L'Ombre de Londres
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La capitale vit dans le chaos : les Vampires complotent toujours, les Hunters s'allient et s'organisent, les Alchimistes se révèlent, les Lycanthropes se regroupent et les Loups-Garous recommencent à tuer !

Citoyen de l'Ombre, te voilà revenu dans nos sombres ruelles...

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Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël]

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Alexender Von Ravellow
Hunter - "Criminel" en fuite
Alexender Von Ravellow
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Classe sociale : Aristocrate déchu
Emploi/loisirs : Hunter / Il est recherché par le Yard et les Vampires de Jirômaru Keisuke.
Age : 25 ans
Proie(s) : Tous les Vampires, sauf Raphaël qu'il surveille maintenant sans chercher à l'assassiner. Le Comte Kei est son pire ennemi. Alexender peut aussi s'attaquer à des Loups-Garous.
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MessageSujet: Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Icon_minitimeMar 14 Juin - 22:50

[HRP/ Suite du rp "Une mécanique bien huilée/HRP]

Autrement dit...

Sous l'Oratoire, tout était d'un calme étonnant et pour cause : des Hunters de la Guilde d'Ivoire ressuscitée, seul Alexender se trouvait encore au QG. Les autres - Nathan, Christopher, Seamus, Alphonse et la ribambelle de nouveaux venus - vaquaient à leurs occupations diurnes, comédiens de leur vie d'homme du commun. Eulalia devait sans doute s'occuper de jouer la sainte pendant que Sarah s'occupait de ses affaires de famille et que Katherine apprenait son texte au théâtre. Raphaël, lui, dormait dans une des chambres de l'ancien QG du côté de l'East End. Il était prévu qu'à la tombée de la nuit il ramènerait les dernières caisses de matériel avec l'aide d'Isaac. Pour l'heure, il se reposait, et il en avait bien besoin après la torture qu'avait exercé le Comte sur ses doigts et les expériences qu'ils avaient fait sur lui-même pour trouver de nouvelles armes à opposer aux Vampires.
Alexender était différent : il n'avait aucune mission possible à l'extérieur. Il était condamné à rester enfermé, à ceci près qu'il ne dormait pas la journée, lui. Aussi s'ennuyait-il dans ces occasions où ses comparses agissaient de leur côté, ou dormaient d'un sommeil décalé.
Pour combler l'ennui, et surtout pour se rendre toujours plus utile à leur petite communauté de chasseurs, le rouquin continuait de chercher des solutions à leurs différents problèmes matériels. Les Bloody Rose étaient nettoyés et remontés depuis plus d'une semaine, des seringues avaient été préparées à recevoir de l'eau bénite et plusieurs petits cageots de fruits avaient été garnis de gousses d'ail, de tubes remplis de venin d'abeille, de feuilles et fleurs de verveine. Les couteaux étaient rangés dans un tiroir et les pistolets à percussion étaient prêts à tirer leurs balles d'argent dans la poitrine du premier Vampire venu.
Que manquait-il donc ? Que pouvait-il inventer de plus efficace ? Ainsi Alexender s'était-il mis en tête de reprendre ses deux carnets couverts de notes et d'améliorer ses trouvailles. Il était installé sur la même chaise qui lui avait servi d'assise lors de la visite de Raphaël et de ce fameux jour de collaboration entre eux. Les pieds croisés sur la table, il se tenait là, face à l'arbre généalogique des Hunters des siècles passés, un crayon dans la bouche, le regard rivé sur les pages de son second calepin.


- Une arbalète...on a déjà...Des fleurets aussi...

Le chasseur aux cheveux de feu réfléchissait en mâchouillant le crayon d'un mouvement mécanique. Il était légèrement frustré de ne pas trouver tout un lot de techniques innovantes pour anéantir leurs ennemis.
Il songeait évidemment à l'usage qu'ils allaient faire des pouvoirs de Raphaël et imaginait bien des pièges à tendre à ses semblables. Bondissant d'idée en idée, l'aristocrate déchu pensa soudain aux entraves, ces fameux pièges inventés par les Hunters des pays de l'Est et qui utilisaient un liquide noirâtre, celui-là même que les balles de Bloody Rose contenaient, pour planter sur place les Vampires qui les déclenchaient. Ils n'en avaient pas au QG pour la simple et bonne raison qu'aucun d'entre eux ne connaissait le secret de ces pièges. Ils allaient devoir se renseigner à ce sujet, cela pouvait devenir très intéressant.

Poussant un long soupir, Alexender jeta son petit calepin sur la table et rejeta sa tête en arrière. Ses longs cheveux, teints en noir depuis son rendez-vous avec Sarah, glissèrent sur ses épaules et tombèrent dans son dos en une cascade d'ébène. Le Hunter s'étira en poussant un grognement de fatigue. Il ferma les yeux et se passa une main sur le visage.
Que ne donnerait-il pas pour sortir d'ici, ne serait-ce qu'une paire d'heures, pour profiter du soleil et des belles rues de la capitale ! Il était là, à ruminer sous terre, fantôme de lui-même, célèbre pour sa tête mise à prix plutôt que pour ses fastueuses réceptions...Ah ! Quelle injustice !
Il se redressa et visa de ses doigts l'arbre des Hunters comme s'il le mettait en joue.


- Pchiou...
Un. par. un.
On y passera tous.
Un. par. un...


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Katherine Thornes
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MessageSujet: Re: Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Icon_minitimeMer 15 Juin - 20:06

(HRP/ Suite du rp (à mettre)/HRP)
Les temps changeaient. Depuis sa rencontre avec les Hunters, un nouveau pan de sa vie avait débuté. Tous ces hommes et femmes qui œuvraient pour la même cause lui réchauffaient agréablement le cœur mais les derniers évènements, bien que pour certains assez réjouissants pour sa mission, teintaient sa vie d’un peu plus d’obscurité. Les jours suivants l’invitation à l’anniversaire de Mademoiselle Spencer furent un véritable supplice pour la lycanthrope. La fatigue et le stress s’accumulant, la jeune femme accusait difficilement le coup. De sombres pensées avaient alors traversé son esprit tel un souffle dans la nuit. Sa solitude et le rejet des autres la meurtrissaient. A de nombreuses reprises, enfermée dans sa chambre, seule, prostrée dans son lit, elle avait songé à s’abandonner dans les méandres de la nuit éternelle. Cette immortalité de l’esprit était la seule qu’elle acceptait, qui ne la répugnait pas et semblait pouvoir soulager ses démons. Nul doute qu’aucun des Hunters du groupe n’aurait aimé l’avoir à ses côtés en cette période de doutes et de détresse. Ils avaient suffisamment à gérer entre les missions, les frictions entre les divers membres de la guilde, les peines de cœur de leur leader et l’angoisse perpétuelle de devoir à nouveau trouver un lieu sûr.

Michael s'était permis de laisser la comtesse de temps à autre pour prendre pleinement part à la vie du groupe. Il appréciait peu qu'on le prenne pour un sous-fifre ou un demeuré et désirait montrer qu'il pouvait être tout aussi efficace et important qu'un autre membre. Cependant, il lui était encore impossible de tolérer la présence de Raphaël et faisait de son mieux pour ne jamais poser ses yeux sur lui. Le lycanthrope était à cran depuis si longtemps. Katherine avait pris les armes jeune, très jeune peut-être un peu trop pour ce qui l'attendait réellement. La perte et la trahison au sein de sa famille l'ont propulsé dans un monde pour lequel elle n'avait jamais été préparée et qu’elle n’aurait jamais du affronter dans sa vie d’humaine. Chemin faisant, la demoiselle avait abandonné les stéréotypes féminins qui lui avaient été imposés pour se gouverner seule et gérer elle-même sa vie et ses domaines. La jalousie en avait défrisé plus d'un et il était devenu impératif qu'elle ne reste pas seule éternellement. Michael n’avait alors jamais cessé de l’accompagner dans chacun de ses déplacements et avait fini par ressentir des sentiments profondément affectueux à son égard. Ce qui l’inquiétait désormais était son rapprochement avec les vampires. Qu’elle les combatte soit, mais qu’elle s’en encoquine lui était tout à fait insupportable d’autant qu’il était conscient du dégoût que la jeune femme finissait par ressentir pour elle-même en agissant ainsi. Il se devait de la protéger quoiqu’il lui en coûte car si elle était la femme qu’il aimait, Katherine était avant tout la fille d’un ami précieux. Le majordome vivait avec la peur permanente qu’on lui arrache définitivement sa protégée, pire encore, qu’on lui fasse vivre les tourments qu’elle redoutait tant. Enfin, le traitement qui lui était réservé n’était guère mieux que celui d’un domestique et le jeune homme faisait d’immenses efforts pour ne pas paraître de trop impertinent. Si ces imbéciles étaient au fait du rang qu’il occupait dans son propre pays.. ! Lui aussi était d’origine noble et il avait mis sa fierté de côté pour accompagner chaque jour la jeune femme de ses pensées.


******


Les rues de Londres ne désemplissaient jamais. Qu’il pleuve, vente ou neige (bien que cela soit assez rare, la cendre et les fumées d’usine faisaient office de paysage hivernal), la vie fourmillait. C’est à travers la foule, en passant devant le Natural History Museum que Katherine se glissait accompagnée du Lycan. Les talons de la demoiselle claquèrent sur le parvis de l’église et elle se retourna auprès de son compagnon pour lui intimer de la laisser.


- Le prêtre est bienveillant, vous ne devriez avoir aucun problème pour vous rendre à l’endroit désiré Mademoiselle. Êtes-vous certaine que tout ira bien ? Je ne vous quitterai pas si vous venez à avoir un quelconque doute…

Dans sa jolie robe de jade, la demoiselle lui sourit et posa sa main sur son avant-bras. Les dentelles venaient souligner ses formes sans pour autant les exposer comme elle avait l’habitude de le faire et laissaient ses avant-bras presque nus. Seuls des gants recouvraient ses mains. Sa coiffure, rehaussé en un chignon presque parfait (ses mèches bouclées n’étaient pas les plus dociles) soutenait un chapeau élégant destiné à la protéger des quelques rayons du soleil. Enfin, son cou était couvert d’un col blanc léger qui faisait ressortir ses deux lacs turquoise. Elle désirait passer inaperçue afin de n’éveiller aucun soupçon. L’homme frissonna et s’approcha doucement. Son regard se posa sur sa poitrine dissimulée puis sa taille cintrée et serra les dents à l’idée que d’autres la trouvent aussi jolie que lui. Pourtant, ce n’était pas la femme qu’il connaissait mais la femme qu’elle aurait du devenir qu’il avait face à lui. Ici, au milieu de temps de personnes nul ne faisait attention à eux. Ils avaient simplement l’air d’un jeune couple préoccupé par quelques pensées. La demoiselle cependant paraissait fatiguée. Sa mine attristée inquiétait le hongrois qui ne savait plus comment illuminer ses prunelles. Si elle ne s’était pas maquillée, les cernes de fatigue mais aussi de tristesse auraient marqué gravement son visage et certainement attiré certains regards.

- Tout ira bien Michael… Il me tarde de découvrir enfin les pièces que tu évoques depuis des jours. Et il doit être là, je ne serai pas seule. Continue à les aider, ils ont plus besoin de ton soutien que moi, je ne crains rien ici.

Perplexe, le majordome finit par hocher la tête et mena la main de la jeune femme à ses lèvres. Il la baisa puis lui ouvrit la porte avant de la laisser. Il passerait en soirée la récupérer.


******


Katherine pénétra dans l’immense bâtisse. A la vue de l’autel, la comtesse jeta un œil autour d’elle et repéra les bénitiers qui encadraient le portail. Elle ôta alors son gant, y trempa ses doigts puis se signa devant le regard du Créateur. C’était un geste qu’elle avait à cœur d’entretenir que ce soit pour sa foi mais également en mémoire aux messes auxquelles elle avait assisté des décennies plus tôt auprès de sa famille. Avec un petit pincement au cœur, elle fit tout d’abord le tour des chapelles puis elle se mit à genoux devant la Vierge Marie et lui adressa quelques douces prières. Elle ne demandait qu’à être guidée dans ses choix et à veiller à la santé de ses amis. En un souffle, elle osa également demander le courage nécessaire pour les épreuves qui les attendaient et qu’ils finissent par trouver paix et sérénité. Lorsqu’elle eut fini, après de longues minutes, la demoiselle se leva puis se dirigea vers le Père qui veillait en ces lieux. Ne désirant éveiller les soupçons, elle lui demanda tout d’abord à lui parler plus intimement afin de s’assurer qu’elle s’adressait bien au Père Matthiew. Quel ne fut pas son soulagement lorsqu’il répondit par l’affirmative. Katherine n’était pas d’humeur ce jour-là à se confesser en se trompant d’interlocuteur. Se présentant, elle lui demanda à voir son ami au nom d’une cause qui leur tenait à cœur. Le père avait certainement entendu parler d’elle de par les Hunters, le convaincre ne fut pas bien difficile mais l’homme prit tout de même des précautions pour la guider. Arrivés devant la grille de la crypte, il lui fit signe d’entrer puis lui adressa quelques recommandations à suivre pour arriver à bon port. Chaleureusement Katherine le remercia et baisa sa main en signe de profond respect pour son statut et le dévouement dont il faisait preuve chaque jour. Enfin elle se retourna et continua seule.

Ce furent tout d’abord des cercueils qui l’accueillirent à la lumière des chandelles. A leur vue, la jeune femme ne put s’empêcher de songer aux cadavres qui y pourrissaient. Sommeillaient-ils tous dans leurs tenues d’adoration ? une pointe d’angoisse la parcourut et elle posa ses doigts le long d’une des tombes en pierre. Le froid envahit alors sa chaire puis son sang et elle ferma les yeux. Rien ne semblait bouger mais elle songeait à s’en assurer plus tard. Au sein de la demeure de Dieu, il était presque impossible que de telles créatures puissent s’y réveiller. Ses épaules se firent plus légères lorsque la comtesse quitta les prêtres et se retrouva à marcher le long de couloirs sinueux mais vides. Arrivée au bout de l’un d’eux, Katherine remarqua alors le passage mentionné par le Père et s’y faufila. Elle descendit alors des escaliers, l’une de ses mains maintenait contre elle un sac tandis que l’autre relevait sa robe afin qu’elle n’y pose pas le pied. L’heure n’était pas à l’accident, d’autant plus que personne ne viendrait la secourir si elle venait à chuter de cette hauteur. Lorsqu’elle posa le pied sur la dernière marche Katherine serpenta le long d’un nouveau corridor au cours duquel elle apprécia les vestiges enfouis de l’église. L’atmosphère n’était plus pesante mais intemporelle. Ces ruines avaient auparavant servi à des personnes venant d’une époque des plus différentes de la sienne. Elle s’amusa à les imaginer, rôder auprès de la statue qui demeurait et de ces bassins. Finalement, ses déambulations le menèrent au QG et elle pénétra dans la pièce principale.

Michael n’avait pas menti. Pour commencer, l’ensemble était sobre et sans fioriture inutile. Ce n’était pas pour lui déplaire, l’endroit devait être pratique et non pas séduisant. Devant elle se dessinait un arbre majestueux, seul vestige apparemment des derniers habitants des lieux. D’un noir ébène, il retraçait l’Histoire des Hunters de la ville. Son cœur sembla résonner dans ses oreilles tant elle se sentait fière de perpétrer leur travail et leur morale. Les doigts crispés elle détailla pendant quelques instants, toujours sur le seuil, le spectacle qui s’offrait à elle. Et là, sur une chaise, dos à elle et face à cette représentation, Alexender pointait son arme. La joie l’envahit. Cela faisait deux semaines au moins qu’elle ne l’avait pas vu si ce n’était plus. Le Hunter avait teint ses magnifiques cheveux roux en un sombre ébène qui ressemblait étrangement aux siens. Mettant en joug le mur, n’importe qui l’aurait pris pour fou. Katherine avait simplement souri, il était encore capable « d’amusement ». Son cœur rata un battement. Il avait été la cause de sa tristesse, d’une partie de ses réflexions mais aussi de ses dernières joies. Elle repensait sans cesse à la nuit où il avait accepté sa nature, où il avait touché de ses doigts la fourrure de ses amies. Le regard qu’il lui avait adressé n’était ni suspicieux, ni craintif, ni dégoûté. Katherine avait chéri plus que tout cet instant empreint d’intimité, de confiance et de tendresse. Il avait été le seul homme, sans compter Michael qui vivait la même existence qu’elle, à la voir ainsi, aussi vulnérable dans le dévoilement de soi. Elle posa alors son sac sur la table et, dans son dos, elle se pencha afin de glisser sa main sur la sienne. Doucement la comédienne lui fit baisser son arme imaginaire et souffla à son oreille :


- Je crois bien qu’ils ne t’ont rien fait…

Son ton avait été doux voir presque éteint, comme si ses mots n’avaient provoqué qu’un souffle. Elle était simplement émue de pouvoir le revoir et de ne plus avoir à faire semblant d’apprécier la compagnie de quelqu’un. Sa récente fatigue et émotion ajoutait un peu de grave dans le timbre de sa voix. Son autre main vint caresser sa joue puis elle y déposa un délicat baiser. Une pensée l’amusa, elle n’y avait pas songé avant d’arriver, c’était la première fois que le Hunter la verrait en robe, sous son statut de comtesse.

- Je suis heureuse de te revoir. Tu es souvent seul?


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"Parce qu’on se sent quelques fois seul, délaissé, abandonné, rejeté. On pense alors à la seule échappatoire possible : la mort. On manque de cran, on a peur. Et on finit par y renoncer en choisissant la facilité : tuer."
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Alexender Von Ravellow
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MessageSujet: Re: Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Icon_minitimeJeu 23 Juin - 22:43

Autrement dit...

Alexender était fatigué. Fatigué d'attendre ici. Fatigué d'attendre que son destin ne se réalise enfin. Il se sentait seul. Terriblement seul. Et inutile.
A quoi bon monter toute une bande de Hunters et les pousser à reconstruire une guilde ancestrale quand on ne peut pas être soi-même sur le terrain ? Certes, il "agissait" aussi ici, il s'occupait du matériel et inventait de nouvelles façons de piéger ou de tuer leurs ennemis, mais ce n'était pas suffisant. Depuis sa plus tendre enfance, c'était un homme plein de fougue et d'idées, parfois irresponsable mais toujours actif. On disait de lui que c'était une vraie tornade : là où Monsieur Von Ravellow passait, le monde changeait. Il avait toujours "le diable au corps". Avant tout ça, avant sa "chute", la société londonienne le considérait comme un élément clé de sa grande ronde, un rouage dynamique qui avait son rôle à jouer au coeur de sa gigantesque machine.
Parfois, l'aristocrate déchu se perdait dans la contemplation de son passé. Il songeait à sa fastueuse demeure, à ses domestiques enjouées, ses bals extravagants, cette société aux mille manières qu'il s'amusait à contrefaire, contourner et défaire pour le plaisir d'attiser la colère des godelureaux de tout acabit. Cela lui manquait cruellement, tous ces jeux mondains, toutes ces joutes à peine dissimulées et ce statut qu'il avait bâti sur les ruines de sa famille. Jamais il n'en faisait part à ses compagnons, par pudeur sans doute, mais surtout par peur qu'ils le prennent pour un homme futile qui ne faisait que regretter son petit confort.

Le doigt tendu vers l'arbre "généalogique" des Hunters, il fit semblant de tirer. Le désespoir le touchait de son aile noire, caressant ses regrets, ses aspiration brisées, sa descente aux enfers...Ces hommes et ces femmes qui avaient combattu le Mal avant leur arrivée avaient eu le courage de sacrifier leurs vies pour "la cause". Ils avaient donné leur sang contre celui des créatures de la nuit. Il les admirait. Il les plaignait aussi...
Ferait-il comme eux ? En aurait-il la force ? En avait-il réellement envie ? La vengeance animait son bras. L'amour et la jalousie lui avaient fait faire des folies. Mais était-ce là une juste voie pour lui ? Avait-il seulement eu le choix ? Né de parents Hunters, il était naturel qu'il prenne le relais, surtout après qu'ils aient péri entre les crocs de Vampires. Mais devient-on forcément médecin quand nos parents le sont ? Devient-on forcément boulanger quand la boutique appartient au paternel ?


Heureusement, quelques distractions allaient lui éviter de poursuivre ce flot de pensées négatives.

Katherine posa son sac sur la table et vint dans son dos pour l'enlacer et lui déposer un baiser sur une joue. Alexender sourit. Il avait évidemment entendu les claquements de ses talons dans les couloirs qui menaient au salon où il se trouvait et l'avait simplement attendue avec humilité. Il n'avait pas voulu sauter de joie pour éviter de passer pour un gamin. En vérité, il était transporté par cette visite. Cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas vu la comédienne, plus d'un mois !
Lentement, avec un soupir, il se tourna vers la belle.


- Ah Katherine...Il n'y a que toi qui peut avoir une démarche si féline...

Le chasseur se tourna enfin complètement vers sa coéquipière et resta soudainement bouche bée. Il ne put retenir son regard qui parcourut l'ensemble de la toilette de Katherine. Sans gêne, mais plongé dans une stupéfaction toute nouvelle, il la détailla du col aux chaussures : jamais encore il n'avait vu Miss Thornes vêtue en femme. Il l'avait toujours connue en pantalon, en vêtements de Huntress, prête à en découdre, ombre dans la nuit. Aujourd'hui, elle portait une élégante robe couleur jade à l'étoffe soyeuse et à la souplesse digne d'une duchesse. Son col était celui d'une femme respectueuse de la bienséance, dissimulant avec charme sa poitrine d'habitude exposée avec peu de pudeur. Si on la lui avait décrite avec des mots, jamais il n'aurait pensé la trouver aussi agréable à regarder. Il aurait simplement répondu qu'il s'accommodait bien de ses pantalons et corsets qui sublimaient ses hanches et ses meilleurs attributs. Force était de constater qu'il se serait lourdement fourvoyé.

