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Une nouvelle vie (PV Daniel Blake)

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Charlotte Pitt
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Charlotte Pitt
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Emploi/loisirs : Effectue de menus travaux à droite et à gauche pour gagner un peu d'argent.
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Proie(s) : Charlotte ne chasse pas. Elle essaye de survivre, c'est déjà bien.
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MessageSujet: Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Icon_minitimeLun 25 Juin - 17:51

Il était environ quatre heures de l'après-midi quand Charlotte arriva chez les Blake. Suite à une annonce publiée dans le journal de la veille, elle avait rendu son meublé en fin de matinée et était partie vers les quartiers chics, sa valise contenant ses maigres possessions sous le bras, vêtue de sa robe vert sapin, de son chapeau et de son écharpe grise. La jeune femme avait marché toute la journée dans Londres, n'ayant pas assez d'argent pour prendre le cab sur une aussi longue distance.

Au fur et à mesure qu'elle se rapprochait de Whitehall, elle s'était sentie de plus en plus miséreuse et sale. Pourtant, sa mise était soignée au possible. Les élégantes la regardaient passer en gloussant et elle fut à deux doigts de rebrousser chemin. Jamais ils n'accepteraient quelqu'un comme elle. Ce fut Kiara qui la poussa à continuer, maternelle et tendre comme jamais. Ses pas la portèrent jusqu'à la bâtisse de pierres grises. De là, elle contourna l'édifice pour aller toquer à la porte de derrière. Ce fut une fille de cuisine qui lui ouvrit


- C'est pour quoi ?

La jeune femme lui tendit le bout de papier en esquissant un sourire aimable

- Bonjour... Je viens pour l'annonce.

La fille qui ne savait manifestement pas lire ne regarda pas le papier mais s'effaça pour la laisser entrer

- Ah, oui, c'est vrai... Vous êtes la première à venir. Je vais vous conduire au bureau de la gouvernante, Mrs Abbott. Elle va vous faire passer un entretien. Suivez-moi.

Charlotte suivit la jeune fille qui ne devait pas avoir plus de quatorze ans. Elles traversèrent la cuisine pour déboucher dans un couloir. Un peu plus loin, elles s'arrêtèrent devant une porte et la fille lui fit signe de rentrer avec un sourire et un discret souhait de réussite pour elle. Elle poussa donc la porte pour pénétrer dans un petit bureau. Une vieille femme se tenait là. Elle avait l'air très stricte et sévère mais cela ne lui fit pas vraiment peur. Elle s'avança mais ne s'assit pas tant qu'on ne lui en intima pas l'ordre. Quand la vieille femme daigna la laisser se reposer après l'avoir longuement jaugée pour s'assurer que ce n'était pas une mauvaise fille, elle se retint de soupirer de soulagement.

- Alors... Comment vous appelez-vous et quel âge avez-vous ?
- Je m'appelle Charlotte Pitt... J'ai vingt ans.
- Bien. Charlotte donc... Avez-vous une lettre de recommandation ?

La jeune femme se mordit la lèvre. Non, elle n'avait pas ça... Jamais elle n'avait travaillé dans ce domaine auparavant.

- Non...
- Hm... C'est fâcheux. Nous n'avons pas l'habitude d'embaucher les jeunes femmes sans lettres de recommandation. Où avez-vous travaillé auparavant ?
- Oh... Eh bien... J'ai travaillé comme femme de ménage chez un horloger... J'ai travaillé pendant un temps comme plongeuse dans un pub... Et un j'ai quelque fois servi d'écrivain public.

La vieille femme ouvrit de grands yeux. Visiblement, elle ne s'attendait pas à cette réponse.

- Vous voulez dire que vous savez lire et écrire l'anglais ?
Oui madame. Le français et l'allemand aussi
- Vous connaissez le Notre Père ?
- Oui, bien sûr... Pourquoi ?

Mrs Abbott lui présenta alors une feuille et un crayon, qu'elle posa devant elle. Puis elle croisa ses vieilles mains noueuses sur son giron.

- Ecrivez-moi cette prière dans les trois langues que vous parlez.

Visiblement, la gouvernante ne la croyait pas... Avec un discret sourire, elle s'empara du crayon et s'exécuta. Rien de difficile en somme. Elle présenta ensuite la feuille remplie à une femme stupéfaite. Elle redressa ses lunettes sur son nez de chouette pour s'assurer de ce qu'elle voyait puis reposa le feuillet dans un coin.

- Dites-moi, mademoiselle, fréquentez-vous quelqu'un ?
- Non, madame.

Elle se leva alors de son bureau et ouvrit une armoire dans laquelle elle fouilla avant de ressortir deux robes noires à col blanc, un tablier agrémenté de dentelle et une coiffe. Elle posa le tout devant la jeune femme avant de lui sourire.

Bien. Vous êtes engagée.

Charlotte faillit hurler de joie. Elle se retint et se releva avant de remercier la vieille femme d'une discrète révérence. Cette dernière passa tout l'après-midi et le début de soirée à lui faire visiter le manoir et à lui expliquer les rudiments du métier. Quels produits il fallait utiliser avec quelle brosse, que fallait-il faire en cas de casse, d'accroc ou de tache... La jeune femme emmagasina tout dans sa mémoire avec une rapidité surprenante. Mrs Abbott lui assura que dans les premiers temps, elle aurait de l'aide pour le ménage afin de s'habituer. Elle eut ensuite droit à un bref topo sur les maîtres de maison. Mr Blake et son fils étaient des gens très respectables à qui il ne fallait surtout pas manquer de respect sous peine de renvoi.
Vers dix heures, elle retourna à la cuisine pour manger le repas du soir et faire connaissance avec les autres. Tout le monde l'accueillit avec chaleur bien que certaines filles rirent sous cape devant son allure.

Une des soubrettes la conduisit ensuite à sa chambre au bout du couloir du dernier étage. Elle était très petite mais néanmoins, elle avait un minimum de confort. Elle remercia la jeune fille et referma la porte. Elle ouvrit sa valise et sortit ses affaires, accrochant son chapeau et son écharpe à la patère au passage. Elle rangea ensuite soigneusement ses robes dans la commode et posa une des robes noires, le tablier et la coiffe sur la petite chaise. Elle se déshabilla ensuite, repliant sa robe verte et enlevant son corset, puis se mit au lit. Le matelas était confortable, bien que la couverture grattât un peu. La pluie qui battait contre le soupirail ne la dérangea pas du tout.

Vers six heures le lendemain, elle fut réveillée par Mildred, une fillette de dix ans chargée de passer les grilles du four au noir. La jeune femme sortit du lit et fit un brin de toilette avant d'effacer les traces de son sommeil. Elle passa ensuite, pour la première fois de sa vie, un uniforme de soubrette. En réalité, elle se trouva plutôt belle là dedans. Que c'était agréable d'avoir des vêtements neufs... Elle réunit ensuite ses cheveux en un chignon serré et descendit à la cuisine pour trouver quelque chose d'utile à faire. La fille qui l'avait accueillie la veille posa une théière, des toasts et des scones sur un plateau ouvragé.

- Tiens, tu n'as qu'à aller porter son petit déjeuner au jeune maître. Tu sais où c'est non ?
- Oui, oui, ne t'inquiètes pas...

