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De sombres coulisses [Comte, Wynn] [16/11/41]

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Comte Keï
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Comte Keï
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Race : Vampire
Classe sociale : Aristocrate
Emploi/loisirs : Lord / Comte de Scarborought / Metteur en scène
Age : 589 ans
Age (apparence) : 28 ans
Proie(s) : Les Humains (pour se nourrir), les Vampires (secret)
Secte : Indépendant
Clan : Ventrue
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MessageSujet: De sombres coulisses [Comte, Wynn] [16/11/41] De sombres coulisses [Comte, Wynn] [16/11/41] Icon_minitimeSam 3 Mar - 16:10

[HRP/En provenance du Palais de Westminster, "l'Architecte"/HRP]

Il était vingt heures sonnées. L'activité du théâtre n'avait jamais été aussi intense à cette heure, hormis pendant les représentations royales. Seulement, si l'ensemble de l'édifice semblait en pleine effervescence, nul public n'était attendu ce soir et les guichets étaient fermés. Cela faisait en effet quelques jours que le théâtre gardait ses portes closes. La raison de tout ceci? Une rénovation de taille.

Conduits par Jirômaru Keisuke, lord artiste à ces heures, les travaux avaient commencés au début de la semaine précédente. Tout était à refaire: l'intérieur s'écroulait partiellement dans les coins et le Vampire souhaitait, pour son tout nouveau spectacle, que la salle soit entièrement vérifiée. Les balcons avaient été en partie détruits et des ouvriers travaillaient dessus nuit et jour pour les renforcer et les recouvrir d'étoffe, de stuc et de mille ornements divers. Les planches de la scène avaient été cirées, quelques unes remplacées. La fosse pour les musiciens était actuellement en phase terminale: les murs en avaient été décapés et il fallait désormais les repeindre. Les sièges de la salle avaient tous été changés: le rouge, le moelleux, le confortable avaient maintenant leur place. Tout cet espace confiné, presque comme l'Opéra, était en train de changer de visage. Il prenait du galon, un air plus noble et plus neuf, une touche de rébellion dans la stagnation des traditions. Le Lord avait eu l'autorisation de prendre en charge les travaux, une aide était cependant fournie par le gouvernement. La reine Victoria était généreuse et elle était surtout invitée à inaugurer l'édifice...

A cette heure, le nombre d'ouvriers était diminué, mais cela n'empêchait pas le lieu de ressembler à une véritable ruche. Partout on ponçait, clouait, peignait. Tout était en mouvement constant et une vingtaine d'Humains s’affairaient. Il fallait également compter une quinzaine de Vampires. Près de quarante personnes oeuvraient toute en même temps. Il faisait chaud malgré le temps hivernal qui régnait à l'extérieur.

Debout au milieu de la scène, le Comte observait l'avancée des travaux. Tout était parfait, le temps serait respecté, l'allure générale de l'édifice lui plaisait et surtout ses disciples avaient bien travaillé la pièce.

En effet, après avoir quitté Wynn, le Vampire était retourné dans son repaire sous l'Opéra. Il y avait convoqué les Sept, réduits au nombre de six, et leur avait exposé son prochain plan. Seul Salluste tiquait face à sa folie. Les autres l'encourageaient dans son entreprise, même Maria pourtant d'une jalousie sans nom. Le Comte avait également fait le tour des questions soulevées par la mise en scène de Coriolan. Les acteurs, menés par Ambre, savaient déjà leur texte. Jirômaru ne souhaitait pas altérer ce dernier, laissant Shakespeare s'exprimer à travers lui et ses disciples. Aussi était-ce aisé de monter la pièce. La mise en scène n'était pas, pour le Vampire, une difficulté particulière: une fois que les acteurs savaient leur texte, il n'avait plus qu'à orchestrer leurs mouvements. Ses idées étaient toujours facilement suivies car il était assez explicite et clair pour que nul ne se trompe. De toute manière, l'erreur n'était pas permise et tous ici le savaient.
Tout fonctionnait donc comme une horloge bien huilée: tous les rouages étaient en place, pas une micro-seconde de latence, pas un minimètre de différence entre les pièces. Sinon l'horloger jetait l'élément perturbateur sans ciller. Aucune erreur, aucune. Surtout pas maintenant.

Le Comte faisait l'effet d'un arbre au milieu de la plaine. Élégant, imposant et fort de sa solitude sur les planches toutes neuves, il arborait sa cape couleur sang par dessus sa plus belle veste pourpre dont dépassait une éclatante chemise blanche. Une fine cravate pourpre, en accord avec sa veste élégamment brodée, l'habillait. Son pantalon noir marquait l'obscurité du lord autant que sa prestance. Une montre à gousset laissait dépasser sa chaine d'or sur le pourpre de sa veste. Les bottes de cuir du Vampire, noires également, brillaient sous les éclairages en essai. Un haut de forme le coiffait et il tenait dans ses mains gantées de blanc, sa fidèle canne-épée au pommeau d'ivoire.
Ses yeux de brume scrutaient le moindre recoin du théâtre. La salle, immense, sentait le neuf. Les sièges étaient particulièrement odorants, ce n'était pas désagréable, au contraire, c'était le parfum du renouveau, la fragrance du progrès.


- Attention au stuc, "maître" Alphonse...fit-il à un ouvrier qui s'occupait du premier balcon à sa droite: les loges officielles. La reine pourrait trouver cela surchargé...

L'ouvrier répondit brièvement en hochant de la tête d'un air perturbé avant de reprendre sa tâche qui consistait à former des arabesques avec sa truelle.

Tout était bientôt prêt. Les affiches étaient en ce moment même tirées en centaines d'exemplaire dans la grande presse de la City. Coriolan, pièce rare sur les planches, serait jouée la semaine prochaine, pour les lords, pour la reine, pour les plus hauts bourgeois. Le peuple n'y était pas convié, c'était une représentation privée, mais il allait être au courant de la chose, évidemment. L'éclat de cette soirée devait atteindre toute la ville et se propager même au-delà!

Le Comte fit quelques pas sur les planches vernies. Ses bottes résonnaient fortement, au travers du tumulte qui régnait dans la salle: l'acoustique était décidément prodigieuse ici...
Le Vampire attendait Wynn. Il avait prévenu ses disciples quant à sa venue: les portes lui seraient ouvertes immédiatement.

