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Le grand voyage [Armando, Véronica] [15/06/42]

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Armando della Serata
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Armando della Serata
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MessageSujet: Le grand voyage [Armando, Véronica] [15/06/42] Le grand voyage [Armando, Véronica] [15/06/42] Icon_minitimeSam 19 Aoû - 21:46

[HRP/ Suite du rp "Orgueil et préjugés"/HRP]

Armando
&
Véronica
Es-tu prête, darling ?
Veux-tu faire ce grand voyage en ma compagnie ?


Armando se tenait droit comme un "i", les mains jointes dans le dos. Son regard se perdait sur la surface du petit lac qui égayait Hyde Park. A sa surface tranquille s'ébattaient quelques canards et poules d'eau. L'oeil de l'agent observait sans jugement la nature qui s'offrait à lui. Il s'attardait sur les ondes qui se répandaient en cercles concentriques un peu partout: la moindre feuille, la moindre brindille avait son importance sur l'élément liquide. Tout ce qui en touchait le miroir translucide semblait le réveiller, l'agiter, comme s'il frissonnait après un long sommeil, perturbé par la plus infime des pénétrations extérieures.
C'était un environnement calme en apparence. Mais les centaines de minuscules interactions qui se jouaient entre les différentes matières, vivantes ou non, prouvaient que l'immobilité et la plénitude n'étaient qu'illusions.

Le coeur de l'Agent était à l'instar de ce lac: en apparence, le jeune homme demeurait paisible, plongé dans un mutisme contemplatif que nul n'osait troubler. Cependant, son coeur ne cessait de battre la chamade et ses yeux se plissaient avec inquiétude. Tout son être pulsait sous l'effet d'un stress que seules ses mains crispées révélaient aux passants les plus perspicaces. Armando attendait Véronica. Il l'attendait et se demandait comment il allait pouvoir l'aborder. Au fond de lui montait un sentiment de panique qu'il avait de plus en plus de mal à contenir.

Dix jours plus tôt, ils s'étaient revus dans les locaux du Scotland Yard. L'Agent avait manqué de tuer un de ses collègues avec lequel il croyait que la jeune femme allait s'engager, puis il avait hurlé sur la belle avant de s'excuser pitoyablement et de la demander en mariage. Il avait eu si honte ! Confondre les poils d'un chien avec les cheveux d'un homme, interpréter le silence de l'Alchimiste comme une trahison alors que c'était lui qui avait voulu mettre un terme à leur début de relation...Il avait décidément agi comme un imbécile. Puis Véronica avait accepté sa folle demande et ils s'étaient séparés tout sourire. Depuis, Armando lui avait envoyé une rose, deux jours après sa demande, puis une lettre dans laquelle il l'invitait à le rejoindre ce jour au parc afin qu'ils discutent plus sérieusement de leurs sentiments respectifs.

Malgré la réponse positive de la jeune femme, l'enquêteur craignait qu'elle ne se rétracte à la dernière minute. Et si elle décidait soudain de tout arrêter et de ne jamais venir au rendez-vous ? Et si elle refusait finalement de s'engager avec lui ? Rien n'avait été fait de façon officielle. Il n'y avait eu ni bague, ni serment devant un pair. Les parents de la belle n'étaient même pas prévenus et Armando ne les avait jamais rencontrés...Rien n'était donc certain. Et puis, il ne se souvenait que trop de sa lettre de rupture, suite à leurs entrevues à l'hôpital après l'affaire Maxwell...Les larmes et l'incompréhension de Véronica l'avaient marqué au fer rouge et il redoutait qu'elle ne lui fasse payer ses erreurs et maladresses maintenant qu'il tentait de faire marche arrière.

Qu'est-ce qui l'avait finalement décidé ? Véronica restait une Alchimiste et lui un Agent du Yard. Leur conception des enquêtes demeurait différente. L'italien avait toujours pour objectif premier de retrouver sa soeur perdue et était, pour cela, un imposteur qui avait encore une montagne de secrets à dissimuler. Sans compter qu'il craignait toujours d'entraîner la belle dans des histoires de plus en plus sordides qui risquaient de lui faire perdre la vie...Pourquoi s'était-il donc soudainement décidé à la garder à ses côtés ?
En réalité, c'était sa jalousie et sa possessivité qui l'avaient poussé à agir. Stevenson avait été à deux doigts de lui faire sa déclaration et il ne l'avait pas supporté. Avait-il donc pour projet de s'engager par simple orgueil ? Possible...L'avenir le lui dirait. Toujours était-il qu'il réfléchissait à tout cela et que son attente devenait insupportable.

Bientôt, l'Agent se mit à faire les cent pas devant le lac. Il saluait d'un ton morne les passants qui se rendaient aux espaces de jeux ou devant les courses de chevaux organisées en début d'après midi. Il était 13h et le parc commençait à se remplir. Le soleil était haut et l'agent étouffait dans son costume noir. Même s'il avait attaché ses longs cheveux en catogan sous son haut de forme, il sentait glisser sur sa nuque quelques gouttelettes de sueur. Le temps était splendide, les fleurs des parterres également, mais toute la pression qu'il entretenait en lui-même le rendait malade. Il avait hâte que Véronica arrive, mais il redoutait également leur nouvelle rencontre.

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Veronica della Serata
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MessageSujet: Re: Le grand voyage [Armando, Véronica] [15/06/42] Le grand voyage [Armando, Véronica] [15/06/42] Icon_minitimeLun 21 Aoû - 16:19

[HRP/ Suite de Orgueil et préjugés /HRP]

Le Grand Voyage
armando & veronica

Véronica tripotait nerveusement ses gants en résille dans le cab qui l'emmenait sur Hyde Park. Elle n'avait cessé de penser à la demande en mariage du bel italien, alternant entre les excès de joie et les profondes introspections. Elle ne pouvait s'empêcher de réfléchir aux raisons qui avaient poussé l'homme à lui demander sa main, si soudainement. Était-ce parce qu'il avait eu peur qu'elle lui échappe ? Refusait-il l'idée qu'elle puisse construire sa vie loin de lui ? Pourquoi l'ignorer puis revenir si soudainement ?
L'Alchimiste pensait sincèrement qu'Armando était un homme qui avait passé bien trop de temps seul. Il ne parvenait pas à exprimer ses sentiments, sans doute les refoulait-il au plus profond de lui... Il devait sans doute avoir peur de la blesser, de la mettre en danger. Sans doute était-ce pour la protéger et se protéger lui-même qu'il avait coupé les ponts de façon si brutale, avant de se rendre compte qu'il ne pouvait pas s'y résoudre.