La jeune femme s'empara du plateau et sortit de la pièce, passant par l'escalier des domestiques pour monter à l'étage. Elle se souvenait de l'endroit de la chambre de l'homme en question. Comment s'appelait-il déjà ? Daniel... Oui, c'était ça. Daniel. Elle toqua discrètement à la porte, attendit qu'on l'autorisât à rentrer puis ouvrit la porte pour aller déposer le plateau dans l'espace prévu à cet effet, tête basse. Il ne fallait pas regarder son employeur dans les yeux ni lui parler sans y être invitée... Il fallait qu'elle se souvienne de ça.
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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Icon_minitimeLun 25 Juin - 19:55

La nuit n'avait pas été de tout repos pour Daniel. En effet, il n'avait dormi que quelques heures et ensuite s'était réveillé, vers trois heures du matin, et rien n'avait pu le faire replonger dans le sommeil.
La mort de Claire lui pesait encore lourdement sur la conscience même si cela faisait bientôt une semaine qu'elle avait été enterrée, dans le cimetière au nord de Londres. William Blake, celui qu'il avait toujours aimé et considéré comme son père, lui avait ordonné de faire croire aux parents de Claire qu'elle s'était faite assassiner dans une rue alors qu'elle se rendait chez eux. La police n'avait pas voulu accuser le noble de quoique ce soit et à présent Daniel, non seulement terrifié par la folie de son père et sa paranoïa, était déboussolé par le doute et la tristesse. L'angoisse de devoir mentir et devoir vivre avec la vérité sur la conscience était quelque chose auquel il n'était pas habitué.

Daniel s'approcha de la fenêtre de sa chambre et posa sa main sur le verre froid, causant une légère buée alors qu'il observait les gouttes de pluie rouler sur la surface transparente. Habillé, il avait cependant laissé son col de chemise ouvert, son foulard reposant sur sa nuque sans être noué. Le jeune homme ne s'était pas rasé ce matin là, et une barbe naissante creusait ses joues, accentuant encore plus son côté désespéré, déjà nettement dessiné par ses cernes et ses cheveux bruns en bataille.
Un instant, il perdit son regard sur le jardin du manoir, observant la pluie qui tombait sur les fleurs et les plantes du potager. Un rouge gorge se posa sur le rebord de sa fenêtre et il eut un sourire empli de mélancolie alors que le petit oiseau semblait le regarder d'un air curieux avant de s'envoler plus loin dans les arbres. Daniel soupira et quitta la fenêtre pour s'approcher de son chevalet, non loin. Pendant le peu de sommeil qu'il avait eu, il avait tout de même eu le temps de dessiner une ébauche qui n'avait pas vraiment de sens, des gribouillis qui représentaient vaguement une forme féminine. Daniel savait ce que cela signifiait évidemment, le souvenir de Claire ne le quittait pas. Il arracha la toile du chevalet et la déchira avant de la jeter dans un coin.
Son "don" le surpassait. Il ne comprenait pas l'intérêt de ses rêves, de ses dessins. Tout cela n'avait aucun sens, il devenait forcément fou... ou même pire. Toutes ces histoires de vampire, de chasseurs, c'était démentiel. Tout se bousculait dans la tête de Daniel et il ne savait vraiment pas quoi faire... Enfin, jusqu'à ce que quelqu'un frappe à la porte.

Le jeune noble sursauta sur le coup et se redressa, passant une main nerveuse sur ses yeux pour avoir l'air un peu plus en forme, avant de répondre par une voix qui ne fut pas très convaincante. Il pesta intérieurement en entendant sa voix presque rauque et fatiguée par le manque de sommeil et d'avoir trop pleuré. Finalement, il se tourna vers la fenêtre pour qu'on ne voit pas son visage, ou du moins pas de façon précise. Mieux valait prévenir que guérir.
Seulement, il fut surpris de n'entendre pas le moindre mot, habitué à ce que les domestiques soient plus à l'aise avec lui. En effet, comme il ne pouvait guère quitter le manoir à sa guise, et pour ne pas s'ennuyer aussi, il avait pris l'habitude de descendre aux cuisines pour parler aux servantes et il entretenait avec eux des rapports plus chaleureux qu'il ne le devrait. Son père, lui, ne voyait pas cela d'un très bon œil, stricte comme il était mais laissait faire son fils tant qu'il n'y avait pas de débordement. Mais le jeune homme était conscient d'être un enfant de basse classe à l'origine et renier ses origines lui semblait impossible moralement. Aussi aimait-il être proche des domestiques de la maison.
Aussi, Daniel se tourna vers la jeune femme qui était venu lui apporter son petit déjeuner et la regarda, curieux soudain. Il ne connaissait pas cette servante et réalisa soudain que depuis quelques temps, l'une des domestiques lui avait dit que Mrs. Abbott cherchait une nouvelle femme de chambre après le départ de Gwendoline, mais à cause des derniers évènements il avait complètement oublié.


- Bonjour..? Vous êtes muette ? demanda t-il, souriant et aimable comme à son habitude.

Il cherchait à la mettre à l'aise mais si elle était vraiment nouvelle, sans doute ne comprenait elle pas cette certaine familiarité. Il s'approcha d'elle et tendit la main.


- Vous êtes la nouvelle engagée par Mrs. Abbott ? Je ne savais pas qu'on avait déjà trouvé quelqu'un pour ce poste. Je suis Daniel, enchanté de vous rencontrer. Ne vous formalisez pas trop avec moi, les servantes ne vous ont pas prévenu que "j'aimais la compagnie des domestiques" ? Comme le dit si bien mon paternel...

Il eut un léger rire, essayant de dissimuler sa précédente tristesse. Il n'aimait pas vraiment qu'on le plaigne en quoique ce soit et tentait de faire bonne figure et bonne impression. Et puis d'un autre côté, une nouvelle tête ça lui changeait les idées.

- Vous venez de loin ? Le voyage n'a pas été trop long ? Il nous est arrivé d'avoir des domestiques qui venait de France et même d'Italie c'est pour cela que je m’interroge. J'espère que vous vous plairez ici... Ah mais, je parle, je parle. Je dois vous mettre mal à l'aise, en plus je ne suis même pas rasé !

Daniel eut un léger rire et s'éloigna d'elle pour préparer de quoi se raser et se faire une toilette rapide, se passant alors le visage sous l'eau qu'on lui avait apporté récemment avant de s'essuyer le visage dans une serviette.
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Charlotte Pitt
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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Icon_minitimeLun 25 Juin - 21:18

Charlotte fut tout de suite surprise par la familiarité de l'homme qui se trouvait dans la pièce. C'était donc lui, le jeune maître de la maison ? Elle ne l'imaginait pas comme ça... En tout cas, il était indéniablement charmant. Sans doute avait-il une fiancée ou une compagne... Elle regarda la main qu'il lui tendit avec un air assez ébahi puis la serra doucement dans la sienne, ne s'attendant pas le moins du monde à être saluée comme une Lady. Même si, mine de rien, sa diction et son maintien étaient restés, même après son séjour dans les bas quartiers des grandes villes.

- Non... Je vous assure que je suis tout à fait capable de parler.

Elle lui sourit faiblement, essayant de se montrer la plus chaleureuse possible. Elle décela une pointe de mélancolie sur le visage de son employeur. Il devait avoir traversé une épreuve marquante qui l'avait profondément blessé. Elle se sentit soudain très attendrie par lui. Elle le regarda un instant dans les yeux puis fixa son tablier, gênée. Elle n'avait pas l'habitude de parler ainsi avec quelqu'un. C'était rare qu'on soit si aimable avec elle... Elle l'écouta avec attention et lui répondit, essayant malgré tout de garder une certaine réserve.

- Oui, c'est moi. Je suis arrivée hier après-midi. Mrs Abbott m'a fait visiter votre manoir... Et... euh... Je suis Charlotte. Charlotte Pitt. Enchantée Monsieur. Les autres servantes ne m'ont pas prévenue que vous appréciez les domestiques... Enfin... Peut-être tenaient-elles à ce que je ne le sache pas ? Elles n'ont pas l'air de beaucoup m'aimer... Mais je ne vais pas vous ennuyer avec mes problèmes.

Le rire de ce jeune homme, bien que chaleureux, sonnait quelque peu faux. Il devait essayer de dissimuler sa tristesse à ses yeux... Elle se sentit soudain très déplacée dans cet endroit. Elle n'aurait peut-être pas dû quitter son meublé au fond.
Ce fut Matt qui la rappela à l'ordre, lui murmurant quelques paroles encourageantes. Elle ne devait pas se démonter pour si peu ! Dieu merci, il recommença à lui parler.