Un homme essoufflé vint se poser devant la scène. Il était relativement épais, symbole de son âge en même temps que ses cheveux ébouriffés et grisâtre. Il s'appuyant sur les planches, les yeux levés vers le Comte qui s'en était approché. Son ombre vint recouvrir l'humain.


- Hé bien, Sir Barry, tout va comme vous voulez?

Charles Barry, l'architecte qu'il avait recruté à Westminster, s'épongea le front d'un mouchoir blanc avant de parler. Sa respiration haletante trahissait sa course dans les escaliers.

- Ha monsieur le Comte, j'ai grand mal à monter et descendre toutes ces marches! Non pas qu'elles soient longues et hautes, non pas non plus que je me fasse vieux, mais je suis appelé à tous les étages toutes les cinq minutes! Je n'en puis plus.

Sur ce, l'architecte se posa recula et se posa dans un des sièges du premier rang. Jirômaru rit et lui fit en toute amitié:

- Haha! Allons! Vous êtes un homme, que diable! fit-il en levant les bras au ciel. Levez-vous donc!

- Ha oui, répondit l'architecte en souriant tout en se ventilant le visage, mais dans quelques minutes...Vous me devrez un thé demain...

Le Comte sourit. Les Humains étaient si facilement à bout de forces...Au fond il les plaignait. Pour lui, monter et descendre milles étages en quelques secondes était faisable. Et il remerciait bien assez souvent son don obscur qui lui permettait de pareils...exploits. Mais eux...ils étaient si faibles...Quand il pensait qu'il avait été de ces créatures-là...
Il fit une grimace imperceptible puis, laissant l'homme se reposer, le Comte se rendit sur la droite de la scène, à sa gauche, pour jeter un coup d'oeil aux balcons de ce côté-là. Les stucs étaient finis. Tout était parfait. Il jubilait d'avance. Rien, à part la musique et l'opéra, ne pouvait plus le transcender que l'expression théâtrale. Rien hormis le sang d'une belle et jeune vierge.

Maria, Vampire magnifique aux yeux verts et à la chevelure de ténèbres ondoyantes, se fraya un chemin au milieu des rangées de sièges telle une sirène serpente entre les récifs, avant de sauter d'un bond leste sur la scène. A genoux, elle réclama l'attention.


- Maître...?

Jirômaru fit tomber ses yeux sur elle. Il tendit la main. Maria releva la tête et la prit avec un air apeuré. Le Comte lui sourit en la relevant.

- Qu'y a-t-il, Maria?

Sa voix était douce et grondante, charmante même. Maria le connaissait assez pour savoir que son humeur était aussi clair que l'astre nocturne en cet instant, cependant elle avait fauté récemment et elle attendait encore quelques rancœurs. Elle lui sourit donc, se laissant faire tandis qu'il la faisait pivoter sur elle-même pour la tenir devant lui, ses deux bras l'enlaçant.

- Les invitations sont prêtes, Seigneur. Fit la créature en murmurant d'une voix suave. Il n'y plus qu'à les envoyer avec votre sceau.

- Voilà qui est bien...répondit le Comte tranquillement.

Il fit tourner Maria pour lui faire face et lui souleva le menton. Ses yeux de brume, plongés dans l'émeraude des siens, il continua:


- Au troisième balcon...l'homme à la casquette...
- Comprit...

Maria s'en alla par les coulisses. Oui elle avait comprit: il lui fallait effacer partiellement la mémoire à ce curieux qui avait eu le malheur de relever les yeux vers la scène. L’étreinte du Comte et elle ne devait pas devenir le sujet d'une rumeur. Quelle idée aussi d'agir ainsi en plein milieu de la salle devant des humains? Maria songea alors aux trois hommes occupés sur les éclairages: ceux-là aussi il fallait qu'elle s'en charge, le Comte s'était un peu laisser emporter par sa joie...Un sourire fendit le superbe visage de la Vampire: elle appréciait ce genre de marques...malgré tout.

Le Comte erra encore un peu sur scène avant de s'enfoncer dans le fond de la salle où étaient entreposés les décors, des costumes et surtout des meubles, des cordes, des sacs de sables...Il donna quelques instructions aux hommes prédisposés au montage des décors: demain il fallait commencer à agencer les panneaux et il fallait voir avec Sir Charles Barry l'état des trappes. Heureusement qu'il avait déjà tout calculé.
Ses pas de titan le ramenèrent sur scène. Il jeta un regard sur les sièges du par-terre. L'architecte était parti: certainement était-il retourné à sa tâche.


> Jirômaru Keisuke <

De sombres coulisses [Comte, Wynn] [16/11/41] Comte_10

Shakespeare, Macbeth, I, 4, 1605 :

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Dernière édition par Comte Keï le Sam 24 Nov - 8:39, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: De sombres coulisses [Comte, Wynn] [16/11/41] De sombres coulisses [Comte, Wynn] [16/11/41] Icon_minitimeDim 4 Mar - 0:30

Les doigts du vampire s'illuminèrent soudain d'une douce flamme légèrement vacillante. La couleur bleutée, presque irréelle de la flammèche la rendait étrangement jolie. Approchant ses doigts d'une bougie, il laissa la flamme en épouser la mèche, où elle reprit sa traditionnelle couleur orangée.
Le salon du petit manoir était éclairé en partie, laissant une partie de la pièce dans une pénombre intrigante, alors que le vampire se laissait tomber dans un fauteuil de velours bleu nuit.
Il avait encore du sang sur les mains, et soupira avec exaspération à la vue du fluide coagulé sur ses doigts. Il n'aimait pas être salit de la sorte, surtout lorsqu'il s'agissait du sang d'un humain. Cette fois, il n'avait pas mesuré la ténacité d'un homme à qui l'on a tout volé. La rage et le chagrin les rendait furibonds, hystériques, et leur force se trouvait alors décuplée, à son grand amusement.