Ou bien... Ou bien il était orgueilleux, orgueilleux au point qu'il avait refusé qu'elle refasse sa vie seule, quand bien même il ne l'aimait pas réellement.

Cette pensée fit déglutir difficilement la jeune femme alors qu'elle remettait sa capeline en place. Elle inspecta chaque centimètre carré de sa robe de mousseline blanche, agrémentée d'un motif de feuilles, dans les tons vert d'eau, qui faisaient ressortir la couleur de ses yeux. Les manches étaient longues mais légères et le col révélait pudiquement sa nuque et la naissance de ses épaules. Un très léger bord de dentelle venait s'ajouter aux plis du corsage ainsi qu'aux petites décorations bouffantes sur les bras. Tout était impeccablement repassé. Elle s'était parfumée à l'essence de rose et avait fardé très légèrement son visage pour camoufler sa pâleur, due à l'anxiété de ces retrouvailles officielles.

Les cahots du cab cessèrent soudainement et on vint lui ouvrir. La jeune femme sentit son coeur s'arrêter. Elle était autant pressée qu'effrayée à l'idée de venir à ce rendez vous. Ses jambes flageolaient sous son jupon alors qu'elle payait d'une main tremblante le chauffeur. La jeune femme déploya ensuite son ombrelle, agrippa fermement son panier et inspira longuement avant de pénétrer sur les sentiers impeccables. Elle chercha sur le plan la direction du lac, lieu de rendez-vous donné par l'agent.
Il avait été prévenant. Ce n'était pas très loin de l'entrée, et il n'y avait pas besoin d'emprunter des chemins trop ardus. La jeune femme ne pouvait s'empêcher de regarder à droite et à gauche, d'observer les jeunes enfants avec leurs nurses, les personnes âgées qui profitaient du soleil et les jeunes couples qui fleurtaient avec beaucoup d'élégance ça et là. Véronica essaya de se projeter à leur place, en vain. Au fond d'elle-même, elle ne parvenait pas à se visualiser comme épouse tant on lui avait dit qu'elle allait finir vieille fille.

Enfin, elle aperçut le lac. A nouveau, son coeur s'accéléra, d'autant plus quand elle repéra la haute stature de l'Italien, qui l'attendait. Un sourire vaguement niais fleurit son visage, qu'elle cacha en replaçant une mèche de ses cheveux. Une dernière inspiration pour espérer se calmer et elle arriva enfin près de lui. Véronica fut surprise de constater qu'elle le trouvait si beau. Bien sûr, elle l'avait toujours trouvé des plus attirants mais aujourd'hui, elle lui trouvait le charme d'un lion. Timidement, elle balbutia une excuse pour son retard.

- Je suis vraiment confuse, le trafic était plus intense que ce que j'avais prévu... J'espère que vous allez bien ?

Comment lui avouer que si elle s'était mise en retard, c'était parce qu'elle avait changé sa mise plus de trois fois afin de paraître au meilleur d'elle-même pour ce rendez-vous ? Alors qu'elle souriait à nouveau, de cette candeur timide qui lui allait si bien. Elle était incapable de trouver réellement quoi dire, nerveusement, elle gratta sa nuque puis avisa le panier en osier qu'elle avait gardé avec elle tout ce temps.

- Oh, j'y pense, je devais vous montrer quelque chose !

La jeune femme ouvrit délicatement un des rabats du panier, avec un air presque taquin, afin de dévoiler le mystérieux contenu. Une petite truffe entourée de poils roux pointa le bout de son nez, en tentant de jouer affectueusement avec la main de l'inspecteur. Bientôt, le chiot cocker spaniel avait sorti tout l'avant de son corps en couinant gaiement à la vue du soleil.

- Voici Isis, la propriétaire des fameux poils qui parsemaient ma veste. Je l'ai recueillie alors qu'elle n'avait que quelques semaines, elle avait une patte cassée et souffrait de malnutrition.

Avec beaucoup de douceur, la jeune femme sortit le petit canidé de son panier et attacha son collier à une laisse en cuir. Elle s'était dit que si Armando voulait partager sa vie, il fallait qu'il accepte également la petite chienne. Une fois attachée, elle boitilla timidement autour des jambes de l'agent. Une de ses pattes arrières était englobée dans un dispositif assez sophistiqué, sensé aider les os à se consolider. Véronica attacha l'animal à une des rambardes de la clôture en veillant à lui laisser suffisamment de mou pour qu'elle puisse gambader, puis elle reporta son attention sur Armando. Son air était devenu un peu plus grave et elle titillait à nouveau ses gants nerveusement.

- Armando... Vous êtes bien sûr de ce que vous voulez ? Je serais prête à aller au bout du monde avec vous si vous me le demandiez, mais vous ? Vous sentez-vous prêt à ce que nous partagions nos vies ?.
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Armando della Serata
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MessageSujet: Re: Le grand voyage [Armando, Véronica] [15/06/42] Le grand voyage [Armando, Véronica] [15/06/42] Icon_minitimeDim 10 Sep - 15:09

[HRP/ Suite du rp "Orgueil et préjugés"/HRP]

Armando
&
Véronica

"Éternité est l'anagramme d'étreinte."
Henry de Montherlant


Alors qu'il tournait en rond, réfléchissant aux mots qu'il pourrait bien utiliser pour s'adresser à Véronica, Armando se figea net en l'apercevant. Son coeur manqua un battement lorsqu'il la reconnut et ses mains quittèrent son dos tandis qu'il se redressait d'un mouvement brusque, à l'instar d'un enfant pris sur le fait d'une attitude peu digne de son rang. L'Italien voulut passer une main dans sa chevelure de geai mais se rendit compte qu'il ne le pouvait pas à cause de son ruban. Il rougit imperceptiblement alors que la belle arrivait à sa hauteur pour le saluer.
Véronica s'excusa de son retard, prétextant que le trafic avait été plus intense que prévu. Il ne vint même pas à l'esprit d'Armando de s'attarder sur ce détail qui n'avait, pour lui, aucune importance. Il esquissa une courbette polie et sourit à la jeune femme pour l'accueillir avec amabilité.


- Il n'y a rien à pardonner. Ne vous en faites pas.