- Oh, ne vous en faites pas, ce n'était pas long. En fait, j'habitait vers Whitechapel avant. Il ne m'a fallut que quatre petites heures de marche pour venir ici. Vous devez être quelqu'un de très réputé pour faire se déplacer les gens d'aussi loin.

Cela pouvait paraître énorme mais quatre heures après n'était rien par rapport à ce qu'elle avait parcourut depuis son expatriation. Elle rougit un peu quand Daniel partit faire sa toilette, pas plus gêné que ça par sa présence. Par réflexe et pour cacher son teint de pivoine, elle tourna son regard vers la fenêtre. Posant une main sur le carreau froid, elle scruta les gouttelettes qui ne cessaient de tomber depuis la veille au soir. Bizarrement, elle aimait la pluie. C'était si poétique... Elle aimait la musique de la nature. C'était la seule distraction qu'elle avait eu à l'asile pour aliénés, sans compter ses deux compagnons immatériels.

Elle soupira en regardant son visage. Elle se trouvait vraiment laide avec ses deux cernes qui ne voulaient pas partir. Elle faisait vraiment peine à voir... Du moins, elle le pensait, car pour un oeil averti, cette jeune femme s'avérait être une beauté mystérieuse et sobre. Elle passa une main sur son col, à l'endroit où se trouvait son tatouage maudit. Ces trois chiffres qui marquaient son enfance placée sous le signe de la malchance. Un sujet de conversation... Il fallait qu'elle trouve quelque chose à dire...


- Vous... Vous êtes plutôt gentil. Je pensais que tous les aristocrates méprisaient les domestiques comme s'ils étaient des insectes tout juste bons à être écrasés sous leur semelle. Enfin... C'est un prix dérisoire à payer en comparaison de ce qui nous est offert. Un toit, de la nourriture, de quoi laver nos vêtements et de quoi nous laver nous-mêmes... Enfin... Jusqu'à-ce que nous soyons trop vieilles pour travailler, auquel cas, c'est la porte... A moins de faire un mariage quand on est encore jeune et potable... Excusez-moi, je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça, c'est un sujet vraiment déprimant. Je vais m'occuper de votre petit déjeuner...

Elle retourna vers le plateau et s'empara délicatement de la tasse de porcelaine pour la poser sur la soucoupe. Elle prit ensuite la théière à deux mains et versa le thé parfumé sans en mettre à côté. Le liquide ambré clapota doucement lorsqu'elle la reposa. Elle beurra ensuite les toasts sans les briser, avec le couteau à bout rond prévu à cet effet. Pour finir, elle étala la marmelade orangée à l'odeur si particulière par dessus et les disposa dans la petite assiette blanche sur le côté. Satisfaite de son travail, elle essuya ses mains avec une petite serviette et retourna à la fenêtre en attendant qu'il eut terminé.

- J'aime la pluie, pas vous ? On a l'impression que la nature est lavée de tous les péchés des hommes une fois que le soleil est revenu. Les oiseaux se remettent à chanter, les fleurs s'ouvrent... Aimez-vous les oiseaux Monsieur Blake ?

Elle remarqua avec un certain étonnement qu'elle parlait déjà avec un peu plus de relâchement à cet homme jusque là inconnu. Sa conversation était des plus agréables, à vrai dire. Dans un coin de la pièce, elle remarqua un papier roulé en boule qui traînait. Elle s'avança et se pencha en avant pour le ramasser. Visiblement, il était très désordonné... Elle nota quelques traits qui dépassaient du papier. Un croquis ? Il aimait donc dessiner... Mais pourquoi l'avait-il fait avec tant de ferveur et de violence ?
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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Icon_minitimeLun 25 Juin - 23:11

Le jeune homme ne fut pas surpris des quelques secondes d'effarement qu'eut la nouvelle, habitué à ce genre de réaction. C'était trop peu dans les us et coutumes de converser avec ses domestiques, Daniel n'avait jamais vraiment trop compris pourquoi. Mais lui n'avait pas envie d'agir ainsi. Déjà qu'il n'avait pas beaucoup d'amis et que son père ne lui parlait presque jamais, trop occupé dans ses histoires de vampire, alors si il ne pouvait pas discuter tranquillement avec les gens de la maisonnée, il n'avait plus qu'à prendre une corde et se pendre dans sa chambre haut et court.
Alors que Daniel se faisait une rapide toilette et se rasait, se mettant du savon sur les joues et le menton à l'aide d'un blaireau, il répondit aux interrogations de la jeune femme. Bien sûr, il avait pris soin de se placer de telle façon que la jeune femme ne voit pas le tatouage qu'il avait à la nuque, la honte de son père puisqu'il arborait un symbole de croc, signe que Daniel "appartenait" à un vampire. Plus qu'une notion d'appartenance, c'était plutôt une prévention pour les fous qui tenteraient de se nourrir du jeune homme. Mais la jeune femme ne connaissant sans doute rien des vampires, cependant ce genre de tatouage n'était pas vraiment à la mode et pouvait déstabiliser n'importe qui.


- Charlotte Pitt. J'essaierai de m'en souvenir, moi et ma cervelle de moineau... dit il avec un rire. Ne vous en faîtes pas pour les autres servantes, Charlotte, elles sont toujours méfiantes et jalouses au début. Enfin, je crois.

Il commença à se raser avec une lame en argent rétractable, magnifiquement ornée de décorations, signe qu'elle appartenait depuis longtemps à sa famille.

- Faites donc, parlez moi. Vous savez il n'y a pas grand chose à faire ici à part se morfondre alors autant se changer les idées en votre compagnie !

Daniel manqua de se couper quand elle lui révéla qu'elle avait mis quatre heures de marche pour venir. Quatre heure ? Lui qui trouvait déjà cela long en fiacre, il avait l'air malin. Il se tourna un instant vers elle.

- Quatre heures ?! Mais c'est très long ! Vous avez du être éreinté en arrivant ! Je m'en excuse vraiment, j'espère que vous avez eu le temps de vous en remettre ! s'exclama t-il avant de se retourner vers le miroir. En vérité, c'est mon père qui est le plus connu des deux, moi je ne suis que son fils adoptif.

Il était inutile de dissimuler ses origines à la jeune femme, tout le monde était au courant dans la maison et si elle ne l'apprenait pas de sa bouche, elle le découvrirait tôt ou tard par le biais d'une des servantes. Les ragots allaient bon train après tout. Daniel rinça son rasoir dans l'eau avant de continuer de l'autre côté, le rasoir effleurant sa peau émettant un bruit de friction que le jeune homme aimait bien entendre étrangement. Il était comme ça, éternel épicurien, aimant les charme de l'existence, même les choses les plus banales.
En vérité, Daniel n'avait pas eu le temps d'étudier Charlotte, il l'avait juste analysé rapidement. Il ne la trouvait pas laide même si sa maigreur lui avait un peu sauté aux yeux sur le coup mais si elle avait vécu dans la rue c'était justifier. Sans doute ici se renflouerait elle un peu, les domestiques étaient bien traités. Il avait remarqué cependant qu'elle savait se tenir et parlait bien, signe qu'elle avait été éduqué et cela l'intriguait il devait l'avouer.


- Beaucoup d'aristocrates sont dans ce cas, Charlotte, je dois être un des rare qui fait exception à la règle. D'ailleurs, mon père est très stricte sur ce sujet, il laisse couler en partie parce que j'insiste pour que les domestiques soient bien traités. Voyez vous, je viens des basses classes. J'ai été abandonné devant un orphelinat miteux quand j'étais encore un poupon. Si je suis là c'est parce que j'ai eu beaucoup de chance et je m'en voudrais terriblement de renier mes origines. Après tout, ma mère aurait pu être l'une d'entre vous... voir même une fille de joie... Ah et maintenant c'est moi qui raconte mon existence ! Comme quoi nous ne sommes pas différents !

Daniel riait doucement, ayant chassé en grande partie ses idées moroses de sa tête en parlant de tout avec la nouvelle servante. Il rinça et rangea le rasoir avant de se rincer abondamment le visage et appliquer une lotion pour éviter les brûlures. Puis il remit sa chemise et son veston, s'activant à fermer les boutons. Il l'écouta puis se tourna lui aussi vers la fenêtre en boutonnant sa veste.