Mais ce soir, il n'était pas amusé. Il avait pour habitude de faire son travail avecsoin et tact, et n'exigeait qu'une partie du paiement avant l'assassinat. Cette fois, ce vieux bourgeois l'avait supplié de lui laisser plus de temps pour payer, lui assurant qu'il aurait rapidement l'argent... Mais le vampire aux yeux d'ébène n'était pas dupe. Il avait observé cet homme, comme il le faisait à chaque fois lorsqu'il acceptait une mission. C'était un joueur invétéré, qui perdait plus qu'il ne gagnait, et dépensait le peu qui lui restait en alcool. Il avait d'ailleurs tant de soucis d'argent qu'il s'en était mis à dos toute une équipe de joueurs, à tel point que sa tête avait été mise à prix. Plutôt que d'attendre sagement la Mort dans son lit, le vieil homme était allé la trouver, la priant de le débarrasser de ces gêneurs. C'était un vampire qui avait répondu à sa demande.
S'il avait pensé tout d'abord refuser, Wynn avait finalement changé d'avis. Adepte des jeux d'argents, il s'était beaucoup amusé à traquer les trois hommes, jusqu'à les égorger l'un après l'autre.
Après cela, il était venu récupérer son du. On lui avait fermé la porte au nez. Grave erreur. Car s'il était d'un calme religieux la plupart du temps Wynn ne supportait pas qu'on lui manque de respect.

Il s'était glissé dans le manoir du vieux bourgeois tel une ombre, invisible en pleine nuit, et aussi silencieux que le vent. Entrant dans la première chambre, il avait égorgé le plus jeune des enfants, qui n'avait pas vu la mort le cueillir. Entrant dans une seconde pièce, il y avait trouvé deux jeunes filles, dormant à point fermé. L'une d'elle ne devait pas avoir plus de 6 ans, tandis que l'autre approchait de la quinzaine. Ne se refusant pas un repas bien mérité, le vampire avait planté ses crocs dans la gorge de la plus vieille, alors que la petite se réveillait.
L'enfant avait voulu hurler, mais le poignard s'était fiché entre ses deux yeux, avortant sèchement le hurlement qui ne sortit jamais de sa gorge. Elle s'était effondré dans son lit, le vampire avait terminé son repas, et était venu reprendre son poignard, insensible à l'horrible bruit flasque et visqueux qu'il produisit.
A pas de loup, il avait gagné la dernière chambre, abritant les géniteurs. C'est lorsqu'il brisa les cervicales de la femme, que tout s'enchaina.

L'homme devait avoir le sommeil léger, puisque le craquement l'avait réveillé. Devenu hystérique, il s'était jeté sur le vampire, qui devait son salut à ses extraordinaires réflexes inhumains.
Une balle avait quitté le nid de métal de son revolver, et avait gagné le coeur de l'humain sans encombre. Il avait tiré à bout portant, ne lui laissant aucune chance, si bien que l'homme s'était effondré sur le vampire, couvrant sa chemise de sang.
Pestant, Wynn s'était relevé et avait quitté le manoir en sortant par une fenêtre, de la même manière que lorsqu'il était entré.

Il n'avait pas agit ainsi par cupidité, puisqu'il n'était même pas allé fouiller le manoir pour y trouver des objets de valeur ou de l'argent. Il n'avait que faire de ces biens matériels sans intérêt. Il n'avait agit comme cela que parce qu'il avait jugé le manque de respect et de politesse du vieil homme insultant.
Ricanant d'un air un peu fou dans son fauteuil, il finit par se lever en secouant la tête. Il devait avouer que ce genre de petite escapade lui plaisait. Mais pour l'heure, il avait d'autres soucis.
Sa tenue était sale, ses cheveux ébouriffés, et il devait rejoindre le théâtre peu de temps après.

Il monta à l'étage se laver, se changer, et se recoiffer. Avant d'enfiler sa chemise, il se décida à jeter un coup d'oeil au miroir, ne fixant que son dos pour éviter ses propres yeux. Les symboles noirâtres évoluaient doucement mais sûrement sur sa peau pâle, et grandissaient petit à petit vers son cou. Une ramification avait fini par gagner le creux de son épaule, et il espérait que ses cheveux détachés ne trahirait pas cette étrangeté.
Sa tenue n'en changea pas énormément, il privilégia la sobriété avec une chemise blanche sur un pantalon noir, un veston de la même couleur, et son long manteau noir de belle facture. Enfilant ses gants noirs, il jeta un dernier coup d'oeil autour de lui avant de prendre son violoncelle et une pile de feuilles qu'il rangea prestement dans un classeur de cuir épais.

Il sortit de chez lui sans plus de cérémonie, et gagna le théâtre d'un pas vif. Sortant la montre à gousset en argent qu'il avait dans la poche de son veston, il constata qu'il était en avance, et ralentit un peu, goûtant avec satisfaction l'air frais de la nuit. Le froid hivernal avait déposé une fine couche de givre sur les carreaux des maisons, et une épaisse brume étreignait les passants qui osaient s'aventurer au dehors à cette heure tardive.
Nullement gêné par la visibilité réduite des rues, Wynn grimpant les quelques marches menant à l'entrée du théâtre et se présenta.
Il n'eut qu'à donner son nom et tout de suite on le fit entrer, sans plus de cérémonie. Il avait un peu d'avance, mais devait être attendu, bien sûr.
Dans les couloirs, il croisa une foule d'ouvriers courant en tous sens, lui accordant seulement un bref hochement de tête auquel il répondait aimablement. L'effervescence avait gagné le théâtre tout entier, et à mesure qu'il avançait, les gens s'activaient. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Il pouvait sentir la tension, elle était palpable, il pouvait même l'effleurer. Un geste aurait sûrement pu briser cette incroyable concentration, mais tous semblaient suivre le même but: redonner au théâtre toute la prestance qu'il avait perdu avec les années.
Et pour qu'une telle ferveur s'empare des Hommes de cette manière, il fallait un meneur. Et Wynn avait une petit idée de son identité. Il était prêt à donner son talent de musicien ou à vendre son âme si ce n'était pas le Comte! Il fallait au moins le charisme et la poigne d'un vampire, pour susciter autant de frénésie.

Les grandes portes menant à la salle de spectacle s'ouvrirent devant lui, et Wynn fut satisfait de rentrer par la grande porte, pour une fois. Il se rendait souvent à l'opéra, mais la plupart du temps en tant que musicien, et il était prié d'entrer par derrière, comme tous les autres artistes.
En entrant, il s'arrêta un instant pour observer la salle et la scène. Les sièges invitaient les spectateurs à prendre place, et les éclairages n'aveuglaient plus les comédiens. Quant aux stucs et décorations, le vampire les trouvait un peu trop présents, mais il n'était ni décorateur, ni là pour donner son avis.
Jetant un coup d'oeil à la scène, il sourit en voyant le Comte étreindre une jeune femme dont il devina rapidement la nature vampirique. Elle était un peu trop agile et gracieuse pour une humaine.
Lorsqu'il la congédia pour vérifier les décors, Wynn s'approcha de la scène, déposa son violoncelle contre un strapontin, et sauta à son tour sur les planches de bois vernies.
Il salua aimablement le Comte d'un signe de tête, et ne put s'empêcher de plaisanter.


