Des quartiers pas très "saint"...(RP avec Marine Desmuguet)

[HRP/ Commencement du RP d'Aahron et Marine / HRP]

La journée avait été douce. A Londres, douce signifiait qu'il ne pleuvait pas. Les nuages gris avaient capitonnés la capitale britannique durant toute la journée.

Londres semblait définitivement condamner à la grisaille. Dans certains endroits malfamés qu'affectionnait particulièrement Aarhon lorsque la nuit tombait, les journées se suivaient et se ressemblaient tristement.

Le patron des imprimeries Bradford était resté cloitrer dans son bureau durant toute la journée à relire les publications qu'il devait imprimer dans la semaine.

Vers 17 heures, il fit demander un cab.

Le ciel s'était obscurcit mais restait définitivement bouché par de lourd nuage noir. Le vent s'était levé, faisant s'envoler les tracts mal imprimés qui débordaient des poubelles de l'usine. Le soleil brillait tellement peu, que le pavé était humide du matin au soir.

Aahron sortit de l'imprimerie, derrière lui, une employée l'aidait à passer son pardessus, tandis que proche du trottoir, le cab l'attendait. Le chevaux tapait du sabot sur le pavé en secouant la tête, les naseaux fumant.

- A demain Marguarette! …HoOo ! Et puis demander au ouvrier de me rattraper les tracts qui s'envolent et qu'ils me les mettent à la poubelle ! Ils veulent se retrouver au chômage?

Aahron avait saisit sa canne et montrait de façon autoritaire les prospectus qui virevoltaient. Il tapa deux coup sec sur le bois du cab, donna une adresse et se cala, le regard vide sur la rue. Un claquement sec retentit suivit par un violent et sonore «YAEEEEEE! » et le véhicule s'emballa.

Pour Aahron, la nuit venu, il changeait de personnalité, comme si la noirceur de la nuit déteignait sur lui. Lorsqu'il ne s'adonnait pas à des expériences, il embrassait les bouges les plus glauques et les plus sordides de Londres. Tantôt « presque » sobre pour tenter de glaner des informations, tantôt s'adonnant à ses vices les plus vils. Il avait le sentiment de s'approcher chaque jours un peu plus de du véritable Londres.

Son point de chute, ces temps-ci, était souvent les ruelles avoisinant l'église St Paul, qui était bien connu pour être fréquenter par les Alchimistes. Dans un bar, il avait entendu parlé de sous terrain courant sous l'édifice religieux.

La nuit tombée, la fraicheur était tombée sur la ville qui commençait à s'illuminer, quartier par quartier. Aahron Bradford avait demandé au laqué de rouler vers St Paul sans lui préciser d'adresse. Alors que les rues se succédaient aux ruelles et que les maisons chics fait place aux petits immeubles particuliers vétustes et délabrés, Aahron tapa énergiquement sur le montant de la porte du cab avec sa canne.

- Arrêtez moi ici!

L'endroit était sordide. Les pavés étaient mal jointés et les roues ferrées faisaient un bruit du diable. La rue s'était extrêmement réduite. Les maisons à étages se touchaient toutes. Des tas d'immondices s'accumulaient sur la chaussée sur lequel des chiens errants se disputaient leur repas avec des rats ou des enfants des rues. Une odeur nauséabonde et parfois putride flottait dans l'air. De temps à autre, on devinait une échoppe ou un bar à cause de la lumière qui passait au travers des fenêtres.

Bradford paya le cab et celui-ci s'enfuit comme un fantôme dans la brume naissante. Aahron s'avançait dans la rue. De temps à autre, au détour d'une entrée d'immeuble, une femme sortait la poitrine dépassant de son corset, la robe fendu jusqu'à l'entrecuisse, un sourire édenté, elle retroussai t ses frippes jusqu'à découvrir « son trésor ».

Aahron détournait à peine le regard et poursuivait son chemin. Le froid devenait pénétrant. Ses sens étaient en alerte car il connaissait trop bien ses endroits. A chaque porte, il était susceptible de voire une bande de bandits l'attaquer.

Bientôt, il arrivait à un porte. Il frappa. Un œil de bœuf s'ouvrit et on lui demanda se qu'il désirait.