- Oui, j'aime beaucoup les oiseaux. Quand j'étais petit, je passais ma journée dehors à essayer d'en attraper un quitte à monter aux arbres si il le fallait... et je finissais irrémédiablement par tomber dans une flaque de boue. Mrs. Abbott avait vraiment de la peine avec moi ! raconta-t-il en souriant avant de tourner son regard vers elle. Je vous en prie, appelez moi Daniel. Mr. Blake c'est mon père !

Puis il se détourna de la fenêtre, finissant de mettre son foulard autour de son cou, le plaçant bien comme il faut dans sa redingote tout en y ajoutant les petites perles décoratives dessus. Ensuite, il prit un peigne et se coiffa, du moins il essaya car ses cheveux allaient irrémédiablement dans tous les sens. Il ne remarqua qu'elle avait récupéré la toile déchirée que quand il se retourna et s'approcha rapidement d'elle en tendant la main pour qu'elle le lui rende, toujours souriant même si on sentait que cela le mettait mal à l'aise.

- Ne vous occupez pas de cela, je vous pris. Je vais m'en charger.
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Charlotte Pitt
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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Icon_minitimeMar 26 Juin - 7:26

La jeune femme sourit en l'entendant raconter son histoire. En réalité, elle adorait entendre les petits problèmes de chacun, cela lui permettait de se sentir utile en essayant de réconforter les gens. Si elle avait eu un peu plus l'habitude de sourire, elle aurait rit devant l'air éberlué du jeune homme quand il apprit qu'elle avait fait quatre heures à pieds pour venir jusque ici. Rien de comparable aux semaines de marche qu'elle avait dû subir pour traverser l'Allemagne et rejoindre Paris en passant par la Suisse, pour plus de sûreté. Elle avait cru mourir maintes fois, ses pieds avaient longtemps saigné, elle avait eu froid. Mais la volonté de changer de vie et ses entités l'avaient poussée à aller de l'avant.

- Non, non, je vais bien, je vous assure... Ce n'est vraiment pas énorme pour moi. Je suis habituée à marcher longtemps... Oui... Je suis habituée...

Sa voix s'était affaiblie pour ne plus devenir qu'un murmure au souvenir de ce sombre voyage. Mais le jeune homme mettrait sans doute ça sur le compte de sa timidité. Elle redressa la tête et le laissa poursuivre. Alors comme ça, il venait de la classe ouvrière et, par un heureux hasard, il s'était retrouvé propulsé dans les cercles très fermés de l'aristocratie. Tout l'inverse d'elle... Un souvenir lui traversa l'esprit, comme une piqûre douloureuse.

*****

Cologne, 1832. La petite Karlotta, vêtue d'une jolie robe pêche et d'un petit tablier, marche vers l'entrée du manoir. Deux hommes en blanc l'accompagnent, chacun tenant un bras de la fillette. Derrière eux, se tiennent les parents. Le père porte une petite valise et son ours en peluche. Ils ne disent rien. Ils ne diront plus jamais rien. Au début, la petite fille prend ça pour un jeu et assaille les deux inconnus de questions futiles mais normales pour une enfant de dix ans. Ils ne répondent pas. Personne ne lui répond. Ce silence pesant met la puce à l'oreille de la fillette. Elle sens les poils de ses amis se hérisser. Quelque chose ne tourne pas rond.


- Maman ? Où est-ce qu'ils m'emmènent ?

Les parents gardent la tête basse. Seul le silence répond à la pauvre Karlotta.

- Où est-ce qu'il m'emmènent ? Je veux pas partir d'ici, moi !

La fillette commence à se débattre. Elle réussit à échapper à la prise des deux inconnus, qui ne s'attendaient pas à ce qu'elle tente de fuir. Elle court aussi vite que ses petites jambes le lui permettent. Le grand escalier paraît bien long à la petite, qui entend des pas se rapprocher. Plus vite. Elle accélère et commence à les distancer mais soudain, elle glisse sur le sol marbré du Hall et tombe. Deux mains puissantes et rugueuses la relèvent brutalement et la chargent sur les épaules de l'homme à qui elles appartiennent comme si elle était un fétu de paille. De loin, elle aperçoit le fourgon tiré par deux chevaux. Une voiture grise, sinistres, ne possédant qu'une ouverture fermée par des barreaux. Une voiture de prisonnier. La fillette se met alors à battre des bras et des jambes, à essayer de mordre, sans ébranler le moins du monde ses "ravisseurs".

- Non ! Laissez-moi, j'ai rien fait ! Je veux rentrer ! Maman !

Ils ouvrent la porte et la jettent à l'intérieur, ainsi que la valise et la peluche. La fillette, les yeux embués de larmes, se redresse et empoigne les barres de fer, tendant la main vers ses parents qui ne bougent pas. Leur regard est vide. Vide de toute émotion. La fillette pleure. Elle supplie même.

- Maman ! Ne les laisse pas m'emmener, s'il te plaît ! Papa !

Rien. Ils la regardent comme un monstre. Une secousse, un hennissement. La voiture se met en route et la petite fille panique. Elle tend la main à travers les barreaux, vers ses parents. De grosses larmes roulent maintenant sur ses joues.

- NON ! MAMAN ! AIDE-MOI ! S'IL TE PLAIT MAMAN ! MAMAAAAAAAN !

Son cri se perd dans le lointain. Ils n'ont pas bougé. Rien du tout. Alors, Karlotta se blottit dans un angle du fourgon et serre son doudou contre elle pour étouffer ses sanglots. Elle est seule maintenant.


*****

- Eh bien... Vous avez là une étonnante histoire. Moi.... Elle s'arrêta soudain. Devait-elle lui parler de son internement ? Non... Il la prendrait pour une folle lui aussi. Comment croire une femme qui prétendait être habitée par deux animaux qui pouvaient lui parler par la pensée ? Tout ce qu'elle gagnerait, ce serait un aller simple pour Bedlam. J'ai toujours vécu dans la rue. Enfin... j'ai peut-être eu plus de chance que d'autres... Sans doute...

Charlotte ne s'était pas rendue compte que ses yeux étaient brillants de larmes prêtes à couler. Elle les essuya rapidement, avant que son maître ne puisse les voir. Son anecdote sur les oiseaux la fit sourire faiblement. Lui, au moins, il avait eu la chance de pouvoir en voir... Elle se sentit soudain très lasse mais n'en laissa rien paraître. Quand elle ramassa le papier, elle sentit un léger malaise dans la voix du jeune homme qui l'intrigua. Néanmoins, elle ne chercha pas à en savoir davantage et lui donna le feuillet sans discuter. Puis elle se redressa et croisa ses mains sur son tablier.

- Votre thé va être froid... Monsieur... Daniel.

Elle baissa la tête et se dirigea vers le lit dont les couvertures étaient froissées. Elle remit tout en place, lissant les draps de lin du plat de sa main, rabattant le gros édredon d'un geste habile. Une fois son oeuvre achevée, elle vérifia qu'il n'y avait pas de faux plis. Plutôt contente de son travail, elle alla se remettre en face de Daniel, réprimant l'envie de s'asseoir pour souffler un peu. Elle avait beau être habituée, les crampes qui lançaient ses jambes ce matin là étaient très désagréables. Finalement, elle ferma les yeux un petit moment et s'appuya discrètement contre un meuble pour soulager le poids qui pesait sur ses membres inférieurs.

- Vous avez l'air d'aimer dessiner non ? Enfin... Quand j'étais petite j'aimais beaucoup la peinture mais je n'ai jamais pu vraiment m'y consacrer... Pas les moyens. Alors je dessinais par terre avec des bouts de bois brûlés. Et puis j'ai grandi et je suis allée travailler... Et je n'ai plus eu l'occasion de toucher à un crayon.