-Navré de vous déranger alors que vous étiez en si bonne compagnie, monsieur le Comte..., puis il ajouta en regardant autour de lui. Votre travail de rénovation est remarquable! On croirait voir renaitre le théâtre!

Il sortit de l'intérieur de son manteau la pochette de cuir qu'il avait amené, et la tendit au Comte. A l'intérieur, une liasse de feuilles rangées et numérotées attendaient d'être étudiées. Les portées s'alignaient sur le papier, et étaient couvertes de notes et de rythmes différents. L'écriture était fine et droite, et il n'y avait pas la moindre rature. Le compositeur n'avait pas eu la moindre hésitation en écrivant ses notes, et bien qu'il n'ait pas eu le temps d'ajouter toutes les annotations et nuances qu'il voulait, il pouvait tout de même présenter une première version de ce qu'il aurait pu appeler l'ouverture.

-Ce n'est qu'un premier jet, je vous l'accorde, mais je tenais à ce que vous vous fassiez une idée de mon travail.

En cela, Wynn était sérieux et très professionnel. S'il se voyait confier un travail qui lui plaisait, il donnait satisfaction. Et son côté perfectionniste décevait rarement.
Il n'avait pas souhaité aller plus loin que l'ouverture, ne connaissant pas encore la mise en scène du Comte.
Il fit un tour de la scène, observant les éclairages au plafond, les machineries derrière les rideaux, en attendant que le Comte ait terminé la lecture de la partition. Il avait calmé sa colère depuis le début de la soirée, mais il restait contrarié, et sa tension était palpable, bien que masquée par son apparente froideur naturelle.
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MessageSujet: Re: De sombres coulisses [Comte, Wynn] [16/11/41] De sombres coulisses [Comte, Wynn] [16/11/41] Icon_minitimeLun 5 Mar - 20:42

Le Comte était en train de songer à sa pièce. Pensif, les yeux perdus dans les rangées de sièges vides, il voyait Marcius, vainqueur des Volsques, debout sur les remparts de Coriole, brandissant son épée sanglante dans une clameur faite de vivats. Son nouveau nom, claquant au vent de sa gloire naissante: Coriolan! Coriolan! Oui...Coriolan, Coriolan le traître, Coriolan le patriote délaissé, le lâche qui choisit son amour filial contre son amour de la patrie en abandonnant son honneur. Coriolan le poignardé. Tragique destinée d'un funeste messager de la nation.

Alors les grandes portes du théâtre s'ouvrirent. Le Comte ramena ses yeux de brume sur l'allée centrale. Wynn était arrivé. Il le regarda traverser l'édifice en observant les nouveaux décors et attendit qu'il monte sur la scène le rejoindre. A son salut et à sa pointe d'humour, le Comte se contenta de sourire en s'approchant et d'ouvrir les bras pour l'attraper par une épaule.


- Ha! Wynn! Celle-ci est pour moi! Je t'en présenterai d'autres! Maria est une créature délicieuse...

Son regard se fit connivent. Il lâcha le violoncelliste pour recevoir la pochette de cuir que lui tendait son confrère. Il l'ouvrit, observa l'écriture soignée, les partitions, les notes. Il semblait que la musique parvenait déjà à ses oreilles. Son sourire s'étendit. Il avait eu l'oeil en choisissant ce Vampire...Il n'allait pas le décevoir.
La pochette claqua d'un bruit sec lorsque le Comte la referma avant de la placer sous son bras.


- Un premier jet...c'est toujours le meilleur...fit-il en murmurant les yeux pétillants de passion. La musique! Mon ami, la musique! Continua-t-il en levant son bras libre comme un chef d'orchestre. C'est comme le coeur d'une vierge! Battant! Vivant! Terriblement succulent!

Le Comte saisit Wynn par une épaule et le tourna vers la salle.

- Vois-tu mon ami, fit-il plus calmement. Le théâtre ne renaît pas seulement, il change de visage! Dit-il en faisant un geste circulaire de sa main tenant à nouveau la pochette de partitions. Bientôt nous jouerons une pièce décisive! Une tragédie dantesque!

Le Lord semblait transporté, comme mû par une force intérieure pleine de la folie des artistes. En réalité, si Jirômaru était réellement animé par la soif de création, il l'était bien plus par la soif de vengeance. Cette pièce était tout simplement le théâtre de son prochain crime. C'était l'espace dédié à son prochain plan tordu. Concrétiser sa malice en ce lieu l'exaltait au plus au degré! Comment ne pas se sentir puissant et magnifique lorsque l'environnement dans lequel on allait exprimer sa rage est aussi magique? Derrière de belles peintures, au-delà des décors et des costumes, allait se jouer la plus effrayante des scènes. Une scène domestique, impromptue, imprévue pour la société qu'il allait inviter. Une scène terriblement orchestrée pour assouvir ses désirs et parfaire son image en même temps que son orgueil.

Jirômaru ramena Wynn au centre de la scène. Il le lâcha et continua en souriant:


- Je te présente...

La femme que Wynn avait aperçue en compagnie du Comte apparue à ses côtés dans un amas d'ombres.

- Maria...

La femme au charme incontesté n'eut que le temps d'esquisser un sourire sensuel avant que cinq autres Vampires n'apparaissent en cercle, agenouillés autour de Wynn, dans la continuité du Comte. Ils se relevèrent et se tinrent debout, droits et immobiles comme des statues.
Il y avait uniquement des Vampires vêtus comme des aristocrates, seul un homme, le plus grand, dont la peau était aussi noire que le charbon, se détachait des autres en arborant des vêtements terriblement simples, presque aborigènes.

Le Comte s'avança vers Wynn et commença les présentation.


- Voici Salluste, conseiller avisé.

Le Vampire était fin, ses longs cheveux gris lui donnaient un air noble et serein. Il se contenta d'un bref signe de tête. Muet comme une tombe.

- Marco. Il nous vient d'Allemagne, c'est un bon combattant.

Blond et musclé, le Vampire sourit finement. Il avait le teint plus blanc que les autres. Seule sa voisine égalait sa blancheur.

- Ambre, notre comédienne aux talents incomparables.

