L'Ombre de Londres
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La capitale vit dans le chaos : les Vampires complotent toujours, les Hunters s'allient et s'organisent, les Alchimistes se révèlent, les Lycanthropes se regroupent et les Loups-Garous recommencent à tuer !

Citoyen de l'Ombre, te voilà revenu dans nos sombres ruelles...

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Un Brin d'Existence [Comte] [26/05/42]

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Comte Keï
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Comte Keï
Nombre de messages : 1814
Date d'inscription : 01/11/2007
Race : Vampire
Classe sociale : Aristocrate
Emploi/loisirs : Lord / Comte de Scarborought / Metteur en scène
Age : 589 ans
Age (apparence) : 28 ans
Proie(s) : Les Humains (pour se nourrir), les Vampires (secret)
Secte : Indépendant
Clan : Ventrue
Lignée : Kyasid (les ombres)
Rang Pyramidal : Premier
Crédit Avatar : KH_CT
Un Brin d'Existence [Comte] [26/05/42] Empty
MessageSujet: Un Brin d'Existence [Comte] [26/05/42] Un Brin d'Existence [Comte] [26/05/42] Icon_minitimeLun 5 Fév - 20:55

[HRP/ Suite de "Lettre de lady Orlov au Prince Keisuke"/HRP]



Un Brin d'Existence

Le Comte Kei

"Existez, invisibles abandonnés"


L'Orphelinat
26 mai 1842


Il était presque 20h. Le ciel venait tout juste de se séparer de son drapé rougeoyant pour se teindre en noir. Déjà, chiens et loups se confondaient dans les ruelles mal-odorantes de la capitale. C'était l'heure des catins et des charognards, l'heure de rentrer les enfants et de prier le Seigneur devant une bonne soupe chaude pour qu'il chasse les démons aux crocs acérés qui hantaient les cauchemars des pauvres mortels. On avait beau être en mai, le soleil finissait toujours par se coucher. Les astres étaient dégagées ce soir, piètre consolation que de pouvoir contempler les étoiles lorsque l'on sait pertinemment que l'on ne peut les atteindre...

Un soupir. Deux coups de canne contre le plafond du fiacre.

Le hennissement de chevaux que l'on arrête un peu brusquement résonna devant l'immense édifice de l'orphelinat. Aussitôt, des dizaines de petites mains se hissèrent jusqu'aux vitres poussiéreuses les plus avancées. Certains angelots dormaient depuis longtemps, mais d'autres ne trouvaient pas le sommeil assez doux pour s'y réfugier. Dans leurs cauchemars les plus atroces, ceux que l'on appelait les "abandonnés", les "honnis", les "bannis", espéraient toujours qu'une nouveauté les tirerait de leur ennui. Tous rejetés par cette société dépravée, dépossédés de leurs parents à coup de poings, à coup de feu, teinté de rouge carmin, les petits oubliés ne suivaient pas toujours les règles imposées par leurs "bienfaiteurs". Ces nouveaux bourreaux, grandes soeurs trop occupées, figure du père souvent démunie ne les aidaient pas toujours. Les enfants allaient d'île déserte en île déserte, au coeur d'une tempête où leur misérable navire aux voiles déchirés prenait inexorablement l'eau.
Le tintement d'une pièce, un "merci" un peu bourru et l'espoir avait sonné de son éclat clair. Cette clochette tant aimée et tant détestée à la fois fit frissonner les gardiens des lieux. Qui venait donc encore rendre visite aux gosses à cette heure-là ? Décidément, c'était indécent ! Il y avait encore une dizaine de visiteurs dans les locaux. C'était déjà trop ! Pourquoi venir aussi tard ? C'était une mode chez les bourgeois !


- C'est le comte de Sarbourough ! souffla une voix effarée.

On chuchote, on murmure derrière la porte et bientôt on l'ouvre, on fait des courbettes et on laisse entrer le loup dans la bergerie. Il suffisait de montrer patte blanche pour pénétrer dans ce lieu, même aux heures les plus indues. C'était une chose qui exaspérait le Comte.


- Laissez-moi prendre votre chapeau...Et votre canne...Vous n'en aurez pas besoin, si ?