Ce qu'elle lui avait raconté n'était pas tout à fait faux. Petite, elle adorait la peinture mais avait dû faire avec les moyens du bord pour égayer sa piètre cellule. Cherchant désespérément quelque chose à faire pour ne pas avoir l'air d'une potiche, elle tordait ses mains, l'air nerveuse. Dans le couloir, deux bonnes passaient, apportant sans doute la literie sale à la buanderie. Leurs pas s'arrêtèrent. Visiblement, elles avaient stoppé leur marche le temps de souffler un peu

- Oh, j'en peux plus ! Il faut que je pose ça trente secondes ou je vais tout lâcher dans l'escalier !
- D'accord, mais pas trop longtemps. Imagine ce qui nous arriverait si Abbott nous surprenait à bailler aux corneilles ?
- Je préfère pas y penser... D'ailleurs, en parlant d'elle, tu sais, la nouvelle qui est arrivée hier...
- Ah, elle ? Personnellement, je la trouve sympathique. Mais c'est pas le cas de tout le monde. T'aurais dû voir la tête de Grace quand elle l'a vue !
- La question n'est pas là. Apparemment, elle saurait lire et écrire l'anglais, le français et l'allemand.
- Non ?! Mais... Maintenant que j'y pense, elle se tient trop bien pour quelqu'un qui vient de Whitechapel. Je suis sûre qu'elle cache quelque chose de louche...
- Pour sûr. Bon, on y va, sinon la vieille va s'impatienter.

Les pas repartirent et bientôt, on entendit plus rien. Charlotte coula un regard vers Daniel et se rendit compte qu'il n'avait pas, lui non plus, perdu une miette de la conversation. Il allait la questionner. Il fallait qu'elle se sorte de là. L'air paniqué, elle ramassa ses jupes et se dirigea presque en courant vers la sortie en marmonnant des paroles d'excuse, bredouillant qu'elle allait chercher de l'eau pour son bain, ce qui était totalement stupide, puisqu'il était déjà habillé. Dans sa précipitation, elle marcha sur son lacet et tomba en avant. Sa première journée commençait bien....
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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Icon_minitimeMer 27 Juin - 11:44

Alors que Daniel parlait à la jeune femme, il sentit qu'elle perdait le fil. Il la regarda alors et vit que son regard était perdu, comme si elle était en proie à un souvenir. Mais il ne releva pas, comprenant parfaitement que tout le monde avait ses mystères, surtout quand on avait eu une vie aussi difficile que la sienne. Il continua donc ses affaires, semblant ne pas se soucier de sa légère absence. Si elle avait quelque chose à lui dire, elle lui dira tôt ou tard une fois qu'elle aura pris un peu de confiance en elle.
Daniel ne pouvait s'empêcher de se dire que la vie de Charlotte avait du être des plus pénibles et s'imagina à sa place. Si le vampire ne l'avait pas adopté, il aurait fini à la rue lui aussi avec comme seul bagage ses dessins. Mais qui voulais d'un dessinateur à notre époque ? Il serait mort de fin ou de fatigue avant d'avoir pu passer la quinzaine.
Il songea au vampire un instant, ce père qu'il avait oublié et qu'il avait retrouvé à l'église il y avait deux semaines de cela. Il lui avait forte impression : son port était altier et fier, sa voix suave presque ronronnante, son parfum si familier. Tout cela avait éveillé le doute dans l'esprit de Daniel et finalement c'était William, celui qu'il croyait être son vrai protecteur qui s'est révélé être plus dangereux que cette créature du diable comme il les appelait si bien. Daniel avait perdu Claire, et sa mort lui restait sur la conscience. William Blake avait toujours été un homme fier et stricte mais très protecteur et le jeune homme n'avait jamais manqué de rien si ce n'est d'un peu d'affection. Il devait tout à son père, c'est pourquoi même après son acte infâme, il restait chez lui et lui obéissait encore et toujours.

Quand il vit que Charlotte avait trouvé sa toile, il s'empressa de la lui demander et elle le lui rendit sans broncher. Alors Daniel, rassuré, se mit à sourire de nouveau et mit le dessin dans le cheminée avant de jeter une allumette dessus pour qu'il brûle, que ce souvenir de sa malédiction disparaisse.
Charlotte lui fit alors remarquer que son thé allait être froid et Daniel lui répondit par un sourire avant de se diriger vers le service, s'asseoir et commencer son petit déjeuner, même si il n'avait pas vraiment d’appétit aujourd'hui.


- Oui, c'est une passion que j'ai depuis tout petit et un moyen de m'occuper. C'est agréable de capturer un moment éphémère de notre existence juste avec un crayon et un chevalet. répondit il en commençant à manger. Vraiment ? Si vous voulez, nous pourrons faire quelques séances de dessin et de peinture ensemble ? Cela me ferait très plaisir.

La présence de Charlotte cependant lui mettait un peu de baume au cœur et bientôt ses sourires devinrent plus sincère. Cependant, une conversation de l'autre côté de la porte attira son attention alors qu'il portait la tasse à ses lèvres. Les deux servantes discutait de la nouvelle, Charlotte, en des termes qui éveillèrent quelques soupçons à l'oreille de Daniel et la jeune femme dut s'en rendre compte car dés que les servantes s'éloignèrent elle chercha une excuse pour s'esquiver.
Le jeune homme se leva et la rattrapa, attrapant son poignet fermement mais pas durement avant qu'elle ne tombe par terre, la relevant doucement.


- Faîtes attention ! Vous allez vous faire mal, Charlotte. dit il en la regardant avec une sincère inquiétude.

Puis après un moment de silence, il la lâcha et la regarda droit dans les yeux.

- Venez avec moi, je crois que nous devons parler.

Sa voix n'était pas ferme ni sévère, il disait cela avec son éternelle douceur et son naturel aimable avant de lui montrer la direction d'un bureau que lui avait réservé son père. Il la conduisit jusque là bas, ferma la porte derrière eux puis l'incita à s'asseoir, s'adossant au bureau et croisant les bras.

- Écoutez, je ne veux pas que vous vous inquiétiez, je ne vais pas vous renvoyer. Je voulais juste vous faire savoir que je préfère que mes employés soient honnêtes avec moi pour qu'une vraie relation de confiance s'établisse entre nous. Vous me suivez..? Je vous ai dit ce que vous deviez savoir sur moi, je pense qu'il est juste que vous me renvoyez la pareille.

Il prit une pause puis sourit et repris.

- J'ai déjà remarqué votre tenue. C'est la première fois que je vois quelqu'un des basses classes aussi bien éduquée. Est-ce vrai que vous savez lire et écrire dans trois langues différentes..? Est-ce que... c'est "Lui" qui vous envoit ?

Oui, intérieurement, Daniel espérait que ce soit une envoyée de son premier père adoptif mais peut être qu'il se trompait sur toute la ligne. De toute façon, il fallait bien tenter sa chance.
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Charlotte Pitt
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Proie(s) : Charlotte ne chasse pas. Elle essaye de survivre, c'est déjà bien.
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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Icon_minitimeMer 27 Juin - 12:53

Charlotte eut peur un instant quand Daniel lui attrapa le bras et failli se débattre. Mais la douceur de sa voix la calma et elle se redressa, lissant les plis de sa robe, l'air gêné et terriblement mal à l'aise. Nerveusement, elle remit sa coiffe en place et fixa le sol. Il avait simplement eu peur qu'elle ne se fasse mal. Le silence qui s'installa alors la plaça dans un état de stress intense et elle crut défaillir lorsqu'il lui annonça qu'ils devaient parler. Il allait la renvoyer. Non ! Pas après tout ce qu'elle avait fait pour se faire embaucher ! Pourquoi avait-il fallu que ces deux filles se mettent à parler à ce moment précis ?! Mais sa voix si douce lui fit penser le contraire. Non... Il était trop gentil, trop à cheval sur ses principes pour la renvoyer pour ça... Du moins, elle l'espérait.