Gêné malgré lui, l'agent eut grand mal à ne pas jeter un coup d'oeil à la mise de l'Alchimiste. Sa robe claire, aux teintes vertes, lui donnait un air plus fragile qu'à l’accoutumée. Ainsi vêtue, elle lui apparaissait d'autant plus femme qu'elle conservait un maintien impeccable. Ses yeux étincelaient au soleil et l'Italien ne put s'empêcher de songer qu'il était bien chanceux d'avoir pu plaire à une telle beauté. Cela flattait quelque peu son ego, certes, mais l'effrayait tout autant. Combien d'hommes devaient penser la même chose en la regardant passer dans les allées ? Stevenson ne s'y était pas laissé tromper lui...


Le premier contact passé, Véronica profita des lieux pour présenter à son collègue la petite boule de poil rousse qui avait été à l'origine de leur dernière querelle. Armando crut tout d'abord que la jeune femme allait sortir de son panier une bouteille de vin ou un livre, quelque chose à déguster peut-être. Mais lorsque la truffe du petit Épagneul dépassa de l'osier, l'agent haussa les sourcils, surpris, puis laissa échapper un rire quelque peu ironique. C'était le chien dont elle lui avait parlé au bureau !

- Ah ah ! Voici donc la brave bête...Isis...C'est joli comme nom.

L'Italien caressa doucement la tête du petit canidé. Ce dernier semblait tout en joie de voir le soleil et de pouvoir enfin sortir du panier qui lui avait servi de cachette jusqu'à présent. Armando observa Véronica poser son animal de compagnie dans l'herbe grasse et lui attacher sa laisse de cuir. Qu'elle était jolie à s'occuper ainsi de ce petit bout de vie ! Et qu'il avait été stupide de croire que le poil roux sur sa robe avait pu appartenir à Stevenson ! Dieu qu'il avait honte !

- Je ne vous dirai jamais assez combien je suis navré pour cette méprise...Véronica...fit-il tout penaud en se passant une main derrière la nuque. J'espère que vous ne m'en voulez plus...

L'animal portait une atèle à une patte. Véronica lui expliqua qu'il avait trouvé la chienne dans un état lamentable et qu'elle s'en était occupée. Un dispositif maintenait sa patte, lui permettant de boitiller. Armando trouva la chose bien faite et ingénieuse. Il complimenta Véronica:

- Est-ce de vous ? C'est un système qui fonctionne bien. Regardez comme elle gambade ! fit-il en se penchant vers Isis qui faisait le tour de ses jambes.


Véronica finit par attacher la petite chienne à la clôture qui cerclait les espaces verts et revint vers lui. Armando sentit immédiatement le changement d'attitude de la belle: elle hésitait à lui demander quelque chose. Evidemment, il savait bien qu'il était temps de mettre sur le tapis sa demande en mariage et d'en discuter plus sérieusement. Mais il eut peur qu'elle ne lui avoue que sa proposition ne l'enchantait finalement pas. Il pinça les lèvres et l'écouta, le corps entièrement paralysé par l'appréhension.
La jeune Alchimiste lui demanda s'il était bien certain de maintenir sa proposition. Elle, elle se sentait prête à assumer un avenir à deux, mais elle voulait être certaine que l'Agent le veuille vraiment. Armando déglutit et sentit soudain que le soleil lui brûlait la nuque. Il se sentit mal et fut pris d'une envie folle de desserrer son col qui l'étouffait. Avait-il réellement pesé le pour et le contre de cette relation ? Non. Désirait-il réellement s'engager avec cette femme ? Il n'en était pas certain. Était-il prêt à assumer une vie à deux ? L'idée même lui donnait l'impression de se tenir au bord d'un vide infini prêt à le dévorer. Face à Véronica, l'Italien perdait ses moyens. Son assurance fondit comme neige au soleil et son visage se décomposa peu à peu. Il savait qu'il devait donner une réponse rapide à la belle, pour la rassurer et ne pas perdre la face, mais il ne put dissimuler son hésitation.


- Je...J'aimerais vous promettre d'être à la hauteur, mais je vous confesse mes craintes...avoua-t-il soudain. Tout cela est si nouveau pour moi. Vous savez...Je ne me suis jamais réellement intéressé aux femmes ou penché sur mon avenir avec l'une d'entre-elles...J'ai consacré ma vie au travail, aux enquêtes, au Yard...Je demeure maladroit, comme vous avez déjà pu le constater, et je ne sais pas si je serai un mari idéal pour vous...Son soupir se perdit dans sa gorge tandis qu'il prenait les mains de Véronica dans les siennes. Son regard transperça le sien et il sembla reprendre pied. Mais ce dont je suis sûr, Véronica, c'est que je vous aime et que je souhaite votre bonheur. Je suis prêt à vous jurer fidélité et à oeuvrer pour un avenir commun. Je suis prêt à monter dans un ballon pour vous emmener au bout du monde...

Armando serra ses mains autour de celles de sa compagne et lui sourit d'un air à la fois inquiet et amusé. Il avait honte de ne pas pouvoir se montrer plus ferme et plus confiant, il se trouvait ridicule. Cette situation avait quelque chose de cruellement risible.

- Véronica...Je maintiens ma proposition. Elle me fait peur, autant qu'elle me transporte de joie, mais je sais que mon coeur, lui, ne craint plus d'avouer ce qu'il ressent pour vous. Je ne peux plus aller à son encontre et me mentir à moi-même. Je ne peux plus ignorer ce qui me ronge. Mais...moi aussi je veux être certain que vous acceptiez cette demande par envie et non par défaut. J'ai besoin de savoir que vous m'aimez et que je peux vous rendre heureuse.

En prononçant ces derniers mots, Armando se rapprocha de la jeune femme et son regard brilla d'une lueur plus vive. Son choix était fait et il ne comptait pas revenir dessus. Ce qui l'empêchait d'être serein, c'était la perspective de ne pas réussir à devenir cet homme que la belle attendait qu'il soit. Il avait beaucoup de mal à croire en lui. Il doutait toujours de pouvoir concilier son rôle de mari avec celui d'enquêteur. Jusqu'à présent, il avait été un bien piètre amant et cet engagement risquait tout simplement de mettre en cage la jeune femme. Armando était assez lucide pour savoir qu'il précipitait les choses entre-eux afin d'éviter que d'autres, comme Stevenson, ne lui ôtent sa chance. C'était une stratégie éminemment égoïste. C'était comme s'il se réservait un présent dont il ne s'occuperait que si le temps le lui en accordait le privilège. Véronica ne méritait pas cela...Et pourtant...avait-il le choix à son âge ?