La belle rouquine aux cheveux frisées sourit et tendit sa main pour attendre un baiser mondain.

- Ravie de vous rencontrer, Wynn.

- Arath, continua le Comte, notre Arès...

- Je ne suis pas certain que ce Dieux païen me représente à ma juste valeur, seigneur...murmura d'une voie terriblement grave le Vampire chauve dont la corpulence et l'air farouche faisait un lutteur évident.

Le Comte l'ignora tandis qu'il foudroyait Wynn du regard.

- Manouk, fit-il en présentant l'homme à la peau noire. Mon compagnon en Afrique, un expert dans les poisons exotiques...

Le Vampire fit un pas en avant et se pencha pour faire une petite courbette devant Wynn d'un air courtois.

- Paix sur toi et les tiens mon ami, fit-il d'un voix ronronnante.

- Désormais, fit le Comte en écartant les bras, laissant dans les mains de Maria la pochette de cuir, tu connais les Sept! Mes plus fidèles disciples! Ils sont la prolongation de mon bras! Ne les oublies pas...Il fallait évidemment entendre « mes serviteurs particuliers », « mon cercle intime », « mes sous-fifres auxquels je laisse la direction des affaires lorsque j'en ai besoin », en tous cas, certainement pas « mes amis » ou « ma famille », évidemment. C'étaient ses subalternes, les lieutenants et généraux de son armée. Les présentations étaient là pour prévenir de sa réelle puissance.

Jirômaru fit un signe de la main et tous les Vampires s'écartèrent pour former deux rangs et laisser ainsi Wynn respirer plus tranquillement. Marchant entre les rangs, les mains jointes dans son dos, le Comte murmura:


- Comme tu l'as certainement constaté, les Sept ne sont que six...Nous avons malheureusement perdu l'un des nôtres récemment.

Jirômaru se retourna et fixa Wynn dans les yeux.

- Des Loups-Garous. Ces saloperies de créatures nous donnent parfois plus de fil à retordre que ce que nous pensions. Il ne faut pas les sous-estimer...

Le Comte se rapprocha de Wynn et sourit.

- Allons!

Les Sept disparurent et les deux Vampires se retrouvèrent seuls sur scène. Chose étrange, on ne voyait plus aucune activité dans le théâtre, comme ci tout le monde était parti.

- Nous allons parler de Coriolan et de la mise en scène...Suis-moi dans les coulisses...

Le Comte s'éloigna. Alors le rideau transparent, élevé par le don obscur du Vampire, tomba soudainement révélant l'activité toujours intacte dans le théâtre. En réalité le Lord avait occulté la vue aux humains dans la salle, le temps de présenter ses disciples au violoncelliste. Pour eux, Wynn et lui étaient restés seuls en face à face sans intervention aucune.

Jirômaru s'esquiva dans les coulisses. Au détour de quelques couloir, il ouvrit une porte qui donnait sur une espèce de loge. Le fouillis de matériaux et de costumes qui y avait trouvé refuge ne le gêna pas le moins du monde. Il indiqua un siège au violoncelliste et en saisit un pour lui-même avant de refermer la porte d'un geste de la main.
Le Comte s'assit à cheval sur la chaise, laissant le dos de cette dernière vers Wynn, tandis qu'il s'appuyait sur le dossier de ses bras. Son regard se fit sérieux au possible.


- Je ne vais pas passer par quatre chemins mon cher, cette pièce n'est pas une simple représentation mais un piège. Je compte orchestrer un enlèvement mondain, tout ce qu'il y a de plus...humain.

La chose était dite. Et le Comte exposa alors son plan au Vampire.

[Plan mis en place par mp: suspens...]


> Jirômaru Keisuke <

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MessageSujet: Re: De sombres coulisses [Comte, Wynn] [16/11/41] De sombres coulisses [Comte, Wynn] [16/11/41] Icon_minitimeJeu 8 Mar - 12:46

Les lèvres du vampire s'étirèrent en un sourire amusé. Elle était à lui? Soit... Si le Comte était possessif, Wynn n'irait certainement pas le contrarier!
Il perdit son sourire dès que l'aristocrate posa sa main sur son épaule. Son corps se raidit, et il fixa la main, les dents serrées. C'était un réflexe involontaire, mais il avait horreur des contacts physique. Comme si cette main posée sur son épaule pouvait lui nuire de quelque manière que ce soit.
Il avait tout à fait l'attitude d'une créature sauvage particulièrement dangereuse. La plupart du temps, ceux qui osait s'approcher un peu trop le regrettait amèrement... Mais dans le cas présent, il valait mieux se retenir. Il fut tout de même soulagé quand l'aristocrate le lâcha, et prit un air détaché pour masquer sa méfiance.


-Vous m'avez l'air très enthousiaste..., fit le vampire en plissa les yeux. Cette pièce est-elle censé vous apporter plus que la gloire et le succès?

Wynn n'était pas dupe. La frénésie habitait le corps du Comte tout entier, et il était évident qu'il avait une idée en tête. Mais laquelle? Il l'ignorait. Il voulait du grandiose, du magnifique, du surprenant, mais dans quel but? Si tout ceci n'était qu'une mise en scène, la suite des évènements promettait d'être intéressante... Peu importe ce que comptait faire le Comte, Wynn avait hâte d'en savoir un peu plus.
Le musicien avait toujours adoré le théâtre, surtout lorsqu'il était au service d'une idée bien précise... Et lui qui aimait les mises en scène originales, il espérait bien avoir son petit rôle à jouer là dedans.
Avant qu'il ne puisse ajouter quoi que ce soit, le Comte l'avait déjà ramené sur la scène en le prenant par l'épaule. S'il n'avait pas encore saisit la tension de Wynn, c'est qu'il devait être plus préoccupé par ses plans...
Dans un sens, ce n'était pas plus mal. Wynn voulait à tout prix éviter de passer pour l'animal sauvage qu'il avait toujours été... Mais le Comte semblait animé par une folie extatique qui le rendait un peu effrayant... La frénésie l'habitait, et elle en venait même à être contagieuse, à tel point que Wynn n'était plus étonné de voir autant de vivacité autour de lui. Il avait le sentiment que l'endroit ne serait pas seulement le théâtre d'une innocente pièce de Shakespeare... Mais plutôt une machination diabolique tout droit sortie de l'esprit d'un fou. L'idée lui plaisait. Elle lui plaisait même beaucoup. Plutôt que d'interrompre le Comte dans ses élans de frénésie pure, Wynn se contenta de le suivre avec un sourire aimable aux lèvres.