Elle pénétra dans le bureau et s'assit, la gorge nouée. Trop éperdue pour dire quoi que ce soit. Elle posa ses mains sur ses genoux et se mordit la lèvre, craignant ce qui allait suivre. Elle l'écouta sans broncher, hochant la tête par moments. Il voulait connaître sa véritable histoire. En même temps, c'était compréhensible. Il avait besoin d'être en confiance avec elle et c'était normal qu'elle joue franc-jeu avec lui. Il avait déjà remarqué qu'elle se tenait trop bien pour une indigente. Son éducation la trahirait toujours... Mais qui était donc ce "Lui" auquel il faisait allusion ? A voir la lumière qui jouait dans ses yeux, il devait s'agir de quelqu'un de très cher pour le jeune homme. Doucement, elle prit la parole. Sa gorge était sèche. Autant commencer par le début.


- Par où commencer... Disons que... Je ne suis pas née dans les quartiers pauvres de Londres, loin de là. En réalité, je suis Allemande. Mon véritable nom est Karlotta Mölders. Mes parents... Mes parents étaient de riches propriétaires. Ils n'ont jamais été là pour moi. En fait, c'est à peine si je me souviens de leurs visages... J'ai passé les dix premières années de ma vie dans un manoir de Cologne, sans vraiment les avoir près de moi. Je crois qu'en fait, ils ne m'aimaient pas beaucoup... J'ai eu un frère jumeau, mais il n'a pas survécu. Ils devaient m'en vouloir d'avoir "tué" leur fils, celui qui devait hériter du domaine. Pour eux, je n'étais rien de plus qu'un poids mort. Un parasite qu'on ne peut pas tuer... Alors ils m'ont envoyée dans un hôpital psychiatrique en prétextant que j'étais folle. Ce n'était pas vrai... Je peux vous assurer qu'il n'y a pas pire torture quand vous êtes saint d'esprit que d'être entouré de fous. Ils m'ont testée, m'ont fait subir des choses affreuses. Ils m'ont tatoué un numéro dans le cou. Mais je me suis enfuie... J'ai longtemps voyagé. J'ai fini par atterrir en France et j'y ai appris de moi-même la langue, pour me débrouiller là-bas. Ensuite, j'ai décider d'aller en Angleterre. Là aussi, j'ai dû apprendre la langue. Et j'ai changé d'identité, pour ne pas éveiller de soupçons. Je ne sais pas ce que mes parents sont devenus... Ils m'ont probablement oubliée, chassée de leur vie. Ils doivent probablement chérir un autre fils... Oui... Probablement... Voilà. Vous savez à peu près tout sur moi. Malheureusement, je ne sais pas qui est cette personne dont vous me parlez...

Charlotte soupira. Raconter tout cela avait été très dur, d'autant plus que c'était la première fois que quelqu'un d'autre qu'elle n'était au courant. Elle détestait ressasser le passé, c'était inutile et douloureux. Mais elle était prête à tout pour garder son emploi et être agréable à son nouveau maître. Ses propres sentiments et sa vie n'avaient que peu de valeur aux yeux de la jeune femme. Elle vit alors la petite lumière s'éteindre dans les yeux du jeune homme. quand il se rendit compte qu'elle n'avait rien à voir avec celui qu'il attendait. Elle eut soudain envie de l'aider. Mais comment ? Comment pouvait-elle établir une liaison entre lui et l'homme qu'il cherchait ? Son absence se remarquerait forcément... A moins qu'elle utilise le corps de Matt... Après tout, un écureuil passait facilement inaperçu, non ? Mais... Il ne connaissait sans doute pas l'existence des Lycanthropes... Que ferait-il si elle se révélait à lui ? L'apprécierait-il toujours autant ? Voudrait-il la tuer ? Non... Ce n'était pas son genre. Du moins, c'était ce qu'elle pensait. Que faire, que faire... La bonne se leva et regarda Daniel dans les yeux, pour la première fois. Elle le sonda, de ses yeux de biche d'un vert si pénétrant. Elle resta ainsi, essayant de savoir si elle pouvait lui faire confiance. Au dehors, l'averse avait tourné à l'orage. Elle s'écarta de lui, alors qu'un éclair zébrait le ciel noir et chargé.

- Monsieur Daniel... Vous savez, la peur, le dégoût que j'inspirait à mes parents ne venait pas seulement de mon jeune frère... A vrai dire... Je suis quelqu'un de... Différent. Vraiment différent. Sans doute n'avez-vous jamais vu de créatures semblables à moi dans le passé... Je... Je ne suis pas une humaine normale.

Elle lui adressa alors un pâle sourire et, sous ses yeux, prit l'apparence de Kiara. La jeune femme se tassa, se couvrit de poils, rapetissa. Son nez s'allongea et s'humidifia, laissant place à une truffe noire et humide. Des griffes remplacèrent ses ongles et, dans l'angle du bureau se tenait maintenant une splendide louve grise qui fixait Daniel de ses yeux couleur du ciel. L'animal ne bougea pas et se mit à parler, agitant la queue comme un chien confiant.

- Voyez-vous... Certains humains ont le pouvoir de se transformer en loup ainsi qu'en un autre animal. Je fais partie de cette espèce là. Je suis une Lycanthrope. N'ayez pas peur, je ne suis pas dangereuse... Telle que vous me voyez là, je suis sous la forme de ma première entité, Kiara. Matt, la deuxième, est un écureuil et il passe souvent inaperçu.

Charlotte reprit forme humaine, comme si rien ne s'était passé. Elle parla soudain très vite, comme si elle avait peur que Daniel ne la jette dehors, effrayé par ses pouvoirs hors du commun. Maintenant, tout se jouait à pile ou face. Dans quelle galère s'était-elle encore embarquée... ? Et si... Et si il décidait de la tuer ? Non... Non, elle ne pouvait pas croire qu'il puisse faire une chose pareille. Allait-il en référer à son père ? Ou bien à Mrs Abbott ? Elle serait virée... Dehors, sans argent et sans logement, elle n'aurait d'autre choix que de faire le trottoir à l'entrée de coupes-gorge sordides.... Cette idée lui arracha un frisson de dégoût et de peur.

- Si... Si vous me dites à quoi ressemble l'homme que vous cherchez, je pourrais le retrouver pour vous. Un écureuil... Personne ne fait attention à ces animaux. Je pourrais m'éclipser discrètement le soir, personne ne le remarquera. Je ferai n'importe quoi qui puisse vous être utile mais par pitié, ne me renvoyez pas... J'ai vraiment besoin de cet emploi...

Bouleversée, fatiguée, la jeune femme était au bord des larmes. Cela faisait beaucoup de révélations en une journée et elle comprenait parfaitement que Daniel préférât se débarrasser d'elle, créature étrange à ses yeux, plutôt que de l'écouter. Inconsciemment, elle voulait plaire à son maître. Elle voulait que quelqu'un l'apprécie et l'épaule comme un père, un ami ou un grand frère. Comme la famille qu'elle n'avait pas eu. Elle se rassit sur la chaise et soupira, cachant son visage de ses mains. Elle se sentit soudain bien petite et pathétique, pauvre idiote se berçant d'illusions. Elle renifla discrètement et refoula autant que faire se peut les perles transparentes qui menaçaient de couler de ses yeux.
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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Icon_minitimeJeu 28 Juin - 13:08