- Je...Je vous aime, mais j'ai peur de ne pas être à la hauteur. Comprenez-vous mon sentiment ? Je désire m'engager avec vous, mais je crains de ne pas être aussi présent que vous le souhaiterez...Je vous ai déjà dit que mes devoirs étaient terriblement prenants et dangereux. Je crains non seulement de vous mettre en danger, mais aussi de vous négliger...

Au moins était-il franc. Personne ne pourrait jamais lui reprocher d'avoir dissimulé ses véritables sentiments vis à vis de la jeune femme. Véronica avait sans doute déjà compris depuis longtemps que l'agent prenait son travail à coeur et qu'il se jetait volontiers dans des situations dramatiques, mais elle devait maintenant avoir conscience que si elle acceptait de faire sa vie à ses côtés ce serait son lot quotidien à elle aussi. Jamais elle ne pourrait le garder auprès d'elle lorsqu'il serait mandaté pour de nouvelles missions. Elle passerait de nombreuses soirées seule et il n'aurait pas toujours le temps de s'occuper de mondanité de couple.

- Nos institutions respectives, le Yard et l'Alchimist Room, seront toujours exigeants avec nous. Nous devons accepter de mener ce genre de vie si nous nous marions. Ajouta-t-il en baissant la tête. Moi, j'ai décidé de l'accepter...Mais vous ? Je ne suis pas très riche, mes biens et ma famille sont moindres, mon travail me prend beaucoup de temps et je suis solitaire par nature...Pourrez-vous m'aimer assez pour surmonter les épreuves qui se présenteront à nous ?

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MessageSujet: Re: Le grand voyage [Armando, Véronica] [15/06/42] Le grand voyage [Armando, Véronica] [15/06/42] Icon_minitimeDim 24 Sep - 22:20

Le Grand Voyage
armando & veronica

La jeune femme ne pouvait s’empêcher de couver l’italien du regard. Elle avait tant et tant de choses à lui dire ! Le voir ainsi sourire en présence d’Isis la rendit heureuse. Au moins, il ne semblait plus être vexé par cette horrible méprise… Pire, ce fut même lui qui pensait qu’elle lui en voulait encore ! Avec un petit air gêné, l’Alchimiste lissa sa jupe du plat de sa main et regarda tendrement l’inspecteur.

- Je ne vous en veux plus depuis longtemps Armando, ne vous en faites pas.

Elle rougit un peu plus quand il la complimenta sur l’attelle qu’elle avait fabriqué pour son animal. En un sens, cela lui faisait oublier les nombreuses fois où il avait sous entendu que son ordre était celui de charlatans ou d’apprentis chimistes… Ainsi, il pouvait voir ce dont elle était capable.
Dieu sait combien elle aurait préféré rester ainsi, à discuter de tout et de rien, sans avoir à réfléchir aux fâcheuses questions de la vie. Mais elle devait bien mettre son aimé au pied du mur. Elle savait qu’Armando était impulsif, parfois trop aventureux et prompt à l’énervement. Elle ne voulait pas qu’il l’épouse sur un coup de tête. Elle ne voulait pas qu’il pense l’aimer si ce n’était pas le cas.

Ses mots firent sourire la jeune Alchimiste. Elle couvait l’italien d’un regard tendre alors qu’il lui confessait ses craintes. Elle avait l’air sereine mais au fond, elle était comme lui. Elle se sentait tout aussi nerveuse à l’idée de devenir une épouse. Y serait-elle seulement prête un jour ?
Véronica frémit quand il saisit ses mains et maintint son regard dans le sien alors que son palpitant bondissait, comme en proie à une danse inextinguible. Ses douces paroles la firent rosir de plaisir. Elle avait presque envie de rire, tant elle trouvait qu’ils avaient l’attitude de deux adolescents découvrant l’amour. A leur âge, ils auraient déjà dû être en ménage depuis bien longtemps. L’espace d’un instant, son sourire se fana. Pas un seul instant elle ne se serait douté que l’italien pensait qu’elle puisse accepter sa demande par défaut. Difficilement, elle déglutit et ramena une mèche de ses cheveux derrière son oreille alors que son regard vert se transportait dans son immensité sombre.

- Armando, je… Je ne vous demanderai jamais d’être l’époux parfait. Je veux devenir votre femme parce que je sais que vous êtes le seul capable de me rendre heureuse. Vous êtes le seul à accepter mes nombreux défauts, le seul à comprendre les rêves qui m’habitent. Je ne saurais jamais rêver mieux que vous.

La jeune femme savait qu’elle ne serait jamais une femme exemplaire. Organiser des dîners n’était pas son fort, pas plus que faire les courses ou diriger une maison. Chez elle, Mr et Mrs Walters faisaient quasiment tout et elle avait plus le rythme de vie d’un célibataire dans une garçonnière plutôt que celui d’une jeune femme respectable. Elle était capable de se perdre pendant des heures dans un livre ou dans ses travaux, elle ne savait pas étendre la lessive et encore moins faire le ménage. Autant de choses qu’il lui faudrait apprendre quand ils s’installeraient. Il n’était pas question que Mr et Mrs Walters la suivent une fois qu’elle serait mariée. Ils commençaient à devenir vieux et revoir leur Écosse natale leur ferait le plus grand bien. Ils n’auraient plus à veiller sur elle. Et les faire vivre dans la même maison qu’un couple tout juste marié serait assez gênant pour eux, comme pour elle…
Lorsque l’italien exprima ses peurs, elle serra plus fort ses mains dans les siennes. Oh, elle ne comprenait que trop bien ce sentiment. Elle aussi, parfois, était en proie à de terribles angoisses concernant leur avenir. Parfois elle avait peur qu’Armando soit pris dans une mission trop dangereuse. Mais le danger était le lot de leur profession.

- N’ayez pas peur de me négliger, Armando. Je pense que vous m’aimez assez pour faire de votre mieux et je n’en exigerai jamais plus de vous. Nous avons vécu ensemble le quotidien de votre métier, je pense que je saurais comprendre ainsi vos troubles mieux que personne. Je sais que parfois vous ne rentrerez pas le soir. Je sais aussi que lorsque vous reviendrez d’une journée de travail, il y a fort à parier que vous vous enfermiez pour ruminer votre enquête avant de me saluer. Elle lui adressa un charmant sourire, doublé d’un regard des plus compréhensifs. J’ai très longtemps vécu seule. Je saurais me débrouiller, et puis, j’aurais Isis pour me tenir compagnie. Je… Je ne conçois pas vraiment l’amour comme une effusion de présence et de marques d’affection. Un regard, un thé partagé, même sans un mot, cela me suffit tant que je sais que vous êtes heureux en ma compagnie.