Il salua Maria en inclinant la tête, sans plus de cérémonie, et s'en tint au même refrain avec les deux suivants. Ce n'est que lorsque la ravissante comédienne lui tendis la main que Wynn décida de se prêter à son jeu. S'il usait rarement de son charme, pourtant indéniable, il lui arrivait pourtant de faire des exceptions, aussi déposa-t-il un léger baiser sur la main de la jeune femme.


-Tout le plaisir est pour moi..., répondit-il d'une voix de velours.

Cette phrase était convenue, maintes fois exploitée, mais elle était claire et direct. Alors que le Comte continuait les présentations, Wynn remarqua son regard glacial et se contenta de sourire innocemment. Il n'avait rien fait de mal! Il avait juste répondu à la jolie rouquine... Quoi qu'il avait peut-être un peu exagéré? Sans plus de préoccupations, Wynn ignora ce regard et salua le vampire à la peau d'ébène avec la même courtoisie.
D'un naturel solitaire et très indépendant, le violoncelliste était toujours étonné de croiser des vampires usant de leur influence pour en contrôler d'autres. Avoir une armée sous ses ordres rendait-il un vampire plus fort? Il n'arrivait pas à s'en persuader, et c'était toujours sentit plus puissant de part sa solitude. Mais tout ceci n'était probablement qu'une question de tempérament et d'habitude.
Toujours est-il que Wynn comprit le message du Comte: Ses six compagnons n'étaient probablement que des serviteurs et des conseillers. Et il comprenait cette attitude, lui même aurait probablement agit de la même façon.
Il avait lui même observé ce genre d'attitude au sein de son clan, et s'était toujours tenu à l'écart, pour ne pas avoir à obéir aveuglément aux ordres d'un maitre tyrannique. Il était son propre maitre et son propre commandant, et n'avait de compte à rendre à personne. C'était aussi simple que cela.
D'ailleurs, il ne se souvenait plus de la dernière fois où il avait fait d'un humain un vampire à sa solde... Cette époque devait remonter à plus d'un siècle...

Quand le Comte évoqua les Loups garous, Wynn hocha la tête avec un sourire. Son bras gauche portait encore les marques de ces abominables chiens galeux. C'était une haine ancestrale et viscérale, que se portaient les deux espèces, et leurs rencontres se terminaient rarement en partie de cartes ou promenade au bord de l'eau...
Il se contenta d'un hochement de tête et suivit le Comte. Deux solutions s'offrait à lui: Si discuter de la pièce nécessitait le secret d'une pièce fermée, ce ne pouvait être que pour garder secret certains aspects de la mise en scène, ou pour le mettre au courant de ce que préparait l'aristocrate. Secrètement, Wynn espérait qu'il s'agissait de la deuxième solution. Ce serait certainement plus intéressant que de débattre sur le pourquoi du comment devait être orchestrée une tragédie.
Entrant dans la petite loge, le musicien s'appuya sur le rebord d'une table, et croisa les bras en fixant le Comte, prêt à l'écouter.

Et lorsqu'il eut finit, Wynn éclata de rire.


-Vous êtes purement machiavélique et croyez moi, c'est un compliment... L'idée me plait, elle est sournoise et orchestrée comme je les aime... Et si je vous suis bien, vous sous entendez que j'ai un rôle à jouer dans tout cela? Soit. Mais il va falloir me payer un peu plus cher que pour mener votre orchestre.

Il sourit avec un regard plein de cynisme et d'ironie. L'idée lui plaisait, certes, mais il ne voulait pas servir de faire valoir. Ce n'est pas forcément de l'argent, qu'il voulait...

-J'ignore quelles sont vos véritables intentions ce que ce projet vous apportera, mais ce ne sont pas mes talents de musiciens qui vous aideront... Et puisque vous me faite l'honneur de partager votre plan, je consens à vous révéler un point important de ma personne. Violoncelliste n'est qu'une couverture et occupation. Je suis tueur à gages et Assassin de profession.

Il n'ajouta rien. Ces quelques mots suffisaient à éclairer le Comte sur ce qu'il était vraiment. Il était libre de choisir quel serait son rôle dans cette histoire, mais il n'avait pas eu à réfléchir longtemps pour savoir quel camp serait le sien dans cette histoire...
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Comte Keï
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MessageSujet: Re: De sombres coulisses [Comte, Wynn] [16/11/41] De sombres coulisses [Comte, Wynn] [16/11/41] Icon_minitimeDim 18 Mar - 15:36

Un sourire quelque peu sadique fendit le visage sévère du Comte pendant qu'il laissait sa canne-épée sur le côté. Ils étaient là, Wynn et lui-même, dans cette petit pièce qui servait de loge, de débarra et de salle de maquillage à l'occasion, face à face, échangeant des mots cruellement choisis pour orchestrer...un crime. Oui, un crime déguisé. Un crime aux allures mondaines. La réaction de son confrère, à l'annonce de son plan doucement chuchoté, souleva ainsi chez le Comte un soupçon de satisfaction: le jeune Vampire était intéressé et amusé par son stratagème. Il y avait de quoi! Jirômaru était décidément le maître de la manipulation. Et le lord fut heureux de constater qu'il ne s'était décidément pas trompé au sujet du violoncelliste: c'était un intriguant, un Vampire mercenaire prêt à se jeter dans un tel jeu, entre bain de sang et frivolité aristocratique.
D'ailleurs ce dernier lui confirma son statut: c'était un assassin, un tueur à gage.

Le Comte enleva alors son haut de forme et le tint dans ses deux mains gantées. Son regard se fit connivent tandis qu'il esquissait une courbette d'un signe de tête tout en se levant de son siège.


- Hé bien, Wynn, je salue ton talent caché et j'accepte de te payer au-delà du violoncelliste d'exception que tu seras à ma représentation.

Debout, le Comte posa son haut de forme sur une commode, tournant le dos à son interlocuteur.

- Tu as en effet un autre rôle à jouer dans cette histoire...fit-il avec mystère.