- Katherine ! Oh, mais...Il se leva de sa chaise et lui prit une main pour l'admirer davantage. Voilà qui est inhabituel ! C'est une très belle robe...

Son regard ne mentait pas : il la trouvait époustouflante. Cette tenue avait immédiatement réveillé ses désirs et ses souvenirs de leur dernière nuit ensemble avaient ressurgi dans son esprit. Ils avaient été si passionnels...

- Tu es belle Katherine. Il se pencha en avant pour lui déposer à son tour un baiser sur une joue, quoiqu'un peu trop près de ses magnifiques lèvres... Je ne m'attendais pas à te voir aujourd'hui...Ses mains glissèrent sur ses épaules et il égara son nez dans son cou pour respirer son odeur. Tu es venue seule ?

Alexender se perdait et il s'en rendit compte. Avec un petit recul maladroit, il revint se positionner devant la belle et rit, un peu gêné.

- Oui...ah ah...tu vois, je suis souvent seul...

C'était pitoyable, mais authentique. Bien sûr qu'il était souvent seul, enfermé entre quatre murs, ses amis sur le terrain, sa bien-aimée aux mains d'un Vampire...

- Je suis un fantôme qui garde le matériel et borde un Vampire... ajouta-t-il en désignant d'un coup de tête la chambre dans laquelle Raphaël se trouvait. Ce n'est pas très passionnant...

Indiquant le canapé qui siégeait un peu plus loin, le Hunter offrit à la belle de s'asseoir. Automatiquement, il sortit deux verres et lui proposa du vin, de l'eau et quelques fruits qui reposaient dans un saladier en bois, hérité de chez Nathan. Lui-même se servit un verre de vin.
Lorsqu'ils furent enfin tous les deux installés, il prit ses aises aux côtés de la Lycante et se détendit.


- Toi aussi tu m'as manqué...Lire les journaux et recevoir Mickael ici ne peut pas remplacer ta présence. Il ne cessait de sourire, comme s'il avait repris vie. Dis-moi, tout va bien là-haut ? Je m'inquiète souvent...Tu as...vu le Comte ?


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MessageSujet: Re: Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Icon_minitimeSam 25 Juin - 0:00

Après de longues semaines à entendre parler de ce nouveau QG, Katherine pouvait enfin le découvrir. Les descriptions de Michael s’étaient révélées des plus précises. Le cœur battant à tout rompre, la jeune femme contemplait la pièce qui s’offrait à elle. Très peu de meubles l’ornait, seul cet arbre semblait être sa décoration. Le silence qui y régnait, certainement en écho à l’atmosphère de l’église à la surface était reposant. Et il était là, dans la pièce, assis sur sa chaise, à pointer de ses doigts les noms des anciens Hunters qui avaient lutté au nom de la même cause et qui profitaient tous sans doute de leur dernier sommeil. Etait-il toujours aussi déterminé à lutter pour leurs objectifs ? A quoi pensait-il ? Katherine aurait aimé être en capacité de lire dans ses pensées de temps à autre. Elle avait connu un Alexender assez souriant, qui avait lâché prise de temps à autre que ce soit par colère ou tristesse mais très vite son naturel enjoué revenait au galop. Quel homme était-il au fond de son cœur ? Quelles pensées cachait-il profondément aux tréfonds de son âme ?
Sa présence lui réchauffait agréablement le cœur. Elle n’avait pas eu l’occasion de lui rendre visite depuis leur dernière entrevue dans l’ancien QG où elle lui avait permis de découvrir d’autres parties d’elle-même. Le souffle court, elle s’était dirigée vers lui pour lui faire baisser sa main puis baiser tendrement sa joue. Son corps contre le sien la ravissait, elle avait tant d’affection à lui offrir depuis le temps qu’ils ne s’étaient pas vus… La petite remarque de son compagnon d’arme lui arracha un petit sourire qui déforma ses jolies lèvres au pourpre voilé. « Une démarche si féline » … Ce n’était pas sans lui rappeler ses amies à quatre pattes qui partageaient son corps.


- Tu ne crois pas si bien dire …

Lorsque le jeune noble déchu se tourna enfin vers elle, il eut un petit moment de stupéfaction. Tout d’abord, il ne dit rien. Alexender semblait s’être perdu entre pensées et contemplation. Pour la première fois de sa vie, Katherine ne savait plus si elle devait être flattée ou rougir du regard qu’il lui portait. Il ne la détaillait pas par convoitise, il la découvrait sous un autre jour et cela lui faisait plaisir de voir qu’il appréciait sa mise à ce point. C’était en effet nouveau pour lui de la découvrir telle qu’elle était au sein de la société londonienne. De temps à autre, la jeune hongroise se permettait quelques extravagances mais si elle voulait rester un minimum respectée par la haute société elle se devait d’adopter quelques-uns de leurs codes et cela passait notamment par quelques adaptations vestimentaires. Elle aurait aimé pouvoir le contempler de la même manière et le découvrir sous son meilleur jour. Malheureusement, les circonstances étaient telles qu’elle l’avait rencontré fugitif et que ses seuls effets personnels se réduisaient à des vêtements salis et usés par les rues sombres de la petite Londres. Sa main néanmoins douce vint attraper l’une des siennes délicatement alors qu’il continuait de la détailler. Les doigts de la jeune femme caressèrent les siens puis elle lui adressa un sourire doux. Son compliment la touchait.

- Je n’aurais pas pu me déplacer en plein jour en pantalon, j’aurais attiré les regards… Je suis heureuse qu’elle te plaise Alexender…

Elle n’osa pas lui avouer qu’elle en avait des plus soyeuses encore, pourpres, bleues nuit ou turquoise, qu’elle réservait pour les grandes occasions comme des soirées ou des bals. Il s’agissait de ne pas le narguer sur la vie mondaine qu’elle possédait encore et qu’il avait malheureusement perdu pour la cause. La demoiselle fit un pas en avant vers son amant alors qu’il se penchait pour déposer un baiser sur sa joue à son tour, révélant à la surface de sa peau une vague de frisson. Elle tourna alors légèrement la tête pour conserver cette proximité et glissa une main dans son cou. « Tu es belle Katherine »… Ces mots faisaient écho en son cœur. La comtesse appréciait d’autant plus ce compliment qu’il lui venait d’un homme qu’elle estimait et affectionnait. Son souffle chaud contre sa peau était tout à fait exquis. Aucun des deux n’avait oublié les soirées passées ensemble à se découvrir, à s’offrir l’un à l’autre, à aimer leurs différences… Ses doigts s’emparèrent alors d’une mèche de cheveux et lui permirent d’accentuer le contact de son visage contre son cou.

- Je ne savais pas quand il m’aurait été possible de te revoir avant aujourd’hui… Elle se mordilla la lèvre et posa son autre main sur son torse. Michael m’a déposée à l’entrée, je suis seule.

Alors qu’elle fermait les yeux pour apprécier un peu plus cet instant, Alexender s’écarta et répondit à sa question. Elle se sentait presque stupide de la lui avoir posée, il ne se serait peut-être pas défait de son cou et n’aurait pas eu l’air aussi gêné. Et puis… Ce n’est pas comme si elle n’était pas au courant de ses conditions de vie. Le cœur un peu serré, elle attrapa ses deux mains dans les siennes et afficha une mine attristée. Elle comprenait ce sentiment de solitude et d’abandon. Tout le monde menait une vie à peu près normale et s’activait autour de lui alors qu’il ne pouvait rien faire d’autre que rester cloîtré dans le QG à attendre des chants d’église à longueur de journée. Elle tourna la tête vers la chambre où Raphaël reposait. La Huntress en frissonna. Il était le seul vampire qu’ils ne tueraient pas dans son sommeil dans toute cette histoire. Le savoir endormi non loin la rassurait et en même temps lui procurait un sentiment étrange de méfiance. Cette particularité leur rappelait qu’il n’était définitivement plus humain et que malgré toutes les promesses, il leur était compliqué de lui offrir toute leur confiance. Ses réflexes de chasseuse lui hurlaient d’en finir maintenant, elle ne connaissait que trop bien le mode de vie de ces créatures une fois éveillée. Revenant de ses pensées pour écouter Alexender elle ne put s’empêcher de serrer ses doigts et souffla :

- Je suis désolée… Je ferai de mon mieux pour te rendre visite plus souvent, c’était… compliqué… Je comprends à quel point cela peut être difficile pour toi et je voudrais que les choses changent en ta faveur. Je… hmm…

La demoiselle finit par lui sourire et enleva son chapeau par la même occasion :

- Je voudrais t’aider. Nous pouvons sortir quelques minutes et nous balader ensemble Alexender. Je sais que c’est dangereux, que tu as certainement beaucoup d’appréhension mais tu vas finir par craquer ici, tu en as besoin. Je connais quelques endroits à proximité où nous serions tranquilles. Tu n’auras qu’à te faire passer pour Michael, vous êtes tous les deux bruns et tu as de bonnes manières, ce n’est pas moi qui vais te les apprendre n’est-ce pas ? Katherine eut un petit rire nerveux avant de reprendre. Ou bien… Tu pourrais venir passer quelques jours chez moi. Je n’invite que très peu de personnes. Mon manoir est vaste et je possède un terrain charmant qui te plairait beaucoup j’en suis certaine. Nul ne viendra t’y chercher. Cela te ferait le plus grand bien.

Katherine appréhendait sa réponse. Elle avait terriblement peur de le vexer ou qu’il la prenne pour une idiote. Bien sûr elle était au courant des risques mais elle savait aussi que son nom s’ébruitait de moins en moins, que le Yard n’était plus tant aux aguets que ça et qu’elle pouvait lui offrir une certaine invisibilité. Ce jour-là, elle était vêtue comme n’importe quelle Lady anglaise. Finalement, il lui proposa de s’asseoir sur le divan, ce qu’elle fit après avoir récupéré son sac qu’elle déposa à ses pieds. Tendant la main, la jeune femme accepta volontiers le verre de vin et le porta à ses lèvres pour y prélever une légère gorgée. Le liquide lui réchauffa instantanément la gorge. Alors qu’il prenait place à ses côtés, elle se tourna légèrement pour pouvoir le regarder et lui sourit. Elle était véritablement heureuse de le retrouver. Doucement elle posa une main sur son genou et prit une inspiration.

- Cela me fait chaud au cœur… tu m’as manqué aussi…Elle fit une légère pause. Par où commencer ? C’était délicat et complexe. Pour te répondre, si tout va bien, je n’en sais rien mais oui j’ai vu le Comte. A plusieurs reprises. Elle attendit un instant sa réaction puis continua. C’est un Lord charmant. Tu te rappelles qu’il m’a offert le rôle de Cléopâtre pour sa nouvelle pièce, il est ravi de mon travail. Nous nous sommes revus pour des répétitions en compagnie d’autres comédiens et nous avons pu nous retrouver seuls quelques instants. Là encore, elle posa ses yeux dans les siens. Je pense qu’il est sous le charme. La demoiselle lui adressa alors un sourire enjoué puis porta le verre à ses lèvres. Elle ne fit que les tremper. Devait-elle lui dire qu’ils avaient partagé un moment plein de fougue et de désir ? Ce n’était peut-être pas le bon moment. Enfin nous avons dansé ensemble à l’occasion du bal où il m’a… confirmé son intérêt. Tout se passe pour le mieux, c’est un homme tout à fait galant du moment que je ne trahisse pas ma couverture. Mais je ne suis pas encore assez proche, c’est son cœur que je veux toucher. Il est entouré d’alliés, je veux qu’il baisse sa garde au point de nous retrouver totalement seuls, à plusieurs reprises avant d’envisager quelque chose.

Soupirant elle posa son verre puis planta ses prunelles dans les siennes. Même vêtu de la sorte et ses cheveux d’un noir corbeaux, Alexender était terriblement séduisant. Katherine était complètement sous le charme. Ses doigts vinrent tracer de petits cercles sur son genou alors qu’elle continua :

- Et toi alors ? Raconte-moi tout. J’ai raté beaucoup de choses ici je suppose… Comment occupes-tu tes journées ? Comment se passe la cohabitation avec Raphaël ? Comment te sens-tu ? Tout le monde va bien ?Elle prit son sac sur ses cuisses et continua : Je t’ai ramené quelques petites choses, qui, je l’espère, te feront plaisir.

Elle se sentait presque puérile de présenter cela comme des cadeaux mais il s’agissait plutôt de pallier son inconfort. Plongeant sa main dans le sac, elle attrapa le premier tissu qui lui vint en main et le déplia. Il s’agissait tout d’abord d’une belle chemise blanche dont la demoiselle avait fait acquisition. Quelques broderies soyeuses blanches venaient rehausser la valeur du vêtement. La comtesse afficha un petit sourire et tendit le tissu au jeune homme :

- J’espère qu’elle t’ira. J’ai pris Michael comme modèle, vous n’êtes pas très différent l’un de l’autre. Si la taille est bonne, je t’en donnerai d’autres. Elle te plaît ?

Elle plongea à nouveau sa main dans le sac et en sortit divers vêtements. Tout avait été soigneusement emballé par Michael qui avait l’habitude de faire des bagages légers et peu encombrants pour de longues périodes. Tout d’abord, elle dévoila un gilet en tweed brun ainsi qu’un pantalon de la même couleur qui semblait être plus ou moins de la bonne taille. Elle jeta par ailleurs un regard à la ceinture d’Alexender comme pour vérifier qu’elle ne s’était pas trompée de beaucoup puis ses joues se tintèrent délicatement de rose en songeant qu’elle venait de détailler ses membres inférieurs sans aucune gêne. Finalement elle déposa sur la pile de vêtement une cravate en soie blanche qu’il pourra nouer autour de son cou à sa guise.

Pendant quelques secondes son regard se perdit vers la chambre où reposait le vampire et elle songea qu’il avait lui aussi certainement besoin de nouveaux vêtements et qu’elle devrait prendre ses mesures afin de lui en offrir à son tour mais dans un premier temps ses pensées s’étaient d’abord dirigées vers Alexender. La demoiselle posa par la suite le sac à côté d’elle et dévoila un prototype de prothèse qu’elle étendit sur sa cuisse. L’ensemble était constitué de cuir et de morceaux de métal les uns fondus, soudés ou reliés par rapport aux autres grâce à de petits câbles de la même matière permettant de renforcer le système. La prothèse ressemblait en tout point à une main, certains doigts entiers étaient destinés à remplacer ceux que le vampire avait perdu. D’autres permettaient seulement de faire la liaison entre toutes les connexions musculaires et de bouger l’ensemble comme s’il s’agissait d’un membre naturel. Le fond du sac, quant à lui, comportait quelques légers outils permettant d’ajuster la pression, la tension et de moduler librement la taille ainsi qu’une paire de ciseaux. Lorsqu’elle reposa ses yeux sur le jeune homme et qu’elle croisa son regard, elle se pencha un peu plus vers lui, ses lèvres désormais à quelques millimètres des siennes et souffla :


- Mais pour cet objet, nous attendrons le réveil de notre ami…


Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Kather10
"Parce qu’on se sent quelques fois seul, délaissé, abandonné, rejeté. On pense alors à la seule échappatoire possible : la mort. On manque de cran, on a peur. Et on finit par y renoncer en choisissant la facilité : tuer."
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Alexender Von Ravellow
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Alexender Von Ravellow
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MessageSujet: Re: Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Icon_minitimeSam 25 Juin - 14:44

Autrement dit...

Alexender souriait comme il n'avait pas sourit depuis des jours. Il semblait que ses lèvres ne pussent mentir à la belle chasseuse qui venait de le rejoindre : sa présence avait ravivé une flamme dans son être tout entier. Elle venait de balayer ses sombres pensées d'un simple baiser et de le sortir de l'ennui le plus profond. Il n'aurait pu espérer meilleure compagnie ! Et puis, il était particulièrement soulagé de la voir en bonne santé. Après tout, elle s'était infiltrée au plus près du Comte, la créature la plus dangereuse qu'il leur ait été permis de rencontrer. Il allait enfin pouvoir savoir où la belle en était de sa petite enquête. Sa mission était de rassembler suffisamment d'informations au sujet du lord afin qu'ils puissent le coincer et enfin en finir avec sa domination : elle s'exposait plus que quiconque dans la Guilde et méritait donc un soin tout particulier.

Heureux que Katherine ait relevé sa petite allusion à son entité féline, il avait croisé son regard enjoué et lui avait répondu d'un air complice.


- Oh je ne sais que trop bien à quel point tu possèdes la souplesse des plus grands fauves...

Son sourire se fit à la fois coquin et faussement apeuré, comme s'il voulait rappeler que la panthère était tout de même bien pourvue de griffes et de crocs...

Ainsi vêtue de ses plus beaux atours, Katherine était réellement délicieuse. Alexender eut soudainement honte de s'apercevoir qu'il avait presque oublié qu'elle était aristocrate elle aussi. Il songea que, si les circonstances avaient été différentes, ils auraient été ravis de se rencontrer au détour d'un bal ou d'un dîner galant. Tout aurait été différent. Enfin, presque tout : sans nul doute seraient-ils devenus amants quoi qu'il en soit.
Ces réflexions le replongèrent légèrement dans son état précédent l'arrivée de la belle : le Comte avait gâché tant de moments ! tant de possibilités ! Il lui avait tout pris ! Sa demeure, sa réputation, son statut, sa bien-aimée...Le "Von Ravellow" qui mettait en fête toute la ville et s'amusait à affoler les journaux n'était désormais plus qu'une ombre errant dans les sous-sols et bâtiments désaffectés pour se cacher, se terrer, tel un rat dans les égouts...Alexender tressaillit. Il s'égara quelques secondes sur ce qu'il avait vécu dans les égouts et dans la Tour de Londres. Cette ordure lui avait décidément laissé bien des marques...

Sa proximité physique avec Katherine le tira de ses pensées parasites et son parfum l'enivra un instant, le ramenant parmi les vivants. Il apprécia la sensualité de la magnifique Lycanthrope et se perdit dans son cou tandis qu'elle le tirait légèrement vers elle. Le Hunter soupira de bonheur, soulagé de trouver au moins en elle une oreille amicale, une personne de confiance. Le Hunter se serait volontiers égaré davantage dans cet océan de volupté qui s'offrait à lui mais l'heure était aux discussions.

Bien sûr, Alexender ne souhaitait pas passer pour un geignard, un enfant capricieux qui, protégé par les siens, ne pensait qu'à s'exposer, à sortir de sa prison de sécurité, pour parcourir à nouveau les rues de la ville. Cependant, pour être tout à fait honnête avec sa comparse, il ne put s'empêcher de lui avouer qu'il s'ennuyait, et que garder le QG ne l'enchantait décidément pas. Il se sentait seul, et il ne pouvait le cacher. Même Raphaël, qui demeurait avec lui le jour, ne pouvait pas lui tenir réellement compagnie puisqu'il dormait...
A l'évocation de leur collègue vampire, Alexender vit le regard que Katherine porta sur la porte qui donnait vers les chambres. Elle aussi n'acceptait qu'avec difficultés sa nature. Pourtant, tous deux savaient que c'était un mal pour un bien. Et puis, du côté d'Alexender, son coeur s'était adouci à son sujet. Il allait d'ailleurs devoir en faire part à la belle, pour l'aider peut-être à surmonter son dégout mais surtout pour lui révéler qu'il comptait bien l'utiliser contre le Comte comme un atout fatal dans leur manche.


- Ah Katherine...

La jeune femme fit mine de s'excuser de ne pas être venue lui rendre visite plus tôt. Au fond de lui, Alexender ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle aurait effectivement pu venir les voir au QG plus rapidement et que leur donner des nouvelles via Michael (qui était venu les aider à déménager) ou via les journaux avait été quelque peu frustrant. Mais il savait également que Katherine devait non seulement gérer son infiltration dans le groupe de comédiens du Comte, mais en plus jouer sérieusement dans sa pièce et s'occuper de ses propres biens. Un mois et demi est beaucoup plus court que ce que l'on imagine pour de telles affaires.

- Ne t'excuse pas, allons ! Je sais que ce n'est pas facile...

Katherine dévia alors sur le mal-être qu'il devait lui-même traîner à cause de la solitude dont il héritait chaque jour passé entre ces quatre murs. Le Hunter en fut quelque peu piqué : il ne voulait surtout pas attirer la pitié, surtout pas de son amante !

- Non, ça va...Ne t'en fais pas. Je m'occupe aussi...

Mais la belle continua de s'excuser et lui fit même une proposition inattendue : elle l'invita à sortir, à prendre discrètement la place de Michael auprès d'elle et d'ainsi retrouver quelque peu le chemin de ce qu'il avait perdu. Elle lui proposa de venir chez elle quelques jours pour profiter de sa demeure et de son jardin.
D'abord sans voix, Alexender ne sut quoi répondre, ou du moins comment répondre sans la vexer. Puis, il soupira et afficha un air triste. Il serra un peu sa main sur la sienne.