Daniel s'était installé contre le bureau et avait laissé ensuite son interlocutrice lui raconter son passé. Il était immobile, les bras et les jambes croisées, à moitié assis sur le bureau et la regardait avec attention, ne perdant pas une miette de ce qu'elle disait. Aucune expression de dégoût ne passa sur son visage quand elle avoua être étrangère. Pas plus quand elle lui révéla qu'elle était allé à l'asile. Ce fut à peine une expression de peine qui commença à poindre, ses sourcils se fronçant vers le haut dans une expression désolée. Le fait qu'elle soit abandonnée par ses parents, Daniel le comprenait parfaitement. Même si dans son cas, il n'avait jamais vu ses véritables parents, la douleur restait la même. Ce vide, ce profond manque qu'aucun parent adoptif n'avait réussi à combler même avec toute l'affection du monde. Et une question qui persiste toujours : pourquoi ?
Le jeune homme, en voyant l'air atterré de Charlotte, lui sourit et posa gentiment sa main sur son épaule pour la rassurer. Il savait également ce que c'était que de se sentir rejeté à cause d'un "don" même si dans le cas de Daniel, il trouvait que cela avait plus l'air d'une malédiction. Avoir des prémonitions dans son sommeil et se retrouver le lendemain matin avec des gribouillages incompréhensibles sur son chevalet, ça n'avait rien de rassurant.
Le regard du jeune aristocrate se voila quand elle lui révéla qu'elle ne savait pas de qui il parlait. Daniel aurait espéré qu'après ce qu'il s'était passé, qu'après la mort de Claire, son père aurait essayé de le contacter. Mais non, visiblement, il n'était pas si attentif au bien être de son enfant. Cela peina le jeune homme qui sentit ses yeux le piquer, des larmes menaçant et il se détourna de Charlotte pour se diriger vers la fenêtre, afin de dissimuler sa tristesse. Regardant au dehors l'orage qui s'annonçait, des lourds nuages noirs s'amoncelant dans le ciel, il lui répondit d'une voix légèrement nouée par l'émotion.


- Ne vous en faîtes pas, Charlotte. Je vous comprend. Vous avez eu une vie très dure et vous êtes forte, je vous admire pour cela...

Mais la jeune femme reprit et Daniel tourna son regard vers elle, perplexe quand elle commença à lui révéler qu'elle n'était pas vraiment humaine. Était elle aussi un vampire comme Mircea..? Mais non, la jeune femme se changea sous ses yeux en loup. Daniel poussa un cri de surprise étouffée en ayant le réflexe de se reculer dans l'angle de la pièce, faisant tomber quelques ouvrages au passage qui avait été posé en équilibre sur la bibliothèque. C'était incroyable ! C'était comme si Charlotte avait disparue dans le corps de la louve : son corps s'était tassé et s'était couvert de poils gris, son visage s'était allongé et des oreilles pointues lui avait poussé.
Pétrifié de stupeur, il resta un instant immobile dans un coin, les mains tremblantes et les yeux écarquillés, la bouche pincée. Sa respiration s'était faite plus haletante alors que son cœur se mettait à battre à tout rompre, même après que la jeune femme ait repris un aspect humain. Finalement au bout de quelques secondes et alors que Charlotte s'était rassis en mettant sa tête dans ses mains, au bord des larmes, il se détendit et se rapprocha d'elle doucement, presque timidement avant de venir s'agenouiller devant elle pour croiser son regard, posant sa main sur l'accoudoir du siège.


- Écoutez... Charlotte. Si vous voulez rester ici, il va falloir faire très attention. Je ne plaisante pas. Mon père est ce qu'on appelle un Hunter, il traque les créatures qui ne sont pas foncièrement humaines et je refuse qu'il vous fasse du mal. Il en a déjà suffisamment fait...

Sa voix était toujours un peu nouée par la surprise mais il lui sourit, essayant de la rassurer.

- Je... Je ne vais pas vous renvoyer. Mais vous devrez être très prudente et ne jamais utiliser votre pouvoir en ces lieux. Et c'est pour cela que je vous demande de ne pas m'aider car vous risquez très gros en essayant de retrouver l'homme dont je vous ai parlé.

Il se releva, souriant toujours un peu timidement. Daniel avait été grandement impressionné et intimidé par sa transformation et il avait un peu du mal à s'en remettre. Déjà que les histoires sur les vampires avaient été difficile à avaler mais alors ça... Il n'aurait jamais soupçonné qu'une telle créature existe.

- Celui que je cherche... est mon premier père adoptif. Je ne vous dirai pas son nom car j'ai peur que vous ne vous mettiez en quête de le trouver. Tout ce que je peux vous dire c'est que Mr. Blake m'a enlevé à lui quand j'avais quatre ans... et l'a fait passé pour un criminel. Depuis il se cache pour ne pas être tué par ceux qui étaient avant ses semblables, car il était Hunter... et c'est un vampire, une créature de la nuit qui se repait du sang des vivants. Mais je le connais, et je sais que c'est quelqu'un de bien... enfin du peu dont je me souviens.

Daniel dénoua son foulard et ouvrit son col pour lui montrer sa marque, une sorte de tatouage en forme de crocs sur le côté gauche de sa gorge. Puis il la dissimula de nouveau, n'aimant pas exhiber cette marque.

- Ceci est la preuve que je lui "appartiens" ou du moins qu'il m'a adopté. Chez eux, c'est comme cela que cela fonctionne mais je n'en sais pas plus. Je crois que c'est pour empêcher des vampires de me mordre... Enfin.

Il déglutit et repris une profonde inspiration. C'était très désagréable d'abord ce sujet mais il devait prévenir la jeune femme pour qu'elle ne se jette pas dans quelque chose de plus gros qu'elle.

- Comprenez vous, Charlotte ? C'est beaucoup trop dangereux. William Blake est devenu complètement paranoïaque et j'ai peur... qu'il ne vous fasse du mal à vous aussi... comme il a pris la vie de ma fiancée. Il... refuse que je sorte sans sa permission à présent. Il me menace et je... dois avouer que je ne sais vraiment pas quoi faire pour me sortir de cette situation.
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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Icon_minitimeJeu 28 Juin - 19:57

Ainsi donc, le père adoptif de son jeune maître n'était pas aussi respectable que ce qu'il laissait croire... Prendre ainsi un enfant à son père, puis faire passer ce dernier pour un monstre, se retourner contre lui, alors qu'ils étaient dans le même camp... Cela ne pouvait pas être possible. C'était tout bonnement abominable.

- C'est affreux... Comment peut-on faire une chose pareille à un... un ami ? Je ne comprends pas qu'on puisse en arriver là...

Elle écouta la suite de son histoire, calme et sérieuse. Ainsi donc, l'homme que cherchait Daniel était un vampire... Charlotte en tomba des nues. Elle avait un peu entendu parler de ces créatures étranges qui peuplaient le coeur de Londres. Certains faisaient parfois des descentes dans son quartier et tuaient tout ceux qui, trop sûrs d'eux-mêmes, reniaient la légende et sortaient le soir. Charlotte se souvint des soirées passées dans son appartement misérable. Ces soirées où elle avait fermé portes et fenêtres à double tour, où elle avait veillé à la lueur d'une simple chandelle. Ces nuits qu'elle avait passées, terrée au fond de son lit, la couverture rabattue sur son nez, à l'affût du moindre bruit. La jeune Lycanthrope avait toujours été terrifiée par ces créatures contre lesquelles elle ne savait pas se défendre. Matt l'avait souvent tourmentée, traitée de pleutre, de pleurnicheuse. Mais elle restait en vie. Aujourd'hui, elle vivait parce qu'elle avait été prudente. Et là, tout d'un coup, elle faisait le contraire de ce qu'elle avait toujours fait. Mais l'être humain n'est-il pas entièrement fait de contradictions ?

Elle réfléchit à ce que le jeune homme lui avait dit précédemment. Son autre père adoptif était un Hunter... Il risquait donc de la prendre en chasse si elle se faisait repérer... Mais comment le pouvait-il si elle sortait de nuit par le vasistas de sa chambre ? Ce n'était pas le genre d'homme assez paranoïaque pour faire surveiller son toit jour et nuit tout de même ! Le seul problème qui restait était la pluie... Elle devait laisser la fenêtre ouverte sous peine de ne plus pouvoir rentrer. Or, si elle sortait un soir d'intempéries, elle tremperait complètement le parquet de sa chambre et l'eau suinterait peut-être même jusqu'à l'étage du dessous. En plus, elle aurait les cheveux mouillés le matin, ce qui prêterait plutôt à confusion... Il fallait donc qu'elle sorte un jour de beau temps. Cela lui laisserait le temps de glaner quelques informations. Peut-être dans le bureau de Mr Blake...