Elle ouvrit des yeux un peu plus grands lorsqu’il mentionna ses moyens, son travail, son caractère. Pensait-il sincèrement qu’elle y accordait une quelconque importance ? S’il n’avait pas affiché une telle mine de chien battu, sans doute aurait-elle ri. Avec une extrême douceur, elle caressa le dos de sa main d’homme en réalisant de petits gestes concentriques avec son pouce.

- J’accepte de vous épouser Armando, peu importe ce que l’avenir consent à nous offrir. Je me moque bien que vous soyez riche ou non, une vie fastueuse ne m’intéresse pas, j’ai toujours aimé la simplicité. Entre nos gages respectifs et l’héritage qui me revient, nous aurons de quoi vivre sans avoir à nous soucier à chaque instant du jour prochain. Peu importe le statut de votre famille, je l’aimerais comme la mienne. Peu importe les épreuves, nous les traverserons ensemble.

Elle lui sourit à nouveau. Elle aurait aimé qu’il puisse se voir à travers ses yeux. Lui qui se dévalorisait tant, il n’avait pas idée de l’homme exceptionnel qu’il était. Jamais elle n’aurait pu rêver mieux.

- Jamais je ne pourrais envisager ma vie avec un autre que vous. Vous vous dites atrabilaire, mais je suis distraite, rêveuse et bien loin des préoccupations des maîtresses de foyer. Je risque de rencontrer quelques difficultés lorsque nous vivrons ensemble, je devrais apprendre à cuisiner, entretenir des meubles et m’occuper de comptabilité… Je risque sans doute de faire brûler plusieurs fois les plats et de commettre un bon nombre d’impairs avant de prendre mes marques.

Elle rit doucement avec cet air gêné qu’elle prenait parfois quand elle commettait quelque maladresse sans gravité. Véronica était déterminée à faire de son mieux. Elle réalisa qu’ils allaient devoir maintenant faire face à un nombre astronomique de démarches, maintenant qu’ils étaient certains de leurs épousailles.

- J’imagine que nous allons nous retrouver occupés par de nombreuses affaires… Je n’ai pas grande connaissance de ces choses là mais je suppose que nous devrions voir un notaire pour signer un contrat ? Et puis… Nous devrions songer à l’endroit où nous vivrons, au jour de la cérémonie, aux invités, à nos familles...

La jeune alchimiste roula des yeux avant de rire à nouveau, avec franchise cette fois-ci. Elle se moquait bien de se cacher à moitié derrière un éventail ou de réfréner ses émotions afin d’avoir l’air raffiné. La situation était si cocasse, si particulière, qu’elle préférait prendre le parti de l’humour plutôt que de se laisser engloutir par toutes les formalités qui enrobaient cette union à venir.

- Dieu du ciel, cela fait tant et tant de choses à penser ! J’ose espérer que nous en verrons la fin avant les fêtes de Noël… C’est drôle, je m’étais résignée à passer ma vie en tant que célibataire, je n’avais jamais vu l’utilité de me renseigner sur les connaissances élémentaires autour de cet aspect des choses. Me voilà bien aise !

Elle se tourna vers le lac un instant. Elle trouva le paysage infiniment plus beau, désormais. Le regard toujours pétillant, elle se tourna vers son compagnon, une idée au bord des lèvres.

- Armando, j’aurais une seule requête à vous formuler… Accepteriez vous que nous nous épousions en Écosse, sur les Terres de ma famille ? Oh, je comprendrais si vous préférez rester à Londres, ou, au contraire, vous rendre en Italie. Après tout, le trajet jusqu’à Inverness est long, il fait souvent froid et gris là haut et nous verrons la lande pendant les deux semaines de voyage… Mais je souhaiterais que vous découvriez l’endroit où j’ai grandi.

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Le grand voyage [Armando, Véronica] [15/06/42] Signav10

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Armando della Serata
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MessageSujet: Re: Le grand voyage [Armando, Véronica] [15/06/42] Le grand voyage [Armando, Véronica] [15/06/42] Icon_minitimeDim 1 Oct - 23:39

Armando
&
Véronica

"Ce choix semble de moi.
L'avenir nous le dira..."


Véronica était une femme d'exception. Franche, intelligente et originale, elle semblait bien loin d'épouser le schéma classique imposé aux dames de sa condition et cela plaisait à Armando. C'était étrange, surtout lorsque l'on pensait que l'Agent était un modèle de droiture et de rigidité en ce qui concernait les codes de la bonne société. Au fond, cela conservait une certaine logique : un homme de sa trempe avait besoin d'une femme qui lui ressemblait.
Comment pourrait-il accepter de s'associer avec une demoiselle qui passerait son temps enfermée à la maison pour s'occuper des marmots en buvant du thé autour de petits cakes aux raisins ? Quel type de conversation pourrait-il bien avoir avec une lady enserrée dans un corset, le visage toujours dissimulé sous une ombrelle, qui passerait ses journées à écrire des lettres parfumées à ses amies ou à cuisiner une soupe ? L'Italien n'avait rien contre ce genre de femme, et à vrai dire il avait souvent songé que c'était ce qui lui conviendrait le mieux, afin de trouver en rentrant un foyer entretenu, des lèvres sucrées et simplement un peu de chaleur, avant de se concentrer sur son travail qu'il devrait garder secret. Une poupée de volants, facile à exposer en société, dans les soirées mondaines, qui ne poserait aucune question sur sa vie professionnelle et garderait sa place d'ornement et de maîtresse de maison...c'était ce dont il avait d'abord rêvé. Mais...au fil des ans, à force d'affaires de plus en plus sombres, il avait abandonné l'idée même d'avoir une femme, quelle qu'elle soit.
Aujourd'hui, Véronica avait prouvé à l'enquêteur qu'il avait encore le choix de partager sa vie avec quelqu'un et, à son grand soulagement des plus secrets, elle lui avait également ouvert les yeux quant aux différentes possibilités amoureuses que la vie pourrait lui offrir. L'Alchimiste lui avait montré qu'un autre type de femme existait : le sien. Depuis qu'il l'avait rencontrée, il respirait un air nouveau. Quelque chose l'avait marqué, il ne savait quoi, mais une chose était certaine : il s'était soudain mis à croire de nouveau en un avenir à deux. Ce qu'ils s'étaient dit au bal et ce qu'ils avaient vécu dans l'East End avaient changé sa vision du monde, ou en tous cas des femmes. D'entités fragiles et fades, elles étaient devenues de possibles exploratrices, des Alchimistes, des femmes de terrain, capable de se travestir pour enquêter dans les bas fonds, capables de lui rabattre son caquet de coq en mal d'autorité lorsqu'il dépassait les bornes...Véronica était une femme forte. Derrière le prime de ses magnifiques yeux verts se cachait une battante, une véritable scientifique, avide de connaissance, une rêveuse, avide de nouveaux territoires à découvrir...Elle l'avait immédiatement fasciné.