- C'est alléchant, Katherine, mais nous y avons déjà pensé avec les autres. Nathan m'a proposé de venir habiter chez lui, ses parents sont en Inde donc il n'y a que ses domestiques, mais...Il marqua une pause et soupira avec désespoir. ...mais ce n'est pas possible...c'est bien trop risqué...Imagine si je me faisait prendre, imagine si je venais à révéler l'emplacement de la Guilde ? Le Comte et les siens peuvent lire les pensées et leurs méthodes de torture sont bien plus efficaces que les nôtres !

Le Hunter laissa la discussion mourir et tâcha de reprendre consistance. Il invita la belle à s'asseoir, pour poser un peu la conversation. Katherine ne sembla pas insister. Sans doute ce sujet allait revenir plus tard mais, pour le moment, il fallait le laisser de côté.
La jeune femme se mit alors à lui raconter tout ce qu'elle avait fait durant son absence : son intégration dans la troupe du Comte, son rôle de Cléopâtre, ses répétitions en sa présence, le bal des Spencers où elle avait dansé avec lui...
Katherine avait progressé, c'était très intéressant pour la Guilde, mais Alexender eut le coeur serré à son récit. Il ne pouvait supporter de savoir le Comte et elle si proches, comme Sarah pouvait l'être désormais. Il sentait que le Vampire les avait toutes les deux charmées et qu'il les perdait peu à peu. Cela le faisait bouillir de rage. Douce jalousie...


- Un "homme tout à fait galant"...répéta-t-il en marmonnant un peu. Ils le sont tous pour charmer leurs proies...Il but une gorgé de son vin et posa son verre sur la table basse. Il considéra Katherine avec un air grave et fronça les sourcils, soucieux, légèrement agacé. Fais attention, le but n'est pas que TU le tues toi-même. Toute seule tu n'as aucune chance Katherine.

Il ne rigolait pas. Il savait que le Comte ne pouvait absolument pas être vaincu par un seul d'entre-eux. Ni lui, ni Raphaël n'avaient pu le vaincre et ils avaient tous les deux failli y passer. C'était un miracle s'ils s'en étaient sortis.

- Comme tu le dis : il a beaucoup d'alliés...

En tête à tête ils n'avaient déjà aucune chance mais en plus le Comte avait la main mise sur la plupart des Vampires du pays. Que pouvait donc faire un humain seul, même un Lycanthrope ?

- Je ne connais pas tous tes pouvoirs liés à ta lycanthropie, mais...ne prends pas de risques inconsidérés. S'il te plaît...

Il lui caressa le visage en plongeant ses yeux dans les siens. Certes, elle leur servait d'espionne chez le Comte, mais ce n'était pas une raison pour la perdre...

Par la suite, Katherine lui posa de multiples questions sur ce qu'il avait lui-même fait durant cette période de séparation. Alexender réfléchit un peu, pour se remémorer ce que Katherine ne savait pas déjà et pour tout réorganiser dans sa tête avant de parler. Puis, il finit par raconter ses aventures :


- Mmm...Je me suis accommodé de la présence de Veneziano, Raphaël...Il peut nous être utile et je sens qu'il n'est pas aussi dangereux qu'on le pensait. Il paraît de bonne volonté. Nous avons longuement discuté tous les deux et trouvé des terrains d'entente. Il nous a aidés à déménager et surveille le repaire la nuit. Il montra d'un coup de tête la porte qui donnait sur les chambres. C'est quand même pratique un Hunter qui ne dort pas la nuit...

Alexender saisit son verre et but une nouvelle gorgée de vin. Il se détendit un peu et soupira encore pour évacuer ses rancœurs.

- Il m'a aidé à fabriquer de nouvelles armes. Nous avons testé des choses sur lui...Tu savais par exemple que la verveine était presque aussi repoussante pour eux que l'ail ? Il m'a aussi montré que le venin d'abeille pouvait légèrement les paralyser. Je ne savais pas tout ça. Il m'a aussi évoqué un peu ses pouvoirs, mais ça a l'air compliqué de ce côté-là : il ne les maîtrise pas encore et ne sait pas vraiment les définir. Il n'a pas voulu me les montrer.

Alexender restait visiblement frustré sur ce chapitre. Il aurait bien voulu découvrir les facultés de leur compagnon et voir comment ils pourraient les exploiter face au Comte.

- Il faudrait trouver quelqu'un qui s'y connaisse en "Entrave", tu sais les pièges noirs...? Raphaël lui-même ne sait pas comment les mettre en place...

Katherine récupéra alors son petit sac et en sortit quelques affaires qu'elle avait ramenées pour les lui offrir. Il s'agissait d'une belle chemise blanche qu'elle lui présenta en détail, précisant qu'elle avait pris Michael comme modèle, et d'une pile entière de vêtements de qualité qu'il aurait pu porter dans son châtelet.
Alexender resta quelque peu béat face à cette générosité et rougit lui aussi, mais pas pour les mêmes raison que la jeune femme qui avait détaillé son entre-jambe : il se sentit soudainement misérable et malpropre. Quelle image devait-il renvoyer avec ses vieilles frusques jeté sur son corps pâli par ces mois de cavale souterraine ! Avec ses trous, ses tâches et ses accrocs divers, il ressemblait à un mendiant, un repris de justice à peine sorti du bagne !


- C'est...c'est vraiment très aimable Katherine...balbutia-t-il, gêné. Je...C'est parfait ! Merci ! Il prit entre ses doigts plusieurs étoffes pour les tâter et regarder un peu si leur taille pourrait lui correspondre. A priori, Michael et lui avaient à peu près le même gabarit. Je suis touché, vraiment...

La belle sortit également une prothèse destinée à Raphaël. Alexender l'observa d'abord avec curiosité puis s'en empara, fasciné par sa conception.

- C'est toi qui a conçu ça ? fit-il en tournant dans tous les sens l'objet fait de métal et de cuir. Impressionnant ! Il songea alors à Raphaël et à ses deux doigts perdus. Le pauvre, il avait tout de même subi des choses qu'ils ne pouvaient pas ignorer. Katherine était décidément d'une grande générosité. Connaissant son aversion pour les Créatures de la Nuit, elle faisait-là preuve d'une bonté extraordinaire. Elle en était d'autant plus admirable qu'elle avait dû y passer beaucoup de temps. J'espère qu'elle lui ira...Il sera réellement touché lui aussi. Ah Katherine, tu es formidable !

Ses lèvres frôlaient les siennes...Pourquoi résister ? Il pencha légèrement la tête et l'embrassa doucement, puis lui saisit le visage et son baiser devint plus fougueux. Enfin, il s'en sépara lentement et lui sourit. Son regard brillait d'admiration.
Il reprit son verre et réalisa qu'il était vide. Vérifiant celui de Katherine, il prit la bouteille pour les reservir.


- Ah ! J'ai aussi revu Sarah ! fit-il soudain comme s'il venait de se souvenir de l'essentiel. Il versa le vin en continuant : C'est elle qui a découvert cet endroit, grâce au père Matthiew, et qui nous l'a un peu préparé pour notre arrivée. Elle m'a donné rendez-vous ici et, même si j'ai fortement hésité, crois-moi. Les autres et moi-même avons organisé notre entrevue. C'était un peu compliqué mais ça a pu se faire. Il parlait naïvement, comme un enfant qui raconte à sa mère un exploit. Elle m'a raconté tout ce qui lui est arrivé. Elle m'a dit qu'elle avait fait semblant de se rendre au couvent et s'était travestie en homme pour me défendre. Tu te souviens des pamphlets contre le Comte après le théâtre ? C'était elle, sous le nom de Gabriel ! Et elle m'a aussi raconté comment les membres du Sabbat l'ont attaquée puis donnée en offrande à des Loups-Garous...Elle m'a aussi expliqué comment elle a été récupérée par le Comte... Son coeur s'était serré, sa gorge aussi. Il enrageait visiblement de ne pas avoir été celui qui l'avait sauvée. Moi je lui ai raconté mon "merveilleux" séjour dans la Tour, puis comment nous avons sauvé Suzanne, Marguerite et les filles de Romerta grâce à ton aide. Il se souvint de la jalousie qu'avait semblé éprouver la jeune femme à l'évocation de Katherine, mais il savait bien qu'il n'était pas nécessaire d'en parler. Ah, au fait, son nom dans les journaux est "Angèle".

Heureux de partager tout ce qu'il savait avec la belle Lycanthrope, Alexender ne réalisait pas qu'il venait de lui donner bien des raisons de le remettre à sa place.
Il riait presque désormais, comme si l'évocation de Sarah avait réveillé en lui une fougue nouvelle. Et il fouillait un peu dans les vêtements que Katherine venait de lui offrir pour trouver une tenue plus agréable que les loques qu'il portait.


- Je vais me changer. Qu'est-ce que tu me conseilles ?


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Dernière édition par Alexender Von Ravellow le Mer 24 Aoû - 11:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Icon_minitimeSam 25 Juin - 19:43

Ce retour, dans un lieu qui pourtant ne lui était que peu familier, la ravissait au plus haut point. Elle n’y avait jamais mis les pieds mais c’était tout comme. La sobriété de la salle lui rappelait l’ancien QG dans lequel la jeune hongroise avait vécu tant de discussions, de repas et de plaisir dans les bras de son amant. Avait-il simplement conscience de la joie qu’elle éprouvait en quittant ainsi sa vie pour les retrouver dans cette obscurité ? Il n’était pas seulement question de retrouver un lieu et une atmosphère qui la ravissait mais aussi de pouvoir à nouveau contempler des êtres qui lui tenaient à cœur. Elle savait pourtant que tous les Hunters ne l’appréciaient pas, que certains nourrissaient quelques doutes et que d’autres ne la considéraient que comme la catin qu’elle voulait bien montrer, la femme qui détournait Alexender de son amour impossible. Cette pensée lui arracha un triste sourire, à la limite de la grimace. Son amour propre en demeurait toujours profondément meurtri même si elle y répondait par quelques sourires et répliques sarcastiques. Ils ne comprenaient pas sa manière d’agir ni même de se comporter, la différence avait toujours effrayé et elle était cette différence qu’il était si difficile d’accepter. Elle l’avait très bien remarqué dans le regard de Raphaël, ce vampire au teint d’albâtre et aux cheveux de neige, dans les yeux d’Eulalia qui la considérait très certainement comme la pire des dépravées, dans les murmures des autres convives lors du repas de Sir Barry ou pire encore dans les gestes de cet Andrew qui avait cru bon de la toucher et de baiser ses lèvres sans s’inquiéter de ses désirs. L’habitude lui cinglait le cœur et torturait son esprit.

De nouveau réuni auprès du noble déchu, il réussit à lui décrocher un sourire amusé. Ce petit jeu de séduction lui avait tant manqué. Alexender semblait comprendre un peu sa manière de fonctionner, il lui était après tout assez semblable. Séducteur, beau parleur, volage, amoureux de l’amour et des belles choses.

Son allusion sur ses entités lui avait plu et il avait dû le remarquer. Katherine en était ravie, cela signifiait que cette soirée passée ensemble n’avait pas été oubliée, que les mots qu’il lui avait murmurés à l’oreille persistaient et que cette complicité avait perduré. Il l’avait accepté, sous toutes ses formes, c’était quasi inespéré. Alexender réussit même à lui décrocher un petit rire tandis qu’elle faisait jouer ses ongles le long de sa joue tel un chat qui aurait trouvé une proie :


- Voudrais-tu la remettre à l’épreuve.. ?

Elle se mordit la lèvre en songeant à tout ce qu’ils avaient vécu et à tout ce qui leur manquait à vivre. Il y avait tant de moments qu’elle voulait encore partager avec lui… Des moments qui lui tenaient à cœur depuis tant d’années, devenus des rêves, sombres mirages d’un désir presque dissimulé, interdit…

Se dévoilant enfin dans une robe des plus mondaines et respectueuses de la bienséance, Katherine lui permit de la découvrir sous un autre jour. Elle avait beau traquer des créatures et lutter pour la même cause, elle était l’une des seuls qui n’avait pas perdu son statut, qui avait conservé sa place au sein du gratin londonien et qui pouvait se pavaner au milieu d’autres nobles et vampires sans trop craindre d’être démasquée. C’était une vision tout à fait nouvelle pour le Hunter, la comtesse vêtue d’une robe conventionnelle. Son approbation lui était précieuse, la demoiselle désirait que lui aussi la trouve belle ainsi et ses compliments lui allèrent droit au cœur.  Sa main dans sa nuque puis qui se glissa entre ses mèches sombres accentua ce moment de retrouvailles et le désir qu’ils entretenaient l’un pour l’autre depuis de nombreuses soirées. A son tour, la jeune femme tourna le visage et s’imprégna de sa chaleur et de son parfum. Ce contact lui laissait une saveur si différente d’avec le Comte. Le Lord Keisuke était si froid, si raide, si… peu humain qu’elle appréciait d’autant plus de sentir le jeune Von Ravellow de cette manière contre elle. Elle saluait la gentillesse de Michael de l’avoir laissée seule ici, elle n’aurait certainement pas eu la patience de supporter sa jalousie et son animosité.

Par la suite, Katherine fut navrée de ne pas avoir pu venir plus tôt. Elle n’osa pas lui confier le profond mal-être qui la torturait depuis quelques semaines désormais et qui lui rongeait le cœur. Elle préférait même tout ceci sur un manque de temps, qui n’était pas tout à fait faux non plus mais sa récente période de trouble intérieur lui avait empêché de rendre visite à qui que ce soit sans éclater en sanglots. Seul Michael avait su calmer ses larmes de temps à autre et apaiser son cœur. Parler de Katherine aux autres membres du groupe aurait été trahir sa pudeur. Elle désirait conserver son image de femme forte et infaillible alors qu’elle n’avait été ni l’une ni l’autre pendant toute cette période. Ses regrets étaient sincères. Peut-être qu’Alexender aurait trouvé les mots pour la relever ou peut-être l’aurait-il encore plus accablée. Sa réponse lui réchauffa le cœur un instant même si elle n’y croyait qu’à peine. Doucement sa main vint trouver la sienne et elle y lia ses doigts. D’un geste la demoiselle lui offrit un rapprochement et souffla :

- C'est compliqué...

Prise de compassion soudaine, elle évoqua alors la solitude et la souffrance qu’il devait ressentir de se trouver toujours ici, presque seul, à veiller comme il le pouvait sur le matériel et le vampire qui sommeillait. La gorge serrée par la culpabilité de l’avoir laissé aussi longtemps, la comtesse n’arrivait pas à le croire sur parole. Il lui assurait pourtant que tout allait bien, elle était persuadée du contraire. Nul ne pouvait rester sain d’esprit en vivant comme il le faisait. Elle qui avait vécu plus d’une décennie le savait très bien et elle craignait que son esprit ne se perde comme le sien avait failli le faire tant de fois. Soucieuse, elle leva la main vers son visage et caressa sa joue :

- Prends soin de toi, tu en as besoin.

Désireuse de lui venir en aide et de lui changer un peu les idées, Katherine lui fit une proposition tout à fait folle qui pour autant ne l’était pas tant. Sortir lui ferait le plus grand bien, il n’avait qu’à devenir Michael pendant quelques minutes, voir quelques heures. Alexender n’était pas une bête, rester enfermé de la sorte de ferait que nuire à sa santé mentale et elle désirait l’en préserver plus que tout. La belle hongroise capta tout d’abord le désarroi chez son compagnon mais sa réponse lui fit regretter aussitôt sa proposition. Se sentant plus que stupide, la comtesse détourna le regard et fixa un point dans le vide. Elle alla pour répondre :

- Mais Alexender tu…

Avant que sa voix ne s’étrangle dans sa gorge. Elle ne savait pas comment lutter face à ses arguments. Elle comprenait le danger mais ne pouvait concevoir de le garder enfermé ici. D’autant plus que pour une fois, pour d’autres raisons qui pouvaient s’avérer égoïste, elle avait désiré passer un moment tout à fait banal à son bras, elle avait osé l’imaginer et se sentait désormais des plus puériles. Elle était pourtant au courant de ce que leur situation signifiait. Comme il semblait le désirer, Katherine ne renchérit pas. La demoiselle se sentit aussitôt très mal et mit quelques secondes avant de retrouver son sourire radieux.  

L’heure ne fut plus aux banalités. La conversation se dirigea très vite sur sa mission. Oui elle avait rencontré le comte et de nombreux évènements avaient rythmé son quotidien. Elle commençait à en faire part à son amant avant de ponctuer son discours de plusieurs pauses afin de réfléchir à ce qui lui était pertinent ou non de narrer. De toute évidence, raconter la nouvelle proximité qui s’était installée entre elle et le vampire n’était pas chose qu’elle se devait d’évoquer. Alexender était déjà à cran sur tout ce qui concernait ce personnage, elle n’avait pas envie de noircir leurs retrouvailles par sa mauvaise manie à vouloir s’amuser de tout. Sa réaction la surprit un quelque peu et lui redonna le sourire un instant. Alexender était terriblement jaloux et sa manie de répéter ses mots le lui confirma. Elle attendit qu’il ait fini de boire pour porter son pouce à ses lèvres et lui essuyer les quelques résidus de vin qui coloraient sa bouche. De ce liquide violacé déposé sur son doigt, elle le porta à sa bouche tout en le fixant intensément. Là son regard se fit déterminé et elle répliqua sûre d’elle mais agréablement:

- Puisque tu sembles encore en douter, je sais ce que je fais. J’ai connu des vampires bien moins charmants dans leur comportement que le Comte. Sois soulagé qu’il me traite à la hauteur de mon rang et de mes services pour le moment et qu’il se montre ainsi « tout à fait galant ». Elle expira un instant puis croisa ses jambes, geste peu conventionnel de la gente féminine pour l’époque. Me rapprocher de lui était ma mission et je suis en train de la mener à bien. Tu sais comment je fonctionne, je n’ai pas la force pour lutter autrement que comme je le fais et si tu doutes encore, sache que je ne le fais pas de gaité de cœur, mais à défaut de m’en rendre malade, j’essaie de voir les bons côtés et d’apprécier le déroulement de ma mission.

Elle mentait. Cela la rendait déjà malade de savoir qu’elle était à sa merci, qu’il pose ses lèvres et ses mains sur elle malgré le désir qu’ils semblaient entretenir et que d’un moment à l’autre la situation pouvait se renverser. Qu’il pouvait se rendre compte de la supercherie et se venger de cet affront. Un peu piquée à vif, la comédienne sentit ses doigts se crisper.

- Je sais ce que je dois faire, répéta-t-elle avec cette pointe d’agacement dans la voix qu’il avait employé pour s’adresser à elle. Je viendrai à bout de ce vampire, d’une manière ou d’une autre. Je pense qu’il est possible d’y arriver seul, il n’est pas infaillible, son cœur possède ses propres crevasses qu’il nous faut explorer. Quand nous aurons mis le doigt sur ses véritables faiblesses, lui faire courber l’échine n’en sera que plus simple. Je ne prétends pas, en tout cas, pas pour le moment, y arriver seule mais je reste persuadée que c’est possible.

A la mention des alliés, Katherine ne put s’empêcher de penser aux divers compagnons du Lord. Cette magnifique Ambre, une femme terriblement envoutante, dont la proximité avec le Comte ne pouvait que laisser présager sa puissance et sa vivacité d’esprit. Etait-elle aussi sa maitresse ? Elle était peut-être la personnalité qui se détachait le plus de son entourage. Ses doigts sur son visage la tirèrent de sa réflexion. Le cœur soudain léger de comprendre qu’il s’inquiétait pour elle sans réellement douter de ses capacités elle hocha la tête et glissa ses bras autour de son cou pour l’enlacer.

- Je te le promets, je n’ai pas encore envie de vous quitter… je ferai attention…

L’inquiétude laissa place à un de ses sourires rayonnants. Désireuse d’en savoir plus sur ce qu’il vivait ici, Katherine lui posa alors diverses questions. Que faisait-il ? Comment occupait-il son temps ? Et Raphaël ? Où en était leur relation ? Cohabitaient-ils bien ensemble ? Le vampire ne l’avait toujours pas tué et de toute évidence Alexender s’était retenu de lui coller une balle en plein cœur, c’est que les choses devaient aller pour le mieux mais elle avait besoin de l’entendre de sa bouche. Ses mots lui arrachèrent un léger rire et son regard se fit à nouveau pétillant. En effet, un Hunter nocturne n’était pas de refus. Sans réellement s’en rendre compte, elle le dévorait du regard et ses yeux se posaient régulièrement sur ses lèvres. La suite des explications lui décrocha quelques frissons. Un instant, la Huntress tiqua puis fronça les sourcils et déglutit. Avait-elle bien entendu.. ? Une main sur le bras de l’ancien noble, elle s’approcha.

-  Vous avez testé des choses sur lui.. ?

Elle avait répété ses mots presque hébétée. Son humanité venait d’en prendre un coup. Utiliser à bon escient le vampire oui pour disposer d’un avantage mais se servir de lui comme cobaye lui paraissait malvenu. Elle songea alors à Raphaël qui se reposait dans la pièce d’à-côté et à ce qu’il avait dû ressentir. Ses doigts resserrèrent leur prise autour de son bras.