Le lord fit volte face, lentement, avant d'enlever son lourd manteau de sang et de le jeter sur sa chaise vide. Par ce geste, il ne perdait pas de son prestige, il faisait même presque plus peur par son allure noble et peignée, quand bien même il perdait quelque peu de sa carrure. Il apparaissait ainsi plus humain et en même temps plus sournois, plus vif, plus libre de ses mouvements. Son pantalon noir lui donnait un air élancé tandis que ses bottes faisaient de lui un cavalier. Sa chemise blanche contrastait élégamment avec sa veste et sa cravate pourpres, les broderies de son veston marquaient indéniablement son prestige et ses longs cheveux blancs donnaient un soupçon de fragilité mêlée de folie à son jeune visage. Un dandy en serait tombé amoureux. Une femme n'aurait plus eu de souffle.
Ainsi allégé, il s’assied, détendu, sur le bord de la commode et continua:


- Cette pièce va être exceptionnelle, je la VEUX exceptionnelle. Elle marquera le début d'une nouvelle ère sous l'Opéra...Elle, elle deviendra enfin mon calice.


Le Comte semblait s'adresser à lui-même, dévoilant, peut être sans le vouloir, quelques éléments pertinents sur son dévolu et ses desseins. Ses yeux brumeux fixèrent le mauve de ceux de Wynn:

- Je suis vieux, fit-il d'une voix aux accents de sage. Je suis vieux et creusé dans mon sang, dans mes os, dans mon âme...Mais je suis encore un homme, un maître, un amant, un chef! Je suis vieux et pourtant j'ai encore beaucoup à faire sur cette Terre...La vie m'a quitté il y a maintenant presque six siècles, pourtant elle coule toujours devant mes yeux meurtris par le temps. Il me faut du sang nouveau, une source éternelle. De grands changements auront bientôt lieu mon frère, et je serai là pour admirer la destruction, le chaos, l'anarchie et finalement la reconstruction, la paix, la douce, cette douce paix...

Les paroles du lord ne semblaient pas avoir réellement de sens. Comme s'il récitait une poésie intime, enfouie depuis des siècles en son coeur. Le Comte devenait une fois encore énigmatique. Cependant, non seulement il avait à ce moment précis toute sa tête mais en plus il savait pertinemment ce qu'il faisait.
Une de ses mains vint jouer avec la chaine de sa montre à gousset. Sans quitter Wynn du regard, il continua d'un ton plus affirmé:


- Wynn, je t'engage non pas pour tuer une cible particulière mais bien pour protéger quelques personnes. Je tiens beaucoup à la reine, ses gardes seront là et les Sept la surveilleront. Je ne te charge donc pas d'elle. Ce que je te demande Wynn, c'est d'orchestrer la mélodie fatale de cette pièce et de pouvoir compter sur toi si par malheur un évènement venait perturber cette dernière. Je me suis fais de nombreux ennemis et, pour toute une communauté, ma tête vaut bien plus cher que celle de la reine. Les Hunters, certains Alchimistes, des Hommes jaloux, des femmes blessées, des orphelins bafoués, les Loups-Garous...tous me cherchent au péril de leur vie. Seulement, ajouta-t-il avec un sourire entendu, je m'en contrefous.

Le changement radical de registre de langue fit brusquement entrer dans le discours du Vampire un morceau caché de sa personnalité. Mais ce minuscule point fut aussitôt occulté par la suite:

- Je n'ai pas besoin de protection, tu l'auras deviné. Ce qui m'importe, Wynn, fit-il avec force, c'est que tu veilles sur Elle, si Elle vient. Ou sur les siens, qui seront là.

Le sujet de cette conversation était encore et toujours le même que celui qu'ils avaient évoqué dans le plan initial. Sa cible, sa promise, était bel et bien celle qu'il souhaitait préserver de toute esclandre. Il venait plus ou moins clairement d'exposer à son confrère ce qu'il voulait en faire. Cela pouvait sonner comme un caprice, mais la réalité était bien évidemment plus profonde et son discours sur la vie devait l'aiguiller davantage sur les raisons de cet "enlèvement", même si le mystère devait perdurer pour sa propre sécurité et l'avenir de la communauté vampirique. En tous cas, cette confiance impromptue devait éveiller chez Wynn quelques réflexions particulièrement difficiles à gérer: était-ce un test? Était-ce une démonstration de sa folie qui le piquait d'une confiance aveugle obtenue par la seule aura de Wynn? Cependant, le Comte savait ce qu'il faisait, même s'il y avait peut être un risque...

- Coriolan résonne et tonne dans des orages héroïques et justes. Continua-t-il avec ce ton emprunt de sagesse universelle. Cette tragédie sera jouée du début à la fin, elle envahira l'esprit de tous et perpétuera cet écho patriotique dans le coeur des lords et des princes. Mais son intérêt sera surtout de captiver assez la salle, par ses décors, ses enjeux et sa musique, afin de donner à ma demande plus de poids, de prestance, de bruit. Ce sera un véritable choc! Le choc des armes, le choc des larmes, le choc d'une mère et de son fils, le choc d'une femme.
La société en parlera longtemps...


Les yeux du Comte quittèrent Wynn pour explorer le plafond. Le Vampire semblait voir le ciel étoilé au travers de la pierre, du plâtre et du bois des planchers supérieurs. Contemplatif, tel un poète cherchant l'inspiration, il resta ainsi quelques minutes, écoutant la réaction de son confrère.
Il se redressa alors, quittant la commode pour revenir vers son siège, défroissa un peu son manteau qu'il jeta par dessus une épaule avant de saisir son haut de forme. La tête coiffée à nouveau, sa main libre retrouva sa fidèle canne-épée.
Le Comte était clairement sur le départ.


- La pièce aura lieu jeudi prochain. La musique va certainement te prendre du temps, aussi j'espère que ce courts délais ne sera pas un obstacle à ta création. Je te laisse les musiciens et Maria qui sera pour moi le relais objectif qui m'indiquera ton avancée afin que je t'envoie les acteurs dont tu auras certainement besoin pour organiser tes partitions. Maria te ramène ta pochette d'ici deux heures, le temps que je l'observe et t'indique mes impressions. Ambre et les siens sont presque prêts, ils connaissent leur texte et je leur ai déjà exposé en grande partie la mise en scène: ils auront pour toi des indications précieuses sur cette dernière. Salluste et Manouk s'occupent de la reine, Arath de la sécurité générale du théâtre...Marco joue avec Ambre...Je m'occupe des décors avec Sir Charles Barry...des trappes, des lumières, des places...

Jirômaru laissa ses mots se perdre dans une profonde réflexion. Cette récapitulation du planning était plus pour lui-même que pour Wynn auquel il venait de faire comprendre d'un signe de tête qu'ils devaient sortir de cette pièce exiguë afin de se séparer à nouveau.

