite en ma demeure. J'aimerai que l'on converse encore et que l'on joue ensemble. Si cela vous conviens, je vous propose la soirée de...d'après demain.

Ludovik tourna son visage vers son valet qui se tenait près de lui un peu en retrait.

- Nous serons le 28 avril, Monsieur. Fit-il pour répondre à la question muette de son maître.

Ce dernier lui sourit et ramena son regard près de la tempe droite de Shanoa.


- Ce serait pour moi un véritable plaisir et un honneur. Et si vous souhaitez que l'on se promène à Saint Paul avant le dîner, c'est possible.

L'invitation était sobre mais d'une élégance et d'une fragilité tendre.

*****************


De retour dans le fiacre, Ludovik laissa sa tête tomber en arrière sur le dossier rembourré de pourpre. Son soupir en dit long sur la tension qu'il devait libérer. Le front tiré, il se pinça les lèvres et murmura:

- Ai-je bien fait, Nash?

Le valet referma la porte derrière eux et se frotta les mains qu'il avait d'humides à cause de la pluie qui ruisselait sur la poignée du véhicule. Puis, il s'assied en face de son maître et lui sourit d'un air complaisant.

- Vous ne l'avez pas demandée en mariage Monsieur Dickins, ce n'est qu'un repas et un peu de musique. En quoi serait-ce mal?

- Je ne sais pas...Peut être que je n'ai plus l'habitude de tenir une conversation avec une femme.

- Vous ne l'avez jamais réellement eue Monsieur.

Le ton de son valet fit éclater Ludovik d'un rire clair:

- Ahah! Tu as raison Nash...Tu as raison...

- Du moment que vous ne la séduisez pas pour lui donner un espoir qu'elle ne doit pas avoir...

- Nash!

Les deux hommes rirent en choeur.
Ludovik n'était pas du tout ce genre d'homme. Pour lui, les femmes devaient être respectées et il ne voyait pas en elles de simples marionnettes de chair qui pouvaient servir à soulager quelques désirs primitifs. Certes, il était comme n'importe quel aristocrate de sa condition, attiré par le parfum suave des belles dames qu'il croisait dans sa vie, mais il ne connaissait pas l'amour tel que le concevaient ses semblables. C'était un être très platonique, qui appréciait presque plus les paroles et les odeurs que la chaleur des corps. Il était rare, très rare, qu'il ne s'enflamme pour une femme.
En ce jour pluvieux, il avait rencontré une âme esseulée, une musicienne, une charmante compagne de promenade, peut être une amie...


[HRP/ Fin du rp avec Ludovik. Suite dans "Direction Saint Paul/HRP]
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Shanoa Wingheart
Citoyen de l'Ombre
Shanoa Wingheart
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MessageSujet: Re: Requiem vivant [26/04/42] Requiem vivant [26/04/42] Icon_minitimeDim 6 Déc - 23:16

La pluie continuait toujours de tomber. Shanoa et Ludovik étaient les seuls dans le bâtiment. Malgré le vent qui soufflait quelques fois, il faisait bon vivre et les discussions s'enchaînaient à merveille.
Après avoir annoncé qu'elle avait tout vu, le jeune homme répondit en laissant sa colère s'échapper minimement. elle répondit à ce sujet :

- Vous savez, le monde est rempli d'être bons et généreux comme vous et moi, d'autres empli de noirceur, de cruauté, c'est comme cela, rien ni même le temps ne pourra changer l'inchangeable. 

Cependant, Shanoa entre ces 2 opposés qu'elle venait de mentionner, elle vint à  se demander où était sa place, parmi les gentils ou parmi ceux emplis de vengeance et d'envie de tuer les créatures ? Telle était une des questions sur laquelle elle allait se pencher une fois rentrée chez elle.


- Vous savez, cela me fait du bien d'en parler avec vous. Vous êtes beaucoup plus à l'écoute que la plupart des autres. Beaucoup ne croient pas en mon histoire et pense que je voulait assister a l'assassinat de mon fiancé que j'avais moi-même commandité. Comment aurais-je pu faire une telle chose, nous venions de nous dire oui pour le mariage, quel était l'intérêt de le tuer à ce moment là, il venait de l'aristocratie et il n'y avait aucune querelle, que ce soit entre nous ou nos parents respectifs. De plus, nous nous connaissions depuis notre plus petite enfance.

Toutes les rumeurs qui avaient couru pendant un long moment à son sujet l'avaient comme anéanti socialement. Elle avaient été rayé de quelques listes d'invités et son cercle d'amis se réduisait peu à peu. Ses parents avaient dus débourser une somme considérable pour que la presse ne fasse plus scandale de cette affaire et que tout le monde puisse oublier et que leur fille puisse repartir à zéro.

La conversation changea pour que les deux personnes ne tombent pas dans le mutisme. Le jeune aveugle parla de son valet après la remarque qu'avait faite Shanoa sur leur amitié et ce lien très puissant.
Elle eu un petit rire lorsqu'elle vit qu'aux mots de Ludovik, le valet souffla d' exaspération.


- Je comprends beaucoup mieux cette connexion entre vous. Vos mots viennent confirmer mes pensées. Cela ne doit pas être tout les jours joyeux de ne rien voir du monde qui nous entoure, les visages, les instruments....
Elle se demandait comment était la vision d'un aveugle. Il ne devait avoir aucune notion des couleurs, ci on ne voit pas le bleu, comment peut on savoir que le ciel est bleu ? Et non rouge orange vert ? Tout devait être à définir par la forme, l'aspect. En réalité, c'est lui le plus courageux, car se réveiller et avoir la même vision, noire, qui ne change pas, aucune lumière, ne devait pas être des plus plaisant.
Tout en pensant à cela, celui-ci lui raconta comment il avait apprit à jouer du violoncelle avec ses parents et comment Nash l'aidait à placer l'archer sur les bonnes cordes.