- Alexender... Raphaël est notre… allié. Pas notre cobaye. Je ne peux pas accepter que vous fassiez des expériences sur son corps. C’est peut-être l’occasion rêvée mais as-tu pensé à ce qu’il pouvait ressentir ? Arrêtez-vous là, s’il te plaît. Raphaël a déjà vécu de terribles moments auprès du Comte, si nous devons l’accepter au sein de notre guilde comme compagnon, ne contribue pas à lui rappeler qu’il ne sera jamais réellement comme nous, je pense qu’il le sait assez bien. Elle prit une légère pause et souffla : et j’aurais pu répondre à certaines de tes questions…

Katherine avait terriblement du mal à accepter Raphaël comme membre à part entière, mais si ce devait être le cas, elle refusait obstinément qu’il soit traité différent qu’une autre personne, déjà parce qu’il lui était difficile de fermer les yeux sur sa nature mais aussi parce que cela risquait d’user la confiance que le vampire avait décidé de placer en eux. Il se retournait déjà contre les membres de son espèce, c’était déjà beaucoup demander. Fermant les yeux, elle fit de son mieux pour paraître calme.

- Il nous en fera part quand ce sera le moment. Raphaël doit d’abord se découvrir seul afin de pouvoir nous renseigner au mieux. Patience et compréhension, voilà ce qui nous guidera.

Au fil de sa conversation, Alexender la perdait un petit peu. Il passait d’un sujet à une autre de manière quasi décousue, si bien qu’elle jongla entre Raphaël, son adaptation et leurs expériences aux « Entraves », un système de pièges qu’elle ne connaissait qu’à peine. Soudainement questionnée (elle ne s’y attendait pas), la jeune femme rougit et secoua la tête les sourcils légèrement froncés.

- J’ai eu vent de ce type de piège apparemment extrêmement efficace mais je n’ai jamais réussi à en savoir plus. Je sais simplement qu’un Hunter de Budapest en avait fait sa spécialité. Je pense qu’il s’est éteint à l’heure où je te parle… La demoiselle lui sourit : je suis tout de même soulagée que cela aille mieux entre vous et que vous ayez des discussions motivantes. Vous avez inventé de nouvelles armes donc ? J’ai hâte que tu me les montres et que tu me les fasses tester. Tu sais à quel point je suis friande de nouvelles techniques.

Elle était véritablement enjouée même si elle restait contrariée pour le sort du vampire. Elle ne l’appréciait que très peu mais n’aimait pas les décisions contradictoires, le rôle de sujet expérimental aurait dû revenir à un vampire condamné.

*****

Assise à ses côtés, Katherine finit par ramener vers elle le sac qu’elle avait tenu à ramener. Michael avait un peu grincé des dents lorsqu’il avait entendu sa demande mais y avait tout de même accédé. Même si la présence de ce dépravé aux côtés de la jeune femme le désespérait, il appréciait le sourire qu’il arrivait à lui décrocher. Katherine n’avait jamais été aussi heureuse depuis des décennies que lorsqu’elle décidait de lui rendre visite. C’était une véritable peine dans son cœur mais soulagement dans son âme.
De ses doigts agiles, Katherine en sortit les divers vêtements qu’elle avait prévu de lui offrir. Le premier était la magnifique chemise qu’elle rêvait déjà de le voir porter. La gêne du jeune homme la surprit un quelque peu puis elle lui sourit avec affection :


- Allons, pas tant de manières entre nous Alexender… Je pensais que tu en aurais besoin et que cela te plairait, puis, cela me fait plaisir... Si tu as besoin de quoi que ce soit, fais-m’en part. Si je ne peux pas te l’apporter, Michael le fera pour moi.

Le dernier objet qu’elle sortit de son sac fut une prothèse de cuir et de métal destinée au vampire qui sommeillait non loin. Voir l’admiration sur le visage de son ami la ravit au plus haut point. Son regard était terriblement valorisant, tellement qu’elle était fière ce jour-là de ce qu’elle avait réussi à créer. L’ensemble de la prothèse était censé s’attacher pour le moment à son épaule afin que l’ensemble ne parte pas. Un peu amusé de sa réaction elle souffla :

- Ce n’est pas pour toi mais tu peux l’essayer si tu veux et me dire si elle est agréable à porter. Elle concéda enfin à répondre à sa question. C’est moi, mais Michael m’a aussi bien aidé. Nous avons l’habitude de confectionner des objets, la difficulté ici fut de coordonner l’ensemble des doigts et de créer une structure assez solide pour qu’elle ne faiblisse pas au premier coup. Je pense encore changer de matière en ce qui concerne le métal. J’aimerais que cela s’adapte à sa puissance, nous ne sommes pas dotés de la même force, j’imagine que la sienne nous surpasse et je ne suis pas certaine que ce que j’ai utilisé soit assez solide pour y résister. J’attendrai son réveil pour prendre ses mesures…

Son compliment la fit rougir et alors qu’elle s’était penchée vers lui, ses lèvres planant au-dessus des siennes il l’embrassa. Ce baiser tout d’abord aussi doux que le miel se fit plus ardent. Elle le lui rendit avec ferveur, son corps se rapprochant dangereusement du sien. Sa robe venait toucher les tissus de ses vêtements et ses doigts attrapaient ce qu’elle pouvait de lui. Le souffle court, les deux jeunes gens se regardèrent et Katherine lui sourit. Son idylle ne dura que très peu de temps. Alors qu’il lui resservait un verre, le nom de Sarah dans sa bouche lui fit l’effet d’un coup de tonnerre. C’était comme si elle avait pris une douche froide ou qu’elle chutait d’une falaise. Son cœur sembla dégringoler et tomber dans un vide infini durant lequel il ne tentait même pas de s’accrocher à une quelconque paroi. Les battements de son cœur faisaient tambouriner ses tempes si bien qu’elle en blémit. La gorge nouée elle voulut l’interrompre mais n’y parvint pas. Aucun son ne semblait vouloir franchir la barrière de ses lèvres et ses revendications aussitôt formées sur le bout de sa langue s’évanouissaient. Elle ne savait pas ce qui la blessait le plus. Etait-ce l’inconscience du personnage ou bien la ferveur avec laquelle il lui en parlait ? Sarah par-ci, Sarah par-là… Elle aurait tout fait pour lui arracher ce nom de sa bouche, le noyer dans un baiser, faire en sorte qu’il ne l’emploie plus jamais. Ce sentiment trahissait une découverte récente qu’elle avait faite au fil de ses réflexions. Katherine avait passé tant de temps à se borner à l’idée qu’elle ne méritait pas la vie qu’elle lui souhaitait qu’elle en fût devenue aveugle. Elle lui avait souhaité le meilleur avec Sarah, hypocritement. Elle n’avait jamais désiré qu’il se plaise dans ses bras, ni même qu’il envisage un futur avec elle. Tout ce qu’elle avait essayé de faire était d’éviter des souffrances inutiles. Il allait mourir avant elle de vieillesse si ce n’était par la main du Comte. Elle se devait de ne pas s’attacher. Mais le mal était fait et son cœur l’adorait tant. La comtesse aurait voulu le supplier d’arrêter de prononcer ces mots mais rien ne pouvait l’en empêcher, avait-elle-même le droit de lui en vouloir pour cela ? c’était elle la pièce rapportée et comme Eulalia le lui avait fait comprendre, elle avait pris la place de Sarah mais elle ne la remplaçait pas, elle n’était qu’à moitié la bienvenue ici. Que lui trouvait-il à cette Sarah ? Son visage était fermé, la grâce de sa jeunesse n’était devenu qu’un fantôme. Certes elle était jolie, certes elle était polie, certes elle…

Une larme dévala brusquement la pente de sa joue.

Aussitôt qu’elle la sentit Katherine détourna le regard, désemparée avant de reposer ses yeux sur Alexender. Son rire lui paraissait tout à coup insupportable. Alors qu’il lui demandait ce qu’il allait mettre, sa voix rendue grave par la peine s’éleva :


- Je te demande pardon ?

Elle attendit qu’il la regarde, ses mains serraient violemment le tissu de sa robe et ses lèvres tremblaient.

- Alexender, est-ce que tu te rends compte de ce que tu viens de me dire ?

Sa voix s’éteignit à nouveau dans sa gorge. N’en pouvant plus elle se leva et lui tourna le dos. Elle se mit alors à contempler l’arbre des Hunters sans réellement y faire attention.

- Tu as revu Sarah et tu ne daignes ne me le dire que maintenant ? Tu as revu Sarah ? les « autres et toi » ? Tu as pris une décision sans même m’en tenir informée, suis-je au moins un membre à part entière de ce groupe ? Sais-tu au moins les risques que tu as encouru et ceux que tu as fait encourir à ceux qui te suivent .. ? Tu as des hommes prêts à tout pour toi, à lutter pour la cause, à abattre des vampires et des créatures encore plus immondes par amour de la vie ! Cet endroit qu’elle t’a si gentiment « découvert », as-tu songé ne serait-ce qu’une seule fois qu’il aurait pu être un piège ? Sarah est surveillée de près que ce soit par sa famille ou par le Comte, et si tout ça n’avait été qu’un piège ? Christopher, Seamus et Nathan sont encore trop jeunes pour mourir aussi bêtement parce que tu auras suivi l’élue de ton cœur !

Ces derniers mots lui firent l’effet d’une piqûre amère. Des larmes menaçaient par ailleurs de tomber. Katherine était épuisée. Elle avait l’impression de lutter pour Sarah. Un instant elle songea partir et le laisser, elle n’avait pas la force de se battre contre l’amour. La jalousie lui fit trembler les mains et d’un geste elle enleva ses gants qu’elle posa sur la table. Elle tenta de reprendre son calme mais rien n’y faisait. A la moindre vision d’Alexender son cœur reprenait de plus belle une course effrénée. Voilà pourquoi elle avait mis du temps à revenir.

- Sarah, Sarah tu n’as que son nom à la bouche. Sarah et le Comte. Regarde-toi, regarde-nous tous, est-ce que notre cause se résume à ce vampire et à cette femme ? je me fiche éperdument qu’elle l’épouse ou non d’ailleurs si tu veux tout savoir elle a l’air de très bien se porter. A-t-elle vraiment envie que tu luttes pour elle ? Ce n’est pas mon combat, je ne me bats pas pour cette femme ni même pour ce que le Comte lui a fait, je me bats au nom de notre humanité. Alexender où sont passées tes convictions de Hunters ? Notre lutte cessera-t-elle quand nous vaincrons le Comte et que ta douce Sarah se réfugiera dans tes bras ?

Elle porta une main à son visage et sembla marmonner quelques choses. Ses entités s’agitaient. Elles percevaient les troubles de leur hôte et n’appréciaient guère la tournure des évènements. Des larmes roulaient désormais sur ses joues, elle se sentait puérile de prendre cette situation à cœur. Elle prononça son nom mais ne parvint pas à dire autre chose dans l’immédiat.

*****

- As-tu seulement conscience de ce que je ressens pour toi.. ?

*****

Sa voix faisait transparaître sa fatigue autant physique que mentale. Katherine avait calmé ses larmes. Elle avait désormais crainte de le regarder. I devait certainement la penser folle et vouloir la virer du QG. Elle ne protesterait même pas, elle n’en avait plus la force ni l’envie. Si autrefois elle avait bataillé pour être acceptée, cela lui était bien passée.  L’affection qu’elle éprouvait à son égard lui brûlait le cœur et les joues. Elle venait certainement de ruiner les instants de tendresse qu’il aurait pu lui offrir à nouveau.


*****


- Je t'aime. Et elle en était terriblement navrée.[/color]


Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Kather10
"Parce qu’on se sent quelques fois seul, délaissé, abandonné, rejeté. On pense alors à la seule échappatoire possible : la mort. On manque de cran, on a peur. Et on finit par y renoncer en choisissant la facilité : tuer."
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Alexender Von Ravellow
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Alexender Von Ravellow
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Classe sociale : Aristocrate déchu
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Proie(s) : Tous les Vampires, sauf Raphaël qu'il surveille maintenant sans chercher à l'assassiner. Le Comte Kei est son pire ennemi. Alexender peut aussi s'attaquer à des Loups-Garous.
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MessageSujet: Re: Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Icon_minitimeMer 24 Aoû - 15:51

Autrement dit...

Alexender avait le coeur battant : Katherine était si prévenante...

Elle s'en voulait d'avoir été absente durant des semaines, sans venir les visiter au QG, alors qu'elle avait de très nombreuses obligations et la mission la plus dangereuse de la Guilde. Elle s'inquiétait de sa solitude d'exilé et de son relationnel avec Raphaël tandis qu'elle-même devait se sentir terriblement seule au milieu de tous ces nobles hypocrites et malade de fréquenter de si près la pire des créatures qu'ils aient eu à combattre. Elle compatissait à la situation de Raphaël (alors qu'elle détestait son espèce du plus profond d'elle-même) au point qu'elle lui avait fabriqué une prothèse pour remplacer ses doigts mutilés. Vampire ou Homme, elle prenait garde à leur confort. Elle lui avait même apporté des vêtements et proposé de sortir pour prendre l'air, et de venir habiter avec elle un certain temps afin qu'il retrouve quelque peu sa dignité et sa vie antérieure. Enfin, elle s'était révoltée contre leurs expériences, outrée à l'idée que Raphaël puisse servir de cobaye alors qu'il était leur allié...


Katherine était admirable.

Alexender était un homme instable, connu par ses compagnons pour être insouciant, irrationnel même. Il était du genre à se jeter la tête la première dans le feu avant de se souvenir qu'il brûlait. Son impulsivité et sa tendance à se laisser guider par ses émotions avant de réfléchir le rendait dangereux pour lui-même et les autres. Il était distrait et entêté, négligeant les avis d'autrui, les recommandations et conseils. Isaac le lui avait déjà reproché à maintes reprises. C'était un irresponsable. Il n'établissait des plans qu'en présence de ses amis, à force de concessions, mais sans eux il avait toujours écouté son instinct et s'était souvent retrouvé dans des situations d'urgence absolue. Alexender avait un côté solitaire malgré sa propension à attirer à lui les autres et à s'entourer. Il était finalement très égoïste et inattentif aux personnalités des autres...

Pourtant, pour la première fois de sa vie, l'aristocrate déchu observait l'âme d'une de ces ombres qui l'entouraient. Pour la première fois de sa vie, Alexender s'attardait réellement sur le coeur d'une femme. Il observait Katherine et son être tout entier se tendait vers elle, allant au-delà de son adorable aspect physique, traversant ses douces émotions, touchant du bout du doigt son coeur pur afin de sentir vibrer son âme à vif. Jamais il n'avait sondé ainsi un être, pas même Sarah.


- Katherine...

Elle s'était levée, furieuse qu'il évoque une nouvelle fois Sarah et le Comte. La jalousie l'étreignait et ses larmes étranglaient sa magnifique voix. Elle lui tournait désormais le dos et abordait un ton moralisateur. Et si Sarah avait été manipulée et que leur dernière rencontre avait été un piège ? Et s'il les avait tous perdu simplement pour jouir d'un baiser de cette femme qui semblait cristalliser l'ensemble de sa lutte ? Katherine l'écrasa. Son combat était-il strictement personnel ou avait-il conscience que c'était pour l'Humanité qu'il devait se battre ? Tout ne tournait donc qu'autour de Sarah ?

Et elle, Katherine Thornes, qui se souciait de ce qu'elle ressentait ?

Son regard le fuyait et elle ne lui dit qu'à demi-mots,
mais ce qu'elle lui avoua en cet instant bouleversa le Hunter.


*******

Alexender resta muet durant de longues secondes. C'était comme s'il était tombé dans un gouffre qu'il avait lui-même creusé. Il serra les dents et ferma ses poings. Il aurait voulu hurler tout ce qui le dévorait à présent...

la HONTE d'être cet homme ingrat qui mettait tout le monde en danger pour son idylle ridicule qu'il ne comprenait même pas lui-même...

la CULPABILITE d'avoir été pour Katherine un compagnon si rustre et sans tact depuis leur rencontre

la COLERE qui le dévorait face aux Vampires, à cette société insupportable d'hypocrisie, à son exil, à la leçon de morale qu'il recevait maintenant...

la JALOUSIE qui le ravageait par rapport au Comte, à Raphaël, à Mickaël...tous ces hommes qui approchaient les femmes qu'il désirait protéger lui-même...

son DESIR de posséder ces mêmes femmes et de jouir enfin pleinement de son héritage...

et surtout sa DETRESSE de se sentir si perdu, si seul, si désespérément abandonné par le sort...


Mais avait-il seulement le droit de se plaindre maintenant ?

Certainement pas.


*******

Le Hunter se leva à son tour du canapé, abandonnant son verre de vin sur la table. Il s'approcha de Katherine, lentement, avec toute la douceur dont il était capable alors que ses mains tremblaient d'émotions. Il se retrouva bientôt au contact de la belle, pressant ses hanches et son torse contre sa magnifique robe. Ses mains glissèrent sur sa taille parfaite et remontèrent jusqu'à ses épaules sur lesquelles elles finirent par s'appesantir. Comment lui répondre ? Comment lui avouer ses propres sentiments ? Ses lèvres frôlèrent la nuque de son amante tandis qu'il respirait l'odeur de sa chevelure d'ébène.

Alors, il prit une décision.

- Pardonne-moi...

Alexender embrassa le cou de la belle hongroise et laissa ses mains étreindre sa poitrine. Puis, il l'obligea à faire volte-face en la saisissant un peu brusquement par les épaules et l'embrassa avec passion. Sans vraiment lui laisser le choix, il la tira vers lui et l'attrapa par la taille pour la porter à demi afin de la ramener du côté du canapé. Là, il la poussa doucement en arrière pour l'obliger à s'y asseoir et posa un genou à ses côtés. Ce dernier s'enfonça dans le sofa et les vêtements qu'ils avaient laissés pêle-mêle lorsqu'elle les lui avait offerts. Dans cette position éminemment dominatrice, Alexender saisit Katherine par le menton, l'embrassa encore, puis la maintint ainsi pour la dévisager d'un air terrible.

- Tu te pointes ici pour t'occuper de nous comme des enfants qui avons besoin d'une mère...fit-il en pressant un peu ses doigts sur son menton. Tu me ramènes de beaux vêtements pour me rappeler le statut que j'ai perdu... Il dégagea d'un geste les chemises qui traînaient sur le canapé. Tu lui ramènes une prothèse alors que c'est un Vampire... Ajouta-t-il en désignant la porte du couloir qui menait à la chambre de Raphaël. Tu viens me dire que tu es heureuse que le Comte te traite comme toutes les pintades de son entourage parce que tu as réussi à l'approcher de très près... Un éclair de tristesse passa dans son regard. Tu oses dénigrer Sarah, notre lien, mon combat, et remettre en question toute ma façon de fonctionner alors que tu viens à peine d'arriver dans la Guilde ?! Ses traits étaient alors particulièrement haineux. Et tu pleures ? Et tu me dis que tu m'aimes ?!

Sa main glissa du menton de la belle à son cou tandis que l'autre lui attrapait un poignet pour la contraindre à rester au fond du canapé. A la lueur des lanternes qui décoraient ce salon de fortune, ses cheveux teints en noir laissaient ressortir l'ambre de ses yeux qui brillaient tels ceux d'un fauve en pleine chasse.

- Katherine, fit-il en plongeant ses yeux dans les siens, moi...je n'aurais jamais eu la force de te le dire...Il l'embrassa avec une fougue inégalée et, lorsque ses lèvres se décollèrent lentement des siennes, ses yeux brillèrent d'une flamme nouvelle. Je suis un imbécile.

SPOILER - Scène à caractère sexuel:

Au bout d'un bon quart d'heure de vide, il finit par tendre le bras pour ramasser la chaine de sa montre à gousset et la tirer à lui afin de regarder l'heure. Il ouvrit la bouche, attristé de constater qu'elle était brisée. Heureusement, elle fonctionnait toujours. Ils avaient passé ainsi deux heures et demi à retourner le salon...Il était dans les environs de 16h40.
Alexender soupira. Il gardait Katherine contre lui, une main crispée sur son épaule comme pour s'assurer qu'elle ne s'enfuirait pas.


- Je crève d'envie de venir chez toi, Katherine. Fit-il soudain en lui adressant un sourire navré. Mais ma place est encore dans l'ombre pour un moment. Il l'embrassa tendrement. Dans d'autres circonstances, tu aurais dû abandonner ton manoir pour venir vivre dans le mien...

Il était sincère. Il l'était toujours avec les femmes sur le coin de l'oreiller. Et quand il disait aimer, c'était vrai, mais à sa façon. Il aimait toujours une femme pour quelque chose, sans compter le physique. "Aimer" une personne tel qu'on l'imaginait, c'est-à-dire dans sa globalité et son exclusivité, embrassant la notion de fidélité, la religieuse représentation de l'amour hétérosexuel sous la forme d'un couple, ne fonctionnait pas dans sa conception. Alexender était un homme aux yeux duquel la polygamie était naturelle, même s'il n'en parlait pas. Sa jalousie et ses besoins de posséder l'autre lui interdisaient cependant de la concevoir chez les femmes. Paradoxe égoïste...
Alexender aimait donc Katherine, c'était indéniable, et il aurait même pu vivre avec elle. Mais auraient-ils réellement réussi à s'entendre sur le long terme ? Rien n'était moins sûr. Deux flammes se fondent l'une dans l'autre mais quand le combustible vient à manquer, elles se dévorent mutuellement ou cherchent un autre âtre à conquérir...


- Nous ferions bien de nous rhabiller...dit-il en jetant un coup d'oeil à la pièce à moitié saccagée.