- Si tu as besoin de moi et que tu ne me trouves pas ici en train de travailler, rends-toi à l'opéra ou envoie-moi Maria.

La fin de leur entretient s'articula autours du prix que souhaitait l'assassin pour protéger ceux qu'avait choisis le Comte et pour tuer au besoin les gêneurs. Wynn composerait la musique, le chef d'orchestre suivrait toutes ses instructions et Wynn pourrait ainsi se mêler à la foule des invités pour profiter du spectacle et se tenir prêt à intervenir. C'était son cavalier dans cet immense échiquier. Conscient que cette proposition n'était pas pour plaire à un homme d'action, le Comte lui expliqua que si rien ne venait perturber ses plans et que s'il obtenait ce qu'il désirait, Wynn aurait tout de même la prime demandée en plus de son rôle de compositeur. Le lord était riche, l'argent ne lui était rien. Et si le Vampire lui demandait autre chose, tout dépendrait de la fin de la pièce, de leur réussite...

[HRP/ Fin du post (j'éditerai et ajouterai des éléments selon ton vouloir et tes réponses). Il nous faut organiser la représentation. Je lance bientôt le top départ de notre petite sauterie. 8) Voir les cartons d'invitations. Suite du Comte à la Grande Horloge, "Parade sur les toits"/HRP]


> Jirômaru Keisuke <

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Shakespeare, Macbeth, I, 4, 1605 :

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Dernière édition par Comte Keï le Sam 24 Nov - 9:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: De sombres coulisses [Comte, Wynn] [16/11/41] De sombres coulisses [Comte, Wynn] [16/11/41] Icon_minitimeDim 25 Mar - 18:47

Appuyé contre la table, Wynn se tenait les bras croisés face au Comte. Silencieux, il l'écouta sans broncher, et sans détourner le regard une seconde. Il avait révélé un point très important de sa personne au vampire, et il espérait que celui ci en tiendrait compte plus tard... Wynn ne s'abaissait jamais à de piètres missions, et celle qui lui était proposée le ravissait. Si son corps ne montra aucune marque de satisfaction ou d'excitation meurtrière, intérieurement il jubilait.
Pourtant, il devinait que le Comte n'était finalement peut-être pas totalement maitre de lui même. Si sa raison ne tenait qu'à un fil, il masquait cela avec une habilité rarement égalée. Peu de vampires pouvaient clamer haut et fort que la condition de créature éternelle ne les rendait pas un peu fou. Quand le sang ne les rendait pas ivre d'une puissance incontrôlée, c'est l'ennui et l'immortalité qui se chargeaient de détruire leur esprit. Certains parvenaient à résister des siècles entier sans jamais broncher... Tandis que d'autres sombraient dans l'autodestruction au bout de quelques années seulement.

Wynn ne pouvait nier qu'il admirait le Comte sur un point: Il avait une parfaite maitrise de ce grain de folie qui caractérisait si bien les immortels. Pour un vampire aussi vieux, il semblait incroyablement raisonné... Lui même n'aurait pu se vanter de se maitriser aussi bien. S'il avait des antécédents peu glorieux, il lui arrivait aussi de tanguer dangereusement entre folie pure et folie maitrisée.

Mais qu'importe. Pour l'heure, il se demandait à quelle paix aspirait le Comte. Quelle paix pouvait-il espérer apporter, dans un monde gouverné par d'éphémères insectes, si fragiles, si futiles, si... Humains. Là dessus, Wynn ne se leurrait pas. Pour apporter la paix, il fallait l'imposer. Si pour l'imposer il fallait recourir à la terreur et la dissuasion, la notion de paix devenait un peu trop abstraite et ironique à son goût.

Toujours muet, Wynn était attentif à tout ce qui disait l'aristocrate, et il haussa un sourcil lorsque celui changea de registre verbal. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres. Qu'importe le milieu d'où l'on vient, l'indifférence et le dénis ont toujours le même sens, au final, pensa-t-il.
Une grimace agacé se peignit néanmoins sur son visage pendant une fraction de seconde. S'il était aussi discret qu'une ombre, la protection rapprochée ne l'avait jamais beaucoup amusé. Surtout s'il s'agissait de protéger ces gens là... Mais qu'importe. Il s'était engagé à mener cette mission à bien, et il le ferait. Solitaire et réservé, certes, mais très loyal et surtout attaché au travail bien mené et bien terminé. D'ailleurs, c'était d'avantage pour son propre orgueil: Wynn avait toujours eu l'échec en horreur et ne pardonnait aucune erreur.

Un théâtre bondé... Une pièce bien menée, une musique créée et orchestrée pour l'occasion... Au fond, l'idée lui plaisait. Il se fondrait dans la foule, cachant comme à son habitude un armement à faire pâlir d'horreur un soldat aguerri, et se contenta de feindre l'intérêt le plus total pour le jeu des acteurs. L'observation était sa phase favorite de la chasse. La recherche d'information, la tactique, l'attention apportée au détail, c'était ce qu'il affectionnait le plus, après la sensation d'avoir la vie d'un homme entre ses mains, bien sûr.
Lorsque le Comte eut fini, Wynn se redressa et s'inclina légèrement.


-Ma loyauté vous êtes acquise pour cette soirée, Comte. Je ne trahis et n'escroque sous aucun prétexte celui qui me paie, aussi vous n'avez aucun soucis à vous faire. Tant que vous avez de quoi honorer mes talents, je suis votre obligé...

En quelques mots, Wynn venait de rappeler qu'il était difficile d'acheter son entière loyauté. Il avait toujours au du mal à obéir aveuglément à quelqu'un. Il n'était pas cupide, mais il n'y avait que l'argent ou les connaissances qui le satisfaisait assez pour l'accepte de se plier à une quelconque autorité.
Suivant le Comte, il lui fit part de ses propres honoraires, en plus de la composition musicale.


-Je n'ai guère le temps de m'ennuyer, aussi je vais retourner chez moi terminer votre commande. Je vous promet une musique à la hauteur de vos espérances: Grandiose!

Sur ces quelques mots, il inclina la tête en guise de salut et prit le chemin de la sortie. Cette prochaine soirée lui réserverait peut-être des surprises, mais il aimait l'imprévu.
Il avait peu de temps, c'était un fait, mais ce serait suffisant pour créer une pièce à la hauteur des espérances du Comte et du public.
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