Patience est mère de vertu dit-on. Jirômaru avait appris à la cultiver au contact de ces gens. Ce n'était que de pauvres hères dont le rôle était de veiller sur la bonne santé de ceux qu'ils revendaient aux plus offrants. Ils commerçaient l'enfance, refourguaient l'adolescence, refusaient la maturité...Et pourtant, certains les voyaient comme des héros, des bons Samaritains en quête de justice promulguant amour et douceur à des infortunés que le Ciel aurait pu oublier sans leur bienveillante présence à leurs côtés.
Jirômaru détestait cet endroit, ces gens, ces manières de rustres qui incarnaient mille et un rôles selon la lourdeur de la bourse de celui qui entrait. Il n'en voyait que la part d'ombre, sans jamais réellement s'attarder sur ses avantages et bienfaits. Pour lui, ce n'était-là qu'une forme de prison où l'on plaçait ceux dont on ne savait que faire. Certes, elle leur évitait la rue et ses terrifiantes créatures, mais la misère de Londres ne permettait que peu d'adoptions en règle et les tracas de l'humanité n'étaient plus de s'occuper des invisibles : elle traquait l'argent, la soie de Chine, les débauches de Syrie et le canard de Versailles. La tuberculose, la lèpre et la peste s'accrochaient trop à ces loqueteux dont personne ne voulait plus. La pipe de l'un soufflait sa fumée sur les cartes de l'autre, tandis que le cabaret braillait d'infâmes insanités à vous ériger la virilité à son sommet ! Qui donc se souciait encore des enfants des rues ? Qui prenait encore soin de leur existence, à part les Vampires, les pervers et les Loups ?
Le Comte savait qu'il y avait encore de bonnes âmes dans cette ville souillée de crimes où égoïsme et luxure dansaient main dans la main. Il savait que de vieilles dévotes passaient régulièrement donner aux enfants des paniers de pommes lorsque c'était la saison des vergers. Il avait déjà vu des bourgeois et des aristocrates offrir des vêtements aux petits protégés des lieux; l'épicier du coin leur glisser dans la poche une sucette; la douce Angélique de Winchester afficher des encarts pour encourager les dons et les adoptions...
Et pourtant, lorsqu'il revenait signer ses billets pour léguer une partie de ses biens à la fondation, il croisait toujours les mêmes petits visages, souvent mal nourris, toujours aussi tristes, qui le regardaient avec envie et crainte. Il retrouvait toujours la petite Carmen et ses cheveux en bataille, le jeune Axel et son doigt en moins, la belle Méline et ses robes trop courtes pour son âge...Où disparaissait l'argent qu'il donnait ? "Dans la restauration des chambres", lui disait-on. "Dans les peintures et tapisseries pour rendre les lieux plus salubres."
Une chose était certaine: l'Orphelinat avait besoin qu'on l'assainisse. Mais pour cela, il fallait agir avec diplomatie et avec soin. La vie des enfants en dépendait, leur santé mentale surtout. Massacrer les employés et les remplacer lui avait déjà traversé l'esprit, mais cette idée était aussi stupide que de s'accrocher à un lampadaire et de hurler dans la rue que les créatures de la nuit existaient bel et bien. Il fallait soudoyer à coup de penny et rendre l'affaire politique. Jirômaru savait pertinemment que cela allait se jouer sur le temps.


- Je viens léguer à l'Orphelinat quelques biens et je voudrais voir certains enfants pour m'assurer de leur santé, fit-il du ton le plus doux qu'il pouvait adopter face aux grosses commères mal peignées qui venaient de le recevoir.

Il aurait tout donné pour venir à 18h, lorsque les visites habituelles se faisaient encore. Ainsi, il aurait pu aisément se faufiler pour voir les enfants qu'il désirait voir en particulier plutôt que de jouer des pieds et des mains pour les retrouver sans que cela ne paraisse suspect. Heureusement, l'argent lui assurait une certaine forme de pouvoir.


- Bien sûr Monsieur. Comme d'habitude, Monsieur. Suivez-moi au bureau, fit la plus âgée en jetant un regard à ses consoeurs.

Jirômaru fut conduit dans les différents couloirs qui menaient aux bureaux administratifs. Ils croisèrent quelques enfants, que le Comte salua d'un regard bienveillant et d'un sourire sincère. Ils saluèrent également deux couples qui allaient de chambre en chambre rendre visite à d'éventuels futurs adoptés. Ils ne semblaient pas décidés. Jirômaru serra les dents. Ils ne se rendaient pas compte du mal qu'ils faisaient.
Discrètement, le lord jeta des coups d'oeil aux murs qui partaient en lambeaux par endroits et aux traces d'humidité qui parsemaient les plafonds. Les locaux n'avaient pas été rénovés comme cela avait été annoncé. Il était temps qu'il fasse un scandale...


- Vous savez, vous êtes le troisième à nous visiter après la fermeture. Il faut croire que les grands donateurs de vot' genre préfèrent garder leurs dons secrets. Ce que je comprends tout à fait Monsieur, hein. Ne vous offensez pas de ma curiosité. Mais, je trouve cela un peu bizarre...Remarquez, vous devez être très occupés la journée...Surtout vous, Monsieur le Comte ! Il paraît que vous allez vous marier ! Vous comptez adopter avec miss Spencer ?

Le grand Vampire tiqua. Quelle se taise donc ! Face à son ignorance et à son insolente curiosité, il se sentit bouillir. Heureusement pour la pauvre femme, il préféra s'attarder sur le début de sa remarque plutôt que de songer au devenir de son couple avec Sarah.
C'était sans doute en effet des donateurs de son "genre" qui arrivaient à cette heure...Aux yeux des gardiens, c'étaient des grands de ce monde qui ne prenaient pas le temps de régler les choses importantes de jour et qui faisaient passer leurs caprices avant ces embarras. C'était des riches qui passaient sur un coup de tête, entre deux dîners mirifiques, histoire de se donner bonne conscience. Ainsi étaient-ils vus, ces "donateurs de l'ombre". Le Comte aurait pu aisément prendre la remarque de la vieille comme une insulte à ceci près qu'il savait lire au travers des évidences: c'était souvent des Vampires qui venaient, comme lui, se soucier de l'Orphelinat et de ses petits pensionnaires, après le coucher du soleil...