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Katherine Thornes
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MessageSujet: Re: Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Icon_minitimeMer 28 Sep - 13:22

A l’évocation du nom de Sarah, Katherine ne put contenir sa frustration et sa colère. Leur combat et tout ce qu’ils entreprenaient ne tournaient-ils donc qu’autour de cette femme qu’elle ne connaissait qu’à peine ? Non, c’était bien faux et elle le réalisait. Elle la côtoyait bien plus qu’elle ne l’aurait voulu. Chaque regard, chaque parole, chaque pensée et même chaque mission tendaient en harmonie vers cette créature qu’Alexender avait décidé d’aimer. La Hongroise en avait des nausées. L’appel du jeune homme ne changea en rien sa colère. Il avait beau murmurer son nom, tout ce à quoi elle songeait était de le laisser, de le quitter là avec ses belles pensées et de retourner s’enfermer dans son triste manoir. L’ombre semblait à nouveau envelopper son esprit et recouvrir ses joyeuses émotions d’un épais rideau froid. L’amour des autres était un prisme puissant contre lequel il lui était impossible de lutter. D’ailleurs, elle n’en avait plus ni le goût, ni l’envie. Son grand âge lui avait sagement appris qu’elle ne pouvait l’emporter face aux sentiments et que sa jalousie était sa tueuse de désir. Dans toute sa bonne volonté, Alexender ne semblait pas comprendre sa peine ou peut-être voulait-il l’ignorer…  

Le cœur battant la chamade et le sang empourprant ses belles joues, la demoiselle se retourna. Ses mains posées sur la table se tendaient et ses doigts graciles se crispaient. Ses ongles s’enfoncèrent dans le bois jusqu’à ce qu’elle ressente la douleur. A ce moment-là seulement, elle desserra légèrement sa prise. Sans pouvoir s’arrêter, Katherine lui crachait toute sa colère et surtout sa tristesse de n’être qu’une ombre au milieu leur bal, une spectatrice dans leur vie. Elle n’avait jamais vécu pour elle et ce qu’elle constatait-là était à nouveau un échec cuisant. La comtesse n’était pas le personnage principal de sa propre vie. D’autres occupaient ce rôle. Alexender dans sa fougue et sa jeunesse, Sarah et son nom qu’elle ne faisait qu’entendre, le Lord et son théâtre maudit. Le sel de ses larmes lui piquait les yeux et se déposait doucement sur ses lèvres puis son menton. Sa vision était troublée. Tant mieux, elle ne pouvait supporter de le regarder. Dos à lui, l’arbre des Hunters n’était devenu qu’une masse informe comme une autre. Tous ces noms n’existaient plus. Le mur était redevenu vide, nu de tout décor, délesté de toute signification. Seule la lumière des bougies venait lui piquer les yeux, créant une multitude d’éclats dans sa vision.

Alors en un souffle, le cœur brisé et la gorge serrée, la voix étranglée, elle lui avoua ce qu’elle avait voulu garder pour elle. Katherine l’aimait. Cette révélation laissa place à un grand silence entre eux. Un silence angoissant et terrible pour la jeune femme. Elle avait l’impression de s’être mise à nue et que plus rien ne la protégeait des menaces. Mais elle l’en remerciait. Ses mots étaient respectés, il ne l’avait pas coupé, il n’avait pas voulu l’arrêter dans sa diatribe infecte. Absorbé par ce moment si intense, Katherine ne l’entendit pas se lever et s’approcher d’elle. Son souffle et les battements de son cœur semblaient tambouriner dans sa tête si bien que si elle avait pu faire taire ces bourdonnements en se fracassant le crâne contre la table, elle l’aurait fait. Au contact de son torse contre son dos, la lycanthrope se raidit. Une de ses mains se leva et s’échoua sur son visage pour masquer ses larmes. Ce fut un nouvel échec. A mesure que ses mains remontaient le long de son corps, Katherine se crispait et se figeait. Ses lèvres dans sa nuque la firent frissonner. Sans voix, elle ne répondit par à son excuse. Que voulait-elle dire par ailleurs ? Lui demandait-il pardon pour ses mots ou bien pour ses sentiments qu’il avait négligés ? Ou alors rejetait-il poliment ses sentiments tendres à son égard ? Son baiser la rassura mais ses mains sur sa poitrine la laissèrent perplexe. Ses doigts vinrent se poser sur les siens et alors qu’elle allait protester, la jeune femme se retrouva face à lui et bientôt leurs lèvres se joignirent. Un hoquet de surprise entrecoupa leur baiser qu’elle s’efforça d’apprécier. Cette chaleur qu’elle réclamait pourtant avec tant d’ardeur lui semblait décousue en cet instant. Soulevée par les bras de son amant, elle posa doucement ses mains sur ses épaules d’un geste fébrile et répondit enfin plus volontairement à l’assaut de ses lèvres sur les siennes. Lorsque ses talons touchèrent à nouveau le sol, la comtesse se sentit poussée vers l’arrière et s’assit sur ce canapé qu’elle avait délaissé quelques minutes plus tôt avant qu’elle ne s’attaque avec verve et rancœur à tout ce qu’elle avait sur le cœur. Son genou à ses côtés éveilla ses soupçons, une vieille crainte enfouie dans son cœur. Elle laissa échapper quelques mots :


- Alexender, qu’est-ce que tu…

Quelques mots seulement qui furent étouffés par un nouveau baiser plus impérieux encore que le précédent. Ce dernier lui laissa un goût amer. Dans un autre contexte, cette position aurait certainement réveillé son désir pour lui, elle en aurait d’ailleurs très probablement joué mais son regard et la force qu’il mettait dans ses gestes la clouaient sur le sofa. Sa bestialité nouvelle l’effraya presque mais réveilla en elle à nouveau sa verve. L’émotion lui faisait trembler les mains, ses doigts s’enfoncèrent à nouveau dans le fauteuil. Une de ses mains se leva et se posa sur celle d’Alexender comme pour lui intimer de ne pas trop profiter de cet instant de domination pour la prendre pour une créature faible et sans défense. A la manière des répliques échangées sur scène, Katherine répondit avec fermeté à chacune de ses accusations, son menton entre les doigts de son amant :

- Vous ne savez pas vous occuper de vous. Elle recula son visage légèrement pour tenter d’atténuer la pression qu’il exerçait sur elle. Tu ne dois pas t’accommoder de cette vie. Sans un regard pour les chemises qu’il envoya valser au sol elle lui jeta un regard presque dur, elle était plus surprise qu’autre chose de la situation. C’est notre allié et nous devons le traiter comme tel, j’aurais fait la même chose pour toi ou n’importe qui d’autre. Soudainement son cœur s’enflamma et ses joues s’empourprèrent. Je ne te permets pas, tu sais très bien ce que ça m’en coûte. La tristesse d’Alexender déteint sur son visage de poupée abîmé. Et alors ? Si tu veux que je m’en aille, dis-le. Une larme roula soudainement le long de sa joue, la haine du jeune homme l’atteignait tout particulièrement. Elle sembla à nouveau sombrer dans un précipice sans fin. Je suis désolée… Elle n’avait jamais voulu le lui dire, les mots lui avaient échappé mais elle ne pouvait plus faire marche arrière. Katherine regrettait amèrement de lui avoir parlé de ses sentiments, il semblait si irrité de son comportement qu’elle n’avait qu’une envie, quitter les lieux.

Alors qu’elle allait se redresser pour tenter de le repousser, la main puissante du Hunter la condamna au fond du canapé tandis que l’autre s’emparait de son cou. Les entités de la demoiselle s’affolèrent. Nul homme depuis des années n’avait osé agir de la sorte et Katherine s’était toujours débrouillé pour ne pas avoir à subir les entraves de la gente masculine. Elle craignait leur comportement parfois violent et refusait de s’y soumettre par crainte de recevoir des coups. Michael avait d’ailleurs souvent été là pour garder un œil sur elle en cas de conflit. Ce jour-là il avait cru bon de la laisser auprès de l’aristocrate déchu. La louve s’agita et susurra à son hôte de la laisser faire. Katherine, bien trop absorbée par le regard de son amant ignora délibérément ses paroles. Alors qu’elle allait lui demander de la lâcher, son cœur fit un bond dans sa poitrine. La jeune française n’était pas habituée aux déclarations d’amour, encore moi qu’on les lui retourne. Ses lèvres mêlées aux siennes elle tendit son corps vers lui et glissa une main le long de sa joue. Elle plongea ses lacs jumeaux dans les siens et esquissa un sourire :


- J’avais crainte de te le dire…

Spoiler: Scène à caractère sexuel:

Katherine ne retourna auprès de son amant que lorsqu’elle eut enfilé la plus grande partie de sa tenue. Elle se présenta en corset devant lui et lui demanda gentiment de bien vouloir l’aider à lacet et serrer sa mise. Ses mains fines s’attelaient à arranger sa coiffure prestement défaite par le jeune homme.


Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Kather10
"Parce qu’on se sent quelques fois seul, délaissé, abandonné, rejeté. On pense alors à la seule échappatoire possible : la mort. On manque de cran, on a peur. Et on finit par y renoncer en choisissant la facilité : tuer."
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Raphaël Veneziano
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MessageSujet: Re: Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Icon_minitimeJeu 29 Sep - 22:45

[HRP/ Suite de « Un nouveau jour, une nouvelle vie »/HRP]






Autrement dit...


Discipline, même dans la mort


Raphaël dormait du sommeil du juste. Dans cet espace, heureusement sans rêve ce jour-ci, son corps tâchait de reprendre des forces. La veille, le Vampire avait beaucoup œuvré aux derniers aménagements des lieux avec Alexender, et il avait rapidement constaté que si la plupart des blessures qu'il avait reçues de leurs expériences s'étaient refermées, d'autres peinaient à disparaître. Il fallait dire qu'après quatre journées de tests réalisées en moins de quinze jours, il était normal que sa peau n'ait pas eu le loisir de cicatriser tout à fait, d'autant qu'ils avaient utilisé le liquide noir des Bloody Rose, de l'argent ou encore de l'eau bénite...

Vers 14h, le Hunter s'agita dans son sommeil, se tournant et retournant sur le lit mangé aux mites qui lui servait de couche. Il finit par ouvrir les yeux et par se redresser. Son bras droit lui cuisait et...il passa sa main gauche sur sa voisine, mutilée par le Comte. Serrant les dents de rage, il grogna une injure et ses yeux dévièrent sur le sol. L'obscurité était presque totale dans sa chambre : sans fenêtres, la pièce ne pouvait avoir d'entrée de lumière venant de l'extérieur. C'était évidemment calculé par ses comparses et lui-même, étant un Vampire qui risquait de finir en poussière sous les rayons du soleil. Seule une vague lueur jaunâtre entrait sous sa porte. Elle était bien trop faible pour être remarquée par un Humain mais Raphaël possédait des yeux surnaturels.
Un éclat de voix dans le salon lui fit comprendre qu'Alexender parlait encore tout seul devant l'âtre. Il le faisait de plus en plus souvent, comme si sa raison se délitait au fil des jours qu'il passait sous terre en sa piètre compagnie.
L'italien aux cheveux blancs se leva lentement. Le pas légèrement chancelant, encore tout ensommeillé, il se dirigea vers la porte qui le séparait du grand couloir donnant sur le salon. Peut-être que discuter un peu avec lui leur serait bénéfique à tous deux ?
La main sur la poignée glacée, Raphaël se souvint soudain qu'il devait réellement se reposer s'il voulait être utile cette nuit et il réalisa surtout qu'il était torse nu. Retournant sur le matelas malmené par le temps, le Vampire soupira. Il se sentait une nouvelle fois à part, seul, étrange au milieu des autres : laisser ses compagnons prendre le relai la journée était "normal" en soi, mais s'il devait demeurer enfermé ici, lui, ce n'était pas seulement pour se cacher de leurs ennemis, comme le faisait Alexender, c'était pour éviter une mort certaine sous l'astre brillant qui dominait le ciel en plein jour.
Raphaël s'allongea puis se recroquevilla sur lui-même, parfaitement mécontent. Il se sentait rongé par la culpabilité depuis tant d'années ! Il détestait tant sa condition ! C'était un monstre, comme ceux que l'on trouvait dans les contes pour enfants : un horrible buveur de sang banni du monde de la lumière, interdit de chaleur, incapable de goûter aux mets du Seigneur...C'était un enfant du Diable, une abomination dont chaque souffle n'était qu'une insulte au Créateur ! Car non, ce n'était pas Lui qui avait répandu sur cette Terre la race des Vampires...il en était certain.


- ...pourtant...eux, ils m'acceptent...murmura-t-il dans la pénombre.

Le Vampire se rendormit, le coeur lourd, l'esprit moins serein. Il laissa cette fois ses pensées vagabonder dans ses souvenirs et errer çà et là, s'accrochant aux minuscules brides de joie qu'elles pouvaient trouver dans les limbes de son passé. Il n'y en avait guère. Piètre constat.

Environ une demi-heure plus tard, il les entendit. De grands éclats de voix lui parvinrent distinctement et il se redressa d'un bond, le coeur battant, l'oreille tendue. C'était la voix d'une femme. Raphaël s'assit dans son lit, peinant à sortir de sa léthargie. Il mit un peu de temps à reconnaître cette voix, puis il réalisa que c'était celle de Katherine Thornes. La jeune femme criait dans le salon. Elle paraissait furieuse. Raphaël écouta, aux aguets, prêt à intervenir si besoin. Enfin, il comprit que ce n'était qu'une nouvelle dispute provoquée par Alexender et son manque de tact habituel...
Katherine lui hurlait dessus qu'il ne pensait qu'à Sarah, pas à la cause. Pour le coup, le Vampire était bien de son avis. Sans le vouloir, Raphaël hocha la tête en signe d'approbation, alors qu'il était toujours seul dans sa chambre de fortune. Bien sûr qu'ils devaient se battre pour l'humanité et non pas un seul être ! Bien sûr que la lutte devrait continuer après que le Comte aurait été mis hors d'état de nuire ! Ce n'était pas le but ultime de la Guilde : ce n'était qu'une cible plus grosse que les autres de ce côté-ci du monde. Alexender n'avait-il donc pas conscience qu'ils passeraient leurs vies à chasser des Vampires sans même parvenir à tous les éliminer ? Ne voyait-il donc réellement pas plus loin que son nez ?
La voix de Katherine diminua, mais l'ouïe de Raphaël était bien plus aiguisée que celle des Humains et, si n'importe quel autre Hunter qui aurait été présent à sa place n'aurait rien entendu de ce qu'elle murmura en cet instant à Alexender, lui, il entendit le moindre mot qu'elle prononça.
Le Vampire sentit bientôt sa gorge se serrer et leva les yeux au ciel. La pauvre...Elle venait d'avouer ses sentiments à Von Ravellow...Raphaël soupira. Elle semblait pourtant avoir compris que le gaillard n'avait de coeur que pour Sarah. Pourquoi exposer ainsi sa faiblesse ? Le Hunter allait sans doute la rejeter et lui briser le coeur, comme à bien d'autres, et elle se sentirait obligée de les quitter, peut-être même pour de bon. Décidément, pensa-t-il, les relations amoureuses au sein d'une organisation telle que la leur n'étaient pas souhaitables. A cause d'elles, ils n'étaient pas aussi efficaces qu'ils l'auraient pu. Enfin, il était mal placé pour penser ainsi, lui-même étant en étroite liaison avec Eulalia...Ils s'étaient même de nouveau confié leur amour la semaine dernière...Mais bon, eux c'était sincère, réciproque, fidèle, "vrai". Alexender, lui, jouait avec les femmes...et cela n'avait jamais plu au Vampire...


- La pauvre...fit-il compatissant tout en se rallongeant, les bras derrière la tête. Quel espoir pourrait-elle avoir avec un homme comme lui...? Cet homme-là ne savait pas être fidèle...

Raphaël ferma les yeux. Avait-il réellement envie d'entendre la suite ? Non. Ce n'était pas le type de "divertissement" qui l'enchantait...Entendre Alexender briser les espoirs de Katherine ne lui procurerait aucun plaisir...loin de là...Mais avait-il le choix ?
La réponse de Von Ravellow ne se fit pas attendre et Raphaël fut choqué du ton qu'employa le Hunter avec Katherine. Il fronça les sourcils. Allait-il donc être si cruel avec elle ? Le rouquin rappela une à une les actions que la jeune femme avait faites pour la Guilde et notamment pour lui, usant de mots durs comme la roche, transformant chacune de ses paroles en amers reproches. Face à la colère qui surgissait du Hunter, Raphaël rouvrit les yeux d'un coup en les écarquillant. Quel con. Vraiment. Ce n'était pas ainsi qu'ils conserveraient leurs alliés...
Soudain, il n'y tint plus : Raphaël bondit de son lit, attrapa sa chemise et l'enfila à la va-vite. Cette fois, le ton d'Alexender s'était fait plus menaçant que jamais et ses mots d'une bien trop grande cruauté. Le Vampire avait senti que son compagnon en était venu au corps à corps avec la jeune femme et il était hors de question qu'il le laisse la violenter sous prétexte qu'il n'éprouvait pas les mêmes sentiments ! Il fallait qu'il l'arrête avant qu'il n'ait un malheureux geste qu'ils regretteraient tous !


- Espèce de...

Il avait ouvert la porte et avait posé un pied dans le couloir lorsqu'il s'arrêta brutalement. Il tendit l'oreille pour être certain de ce qu'il avait cru comprendre. Ses traits passèrent alors de la colère à une expression d'incrédulité : Alexender venait d'aller dans le sens de Katherine et de l'embrasser. Comment pouvait-il ainsi jouer avec ses sentiments ? Il lui hurlait dessus, la coinçait et après l'embrassait en lui disant qu'il l'aimait lui aussi ? Quel en était le but ? Il voulait donc la faire tomber dans ses bras une nouvelle fois, excluant finalement les sentiments de la discussion, passant directement à l'acte de chair pour mieux lui faire oublier sa peine ? Aimait-il réellement Katherine ou se sortait-il de ce mauvais pas avec une nouvelle pirouette ?
Raphaël hésita. Devait-il encore intervenir ? Il tendit une nouvelle fois l'oreille. De toute évidence, non. Les deux amants avaient entamé une danse dont il ne pouvait pas être décemment le spectateur.
Reculant d'un pas, le Vampire ferma soigneusement sa porte, sans bruit, et retourna se coucher. Ils étaient libres de batifoler à leur guise, mais le jour où Alexender devrait régler ses comptes avec Sarah, il ne l'aiderait certainement pas ! Poussant sa couverture sur le côté, le Vampire grogna et s'étira un peu avant de tâcher de retrouver le sommeil. C'était le début de l'après-midi seulement et il lui restait bien des heures à dormir. Le lit n'était déjà pas confortable, surtout pour lui qui aurait mille fois préféré un cercueil, alors s'il devait en plus subir les disputes de ses compagnons, il n'était pas prêt de dormir en paix !

Malheureusement pour lui, Alexender et Katherine ne s'étaient pas simplement embrassés et ils avaient l'air de vouloir aller au bout de ce qu'ils avaient commencé. Songeant naïvement qu'ils allaient quitter le salon pour aller s'enfermer dans une de leurs deux chambres, Raphaël ne put s'empêcher de penser à Eulalia Grey et à leur dernière nuit ensemble...
Mais des gémissements lui parvenaient maintenant et sa mauvaise humeur refit surface. Ils n'allaient quand même pas continuer dans le salon, en plein centre de leur repaire, alors qu'il dormait non loin et que les autres Hunters pouvaient rentrer d'une minute à l'autre ? Ils n'allaient quand même pas s'adonner aux plaisirs de la chair, là, comme s'il étaient seuls au monde ?!
Bientôt, le Vampire n'en crut pas ses oreilles. Les deux amants se mirent à faire l'amour, comme si le lieu de leurs réunions et repas avait été une chambre toute désignée pour cela. Les yeux grands ouverts, le coeur battant la chamade, Raphaël fut d'abord particulièrement agacé, puis il rougit. Il entendait réellement tout ! Se retournant dans son lit, il fit en sorte qu'une de ses oreilles soit complètement enfoncée dans son oreiller et il attrapa la couverture pour boucher l'autre. Mais c'était peine perdue...et il ne pouvait pas s'enfuir ! Il n'avait aucun échappatoire. Pour quitter le repaire, il devait sortir dans le couloir et traverser le salon. Jamais il n'oserait ainsi débarquer pour les arrêter ou simplement passer devant eux ! Jamais il n'aurait pu faire subir à la duchesse la honte d'être découverte nue, en plein acte.
Ignorant qu'il était éveillé, ou du moins ne s'en souciant pas le moins du monde, Katherine et Alexender se perdirent dans leurs ébats. Ils se mirent à dire tout haut tout ce qu'ils ressentaient, à soupirer d'aise, à faire retentir des claquements improbables, à renverser des meubles, à casser des objets et enfin à jouir sans retenu...
La chaleur qui était montée aux joues, habituellement très pâles, de Raphaël l'avait un peu étourdi et il s'était retrouvé dans l'obligation de s'asseoir pour tenter de se concentrer sur autre chose, comme les grains de poussière qu'il voyait voleter autour de lui. Il ne voulait pas les entendre ! C'était incroyablement indécent ! D'une vulgarité dépassant l'entendement ! Jamais il n'avait eu affaire à ce genre de comportement ! Jamais...jamais il n'avait été ainsi avec Eulalia...
Alors Alexender et Katherine recommencèrent et le cauchemar reprit. Impuissant, le Vampire entendit tout sans le vouloir et sentit avec horreur que les cris de Katherine lui faisaient un effet fou. Il songeait qu'il ne devait absolument pas réagir. Il ne voulait pas réagir ! C'était pécher ! Pécher par curiosité ! Pécher par l'envie qu'il avait soudain de se trouver à la place d'Alexender !