-….heu...Hier...J'étais à « l'Absinthe verte »...Je voudrais ... me détendre.

Bientôt, le bruit d'un verrou claqua, puis un second et enfin, la porte s'ouvrit, laissant sortir un faisceau de lumière. Un énorme bonhomme roux barrait le passage, il jaugea un instant Aahron, puis il se mit sur le côté et laissa entrer Bradford.

*****************
L'aube scintillante lançait ses premiers rayons de soleil sur Londres. Toutes les ombres étaient longues, la rosée venait de se former, dans les jardins, il émanait une doux parfum d'herbe verte, les pavés étaient humide. Déjà, les commerces ouvraient et chacun y allaient pour briquer sa devanture, nettoyer le pavé, préparer le commerce pour accueillir les premiers clients.

Bradford était allongé sous un pont, le visage dans le caniveau sur lequel se voyait quelques ecchymoses , le corps désarticulé, une substance blanche coulait de son nez mélangé à du sang tandis qu'il vomissait dans des spasmes dont on imaginait que chaque soubresauts lui ôtait un peu plus de force et le menait doucement vers une mort certaine.

Il faisait beau, le soleil reflétait ses rayons dans la Tamise comme Narcisse faisait de l'eau le miroir de sa beauté. L'air était frai et le vent transportait maintes odeurs diffuses de fleurs, de café, de thé et autres fragrances matinales. Les horloges venaient à peine de sonner 08h00 mais déjà la rue était animée. Les commerçants ouvraient leurs échoppes et se préparaient, les travailleurs étaient déjà partit et leurs enfants sortaient chercher le pain tandis que leurs mères saluaient les voisins. Malgré l'aspect relativement terne de ces rues basses de Londres, le jour levant leur donnait un charme et des couleurs.

Marine Desmuguets, jeune Française d'une beauté éclatante, descendait la rue tranquillement. Vêtue simplement d'une robe à crinoline blanche, sans noeux ni mélange de couleur et arborant une coiffure des plus habiles, la jeune femme évoluait sur le pavé avec la légèreté d'une plume et le visage d'un ange.
La belle n'avait pas conscience des badauds qui se retournaient sur son passage: elle était bien trop occupée à chercher une boutique que lui avait recommandée son amie Marie. Elle désirait se rendre "Aux Aiguilles de Césium", une horlogerie apparemment réputée pour son aimable possesseur et sa qualité assurée. Sa montre à gousset s'était en effet arrêtée sans raison apparente et l'ouvrage était tel que Marine n'osait l'ouvrir de peur de la dérégler et de faire une maladresse. C'est qu'elle y tenait beaucoup car c'était son cadeau d'anniversaire que lui avaient offert ses parents un an plus tôt en lui envoyant dans un joli paquet français.

Ainsi la jeune aristocrate déambulait-elle en observant les enseignes des échoppes et en profitant du beau temps pour se promener. Très matinale, elle n'avait même pas prit de veste en voyant le ciel bleu par la fenêtre de sa chambre. Elle frissonnait donc un peu au niveau de son décolleté mais le soleil réchauffa bien vite sa peau de nacre et lui procura un sentiment d'aise qui lui donnait ce charmant sourire. Ainsi cela faisait maintenant une heure et demi qu'elle était levée et prête pour cette balade solitaire avec le vent et la vie de Londres.
Après avoir parcouru toute la rue, Marine continua sa recherche avec toujours cette douce tranquillité. Elle aperçu le pont qui passait non loin de l'église St Paul qu'elle voyait se détacher un peu au-dessus d'elle. L'idée de le traverser lui plût et elle entama son ascension dans les ruelles. La jeune femme prenait garde à ne pas trébucher dans les pavés avec ses souliers et songeait que sa mère serait furieuse si elle la voyait ainsi se diriger vers l'inconnu sans valet ni servante, sans fiacre ni gentleman au bras duquel elle se serait tenu...Mais qu'importait cette pensée? Elle était libre ici!
Marine vit sous le pont se détacher un chemin dans les herbes le long du fleuve. Ce petit bout d'aventure lui disait bien et elle finit par décider de passer sous le pont et non dessus! Après tout le bord de l'eau serait plus tranquille...