Seulement voilà : être attiré par une telle femme, aussi belle que mystérieuse, aussi fougueuse que délicate était une chose, l'épouser en était une autre. Armando avait senti son cœur se réveiller, après des années et des années de silence - et il avait même laissé ses pulsions purement masculine reprendre en partie possession de leurs droits – mais pouvait-il assumer jusqu'au bout ses désirs et ses aspirations ? En avait-il le droit ? Véronica était certes une femme d'action et son travail rejoignait le sien, ce qui en ferait une précieuse alliée et une confidente plus efficace que n'importe quelle autre femme de sa condition, mais était-elle prête à supporter le caractère taciturne et austère de l'homme qu'il était ? Avait-il le droit de la condamner à une vie de bureau et d'enquêtes, sans qu'ils ne puissent jamais réellement se préoccuper des obligations qu'un ménage engageait normalement ? Avait-il également le droit de lui cacher son passé et de l'entretenir sans jamais lui révéler les démons qui l'habitaient ?
Armando avait jugé que non. D'où sa première rupture avec la belle Alchimiste. Il avait senti le danger de leur rapprochement et ne s'était pas senti capable d'assumer ses choix. Il ne voulait pas faire souffrir la jeune femme, encore moins la mettre en danger comme il l'avait déjà fait dans les ruelles malodorantes de l'East End, aussi avait-il décidé de l'abandonner, afin de ne plus avoir la responsabilité de ses actions. Il avait ainsi allégé sa conscience, quitte à la blesser, et il avait longtemps songé que c'était la meilleure chose qu'il avait à faire s'il voulait lui éviter de sombrer avec lui dans l'horreur de ses intrigues. L'Agent avait voulu la protéger et lui épargner des souffrances encore plus terribles que celle de s'être vue rejetée après ses premiers baisers.
Et puis, le temps passant, ses blessures se refermant, l'Italien avait tenté d'oublier, en vain, ce merveilleux visage qui le suivait partout, dans ses rêves, dans ses pensées journalières, et même dans ce petit parfum de fleur qui planait encore au fin fond de sa conscience, comme d'une lettre encore cachée dans le tiroir de son bureau...Il l'avait mise de côté, pour se concentrer sur son rétablissement et son travail, qu'il rêvait de retrouver après sa mise à pied, mais son cœur avait saigné un peu plus chaque jour. Évidemment, trop fier pour l'avouer, il n'en avait parlé à personne, à part à son ami qui l'avait aimablement hébergé. Il ne l'avait même pas consigné dans un journal, comme si s'épancher sur ses sentiments risquait de lui porter malheur.
C'est alors qu'il l'avait revue. Le choc avait été rude et la violence de leurs premiers mots avait achevé de ressusciter la culpabilité qu'il avait tenté d'étouffer au creux de son âme. Au mariage de leur « ami » commun, ils avaient fini par partager une nouvelle enquête et leur rapprochement n'en avait été que plus direct que Véronica avait une nouvelle fois fait preuve de témérité et nécessité son soutien. Armando l'avait aidée et avait craint pour sa vie, ce qui avait réveillé chez lui une terrible envie de la protéger à tout prix. Ils s'étaient quittés sur des mots très professionnels, mais l'un et l'autre avait su, en croisant le regard de son coéquipier, que l'amour brûlait encore dans leurs cœurs. L'Agent avait longtemps réfléchi, puis il s'était décidé de renouer avec la jeune femme. Lors de cet incident, il avait compris que Stevenson avait profité de la faille qu'il avait laissé ouverte entre lui et la belle Alchimiste pour tenter de la conquérir. La perspective de voir Véronica au bras d'un autre que lui avait poussé l'Italien à arrêter son choix : il avait choisi de partager sa vie avec Véronica et de laisser au destin le soin de les conduire sur le chemin de la félicité ou de la mort. Il ne voulait pas la perdre.
Sa demande en mariage avait été faite sur un coup de tête, après une n-ième dispute qui avait manqué de les séparer pour de bon. A l'instar d'une soupape qui gonfle dans les forges de Whitechapel, elle avait fini par souffler ses flammes ardentes pour les réchauffer tous deux et leur rappeler que rien, ni personne, ne pouvait aller à l'encontre des sentiments. Véronica en avait été aussi surprise que l'Agent lui-même. Quelque chose s'était alors soudainement réanimé entre eux : une forme de foi. Aujourd'hui, ils voulaient tous deux s'assurer que cette foi était bien réelle et qu'ils ne se fourvoyaient pas.


Armando fut le premier à examiner son propre cœur et à se livrer à la jeune femme. Il exposa avec un peu de maladresse ce qui l'inquiétait dans sa demande et dans ce qu'elle annonçait pour la suite de leur relation. Il voyait l'avenir avec méfiance et cherchait auprès de sa douce quelques paroles rassurantes qui lui ôteraient les doutes insidieux qui s'emparaient de son âme. Véronica l'écouta, patiente, silencieuse, attentive. Ses beaux yeux braqués dans les siens l'intimidaient mais le confortaient également dans l'idée qu'elle était la seule femme capable de le rendre heureux. Il y voyait un bonheur infini qu'il suffisait de bâtir à deux, une myriade d'étoiles qu'il ne lui restait plus qu'à décrocher et à polir pour leur assurer un éclat éternel.
Véronica fut extrêmement compréhensive et Armando s'en trouva rassuré. Cela lui donna l'impression que l'harmonie entre eux était véritablement possible et que rien ne pourrait les arrêter s'ils s'accordaient de la sorte.


- Je ne sais si on peut parler de défauts dans votre cas...fit-il, complaisant.