Rouge de honte, l'Ange Blanc écrasa ses deux mains sur ses oreilles et grogna sa colère tandis qu'Alexender grognait son plaisir en même temps que Katherine criait le sien. Il sentait son entre-jambe palpiter et son coeur devenait fou. Des gouttes de sueur luisaient sur son front. Il serra les dents et ses efforts pour canaliser la foule d'émotions qui le submergeait à présent furent vain. Bientôt, une fumée noirâtre s'échappa lentement de ses épaules. Elle s'organisa et forma une longue créature serpentine. Affublée d'écailles comme les reptiles, pourvue de quatre pattes anguleuses terminées par des mains griffues, on eût dit un dragon. Sa longue queue effilée pointant son extrémité sur la joue de son hôte, comme pour le caresser et le rassurer, finit par s'enrouler autour de son cou. Deux ailes noires, composées d'une toile fine, comme celles des chauves-souris, s'étirèrent sur son dos et sa petite gueule aux crocs acérés laissa darder une langue inquisitrice.
Raphaël ne perçut pas immédiatement la créature perchée sur lui. Les mains toujours plaquées sur ses oreilles, les yeux fermés, les dents serrées, il était prostré, à moitié recroquevillé sur lui-même, et grondait d'une voix étonnamment rauque des jurons inintelligibles dont il n'avait pas l'habitude. Il ne voulait pas entendre ! Il ne voulait pas subir ça !
Soudain, le Vampire le sentit contre lui et eut un hoquet de terreur. Il voulut s'éloigner de l'animal, le repoussant d'un geste brusque de la main, et il se plaqua contre le mur pour s'en écarter. Mais le reptile semblait collé à ses épaules, à demi fondu en lui, et surtout intangible puisque le Vampire passa ses mains au travers de son corps de brume. Raphaël le reconnaissait. C'était une des choses qu'il pouvait invoquer lorsqu'il utilisait son pouvoir. Il en avait déjà fait apparaître une face à un agent du Yard* et deux face au Comte *.
Lentement, haletant comme après une course, le Vampire tendit une main vers la créature. Celle-ci tenta de le mordre, mais ses crocs passèrent au travers de Raphaël et ne lui firent aucun dommages physiques. Néanmoins, le Hunter ressentit une vive sensation de terreur l'envahir et entendit à nouveaux des voix résonner dans sa tête. C'était là le pouvoir de ces apparitions : réveiller les pires peurs de ses ennemis...La sienne, en cet instant, se matérialisa devant lui. C'était Eulalia, dans une toilette radieuse, qui le dévisageait avec dégout.


- Vous êtes répugnant, sir. Ne m'adressez plus jamais la parole. Allez voir cette femme, prenez-la au sieur Von Ravellow. Vous l'avez désirée, non ?

Et elle s'écroulait, comme prise d'un vertige soudain. Raphaël tendit les bras pour la rattraper et découvrir avec horreur le visage de sa bien-aimée réduit à une charpie informe, comme si elle avait été dévorée par un animal féroce, un chien ou un loup.
Il poussa un cri et tout disparut. Trempé de sueur, tremblant de tous ses membres, le Vampire entendit les dernières notes des ébats qui lui parvenaient encore du salon. Son esprit embrumé tâcha de se fermer mais rien y fit. Puis, il s'écroula sur son édredon et versa quelques larmes terrifiées. Ramenant une main sur son visage baigné de silencieuses larmes, il essaya de se ressaisir. Cela lui prit du temps. Le salon, désormais muet lui aussi, lui permit de s'apaiser.

Tâchant de se ressaisir, le Vampire essuya ses larmes et tenta de respirer profondément. Mais il haletait encore et réfléchissait maintenant à vive allure à ce qu'il venait de ce passer en lui. Il ne comprenait pas. Il ne le comprendrait sans doute jamais ! Sa colère, toujours présente, lui rongeait les entrailles : pourquoi avait-il été mordu ?! Pourquoi devait-il porter ce fardeau !? Et cette créature, d'où venait-elle réellement ? Il savait que ses émotions et les situations d'urgence réveillaient ces apparitions étranges, mais comment se matérialisaient-elles ? Venait-elles de son coeur ? Etait-il si noir ? Non...Il en avait déjà matérialisé une blanche...Mais fallait-il seulement s'attarder sur les couleurs de ces choses ?
Du mouvement dans le couloir et du côté de la salle d'eau lui rappelèrent où il se trouvait et il serra ses poings pour les enfoncer dans son matelas. Tant d'indécence et de manque d'éducation était insoutenable ! C'était de leur faute s'il ne dormait pas ! C'était de leur faute s'il venait de vivre un calvaire ! Avaient-ils seulement conscience de ce qu'ils venaient de faire ?!

Quand il fut certain qu'il ne dormirait plus, que les deux amants avaient bel et bien terminé leur folle dance, et rejoint tous deux le salon, Raphaël se décida à quitter sa chambre. Il ouvrit sa porte d'un geste vif, s'engouffra pieds nus dans le couloir froid et le suivit d'un pas décidé jusqu'au dit-salon à l'entrée duquel il resta figé, ses cheveux blancs en bataille, sa chemise sortie de son pantalon. Alexender se tenait au centre de la pièce avec Katherine. La belle remettait de l'ordre dans sa coiffure défaite tandis que le Hunter lui laçait son corset. La bouche ouverte, le teint rosi, le Vampire laissa son regard errer sur eux, puis sur la pièce saccagée. Ses yeux bleus passèrent des vêtements qui jonchaient le sol près du canapé, à la table complètement de travers, puis aux débris du vase brisé dont le contenu imbibait le tapis.
Les poings à nouveau serrés, Raphaël jeta un regard noir d'accusations au duo qu'il venait de surprendre par sa présence. Alors, ce fut comme si une flamme avait rempli son estomac. Brûlant de honte, de colère et sans doute de la fièvre qu'avait provoqué sa crise mystique, il traversa la pièce à grandes enjambées et attrapa Alexender par le col de sa chemise. Il le souleva de toute sa force, le tenant bien au-dessus de lui, à bras portants, et le secoua à deux reprises, comme s'il ne fut qu'un tas de chiffons, et cria de sa voix de stentor :


- Est-ce qu'il vous sera donc un jour possible de RESPECTER ne serait-ce qu'une chose dans votre vie ?!

N'ayant absolument que faire des gestes que le Hunter fit pour protester et se dégager de son étreinte de titan, Raphaël sortit ses crocs. D'un blanc éclatant, ils luisirent à la lueur des flammes qui s'épuisaient dans l'âtre. On eut dit une bête assoiffée de sang prête à dévorer sa prochaine victime.

- VOUS N'ÊTES PAS SEUL ICI VON RAVELLOW !! s'époumona-t-il en le secouant une nouvelle fois comme un dément.

Sa main droite glissa du col d'Alexender, à cause de ses deux doigts amputés mais, plutôt que de laisser le Hunter retomber sur ses pieds, il le projeta en arrière avec une brutalité qui, associée à sa force de boeuf, envoya valdinguer l'homme sur plusieurs mètres.
Echevelé, respirant avec peine, le Vampire le dévisagea avec haine tandis qu'il se relevait. Puis, une lueur de regret passa rapidement dans son regard, alors qu'il réalisait ce qu'il venait de faire. Jamais il n'aurait dû sortir de cette chambre. Il aurait mieux valu qu'il fasse le mort et leur fasse croire le soir arrivé qu'il n'avait rien entendu.
Son regard se tourna vers Katherine et, lorsqu'il croisa le sien, une lueur de détresse y brilla. Dieu, qu'il avait honte de la mettre ainsi dans l'embarra ! Elle était là, son corset en partie délacé, sans doute à le juger comme l'on jugerait un dément sorti de Bedlam...


- Et vous ! fit-il en levant un doigt tremblant pour la pointer en faute, Je... Sa tête lui faisait mal et il sentit une goutte de sueur couler le long de sa tempe. Vous...devriez...

Raphaël ne termina pas sa phrase. Il se détourna de la jeune femme et ramena son attention sur Alexender. L'envie de le rosser l'avait repris. Comment pouvait-il oser les mettre tous deux dans un tel l'embarra pour satisfaire ses désirs insatiables ?! Comment pouvait-il avoir si peu de respect...?
Le regard de Raphaël jeta des éclairs et il se sentit prêt à aller au bout de sa leçon. Il fit un nouveau pas dans sa direction, menaçant de venir au corps à corps et de le frapper cette fois...




by tris
Crédit image: Soma Cruz, Castlevania, trouvé sur Zerochan


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Katherine Thornes
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MessageSujet: Re: Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Icon_minitimeDim 2 Oct - 23:31

Katherine avait rejoint son amant dans le salon. Elle avait remis en place ses jupons et s’évertuait à attacher son magnifique corset qui venait remonter sa poitrine et maintenir le haut de son corps dans la posture la plus adéquate pour une femme du XIXème siècle. Cependant, les lacets se trouvant dans son dos elle eut quelques difficultés à s’exécuter seule et préféra demander de l’aide à son compagnon qui s’en réjouirait très certainement. L’une de ses mains vint maintenir l’armature tandis qu’Alexender s’affairait à glisser la lanière dans ses œillets. La jeune femme lui jetait un regard amusé quoique légèrement gêné de s’exposer ainsi face à lui. Ses vêtements d’aristocrate lui offraient un air presque pudique. Cet homme qu’elle côtoyait pour la chasse aux vampires ne l’avait encore jamais vue de la sorte. C’était comme s’il la contemplait nue pour la toute première fois de sa vie. Lorsqu’elle fut assurée que la structure tenait bien, elle glissa ses doigts dans ses cheveux pour tenter de les discipliner, une épingle à la bouche.

D’un coup, sans qu’Alexender et Katherine ne comprennent réellement pourquoi, une porte du repaire s’ouvrit à la volée. Un courant d’air s’engouffra par la force du geste tout le long du couloir et fit voleter quelques mèches de cheveux de la demoiselle. Tel un animal sauvage, Raphaël fit surface. Ses cheveux blancs en bataille révélaient son teint blafard et ses joues légèrement rosées. C’était peut-être la première fois que Katherine voyait un vampire rougir. A son tour, alors qu’il analysait la pièce de son regard accusateur et outré, les joues de la comtesse s’empourprèrent. Il ne l’avait jamais vu dans une telle tenue, le moment lui paraissait encore plus gênant qu’à l’accoutumé. D’instinct, ses bras se refermèrent devant sa poitrine et elle fit de grands pas en arrière, percutant le torse d’Alexender au passage et se prenant les pieds dans le tapis. Le Vampire avançait à l’allure d’un monstre, son aura était effrayante et ses yeux intimidants. Alors qu’elle glissa à cause de l’eau renversée, la demoiselle se rattrapa grâce au rebord de la table et contempla la scène tout d’abord muette. Raphaël attrapa violemment Alexender et le soulevait au-dessus de lui. Katherine eut un mouvement de recul et chercha de la main de quoi se défendre si besoin. Ses doigts agrippèrent un morceau de la carafe brisée si violemment qu’elle s’entailla légèrement la peau ce qui la fit lâcher sa prise. Les cris du vampire l’impressionnèrent. Elle ne l’avait jamais vu dans cet état. Bien sûr, elle connaissait le vampire lorsqu’il était contrarié et gêné, elle l’avait même vu se battre avec Michael mais à ce moment-là les circonstances étaient différentes. Katherine détourna le regard tout d’abord impressionnée avant de faire un pas en avant. Alexender était en mauvaise posture et elle était inquiète que le vampire décide réellement de lui faire du mal.


- Raphaël … S’il vous plaît, lâchez-le…

Elle eut à peine le temps de finir sa supplication que l’albinos se mit à hurler à l’encontre du rouquin. Le souffle coupé, elle alla pour attraper son bras et l’inciter ainsi à calmer ses gestes mais le vampire rejeta au loin le pauvre garçon. Elle leva une main et masqua sa bouche pour étouffer un cri. Alexender venait de percuter durement le sol. Sans se soucier du vampire, Katherine se dirigea vers son amant et se pencha, les mains sur ses bras et la mine inquiète. D'un rapide coup d'œil, la jeune femme inspecta son état et lui demanda à demi-mot si tout allait bien. Lorsqu'elle se fut assurée que le Hunter ne présentait aucune blessure importante, elle se retourna alors vers Raphaël qui la prit alors à partie et la fit se figer. La demoiselle passa alors par plusieurs émotions. Tout d’abord la colère. Elle était très contrariée qu’il se permette d’agir de la sorte. Avec sa force, il aurait pu blesser gravement Alexender voire même le tuer s’il en avait eu envie. Son comportement ressemblait assez peu à celui d’un allié. Ensuite, la gêne d’être découverte en un tel accoutrement et que le vampire réalise ou ait entendu tout ce qui a pu se passer. Elle se sentait terriblement honteuse à l’idée que ses cris l’aient réveillé. Une boule se forma dans sa gorge et l’empêcha tout d’abord de protester. Enfin, ce fut la tristesse qui l’anima. Raphaël paraissait être un garçon assez impulsif et la détresse qu’elle lisait dans son regard lui inspirait de la pitié.

Ses mots, cependant, furent prononcés assez durement et Katherine s’apprêtait à encaisser la suite. La demoiselle avait l’habitude des rumeurs et des douloureuses accusations qui planaient sur elle. Sa petite vertu n’était plus à prouver et de temps à autres, les paroles prononcées par des inconnus ou des nobles de son rang lui valaient d’être reniée et refoulée. Après sa dispute avec Alexender qui, lui aussi, avait mentionné ses manières à travers le Lord Keisuke, la jeune femme s’attendait à ce que Raphaël lui fasse une réflexion du même acabit mais la suite n’arriva jamais. Le vampire s’était tu et elle aussi… La jeune femme en avait les larmes aux yeux, sa fatigue se lisait terriblement dans ses traits. Ce jour-là, elle ne se sentait plus capable d’endosser les remontrances du monde entier. Son état mental était déjà suffisamment fragilisé avec ce qu’elle avait vécu et ses sombres pensées qui venaient une fois de temps à autre chatouiller son esprit. Assez nerveusement Katherine se tordait les doigts.

A nouveau le vampire se détourna d’elle et fit un pas vers Alexender. Raphaël était prêt à en découdre. Alors, sans crainte, Katherine ne se préoccupa plus de son corset et fit des pas plus rapide pour s’interposer entre les deux hommes. Ses mains se posèrent sur le vampire, tendu comme un bœuf, et y effectuèrent une pression suffisante pour lui demander de s’arrêter. Son regard était peiné et ses joues rosies par la situation. Quelques mèches de ses cheveux retombaient devant son visage puis l’encadraient. Elle se grandit légèrement pour pouvoir planter ses prunelles dans les siennes et souffla :


- Raphaël, calmez-vous je vous en prie… Ne faites pas de choses que vous pourriez regretter. Nous sommes désolés. Je suis désolée… De vous avoir indisposé, d’avoir dérangé votre sommeil et de ne pas avoir pris en considération votre présence ici. Ses mains desserrèrent leur prise et de ses doigts elle caressa doucement sa peau comme pour tenter de l’apaiser. Cela ne se reproduira plus. Je vous demande pardon une nouvelle fois mais par pitié… ne tentez rien de plus…

Son souffle était court et ses yeux suppliants. Cela lui en coûtait terriblement de le supplier de la sorte mais l'aristocrate ne voyait pas d'autres issues à ce problème, il fallait qu'elle réussisse à tempérer le vampire ou un accident allait se produire. Désespérée qu’il décide d’aller plus loin, la jeune femme prit sur elle et entoura son corps finement musclé de ses bras et l’attira à elle. Raphaël lui paraissait à la fois aussi jeune qu’âgé. Elle n’avait pas manqué de remarquer son soudain mal-être lorsqu’il lui avait adressé la parole comme s’il était pris de fièvre. Doucement ses doigts se glissèrent dans ses cheveux et elle ferma les yeux contre lui :

- Je me sens honteuse et confuse de vous avoir fait subir tout cela…

Katherine attendit encore quelques secondes avant de se détacher de lui, le cœur battant la chamade. Il était extrêmement rare que la jeune femme se laisse toucher ou même agisse de la sorte auprès d’un vampire. Elle les craignait comme la peste et préférait les tuer avant d’engager tout contact physique. L’une de ses mains se positionna en arrière en direction d’Alexender pour lui intimer silencieusement de rester calme et de ne pas envenimer la situation. Un sourire radieux se forma sur son visage et elle continua :

- Ce n’est pas comme ça que je voulais vous le présenter mais j’ai un cadeau pour vous Raphaël, j’espère qu’il vous ira, je l’ai conçu de sorte à ce qu’on puisse le régler mais j’ai encore quelques mesures à prendre si vous le voulez bien…

La lycanthrope prit alors sur elle-même pour lui tourner le dos et retourner vers la table. Son corset se desserra légèrement et glissa le long de sa poitrine. D’un geste elle le maintint pour éviter que les deux hommes ne la voient seins nus et elle souffla :

- Mais avant j’aimerais que quelqu’un m’aide, s’il vous plaît… Alexender… elle lui adressa un sourire un peu crispé.

Lorsque son corset fut à nouveau lacé et cette fois-ci complètement, elle récupéra son haut qu’elle boutonna puis se concentra sur ce qu’elle voulait montrer au vampire. Ses mains remuèrent le contenu de la table et trouvèrent la prothèse mécanique. Étincelante, elle l’attrapa par l’un des doigts et retourna auprès de Raphaël. Presque de manière solennelle, la demoiselle lui tendit sa création tout sourire :

- Cela m’a pris quelques jours pour concevoir les plans de cette prothèse. Ce n’est encore qu’un prototype. Elle est sensée s’adapter à vos mouvements. Vous devriez pouvoir à nouveau utiliser votre main pour le maniement du fleuret ou pourquoi pas du pistolet. Essayez-la et dites-moi ce que vous en pensez, j’aimerai y effectuer quelques ajustements et vous offrir un modèle fini pour la prochaine fois.

Violemment elle se mit à rougir à ses propos, elle semblait presque le presser de s’exécuter.

- Du moins, je ne veux pas vous y obliger mais si cela vous intéresse…


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"Parce qu’on se sent quelques fois seul, délaissé, abandonné, rejeté. On pense alors à la seule échappatoire possible : la mort. On manque de cran, on a peur. Et on finit par y renoncer en choisissant la facilité : tuer."
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Alexender Von Ravellow
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MessageSujet: Re: Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Icon_minitimeMar 4 Oct - 11:21

Autrement dit...

Pendant que Katherine était partie se rafraichir dans la salle d'eau, Alexender s'attela à ramasser ses vêtements disséminés dans la pièce. Il regagna son pantalon et jeta sur ses épaules sa chemise froissée. Finalement, sentant un relent de sueur, il l'ôta pour chercher dans celles que lui avait ramenées la jeune femme. Il trouva une chemise de coton blanc, de bonne qualité, et jugea d'un coup d'oeil sa taille. Elle lui conviendrait. L'enfilant à la hâte, il la boutonna puis il battit un peu des bras pour vérifier que les entournures ne lui coinçaient pas les épaules. C'était correct, quoiqu'un peu étroit pour sa musculature. Le Hunter ne put retenir d'afficher un sourire satisfait : non seulement il avait désormais retrouvé une garde robe plus noble, mais en plus il pouvait jubiler d'avoir un gabarit plus avantageux que Michael.
Il n'aimait pas cet homme. Son air sombre, sa mine renfrognée, son ombre toujours derrière Katherine, comme un chien de garde, ses regards réprobateurs...il avait tout du rival amer qui cherche à garder sa maîtresse pour lui-même. Alexender songea un instant à Marguerite et Suzanne, ses domestiques, mais il chassa leur image de sa tête d'un mouvement de la main. Ce n'était pas du tout la même situation, pensait-il pour se rassurer. Elles, elles étaient réellement à son service en tant que domestiques. Lui, ce Michael, était un...un quoi d'ailleurs ? Un noble déchu, comme lui ? Un amant en mal d'amour qui s'accrochait à ses rêves auprès de la femme de ses désirs ? Pourquoi se comportait-il donc en serviteur ? Katherine couchait-elle souvent avec lui ?
Fronçant les sourcils, Alexender pris le parti de laisser tomber ces questions pour le moment. Finalement, à qui la belle avait-elle avoué son amour aujourd'hui ? Et où était ce Michael à l'instant ? Ce n'était pas lui qui avait joui avec elle cet après-midi.
Le Hunter passa sa main dans ses longs cheveux noircis par la teinture et tenta de les lisser un peu sur sa tête. Malgré leur nature raide, ce ne fut pas facile de les recoiffer. Puis, il entreprit de remettre le canapé à sa place initiale. Le meuble avait parcouru quelques mètres sans qu'ils ne s'en fussent aperçu. Il tapota les coussins ramassés par terre et les remis de chaque côté de l'assise. A peu près satisfait du résultat, il se redressa et vit revenir Katherine.
C'était décidément une femme magnifique. Ses longs cheveux noirs ondulaient sur ses épaules d'un blanc nacré et ses yeux d'un bleu profond brillaient encore d'émotions. Elle était élancée, la taille gracile, les seins ronds. Et la gêne qu'elle manifestait maintenant en lui demandant de l'aider à lacer son corset fit courir au creux de son estomac une flamme d'excitation.


- Viens par ici...

Il lui attrapa doucement la hanche d'une main et l'invita de l'autre à tendre le cou en arrière pour joindre leurs lèvres.

- C'est vrai qu'il n'y a pas de camériste ici...Ah les femmes...soupira-t-il en riant doucement. Ceci dit, ces vêtements te siéent à merveille...