La jeune française descendit une petite butte de terre herbue, vérifia ses chaussures et le bas de sa robe puis continua son chemin en observant l'architecture du pont. Les yeux levés, elle se rendait maintenant compte de la taille de la construction et surtout de l'ingéniosité des Hommes. Ainsi, tête en l'air, admiratrice du savoir-faire humain, Marine butta soudainement contre quelque chose au sol. Elle poussa un cri de surprise et manqua de tomber en avant mais elle se rattrapa de justesse en récupérant son équilibre.
Ses yeux virent alors que c'était sur un homme qu'elle venait de butter. Il était allongé dans une position grotesque, il était sale et semblait avoir été battu. Ses yeux étaient à demi-clos comme ceux d'un être à l'agonie et sa respiration n'était absolument pas normale.
Les mains sur la bouche, Marine regarda autour d'elle pour voir s'il n'y avait personne d'autre. Lorsqu'elle vit qu'elle était seule avec cet homme, elle pris alors sur elle et tenta de l'aider.

- Monsieur? Monsieur...? Vous m'entendez? demanda-t-elle doucement puis en augmentant le volume de sa voix.

Marine se pencha puis s'accroupit près de l'homme. Elle hésita quelques secondes puis lui saisit finalement les épaules pour le remettre droit sur le dos. La jeune femme vit avec dégoût que l'homme avait vomit plusieurs fois et qu'il avait encore des spasmes. Il sentait très mauvais et dégageait une telle aura nauséabonde que Marine eut un haut le coeur.
Mais, brave, même si cet homme était certainement un alcoolique qui fréquentait les bars les plus mal famés de Londres, elle ne pouvait se résoudre à le laisser dans cet état. Maintenant qu'elle l'avait vu, elle n'allait certainement pas simplement passer son chemin!
La prudence aurait voulu qu'elle aille chercher des autorités afin qu'elles prennent en charge cet individu perdu mais au fond d'elle, Marine imagina qu'il allait certainement passer un nouveau mauvais quart d'heure et que, questionné, harcelé et raillé, il finirait juste à la Tour, prison sordide de la capitale...

- Monsieur? continua-t-elle à appeler tout en redressant le pauvre homme. Monsieur, vous m'entendez? Je vais vous aider...

Marine adossa l'homme contre le piller du pont, non sans mal, et lui tourna la tête de côté pour qu'il ne se vomisse pas dessus s'il s'avérait qu'il n'avait pas fini de rejeter ce qui dérangeait son corps.
Elle sortit de son corsage un mouchoir crème qui portait son parfum et ressuya son nez qui saignait ainsi que sa bouche humide.
Marine songea que cet homme avait besoin d'eau mais elle n'en avait pas sur elle. Elle hésitait: devait-elle attendre ainsi qu'il se réveille et lui parle ou bien devait-elle aller chercher de l'aide? Le laisser seul n'était pas conseillé aux vues de son état mais ne pas lui porter secours comme il fallait ne serait pas malin non plus...La jeune femme se sentait un peu perdue et, continuant d'éponger le front de l'homme, elle se rongeait les sangs et l'observait. Il était beau de visage, brun et ses traits mûrs...Qui était-il donc? Comment pouvait-on se mettre dans des états pareils?

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Aahron était complètement inconscient. La nuit précédente avait été l'occasion pour lui de boire, consommer de la
drogue et accessoirement avoir des relation tarifaire avec des femmes de peu de vertus.
Il avait surement eu un plan clair et la volonté d'avancer dans sa quête de renseignement sur les forces obscures qui
gangrénait Londres mais une fois entrer dans la bouge, ses vieux démons avaient été plus forts et surtout plus sournois
que lui.
Marine avait eu "une bonne idée" de passer sous ce pont. Une jeune femme de 50 kg avait peu de chance de bouger seule
un homme de quatre vingt kilo, complètement inanimé.
Est qu'il vous ait arrivé d'être confronter à un corps inerte à bouger?

C'EST L'ENFER!