Mains jointes, les deux tourtereaux se confièrent leurs craintes et leurs espoirs. L'Alchimiste choisit ses mots pour aider l'Agent à prendre confiance en eux. Elle lui expliqua, posément, qu'elle savait pertinemment qu'il ne pourrait pas s'occuper d'elle à longueur de temps et qu'il prenait son travail à cœur. Elle lui assura qu'elle avait conscience de ses impératifs et qu'elle n’interférerait pas, même s'il s'isolait en rentrant à la maison. Armando fut soudainement saisi par cette évidence : oui, s'ils se mariaient, ils finiraient sous le même toit et devraient s'accommoder l'un et l'autre au rythme de leurs travaux respectifs. Quel étrange ménage ils feraient ! Était-ce bien raisonnable ? Véronica semblait croire que cela pourrait fonctionner. Elle lui avança même que son petit chien lui servirait de compagnie lorsqu'il serait trop occupé pour se soucier d'elle. L'Italien trouva cette idée à la fois très triste (parce que cela signifierait qu'il la délaisserait), et particulièrement amusant (parce qu'il avait lui aussi prévu de s'acheter un chien avant de se mettre en tête de la marier).

- J'ose espérer que nous n'en arriverons pas au stade où Isis me remplacera tout à fait en terme de présence...Ce serait tout de même scandaleux...Un mari qui délaisse sa femme au point qu'elle se réfugie dans l'amitié qu'elle peut avoir avec son chien est, à mon avis, un bien piètre mari...Il rit un peu, convaincu qu'il n'irait tout de même pas jusque là. Vous savez, je pensais prendre un chien moi aussi, avant de vous rencontrer, j'avais déjà visité quelques chenils...Et puis j'y ai un peu renoncé, je cherche un dog de grande taille et ce n'est pas évident d'en trouver à prix abordable. Je doute d'ailleurs que mon chef ne tolère que je le ramène au bureau ou sur les scènes de crimes, comme j'avais le projet de le faire.

La vision de l'amour que lui proposait Véronica était tout à fait en accord avec sa propre vision. Même s'il n'y avait concrètement jamais réellement réfléchi, la perspective de retrouver un foyer relativement silencieux et paisible entre deux enquêtes le tentait bien. S'il avait à la maison une femme qui se contenterait de quelques étreintes et d'un regard plein d'amour, au lieu de grandes effusions quelques peu romanesques, ce serait au mieux.

- Nous avons tous les deux vécu tellement seuls...Je pense en effet que nous nous habituerons mieux que beaucoup d'autres à ce genre de vie... fit-il avec un sourire plein d'espoir.


Véronica serra sa main et commença à la caresser doucement. Elle acceptait de l'épouser, sans remord, sans contrainte. Elle se moquait de son absence de grande fortune et pensait qu'ils auraient largement de quoi s'en sortir avec sa dote. Elle envisageait la simplicité, l'amour de leurs familles respectives et était prête à affronter toutes les épreuves que la vie mettrait sur leur chemin. Armando l'écouta, les yeux brillants d'excitation. Son cœur battait la chamade et il sentait le soleil frapper contre sa nuque comme s'il désirait participer à cette conversation mondaine qui laissait présager de beaux moments.
La jeune Alchimiste lui avoua qu'elle était piètre maîtresse de maison et qu'elle ne savait guère cuisiner. Elle se savait rêveuse et maladroite, mais elle considérait leurs défauts comme autant de combats à mener de front, à deux. A ses yeux, le temps et l'amour parviendraient à harmoniser leurs gestes du quotidien et l'entre-aide qu'ils entretiendraient entre-eux ne serait qu'une façon de toujours plus les lier. Armando se passa la main derrière la nuque pour se frotter un peu la base du crâne. Il commençait à avoir très chaud et ses pensées s'embrouillaient de nouveaux. Jamais il n'avait songer à s'établir avec une femme, surtout pas si vite après en avoir rencontré une qui lui plaisait. Il se sentait presque pris au piège à son propre jeu et angoissa d'un coup à l'idée même de se retrouver pieds et poings liés sous un toit, en ménage, à devoir accepter la présence d'une autre personne dans sa vie voire celle de futurs enfants. Il avait l'impression d'étouffer. Véronica accélérait les choses...ou du moins mettait à plat tout ce qu'il fallait désormais préparer pour que leur mariage devienne réalité. L'Agent grimaça un peu et tira sur son col pour laisser un peu d'air lui rafraîchir le cou.


- Je...Je ne suis pas non plus un habitué de ces choses-là...Je dois bien l'avouer...Je ne sais pas trop comment procéder...avoua-t-il à son tour. Quant à ma famille, ce sera vite-fait...Il soupira avec douleur. Je n'ai qu'un oncle...et quelques cousins éloignés dont je n'ai plus de nouvelle. L'Italie me manque, c'est vrai, mais je n'y ai même plus de domaine...

L'homme serra un peu les mains de sa compagne. Il lui mentait en partie mais c'était presque la vérité. Il réalisait qu'il n'avait réellement rien à lui offrir, même pas de belle famille. Sa fortune n'était pas des plus réduites, mais elle ne pouvait leur permettre d'avoir plus d'un domestique ou deux, un fiacre personnel et peut-être un cheval de promenade, sans plus. Depuis deux ans, il vivait à l'hôtel ou chez son ami pour des raisons financières...

- Véronica...Je suis heureux de vous voir si enthousiaste. finit-il par souffler alors qu'il sentait l'angoisse monter dans son cœur. La belle parlait vite et elle énumérait avec passion toutes les choses auxquelles ils devaient maintenant penser. C'était un peu trop pour lui. A vous entendre, vous avez déjà décidé d'une date...rit-il doucement en reculant un peu. Je...

La jeune femme était tournée vers le lac. Armando l'observa, muet, tandis que ses cheveux se soulevaient sous la légère brise qui soufflait maintenant dans le parc ensoleillé. Au loin, un vol de canards s'éloignait sous les saules. Le regard de la belle Alchimiste croisa de nouveau le sien et l'Agent entrouvrit les lèvres. Véronica lui demanda alors s'ils pourraient s'épouser en Ecosse, sur sa terre natale. L'Agent resta silencieux un moment, puis il sourit avec chaleur.

- Ce sera avec plaisir, Véronica. Je vous l'ai déjà dit : j'aimerais voir ces terres qui vous tiennent tant à cœur...J'ai hâte de rencontrer votre famille et de vous prouver que je peux être à la hauteur de votre tendresse.