Lentement, méticuleusement, le jeune homme saisit les lacets du corsage de sa comparse et entreprit de les passer dans les œillets, un à un, avec patience. Il s'y connaissait en réalité, l'ayant déjà fait à maintes reprises auprès de ses nombreuses conquêtes, et ses gestes étaient sans nulle doute un peu trop experts pour que cela ne transparaisse pas.

Soudain, une des portes du couloir perpendiculaire au salon s'ouvrit à la volée. Alexender sursauta brutalement et tourna la tête vers ledit couloir. Il avait suspendu son geste, le cœur battant, la bouche à semi-ouverte.


*Merde.*

Comme il s'y attendait, ce fut Raphaël qui se pointa dans le salon. Les cheveux ébouriffés, visiblement défaits par son sommeil, le teint pâle, légèrement rosi sur les joues, il avait l'air essoufflé et furieux. Son regard d'un bleu étincelant parcourut la pièce en désordre et s'arrêta sur divers objets au sol. Sa colère s'intensifia visiblement.
Lorsque le Vampire se rua sur lui, Alexender eut juste le temps de lâcher les lacets du corset et de pousser Katherine sur le côté avant d'être saisi par le col et soulevé dans les airs. Pris à la gorge par le tissu, il laissa échapper un cri étouffé et se mit à battre des jambes dans le vide. Ses deux mains attrapèrent celles de son adversaire pour tenter de lui faire lâcher prise, mais Raphaël avait une force qui dépassait l'entendement. C'était une redoutable Créature de la Nuit et ses crocs luisants n'étaient qu'un aperçu de tout ce que sa nature dissimulait...
Alexender grogna en gesticulant, les yeux rivés sur le visage dénaturé par la colère que lui imposait le Vampire. Ce dernier lui hurla dessus qu'il n'était pas seul dans ce repaire et qu'il n'avait décidément aucun respect. Alexender n'eut pas le temps de songer à ses manières. Il se concentrait sur ces bras de statue qui lui tenaient le col et appuyaient sur sa gorge. Le visage glacé du Vampire se fit plus proche encore et il remarqua alors que le front de ce dernier perlait de sueur, comme s'il eût été pris d'une fièvre intense. Son regard plongea dans le sien et une vague de terreur lui étreignit l'estomac. Si Raphaël voulait le mordre maintenant, il ne parviendrait pas à l'en empêcher. Si Raphaël voulait le tuer maintenant, il serait incapable de l'arrêter.


- L...Lâche-m...moi...gémit-il sans réussir à articuler ses mots.

Le Vampire le secoua brutalement avant de le projeter en arrière. Alexender ne put se rattraper et sentit son corps traverser une partie de la pièce avant d'atterrir avec violence sur le sol. Immobile pendant quelques secondes, il sentit tous ses os lui faire mal. Heureusement, rien ne semblait brisé. A demi-assommé, le Hunter se redressa péniblement. Assis dans une position bancale, il tenta de se relever. Il vit que Raphaël s'était tourné vers Katherine et son coeur fit un bond.

- Laisse-la !

Le regard du Vampire à nouveau sur lui, Alexender paniqua. Il chercha aussitôt des yeux son Bloody Rose qu'il avait laissé traîner dans un coin de la pièce, mais il ne le trouva pas. Prêt à en découdre, il se leva, le regard flamboyant.
Ce fut Katherine qui s'interposa entre eux et les empêcha de continuer la lutte. Dans un bruissement de tissu, elle se jeta devant Alexender pour faire rempart de son corps et intima à Raphaël de s'arrêter. Puis, elle le serra dans ses bras.


- Kat...

Alexender n'eut pas le temps de protester. Katherine lui faisait déjà signe de se calmer et de ne pas intervenir. Le Hunter ne bougea pas, malgré la haine que la situation venait de réanimer chez lui envers cette race dont faisait partie Raphaël. Ses pensées virevoltaient dans son esprit comme des feuilles d'automne prises dans une bourrasque. Comment avaient-ils pu laisser cette "chose" vivre sous le même toit qu'eux ? Comment avaient-ils pu être assez stupides pour croire que son animalité disparaîtrait en leur compagnie ?
Katherine s'éloigna bientôt vers la table pour récupérer ce qu'elle voulait offrir au Vampire. Abandonnés l'un en face de l'autre, les deux hommes se toisèrent avec rage. Alexender hésita à se lancer au contact du Vampire mais une indicible crainte lui rongeait les nerfs : il savait qu'il ne pourrait pas gagner. Pas comme ça. Sans arme, il n'avait aucune chance face à Raphaël, et il s'en rendait maintenant compte...

Katherine fit demi-tour très rapidement à cause de son corset qui glissait de sa poitrine. Alexender n'y prêta d'abord pas attention, trop occupé à dévisager le Vampire, puis il se tourna vers la jeune femme et attrapa son corset pour le remonter un peu avant d'entreprendre de le lacer. Il fut sans aucun doute un peu trop brutal avec le laçage, ne cessant de jeter des regards en biais à Raphaël pour lui intimer de ne pas les regarder et surtout pour être certain qu'il ne tenterait rien durant cet interlude.


- Je vais le tuer...murmura-t-il à l'oreille de Katherine. Je vais le tuer...


Conscient des efforts que faisait la belle pour éviter le conflit, il n'ajouta plus rien et la laissa remettre son haut toute seule. Elle s'en fut alors de nouveau vers la table et revint avec la fameuse prothèse qu'elle lui avait montré à son arrivée. Elle la tendit au Vampire, lui expliquant le projet et la lui offrant avec détermination. Alexender la sentait fière de son invention et heureuse de pouvoir aider le Vampire à reprendre les armes de sa main droite. Au fond de lui, Alexender pesta : bien sûr ! Donnons à ce monstre de quoi être encore plus dangereux ! Bien sûr...
Face à cette scène incroyablement pénible, le Hunter décida de s'éloigner. Il regagna le canapé un peu plus loin et s'y assit en grognant. Il avait mal partout et les battements de son coeur ne retrouvaient pas leur rythme habituel. Jamais il n'avait été aussi humilié. Jamais ! Sauf par Lilian Parker et le Comte lui-même. Deux Vampires qui avaient décidé de prendre le contrôle de sa vie...


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Dernière édition par Alexender Von Ravellow le Dim 26 Nov - 21:28, édité 1 fois
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Raphaël Veneziano
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MessageSujet: Re: Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Icon_minitimeSam 29 Oct - 19:13

[HRP/ Suite de « Un nouveau jour, une nouvelle vie »/HRP]






Autrement dit...


Mutilé, de coeur, de corps et d'esprit.


Le souffle brûlant, les muscles bandés, la main prête à frapper de nouveau, Raphaël peinait à se calmer. Il avait déjà été excessif, en attrapant Alexender par le col et en le lançant au travers de la pièce, il le savait bien, mais sa culpabilité ne pouvait éteindre aussi facilement la puissante colère qui bouillonnait en lui. Se maîtriser est un exercice ardu, surtout pour les gens de son espèce, et lorsque l'espoir est entaché d'infantiles traîtrises, il est bien plus aisé de se laisser gagner par la violence.

Quoi de pire que la déception ?

Le Vampire venait de se détourner de Katherine qu'il avait failli prendre à parti elle aussi. Il avait encore le regard apeuré de la jeune femme gravé sur sa rétine sauvage. Sa colère s'en était démultipliée. Comment Alexender avait-il pu les mettre dans cette situation ? Comment avait-il pu compromettre davantage cette femme déjà conspuée par la société toute entière ? Comment avait-il osé ainsi l'exposer elle aussi à sa fureur ?

Raphaël avait honte !

Il avait honte de son "ami", ce dépravé, incapable de calmer ses instincts sexuels, ses envies débridées, cet homme qui ne connaissait ni le respect ni la tempérance.
Il avait honte également de Katherine qui ne semblait venue que pour crier sa colère puis son plaisir, sans se soucier elle non plus du lieu dans lequel elle se trouvait et qui se retrouvait là, le corset presque grand ouvert, sa poitrine débordant du tissu détendu.
Il avait honte enfin de lui-même qui n'avait pas pu s'empêcher de venir exprimer sa colère, qui s'était laissé emporter et qui avait à peine retenu sa force en projetant Alexender en arrière. Il aurait pu le tuer...

Mais...

Se faire accepter chez les Hunters avait été un réel combat. Leur faire admettre qu'il n'était pas aussi dangereux que sa race pouvait le laisser croire avait nécessité qu'il revêt un masque amical, baigné de passivité et d'écoute. Il avait dû se plier à leurs exigences, répondre à leurs questions, les aider, les sauver, se faire mutiler, presque les supplier pour être des leurs...Gagner la confiance d'Alexender et de Katherine avait sans aucun doute été le défi le plus pénible de ces derniers mois, si l'on oubliait sa rencontre avec le Comte. Il avait tant donné pour leur faire plaisir ! Il s'était même offert en tant que cobaye à Alexender il y avait de cela deux semaines ! Quel respect pourtant avaient-ils pour lui ? Quelle reconnaissance ? Quelle place lui avaient-ils donnée ?
Maintenant, ce masque serviable se brisait à cause de leurs idioties et le Vampire sentait qu'il ne pourrait plus revenir en arrière. A cause de leur irrespect, tous les efforts qu'il avait faits semblaient anéantis.

C'était inacceptable.

Ses yeux d'un bleu étincelant tombèrent sur le Hunter qui, après avoir cherché du regard de quoi se défendre sans trouver, s'était relevé, prêt à lutter pour sa vie. Au fond de lui, Raphaël éprouva alors un étrange plaisir qu'il n'avait ressenti que face à ses adversaires lors de ses chasses nocturnes : avoir là, à sa merci, cet arrogant personnage, qui se prenait pour le centre du monde et qui n'avait aucune manière, lui donnait un sentiment de puissance incroyable, une intense sensation de domination. Voir la peur dans ses yeux, la réelle peur de mourir, était presque jouissif.


*Oui, petit prétentieux, voilà ce que je suis.
Oui, voilà ce que l'on récolte à force de prendre les autres pour des moins que rien...*


Le front luisant de sueur, les crocs sortis, le Vampire haletait, en proie à une furieuse envie de le mordre pour le plier à sa volonté. Que croyait-il donc ? Qu'il n'était qu'un animal à exploiter à l'envie avec tout juste une place à table pour "exister" parmi eux, en silence, niant toujours son appartenance à la Nuit et sa force démesurée ? N'avait-il donc pas conscience qu'une muselière pouvait se briser ?
Il s'avança sur lui, incapable de retenir un rictus, amusé par la perspective que cet Humain puisse croire qu'il avait les capacités de s'en sortir vivant s'il l'attaquait.

Katherine intervint alors. Elle se jeta entre eux deux, les mains en avant, repoussant son torse pour l'éloigner de son amant. Sur le moment, Raphaël esquissa un geste pour la dégager de son chemin, mais il se retint à la dernière seconde. Il l'aurait brisée...
Déglutissant, il quitta lentement du regard Alexender et ramena ses yeux clairs dans ceux de la Huntress. Échevelée, le corset effleurant le bout de ses seins ronds, elle venait faire obstacle de son corps, au risque de prendre le coup à la place du rouquin. C'était horriblement frustrant. Bien sûr, le Vampire comprit immédiatement le geste : elle protégeait celui qu'elle aimait et tentait de les ramener tous deux à la paix, mais il ne put s'empêcher de songer qu'elle méritait de le voir frapper ce crétin qu'elle prenait pour un héros, d'autant qu'elle méritait en partie sa propre position elle aussi...

Il ne l'écouta pas à moitié, peinant à compatir malgré son ton suppliant. Et, lorsqu'elle se détendit un peu et se mit à lui caresser le bras, le Vampire la repoussa le plus doucement possible en tiquant.


- Lâchez-moi, miss Thornes. fit-il d'une voix rauque.

Il ne supportait pas qu'elle le caresse comme un chien ou un amant, surtout après la scène qu'il avait entendue et le désir qu'il avait pu ressentir pour elle.
La jeune femme l'entoura alors soudainement de ses bras blancs et l'enlaça. Elle se colla à lui et glissa ses doigts dans ses cheveux blancs pour lui murmurer de nouvelles excuses. Raphaël se figea. Raide comme une planche, il la laissa faire, incapable de réagir. Cette nouvelle forme de torture lui remua l'esprit plus qu'il n'aurait pu l'imaginer. Il sentit la chaleur et les formes de son corps de femme, la douceur de sa peau, les battements de son coeur. Il sentit une multitude d'odeurs dont elle n'avait pas conscience envahir ses sens de Vampire. Elle venait de coucher avec Alexender d'une manière passionnée et, malgré son passage à la salle d'eau, son corps dégageait de nombreuses hormones alléchantes pour un homme de son espèce. Ses yeux tombèrent sur elle, sur ses cheveux à peine coiffés, sur son cou...
Il blêmit, si c'était encore possible, et jeta un regard à Alexender qui se tenait derrière la belle. Ce dernier était totalement outré de voir sa compagne ainsi enlacer le Vampire qu'il était. C'était naturel. Ce qui n'était pas normal, dans cette scène, c'était la réaction de Katherine. Comment pouvait-elle être aussi proche des hommes ? Comment pouvait-elle oser enlacer ainsi n'importe qui, surtout lui ? C'était sa manière de rompre la violence, d'adoucir les coeurs...Mais...ce n'était ni bienséant, ni très prudent...Avait-elle réellement acquis sa réputation sur des mensonges ou couchait-elle avec tous ceux qui lui plaisaient ? Était-elle...prête à...coucher avec lui aussi, ne serait que pour acheter la paix...?
Raphaël ferma les yeux et serra les dents. Dieu ! Comment pouvait-il avoir de pareilles pensées dans une telle situation ?! Tout cela n'avait aucun sens !!
Pourtant...
Il rouvrit les yeux pour les plonger dans ceux de la belle. Son regard avait perdu une partie de sa rage mais brûlait d'une autre flamme, plus étrange. Comprenait-elle l'effet qu'elle lui faisait maintenant ? Alexender ne pouvait pas tout voir depuis sa position et il ne vit sans doute pas que Raphaël fit un léger mouvement de la main gauche pour effleurer la cuisse de Katherine avant de la laisser s'éloigner de lui.
Toujours figé sur place, le Vampire l'observa tandis qu'elle regagnait la table pour aller chercher quelque chose, mais il détacha bien vite ses yeux d'elle pour répondre au regard noir d'Alexender. Il hésita. Ne devait-il pas lui sourire pour lui montrer qu'il possédait non seulement une force brute qu'il n'aurait jamais mais qu'en plus il pourrait même lui prendre cette femme qu'il appréciait tant. Après tout, pourquoi pas ? N'était-il pas détenteur du Don Obscur ? N'avait-il pas le pouvoir de fasciner les mortels ?

Katherine revint très vite et demanda à ce qu'ils l'aident pour attacher son corset. Ce fut l'occasion pour les deux hommes de se détourner réellement l'un de l'autre. Raphaël s'éloigna légèrement pour laisser le couple s'occuper de cette futilité d'ordre pragmatique et morale. Il sentait la tempête en lui ravager son esprit. A quoi pensait-il donc ?! Il eut un haut le corps et passa sa main valide sur son front trempé. Sa fièvre lui donnait mal à la tête et sa gorge s'était asséchée. Il avait soif, très soif...
L'histoire du corset lui laissa le temps de se ressaisir un peu. L'Ange Blanc songea à Eulalia, comme un naufragé pense à une île. Il imagina ses bras l'accueillir en douceur. Sur son sein, il pourrait poser son front douloureux. Dans son cou, il pourrait planter ses crocs et boire ce sang si agréable...Il pourrait l'aimer, l'embrasser, la prendre. Elle lui manquait terriblement...Il voulait la revoir pour toutes ces choses, mais également pour lui parler du réveil de son pouvoir, lui raconter ses rêves, et même lui avouer sa faiblesse face à Katherine. Il voulait tout lui dire ! Il voulait lui murmurer sur le creux de l'oreiller qu'il désirait quitter la Guilde pour de bon afin de reprendre sa chasse solitaire...

Il n'avait pas sa place ici.

L'ouïe fine du Vampire ne perdit pas une miette des murmures d'Alexender. Il voulait le tuer ? Qu'il vienne ! Qu'il essaye ! Cela serait l'occasion de le remettre encore une fois à sa place...

Katherine retourna enfin à la table et revint vers lui. Alexender était parti s'installer sur le canapé, l'air revêche. Raphaël accueillit la jeune femme avec une grimace. Que voulait-elle donc lui donner ? Si elle pensait qu'un cadeau pourrait l'empêcher de ruminer sa colère contre eux, elle se trompait lourdement...
La Huntress lui présenta alors une prothèse pour ses doigts. Perturbé par la nature de l'objet qu'elle lui tendait, le Vampire hésita. Une prothèse ? Vraiment ? Il tendit ses mains avec un tremblement inaccoutumé et prit l'ensemble. Il l'observa, le retourna, actionna les différents mécanismes...


- Je...C'est...c'est vous qui avez conçu cela...? Pour...moi ?

Il ne savait pas comment il devait réagir. Ce geste de générosité, d'abnégation même, était surprenant, surtout venant de cette femme qu'il n'avait presque pas côtoyée et qui faisait partie de ceux qui détestaient le plus les Vampires. Pourquoi avait-elle créé cet objet ? Pourquoi prenait-elle soin de lui ?

- Je...Je ne sais pas...

Comme c'était étrange et déroutant de recevoir un cadeau en plein milieu d'un conflit !

- Merci...fit-il presque à contrecœur. Sa gorge était réellement sèche. Je...je ne m'y attendais pas.

Katherine était généreuse, mais elle le ridiculisait presque en cet instant. La tension ne pouvait s'apaiser aussi facilement pour un présent qui n'avait aucun sens dans le contexte, ou presque. Il en perdait le fil de ce qu'il pensait.

- Vous...

Non, décidément, il ne trouverait pas ses mots. Il avait besoin de temps pour calmer sa fureur et laisser de côté le conflit qui venait de renaître de ses cendres. Il avait besoin de temps également pour s'attarder sur un tel objet. Allait-il réellement obtenir ainsi un semblant d'usage de ses doigts disparus ? Allait-il pouvoir reprendre le maniement du fleuret et du pistolet de sa main droite ?
Raphaël faillit rendre la prothèse à la jeune femme. Il hésita, et ce fut visible, mais il finit par la ramener vers lui. Il l'observa encore, sous tous ses angles, et constata à quel point le travail effectué sur ses articulations était pointu. Katherine avait dû y passer des heures, des journées entières !
Il ramena à nouveau ses yeux dans les siens et esquissa un demi sourire. Il serra sa main gauche sur l'instrument.


- Si vous me le permettez, je vais l'essayer seul et je reviendrai vous dire s'il convient. J'ai...besoin de temps...

Sans vraiment attendre de réponse, le Vampire se détourna d'elle et de son amant pour regagner le couloir et retourner dans sa chambre. Il claqua la porte, sans réellement le faire exprès, et resta là, debout dans le noir. Il regarda de ses yeux d'immortel la prothèse et manqua de la jeter contre un mur. Mais il se retint. Accepter sa mutilation était particulièrement difficile et cet objet lui rappelait à quel point il était diminué. Mais...c'était aussi grâce à lui qu'il pourrait peut-être retrouver en partie l'usage de sa main droite.
Des larmes coulèrent le long de ses joues nacrées. Lentement, il se dirigea vers son petit bureau et s'assied sur sa chaise mangée aux vers. Il posa la prothèse sur la surface lisse du meuble devant lui et demeura immobile de longues minutes. La colère grondait encore en lui contre Alexender et en même temps sa culpabilité montait en flèche, ainsi que son désarroi. Il se sentait seul, trop différent des autres, trop moral sans doute...Et ses pensées obscènes au sujet de Katherine ? Et son envie de mordre Alexender ? Moral...lui...?
Le Vampire pouffa en esquissant un geste devant lui, comme pour rejeter le reflet qu'il était le seul à voir dans le petit miroir ovale accroché au mur non loin de lui.

Au bout de plus d'une heure au cours de laquelle il était resté muet comme une tombe, figé comme une statue, Raphaël se décida à essayer la prothèse. Il glissa sa main mutilée à l'intérieur et entreprit de serrer les sangles tout seul. Au départ, ce fut un réel calvaire. Les sangles lui échappaient, il n'avait pas assez d'habileté avec sa main gauche et il peinait à attacher l'ensemble. Mais après de nombreux essais, échecs, réflexions, il finit par utiliser ses dents et ce fut soudainement bien plus aisé. EN quelques minutes, il fixa la prothèse. Il étira alors ses doigts mécaniques et eut presque un sursaut en constatant qu'ils bougeaient effectivement en suivant son mouvement. Il plia, déplia, replia ses doigts, ferma le poing, agita la main...et la prothèse lui donna l'impression d'avoir retrouvé ses anciens doigts (à ceci près qu'il ne les sentait pas vraiment). Enfin, il tenta de porter des objets. Le foulard fut difficile à attraper et glissa entre ses doigts comme de l'eau. Le chapeau lui parut très pénible à attraper par son bord, mais il finit par réussir à le prendre et à le mettre sur sa tête. Le verre, lui, se brisa au sol, trop lourd pour sa nouvelle main.