La jeune femme avait assit Aahron contre le pied de l'édifice. Bradford avait le visage quelque peu abîmé, mais il ne
semblait pas avoir reçu une raclée. Les marques sur son visage étaient peu être du au fait qu'il soit tombé. Marine
n'imaginait certainement pas à quel point Aahron été mal en point et combien son état devait mobiliser l'urgence de
de secours imminent sous peine qu'il passe de vie à trépas.

La jeune française était pétrifiée par la situation. Tantôt elle s'éloignait avec l'intention de demander de l'aide,
tantôt elle revenait vers Aahron qui s'avachissait, risquant de retomber au sol, tantôt sa nature profonde de petite
bourgeoise reprenait le dessus et elle soulevait ses jupons jusqu'à montrer ses chevilles car l'eau du caniveau mouillait
ses dentelles.

La seine aurait été pittoresque si elle ne risquait pas d'être aussi tragique.
Bradford avait passé les brumes du coma. Dans son esprit, tout était noir, aucune image ne lui venait,
il n'entendait rien, son corps n'avait aucun mal.
Il semblait que seul, les forces de son enveloppe corporel pouvait lutter pour le ramener à la vie.

Entourée par des pelouses, une ou deux allées, Marine et Aahron était assez loin de la chaussée, et presque sous le pont,
au petit matin, dans des quartiers peu fréquentable, ils avaient peu de chance d'attirer l'attention et encore moins
d'attirer la sympathie pour qu'on les aides.
Pourtant, au bout d'un moment, un homme très bien habillé, redingote noir, chapeaux haut de forme, avec un sac,
descendit le petit remblai de pelouse pour se présenter à Marine.

-Bonjour!........Que vous est-il arrivé? C'est votre époux?.....Je me présente, Kevin Mac Bride, je suis vétérinaire.

L'homme se pencha immédiatement sur Bradford tandis que Marine lui expliquait le concours de circonstance qui vient
à lui faire croiser le chemin de Aahron.

-....Heuuu....Ecoutez, il est très mal en point. J'ai peur qu'il n'est absorbé des substances narcotique...s'il reste
là...il mourra! Le seul point positif, c'est qu'il est vomit et avec un peu de chance, tout ce qu'il aura ingéré, il
l'aura rendu. Je vous engage à trouver une calèche, et l'amener à l'hopitale. Allez y! Je vais veiller sur lui jusqu'à
votre retour.

[HRP/ Suite à St Thomas’Hospital, sujet « Une convalescence recommandée »/HRP]

Alors que Marine était en proie à un véritable dilemme, un homme arriva derrière elle et s’enquit de la situation. La jeune bourgeoise se leva d’un bond : enfin quelqu’un pour l’aider !

- Je…Bonjour ! Non ce n’est pas mon mari…

Marine se présenta et expliqua au vétérinaire les circonstances de sa rencontre avec cet homme mal en point, comment elle l’avait ainsi trouvé agonisant sous ce pont et aussi qu’elle ne savait que faire pour l’aider. Le vétérinaire, qui répondait au nom de Kevin Mc Bride, examina un instant l’homme à terre et l’envoya chercher une calèche pendant qu’il surveillerait l’inconscient. Marine ne se fit pas prier. Rassurée qu’il y ai une bonne âme auprès de cet homme entre la vie et la mort, elle s’en alla aussitôt quérir un véhicule. Très vite, elle revint avec un cocher et un fiacre qu’elle avait préféré à la calèche car c’était un véhicule plus fermé. Avec l’aide du vétérinaire et du cocher, Marine fit installer l’homme sur la banquette arrière et pris place en face de lui. Le vétérinaire aurait voulut aider plus la jeune femme mais il devait aller travailler. Ils se firent de brefs signes d’au revoir et Marine lui indiqua son adresse au cas où il souhaiterait s’enquérir de la santé du malade.
Après avoir demandé au cocher de se rendre à l’hôpital St Thomas, Marine arrangeait la position de l’homme allongé sur la banquette tandis que le fiacre traversait les rues de Londres…

[HRP/ Suite à St Thomas’Hospital, sujet « Une convalescence recommandée »/HRP]

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