Sans prévenir, l'Italien posa un genou sur le chemin poussiéreux qu'ils foulaient et présenta à la jeune femme un anneau qu'il venait de sortir d'une des poches de son veston.

- Véronica Newburry, acceptez cet anneau en gage de ma bonne foi et conservez-moi toujours une place dans votre cœur...Vous épouser sera un honneur.

L'anneau était d'argent serti d'une unique pierre finement ouvragée : une émeraude éclatante. Il était temps de prendre les choses en mains.

- Je pense qu'elle ira à merveille avec vos yeux...fit-il maladroitement. Prenez-le...et faites vos valises, nous avons un long voyage à préparer...


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Veronica della Serata
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MessageSujet: Re: Le grand voyage [Armando, Véronica] [15/06/42] Le grand voyage [Armando, Véronica] [15/06/42] Icon_minitimeJeu 26 Oct - 23:42

Le Grand Voyage
armando & veronica

Il y avait tant et tant de choses à penser, Véronica ne savait plus où donner de la tête. Elle voulait faire au mieux, se montrer digne de la confiance de son compagnon sans avoir l’air trop envahissante, mais comment faire tout cela sans donner l’impression d’être envahissante ? Elle était bien trop fébrile pour ne pas être maladroite. Elle commença à penser à une chose puis une autre à haute voix, sans se rendre compte tout de suite qu’elle mettait mal à l’aise son presque fiancé. La vérité était bien sûr toute autre. Elle n’avait pas vraiment réfléchi ni décidé de tout mais se donner corps et âme dans cette organisation était la seule façon qu’elle trouvait pour masquer elle aussi son angoisse grandissante. La peur que quelque chose ne se passe mal lui donnait envie de tout contrôler, désespérément. Elle avait aussi du mal à respirer alors que tout devenait de plus en plus concret. Elle avait hâte autant qu’elle appréhendait ces jours prochains et elle ne savait comment l’exprimer. Difficilement elle finit par balbutier.

- Oh non je… Je n’ai pas… Enfin je veux dire je suis loin d’avoir vraiment réfléchi aux détails mais je… Euh… J’ai à cœur que tout se passe bien et je ne sais pas comment faire alors j’essaye de faire en sorte de ne rien oublier… Je crois. Euh…

Elle tourna ses yeux vers le lac pour se calmer. Bien vite, la conversation dériva. L’Alchimiste voulait se marier en Écosse. Elle voulait revoir ses landes natales pour cette occasion si particulière, elle voulait offrir à Armando la vue de ces terres sauvages à nul autre pareil. Le voir si réceptif à l’idée de l’épouser là bas, malgré le long voyage qui les attendait fit battre son cœur encore plus fort. Bien sûr, ils auraient parfois des difficultés à s’accommoder l’un de l’autre mais comment douter, en cet instant, qu’Armando n’était pas fait pour partager sa vie ?

- Vous m’en voyez ravie ! Vous verrez, les Highlanders sont des gens fantastiques et je…

Elle s’interrompit, voyant soudain le jeune homme mettre un genou à terre. Instantanément, le visage de l’Écossaise tourna au carmin alors qu’il lui présentait un anneau magnifique. Quelques passants curieux tournèrent le regard mais, par pudeur, aucun ne s’arrêta sur la scène et s’arrangèrent même pour s’écarter d’eux. La jeune femme ne savait plus quoi faire ni dire. Naïvement, elle pensait que l’échange d’anneau se ferait devant l’autel et jamais elle n’avait réfléchi à la perspective d’une bague de fiançailles ! Elle paraissait si exquise, il devait certainement avoir ponctionné de trop sur ses gages pour lui offrir un pareil présent !

- Armando relevez-vous enfin, vous… je… Seigneur c’est une folie mais… Elle est magnifique. Je n’en ai jamais vu d’aussi belle.

Délicatement, elle la saisit, comme pour sceller leur engagement et la passa après une seconde d’hésitation au doigt qui convenait. L’annulaire de la main gauche. Le même qui recevrait l’alliance dans bien peu de temps. La bague était simple mais elle avait déjà tant de signification pour elle qu’elle la chérissait plus que n’importe quel joyaux qu’on aurait pu lui rapporter du bout du monde.

Elle se tourna à nouveau vers l’Italien. Ses yeux brillaient, éclairés par le bonheur.

- Je suis prête à faire ce voyage avec vous, Armando. Je ne sais comment vous exprimer tout ce que je ressent à l’heure actuelle.

Son cœur lui criait de lui sauter au cou et de l’embrasser fiévreusement mais cela aurait été bien trop indécent. Alors elle se contenta de s’avancer, doucement, et de prendre sa main dans la sienne avant de la serrer. De cette pression appuyée, par son regard doux, elle lui transmettait tout ce que ses mots ne pouvaient plus exprimer. Elle aurait voulu que tout disparaisse, qu’ils ne puissent rester que tous les deux.

- Vous êtes un homme formidable, ne laissez jamais personne vous dire le contraire. Ne vous dites jamais le contraire.

Elle aurait voulu en dire bien plus mais les aboiements d’Isis la ramenèrent sur terre. Le chiot avait fini de gambader et réclamait que sa maîtresse la détache, ce qu’elle fit avec un rire gêné. Au loin, derrière le lac, des nuages s’ammoncelaient à une vitesse non négligeable. Il était probable qu’un orage bref et violent ne s’abatte sur Londres avant la fin de l’après midi. Après tout, c’était la saison… Peut-être était-ce pour cela qu’Isis avait aboyé, sentant la pluie arriver.

- Ciel, nous ferions bien de ne pas nous éterniser ou nous finiront noyés dans la boue ! Vous joindrez-vous à nous pour une partie du trajet ?

Lorsque la jeune femme passa enfin la porte de sa demeure londonienne, les premiers grondements de tonnerre se faisaient entendre, au loin. Mrs Walters l’aida à enlever son manteau, aussi fébrile qu’elle, voire plus (elle n’oubliait pas qu’elle était l’élément déclencheur de ce processus, du moins en partie. Si elle en tirait une certaine fierté, elle se sentait également coupable des mots durs qu’elle avait eu à l’encontre de l’agent.)
La jeune Alchimiste, observant constamment sa bague toute neuve, s’assit sans tarder à un bureau pour rédiger une missive qui partirait sur l’heure. Il était temps d’annoncer sa venue à ses parents.

[HRP/fin du RP avec Véronica, suite ici./HRP]



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