- Vous avez un talent soyez en sûr. Ce que vous avez accompli tout à l'heure, sans assistance m'a tout simplement laissée sans voix, j'aimerai un jour prochain écouter l'une de vos compositions. 

Au fond d'elle, la jeune femme savait que bientôt ils ne tarderaient pas à rentrer chacun de leur côté et elle avait peur de ne plus jamais le revoir.


-Je ne vous remercierai jamais assez pour cette mélodie qui a mis de la couleur à cette journée grisâtre.  Je dois avouer que  je ne suis pas à mon aise lorsqu'il y a trop de monde. Je me sens oppressée, et ces paroles en arrière plan, me donnent souvent de lourds maux de tête. Mais il y en a certaines où pour de grandes occasion, toute l'aristocratie est conviée et la la présence en ces lieux oblige. Mais j'espère de tout cœur qu'un scientifique mette au point une solution permettant de donner à un aveugle le pouvoir de voir. Se serait je crois, le plus beau cadeau que l'on puisse offrir. 
dit -elle en le regardant dans les yeux.

Çà aussi, il fallait qu'elle s'y penche ; sur les nombreux livres de magie qu'elle ait pu trouver et voir si elle ne pouvait pas apprendre le sort qui lui permettrait d'inverser cette fatalité. Elle s'en fit la promesse de donner à cet homme le bonheur qu'il a pu lui offrir !

Après cela, il lui proposa d'aller  se promener dans les rue et aller au sommet de Saint Paul pour y admirer la vue et rit car il ne pouvait faire cela, admirer le paysage qui pourtant lui tenait vraiment à cœur.


-Bien sûr, avec plaisirs ; je vous décrirais le paysage du mieux que je pourrais, je suis curieuse de voir l'étendue de notre capitale. »
dit elle avec envie. Elle n'avait jamais pensé à monter en haut de la cathédrale. Maintenant qu'il avait dit cela, elle était impatiente d'être ce jour...

Elle ne s'en était pas rendue compte mais la discussion leur avait fait le tour du bâtiment et Ludovik fit rentrer gracieusement Shanoa. Elle l'aida à rentrer pendant que le valet prirent les affaires personnelles de Mr Dickins. Il fut temps des au revoir et le jeune homme baisa la main de l'aristocrate. Celle-ci répondit par une révérence tout aussi conventionnelle. Cependant, elle se dit qu' ils se quittaient pour mieux se revoir un jour nouveau. Mais alors qu'il se redressa, hésita une seconde avant de se lancer puis il donna à Shanoa une date concrète pour une autre rencontre.  Elle vit qu'il avait hésité une seconde A ce moment là, les yeux de la chère se mirent à briller de joie.


- Votre invitation est acceptée avec joie. J’amènerais mon violon si vous le souhaitez et il n'y a aucun inconvénient pour une belle promenade à Saint Paul. Cela sera pour moi aussi un honneur que de vous avoir à mes côtés ce jour là. Il me tarde maintenant Le 28...dit elle en souriant.

Les hommes prirent congés  lorsqu'ils passèrent la porte d'où ils étaient venus,  Shanoa  voulu le rattraper, mais elle resta seule dans la pièce, n'ayant pas bougé d'un lambda, la main tendu vers cette porte. Elle venait de rencontré une personne exceptionnelle. Il lui avait rappelé vaguement Benjamin. Lui aussi avait fait partie de ces personnes qui vous marquent à jamais par leur présence et leur soutien.
Mais elle tomba à genoux, pleurant, les mains sur son visage. Elle avait honte ne serait-ce qu'une seconde d'avoir désiré le jeune homme qu'elle avait rencontré et de l'avoir comparé à lui. Honte de désirer le premier homme qui passait par là.  Le temps lui avait prit ce qui lui était le plus cher et depuis, elle n'avait cessé de trouver un semblant de lui en chaque personne qu'elle rencontrait dans des salons. Au bout d'un moment, elle essuya ses larmes, se releva et quitta le Royal College. Sa voiture l'attendait sous la pluie. Un de ses domestiques descendit en la voyant et vint lui ouvrir la portière. Lorsqu'elle monta, une de ses plus fidèles domestiques et amie, avec laquelle elle partageait ses discussions lui demanda :

-Pourquoi avez-vous pleuré mademoiselle ?
-Ma chère, j'ai pleuré car je viens de rencontrer un ange et que j'ai eu le sentiment, une seule seconde de tomber amoureuse et d'avoir oublié Sir Benjamin ! J'ai si honte de moi...
dit elle en regardant par la vitre, les rues vides et devenues silencieuses

-Vous ne devez pas, rien ne pourra vous le rendre, j'en suis navrée. Quel est le nom de ce jeune ange ?
-Dickins, Ludovik Dickins...


[HRP] Mais bien sûr que je veux ce rp ** Je ne vais pas tarder à faire celui avec Azami, du coup cela me va, j'ai déjà un morceau dans ma tête et je m'arrangerais pour les actions, j'ai l'habitude ;p Biz, en espérant que ma réponse te plaise ^^[/HRP]

[HRP] La suite dans "Une rencontre improbable[/HRP]


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