- On ne vous a pas vu depuis...mmh...un mois, n'est-ce pas ? Quand les petits Garry et Peter sont arrivés...Oui ! C'était en avril ! Je me souviens: vous les avez croisés dans les couloirs et ils vous ont interpellé comme s'ils vous connaissaient. Les petites canailles...Vos cheveux blancs ont dû les impressionner. Remarquez, ils impressionnent tout le monde...

Le Comte sourit. Cette stupide bonne femme n'imaginait pas à quel point son babillage ridicule venait de l'arranger: elle lui avait tout juste fourni l'excuse en or qu'il lui manquait pour demander à revoir ceux pour qui il s'était réellement déplacé.

- En effet, Madame. D'ailleurs, j'espère qu'ils se portent bien. Ils m'avaient ému, rit-il en entrant dans son jeu. Si vous me le permettez, ce sont eux que je verrai ce soir.

- Oh ! Si vous voulez ! Je pensais qu'ils vous avaient importuné...fit la grosse femme en s'étonnant un peu de cette requête.

- Ce sont des enfants, Madame. Ils ne se rendent pas compte que leur entrain peut parfois nous gêner. Je ne leur en tiens pas rigueur à cet âge-là.

Ils croisèrent d'autres visiteurs, sans se soucier de leur présence, puis ils arrivèrent devant une large porte en bois laquée. Une fois installé derrière un large bureau, le Comte laissa la bonne femme lui prêter une plume de mauvaise qualité et se mit à signer les documents nécessaires à son don. Il vérifia avec insistance la valeur des papiers qu'il fournit et la qualité des formulaires que l'Orphelinat lui fit contresigner. Apparemment, tout était en règle.
Le lord laissa ainsi une somme particulièrement importante ce soir-là et exigea deux choses: la première fut que les chambres des enfants soient rénovées dans l'aile Ouest, qui réclamait de sévères travaux; la seconde fut qu'il ait l'autorisation de mander un de ses domestiques pour sortir les frères Garry et Peter de leur quotidien entre ces murs. La femme ne s'interposa pas et accepta même très rapidement d'accéder à ses demandes sans lui poser de question supplémentaire. Le chiffre qu'elle avait aperçu sur le billet l'avait fait taire.

Une fois débarrassé de la paperasse, le Comte fut conduit dans l'aile Est où les deux frères jouaient encore avec des figurines de soldats. Les enfants furent invités sans douceur à sortir de leur chambre et à abandonner leurs jouets de fortune pour venir dire bonjour au Comte.
Garry, le plus petit, un gamin d'environ 6 ans, tenait dans sa main une peluche de poisson. A cette vue, le coeur du Vampire se serra. Il ne se souvenait que trop bien de tout ce qu'ils avaient vécu ensemble dans les catacombes...Cette peluche appartenait à Jenny, une fillette vampirisée avant l'âge requis. Il l'avait envoyée en Italie, chez un de ses disciples, pour qu'elle évite la sentence qu'il aurait dû rendre en la trouvant...
Peter, qui devait avoir 10 ans, prit la main libre de son frère et le tira derrière lui pour rejoindre le Comte qui s'était accroupis. Lentement, il lui attrapa le genoux et lui sourit.


- Bonjour, Peter. Bonjour, Garry. Vous allez bien ? demanda doucement le Vampire en levant la main pour caresser les cheveux du plus vieux.

- Je vous laisse avec eux, Monsieur le comte, fit la bonne femme dont le visage laissait apparaître une forme d'ennui face à cette scène navrante de tendresse.

Le lord ne lui répondit même pas. Il la laissa s'éloigner dans les couloirs et se retrouva seul avec les deux enfants. C'était une nouvelle fois la preuve que cet établissement ne tournait pas rond. Et s'il lui prenait l'envie d'en enlever un ? Et s'il brisait la nuque du plus petit pour s'amuser ? Décidément, la sécurité des lieux n'était plus ce qu'elle avait été.


- Tu vas nous ramener chez Joyce ? demanda soudain Peter.

- Ah non ! Ah non ! Non ! Non !

La voix aiguë du petit Garry fit frémir le grand Vampire qui l'attrapa doucement par le bras pour le calmer un peu.

- Mais non, ne t'en fais pas. Je suis juste venu voir comment vous vous portez.

- Pourquoi tu nous adoptes pas ?

Le Comte grimaça. Comme les enfants pouvaient parfois être cruels...

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Crédit image: Anna Lakisova, Orpheline.

[HRP/ Suite pour le Comte dans "Nice to meet you ?" /HRP]


> Jirômaru Keisuke <

Un Brin d'Existence [Comte] [26/05/42] Comte_10

Shakespeare, Macbeth, I, 4, 1605 :

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Un Brin d'Existence [Comte] [26/05/42]

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