Lorsque Raphaël revint dans le salon, il portait toujours la prothèse. Il vit que Seamus et Nathan étaient rentrés et qu'ils s'occupaient de mettre la table pour partager un saucisson, du pain, du fromage et des fruits ramenés de chez Nathan. Gêné, il les salua de sa main gauche tout en dissimulant la droite derrière sa hanche. Alexender n'était plus dans la pièce. Sans doute était-il allé chercher quelque chose à la cuisine. Heureux de son absence, le Vampire alla directement à la rencontre de Katherine et lui montra timidement sa main attelée.


- Je...C'est une merveille...Je ne sais pas comment l'idée vous est venue, ni les moyens, mais c'est...du très bon travail. Vous auriez pu être horlogère...Raphaël rougit un peu en faisant ce compliment à la jeune femme. Je suis désolé si je vous ai fait peur, tout à l'heure...Je...Je peine à me maîtriser parfois.

Il jeta un regard derrière lui, comme s'il craignait de voir revenir Alexender, et parla un peu plus rapidement.

- Elle me convient bien en longueur et en largeur, vous avez eu l'oeil. Par contre, je vais avoir besoin d'entraînement et je pense que nous pouvons serrer un peu plus ces vis là, et desserrer celles-ci...

Il lui montra lesdites vis de son index valide. Puis, ses yeux bleus dans les siens, il lui sourit légèrement.

- J'aimerais que ceci reste entre nous pour le moment...Jusqu'à ce que nous l'ayons ajustée. Je ne veux pas que les autres me voient m'exercer...Vous comprenez...Je me sens déjà...assez diminué et...inutile...Je n'ai pas envie qu'ils me voient casser des verres comme un enfant malhabile...comme celui que j'ai brisé dans ma chambre à l'instant...

Avec l'aide bienveillante de la jeune femme, il enleva la prothèse et la lui rendit. Alors, il s'éloigna d'elle, avant qu'Alexender ne les surprenne si près l'un de l'autre, et rejoignit les jeunes Hunters à la table.
Le petit apéritif que les quatre Humains firent fut joyeux, malgré l'ambiance pesante qui s'était installée au départ à cause des regards noirs que se lancèrent Alexender et Raphaël. Les autres avaient rapidement compris qu'il s'était passé quelque chose, mais ils étaient habitués aux disputes générées par le rouquin et n'y firent pas plus attention que d'habitude.
Quand le soir arriva, il amena avec son manteau noir les autres membres de la Guilde. Le lieu se fit plus animé, plus bruyant, et Raphaël prétexta qu'il avait une lettre à écrire pour s'éclipser.



by tris

Crédit image: Soma Cruz, Castlevania, trouvée sur Zerochan


[HRP/ Fin du RP avec Raphaël. Suite à venir./HRP]


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Katherine Thornes
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MessageSujet: Re: Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Icon_minitimeLun 20 Nov - 15:05

Si Katherine avait su que la situation dégénèrerait à ce point, elle ne serait certainement pas venue. Ces derniers jours avaient été éprouvants pour la jeune femme, si bien qu’elle ne savait plus où donner de la tête. Son rôle de femme forte, d’aristocrate décriée mais rebelle s’effritait peu à peu. Elle n’arrivait plus à jouer les faux semblants et de temps à autre, sa détresse, ses peines, transparaissaient et la rendaient encore plus vulnérables qu’elle ne l’était. Alors, retrouver Alexender, le serrer dans ses bras, entendre ses soupirs et les échanger avec les siens, caresser ses muscles et ses cheveux, sentir son cœur battre si proche du sien, avaient été la lumière chatoyante au creux de ces jours sombres. Les gestes tendres qu’il avait eu à son égard lorsqu’elle était revenue de la salle d’eau avait ravivé les battements frénétiques de son cœur. Ce jour-là, Katherine s’était même dévoilée. Elle lui avait avoué ses sentiments, tout l’amour qu’elle ressentait pour lui. Sa stupidité, à cet instant, l’avait étonné. Pourquoi se donnait-elle cette peine ? Il n’allait certainement pas y répondre favorablement…

Pourtant… Entre violence et caresses, le Hunter lui soupirait son affection.

Doucement, elle avait répondu à son baiser avant qu’il ne soit interrompu par la tempête Raphaël. Sa colère envahissait d’une aura sombre toute la pièce. Les sens en alerte, la Lycanthrope s’était interposée au milieu de cette dispute. La poigne du vampire l’impressionnait et la terrifiait à la fois. Alexender n’avait pas les moyens de se défendre contre lui et leur ami ne semblait pas revenir à lui. Spontanément, elle tenta le dialogue puis le prit dans ses bras. L’une de ses mains s’était glissée dans son dos afin d’intimer au Hunter de la laisser faire, de rester calme. Elle ne voulait pas que la situation s’envenime à nouveau. Elle était fatiguée, épuisée de devoir se battre. Peut-être ne s’en rendaient-ils pas compte mais elle était au bout de tout ce qu’elle pouvait leur donner. Son sourire, certes ravissant mais crispé trahissait son état mental, au final, déplorable.

Le regard qu’elle croisa la surprit pourtant au plus haut point. Elle ne le releva pas. Elle redoutait surtout qu’Alexender s’en aperçoive et en vienne à nouveau aux mains. Il n’y survivrait peut-être pas. La main froide du vampire effleurant sa cuisse la fit rougir. Un instant elle exerça une pression avec ses mains sur son torse pour l’éloigner d’elle de quelques centimètres. Elle regrettait par ailleurs de ne pas pouvoir lire dans ses pensées mais elle ne lui appartenait pas et ne s’offrirait sûrement pas à lui. Katherine finit par détourner le regard. Désireuse de détendre l’atmosphère, la comtesse s’était dirigée vers la table. Elle avait un présent à lui offrir et elle espérait sincèrement que cela le ferait revenir à lui.

Le cœur au bord des lèvres, elle se tourna vers Alexender afin qu’il l’aide à lacer son corset. Son habileté était déconcertante, elle n’était pas certaine d’être aussi douée que lui à ce jeu-là. Ce fut cependant sa rudesse qui la fit grincer des dents. Elle se maintint à la table quelques instants, le souffle coupé et une bouffée de chaleur l’assaillant. A ses murmures, la jeune Hongroise tourna le visage vers lui et souffla :


- Alexender… S’il te plaît. Sa main se posa sur la sienne, un instant puis elle lui sourit. La situation était déjà assez compliquée comme ça, il fallait que le jeune homme fasse lui aussi preuve de bonne volonté et aille de l’avant. Elle n’y arriverait pas toute seule.

Par la suite, la jeune femme présenta au vampire sa toute nouvelle création. Soucieuse de son nouvel handicap, Katherine lui offrait une prothèse mécanique qu’elle devait cependant adapter à la taille de sa main et de ses doigts. Le prototype n’était pas parfait, loin de là et elle avait besoin qu’il l’essaye devant elle pour y apporter les modifications nécessaires à l’avenir. Elle espérait également que cette attention atténuerait le conflit des deux Hunters. L’estomac noué et la gorge serrée elle présenta à Raphaël l’instrument. Devant sa surprise, la comédienne ne put s’empêcher de sourire. De toute évidence, le vampire étai pris au dépourvu et ne savait plus où se mettre. Tant mieux ! au moins il ne pensait plus à Alexender qui s’était mis à ruminer dans un coin de la pièce. Elle hocha alors vivement la tête à sa questio et lui répondit d’un ton passionné :


- Oui tout à fait, avec l’aide de Michael. Cela nous a pris quelques jours pour appréhender le mécanisme mais normalement si vous serrez la petite vis qui est ici… Elle la lui indiqua. Vous devriez pouvoir rendre la mobilité plus ou moins souple, par exemple. Je me suis dit que cela pourrait vous servir…

Elle inclina la tête lorsqu’il la remercia. Cela lui faisait chaud au cœur même s’il semblait hésiter à accepter ce cadeau.

- Vous… n’êtes pas obligé d’accepter si cela ne vous convient pas, je comprends.

Le cœur battant la chamade la Huntress le regarda examiner de près sa création. Ses yeux bleus se mirent à pétiller d’une intensité nouvelle lorsqu’il accepta finalement de l’essayer et de lui donner son avis plus tard. Elle hocha à nouveau la tête en lui souriant et le regarda partir. Lorsqu’il quitta la pièce, Katherine prit une grande inspiration et s’appuya sur le rebord de la table pour se maintenir debout. Ses jambes tremblaient encore sous l’émotion. Son cœur continuait à tambouriner dans sa poitrine, à la rendre presque sourde. Elle baissa alors la tête, épuisée de toutes ces émotions qui s’étaient succédées puis elle tourna la tête vers Alexender. Son amant affichait une mine boudeuse et contrariée. Elle resta là, quelques secondes à le contempler, muette. Elle ne savait plus quoi dire. Elle passa alors une main sur son visage pour se relaxer puis elle vint vers lui. Sa jupe se froissa lorsqu’elle se mit à genoux devant lui. Elle prit alors doucement ses mains entre les siennes et les porta à ses lèvres. Elle y déposa un doux baiser avant de fermer les yeux. Ainsi, devant lui, elle avait tout l’air d’une religieuse devant son Christ.

Après de longs instants, la demoiselle releva le visage. Un soupir s’échappa d’entre ses lèvres.  Elle avait pris le temps d’apaiser les tremblements de son corps. Au-delà de l’émotion, elle s’était retrouvée si proche du vampire qu’elle en avait la nausée. Elle savait qu’un malheureux coup de Raphaël aurait suffi. A demi-mots elle lui souffla :


- Tu n’es pas blessé.. ?

Elle s’assit à ses côtés jusqu’au retour de Seamus et Nathan. Elle s’affaira alors à arranger la table, heureuse de les retrouver et coupa des tranches de pain ainsi que la charcuterie. Elle sortit des verres et une bouteille qu’elle posa au centre de celle-ci avant de trouver de quoi examiner son reflet quelques parts. Elle disciplina quelques mèches de cheveux, réhaussa son chignon et accueillit le vampire avec un soupire un peu crispé. Le conflit était terminé mais les tensions toujours palpables. Elle remercia silencieusement le Seigneur d’avoir éloigné Alexender pendant quelques instants. Elle fut surprise de le voir porter sa création et elle n’hésita pas à poser sa main sur la sienne, la retournant pour examiner sous tous les aspects, le rendu de la prothèse. Ses compliments lui vinrent droit au cœur si bien qu’elle se mit à rougir et eut un petit rire nerveux.

- C’est très gentil de votre part. J’aime imaginer de nouvelles choses et les réaliser. Ça ne marche pas toujours… Dans une autre vie, peut-être. Son ton était mélancolique. Dans une autre vie où elle ne mettrait pas sa vie en danger, où elle ne penserait même pas à tout ça. Où elle serait peut-être mariée et mère de deux ou trois enfants. Ce n’est rien, nous avons tous nos émotions vous savez… Je suis désolée également pour ce dont vous avez été témoin, c’était irrespectueux et maladroit de notre part…

La demoiselle tendit alors l’oreille pour entendre ce qu’il avait à lui dire. Elle papillonna un instant des yeux puis chercha frénétiquement dans la commode de quoi écrire. Mission réussie, elle gribouilla quelques notes après avoir fait un schéma simplifié de la prothèse. Elle hocha la tête mais plissa les yeux en écrivant, sa vue lui faisait parfois défaut à cause de la fatigue et cela se ressentait sur son écriture maladroite.

- C’est noté.

Croisant son regard elle répondit alors à son sourire et acquiesça :

- Bien entendu, je comprends tout à fait. J’attendrai que vous soyez prêt. Cela se fera à votre rythme. Mais Raphaël… Vous n’avez pas à rougir de tout ça. Peu d’hommes auraient continué la lutte après de telles blessures. Vous êtes loin d’être faible et vous n’êtes pas inutile. Cassez tous les verres qu’il faudra, pourvu que vous finissiez par y arriver. Il n’y a rien de plus difficile que devoir réapprendre les gestes les plus simples de la vie.

Après un sourire appuyé elle entreprit de l’aider à défaire les sangles de la prothèse et la ramena contre sa poitrine. Tout se bousculait dans sa tête. Bien sûr qu’elle haïssait les vampires mais certains n’étaient pas si mauvais. Raphaël en faisait partie, il était loin d’être le monstre sans cœur qu’elle s’imaginait. Ses émotions, bien que violentes et ses mots doux l’avaient au final rassuré sur son humanité.
A Table Katherine prenait part aux conversations sans donner d’importance aux regards noirs que se jetaient les deux hunters. Elle taquina Nathan ou bien Seamus qui avaient conservé une certaine innocence. Cela l’apaisait en quelque sorte, ils étaient d’apparence bien plus insouciants qu’Alexender et Raphaël ne pouvaient l’être. Assise à côté de son amant, elle posa parfois sa main sur sa jambe pour y trouver du réconfort tout en continuant à discuter avec les autres Hunters qui les avaient rejoints. Michael, quant à lui, était revenu à la nuit tombée avec quelques vivres du domaine et des bouteilles. Il fit de son mieux pour ignorer l’écoeurante proximité entre Von Ravellow et Katherine et s’engagea dans une discussion avec deux confrères. Il avait vu la jeune femme au plus bas ces derniers jours, il était au moins soulagé de la voir reprendre des couleurs. Et quelles couleurs ! ses joues s’étaient empourprées avec le vin et elle se penchait de temps à autre vers Alexender pour lui susurrer quelques mots à l’oreille. Des futilités qu’il percevait à la dérobée, elle était heureuse de partager ce moment avec eux. Fort heureusement pour elle, ou bien pour tous ces garçons, son chemisier était bien fermé et ne laissait entrevoir aucune parcelle de peau. Après avoir pris un quartier de pomme elle le porta à ses lèvres d’un air rieur et soupira tout bas :

- Ne veux-tu pas aller marcher, Alexender...


Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Kather10
"Parce qu’on se sent quelques fois seul, délaissé, abandonné, rejeté. On pense alors à la seule échappatoire possible : la mort. On manque de cran, on a peur. Et on finit par y renoncer en choisissant la facilité : tuer."
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Alexender Von Ravellow
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MessageSujet: Re: Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Autrement dit...[14/06/42] [PV Alexender / Katherine / Raphaël] Icon_minitimeDim 26 Nov - 22:37

Autrement dit...

Alexender était écœuré. Au fond du canapé, il observait Katherine s'occuper de Raphaël en lui présentant la prothèse qu'elle avait fabriquée à son intention. C'était une technologie particulièrement ingénieuse et utile dans leur situation. Le Hunter en reconnaissait volontiers l'art et saluait en son fort intérieur la générosité de cette merveilleuse femme. Mais que ce soit ce Vampire, cet animal dégénéré, qui en héritait, cela le dégoûtait parfaitement. Voir sa compagne prendre ce dernier dans ses bras, le caresser, lui tendre l'objet comme un présent, lui intimer de l'essayer et de lui indiquer ses préférences...s'en était trop !
Las de les observer et d'échanger des regards noirs avec le Vampire, Alexender s'était détourné d'eux pour s'étirer sur le côté. Il se mit à se masser l'épaule droite et le bas du dos : ces zones avaient été durement malmenées par sa chute. Il aurait de beaux hématomes...Décidément, Raphaël ne perdait rien pour attendre !

Alexender grogna.

Une part de lui-même désirait se venger de la violence qu'il venait de subir : sa haine des Créatures de la Nuit avait ressurgi du tréfond de son coeur, annihilant tous leurs efforts de paix. Et puis, la terreur qu'il venait de ressentir lui avait rappelé à quel point il était vulnérable face aux Vampires, surtout sans ses armes. Cela le terrifiait et le désespérait.
Mais une autre part de lui-même luttait encore pour sauver les quelques miettes de respect qu'il avait développé pour Raphaël. Ils avaient combattu côte à côte, le Comte était leur ennemi commun, ils avaient longuement discuté ensemble de diverses stratégies guerrières et le Vampire s'était même porté volontaire pour ses expériences...N'avaient-ils pas ainsi trouvé une forme de communion tous les deux ? Ne s'étaient-ils pas suffisamment rapprochés pour éviter ce genre de scène ?
Alexender tentait d'éloigner ces pensées de son esprit car elles le plongeaient dans une honte indescriptible : était-il donc réellement le fautif dans cette histoire ? Avait-il dépassé les limites ou Raphaël avait-il manqué de patience et révélé que sa nature profonde demeurait une menace pour leur groupe ?

Alexender ramena ses cheveux teints en noir dans son dos et se massa le cou. Il se remit à observer Katherine, sa prothèse et Raphaël qui l'essayait. Quelque chose n'allait pas chez le Vampire. Il l'avait remarqué lorsqu'ils s'étaient retrouvés nez contre nez : Raphaël paraissait malade. En soi, c'était habituel que ces créatures ait le teint très pâle et des yeux cernés mais, cette fois-ci, il avait l'air si fébrile que ce ne pouvait pas simplement être la colère qui l'avait mis dans cet état. N'était-il pas tout à fait remis de leurs dernières expériences ? C'était possible. Mais pourquoi ne lui en avait-il donc pas parlé ?
C'était stupide, songea-t-il. Il n'allait quand même pas s'inquiéter de son état de santé alors qu'il venait tout juste de manquer de le tuer sur un coup de tête ! D'ailleurs, quelle que soit sa raison de l'attaquer, la souffrance, la frustration ou la gêne, rien ne pouvait justifier un tel déchaînement de violence à son encontre !

Lorsque Raphaël disparut pour aller essayer la prothèse, Alexender le suivit du regard. Le coeur battant, il ne put s'empêcher de juger sa taille, sa carrure et d'analyser sa démarche. Cet homme était moins corpulent que lui, et pourtant sa force était dix fois supérieure à la sienne. C'était...horriblement frustrant.
Katherine s'était rapprochée de lui et il fut surpris de la retrouver devant lui, à genoux. Il la laissa lui prendre les mains et les embrasser. Ses yeux d'ambre tombèrent dans les siens tandis qu'elle lui demandait s'il se sentait bien. Alexender lui attrapa doucement le visage et remit derrière son oreille une mèche rebelle.


- Katherine...soupira-t-il en la dévisageant d'un air grave. Je n'ai rien, juste quelques contusions...Mais toi ? Est-ce que ça va ? Tu trembles...

Il l'aida à se relever pour qu'elle prenne place à ses côtés et la prit dans ses bras, comme pour la consoler.

- Sans toi, j'étais peut-être...mort ce soir...fit-il en la serrant plus fort. Nous n'aurions jamais dû l'accepter...Tu avais raison...Il est dangereux...comme tous ceux de son espèce...

***************

La soirée changea de ton lorsque les jeunes Hunters ramenèrent de quoi faire un festin. Alexender fit en sorte de se trouver loin de Raphaël. Ce dernier l'évitait également. Et lorsqu'ils eurent bu et mangé, et que le Vampire s'en fut dans sa chambre, le Hunter se détendit enfin un peu. Il sentit ses muscles se relâcher, comme si le danger avait disparu avec le départ du Vampire, et ses blessures se rappelèrent alors à lui. Il grimaça, sentant toutes les contusions qui l'habitaient désormais.De son côté, Katherine avait trop bu et cela se voyait à son comportement et à ses joues rosies. En temps normal, cela l'aurait amusé et il en aurait joué, mais ce soir il n'avait pas le coeur à en rire. Même si voir la jeune femme grisée par l'alcool lui avait donné un instant l'envie de l'imiter, il s'était retenu : la peur de devoir se battre à nouveau lui sciait les entrailles. C'était à peine s'il était parvenu à avaler quelques bouts de saucisson et de pain.

Au bout d'un moment, Katherine se pencha sur lui et lui proposa d'aller se promener. Alexender hésita. Etait-elle en train de le charmer pour qu'ils aillent s'enlacer dans un coin ou désirait-elle discuter de ce qu'ils venaient de vivre tout en endormant l'attention des autres ? Dans les deux cas, le Hunter ne se sentait pas d'humeur.


- Allons, miss Thornes...murmura-t-il en sortant sa montre à gousset. Il va bientôt être 17h et...Il s'arrêta soudain et soupira : Non, tu as raison...sortons.

Nathan, qui venait de les entendre, releva la tête et lui fit signe qu'il était en train de dire une bêtise. Alexender était encore activement recherché et c'était l'heure des rondes du Scotland Yard dans le quartier. Mais le Hunter lui répondit d'un geste nonchalant de la main et se leva.

Sans laisser le temps à qui que ce soit de les arrêter, il entraîna Katherine vers le porte-manteaux, se vêtit de noir, plaça un haut de forme sur ses cheveux teints et vérifia une dernière fois que son nouveau Bloody Rose était bien à sa ceinture avant de quitter le salon.
Ils traversèrent les couloirs sous l'oratoire en prenant garde de ne pas faire de bruit, puis sortirent discrètement par une des portes qui donnaient dans le vieux bâtiment. Enfin, ils se retrouvèrent dehors, à l'air libre. Alexender huma l'air chaud de la ruelle et poussa un long soupir.


- Aaah...Bon sang ! Je ne veux plus m'enfermer là-dedans ! Quitte à crever, j'aime autant que ce soit en homme libre plutôt qu'en captif ! Il gémit : il venait de se faire mal en s'étirant.

- Il ne m'a pas loupé ce con ! râla-t-il en serrant les poings.

Il tendit le bras à Katherine et lui sourit maladroitement.

- Parviendrez-vous à marcher droit, mademoiselle ?

Doucement, il entraîna la jeune femme en direction de Hyde Park. Drôle de nom pour un parc particulièrement fréquenté...

[HRP/ Fin du RP avec Alex. Suite à Hyde Park. Je te laisse ouvrir pour la suite Kathou !/HRP]


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