*Fais attention Lottie. Tu sais pas encore où tu met les pieds, ça vaudrait mieux que tu nous joues l'innocente quelques temps... * Lui chuchota Matt.

Charlotte hocha la tête quand il lui demanda d'être discrète. Il tenait à ce qu'elle reste en vie... C'est ainsi qu'elle apprit qu'il avait perdu sa fiancée. Elle ne savait pas ce qu'était l'amour. Mais perdre un être cher... Oui, elle pouvait aisément imaginer ce que cela faisait. Une sensation de vide intense, que rien ni personne ne pourrait jamais combler... Compatissante, elle posa sa main sur celle de Daniel, l'air profondément désolée. Ses lèvres s'étirèrent en un fin sourire. Et elle se tut. De simples mots ne pouvaient pas effacer ce qui s'était produit, elle le savait très bien. Un long silence s'écoula, sans que l'un et l'autre ne dise quoi que ce soit. Ce fut le carillon d'une horloge qui la ramena à la réalité. Dieu du ciel ! Elle avait passé trop de temps avec Daniel, les autres allaient se poser des questions. La jeune femme se leva alors, lissant ses jupes et s'excusa.

- Je... Je crois que je ferais bien mieux de retourner à mon travail... Ne vous en faites pas. Je serais discrète. Après tout, j'ai l'intention de vivre encore longtemps et de fonder un foyer. Ce serait un peu bête que tout s'écroule maintenant non ?

Sur ces mots, elle sortit du bureau et ramena le plateau du petit déjeuner à l'office. Là-bas, les autres l'accueillirent avec questions et regards plus ou moins obliques.

- Eh bien, tu en as mis du temps ! On se demande ce que tu faisait, hein ? Lui lança Grace, visiblement peu contente que Charlotte soit allée apporter son déjeuner au jeune maître.

- Mais... J'ai simplement... Il a prit beaucoup de temps pour manger alors... La jeune femme, gênée par les sous-entendus, ne savait plus vraiment comment se tirer d'affaire.

- Arrête donc de rougir, t'en es encore plus laide. Bon, viens avec moi, Abbott veut qu'on donne un coup à l'argenterie. Ce soir on a une jeune femme en visite à ce que j'ai cru comprendre.

La bonne alla ouvrir plusieurs tiroirs, tapissés de tissus épais, contenant toute l'argenterie de la famille. C'était splendide. Ces couverts étaient des oeuvres d'art à eux tout seuls. Il n'était pas étonnant que Grace les disposât avec tant de soin sur la table, devant l'air ahuri de Charlotte. Même quand elle vivait à Cologne, elle n'avait jamais touché à des couverts en argent, car trop petite. Mais, de par sa nature, elle savait pertinemment que ce métal la blesserait gravement si elle entrait en contact avec. Aussi hésita-t-elle avant de tremper son chiffon dans le produit que lui présentait sa compagne. Comment expliquer les brûlures qui allaient lui mordre la main ? Fort heureusement, Mrs Abbott entra sur ces entrefaites.

- Ah, Charlotte, je vous cherchais. Je dois aller faire une course urgente, pouvez-vous vous occuper de ranger le bureau de Mr Blake ? Il se trouve au rez-de-chaussée, troisième porte sur votre gauche, en face du salon. Il n'y a pas grand chose à faire, juste un peu de poussière. Cela vous permettra de vous habituer. Grace, continuez de vous occuper de l'argenterie, Mildred viendra vous donner un coup de main.

La vieille dame sortit aussi vite qu'elle était entrée. La soubrette fraîchement embauchée se leva sans rien dire, alla chercher un plumeau dans la réserve ainsi qu'une serpillière et se dirigea vers le fameux bureau. Personne ne s'y trouvait. C'était une pièce plutôt spacieuse, dans les tons de marron et crème, richement décorée de bois rare. Les meubles étaient divinement taillés. Sur le côté droit se trouvait une cheminée en marbre, sur laquelle trônaient photos et bibelots. A gauche, une bibliothèque fournie qui recouvrait tout le mur. Elle distingua des titres à travers la plaque de verre. Rien ne lui parlait. Il s'agissait surtout de traités de philosophiques, théologiques et mathématiques. Il y avait aussi plusieurs gros ouvrages sur la juridiction et les récits de guerre, tous reliés du plus beau cuir. Son regard porta ensuite vers le centre de la pièce, éclairé par la grande fenêtre du fond. Y trônait un magnifique bureau qui devait dater de la Renaissance. Il y avait probablement des tiroirs cachés dans lesquels il devait ranger sa correspondance et, pourquoi pas des documents sur le mystérieux vampire dont lui avait parlé Daniel. Les voix de ses entités se firent alors entendre.

*Alors ça, c'est un très mauvais plan Lottie ! Qu'est-ce qui va se passer si tu te fait prendre ?*

* Matt a raison... Tu ferais mieux de patienter quelque temps. Pense à ce que t'a dit Daniel ! Cet homme ne reculera devant rien pour te tuer !

* Calmez-vous... Je ne vais rien faire de mal, juste nettoyer le bureau de Mr Blake. Et puis... Pas vu pas pris, non ?*

Et faisant fi de leurs conseils, la jeune femme alla fermer la porte et commença à dépoussiérer le meuble, cherchant discrètement un mécanisme, un bouton... Après un bon petit quart d'heure de recherche minutieuse, elle le trouva. Un tiroir s'ouvrit en la faisant sursauter. A l'intérieur, un cahier s'y trouvait, rogné par le temps. Elle s'en empara fébrilement et commença à le feuilleter. Il s'agissait d'un journal intime... Parcourant les pages en diagonale, elle nota que le nom de Mircea Bassarabas apparaissait régulièrement. Elle alla directement à la fin et eut la confirmation de ce qu'elle pensait. Ce Mircea était bel et bien le premier père de Daniel. Le coeur battant, elle reposa le cahier à sa place et referma le tiroir avant d'aller astiquer précipitamment la cheminée, comme si quelqu'un allait la prendre en flagrant délit d'une minute à l'autre. Bien lui en prit, car moins d'une minute après, la porte du bureau s'ouvrit...
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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Icon_minitimeSam 30 Juin - 23:04

Alors que la jeune Charlotte lui demandait la permission de retourner à son ouvrage, Daniel lui sourit et s'écarta d'un pas pour la laisser passer. Elle quitta la pièce et Daniel se retrouva seul. Un instant, il resta immobile avant de pousser un profond soupire et se diriger de nouveau vers la fenêtre.
Le temps ne s'arrangeait pas et des éclairs zébraient le ciel dans un grondement presque assourdissant. De grosses gouttes glissaient sur le vitrail transparent et le jeune homme qui observait ce phénomène naturel ne put s'empêcher de baisser les yeux, une larme venant courir sur sa joue. Il n'en pouvait plus, cette pression était insupportable pour un être humain. Daniel ne savait plus où il en était, ce qu'il devait faire, tout était confus. Devait il tuer William pour être tranquille et retrouver Mircea..? C'était insensé, avec un tel acte, il s'attirerait les foudres de la police de Londres sans parler des Hunters. De plus, il devait tout de même beaucoup à son second père adoptif sans qui peut être il n'aurait pas eu le luxe dans lequel il vit. Et d'un autre côté, la perte de Claire pesait lourdement sur son coeur. Il la voyait partout, dans chaque ombre, chaque bruissement de feuilles dans les arbres, chaque goutte d'eau...
Le jeune homme passa une main rapide sur sa joue pour effacer ses larmes et alla s'installer devant le bureau, essayant de se reprendre et de cesser de pleurer comme un enfant. Puis, il perçut des bruits de pas et la voix grave de son père qui se rapprochait dans le couloir avant d'ouvrir la porte d'un coup. Sursautant, Daniel se releva immédiatement par respect.

William Blake, quinquagénaire aux cheveux et à la barbe blanche, au visage dur et aux yeux froid, visiblement marqué par de longues années de chasse au vampire, fixait son fils avec un regard lourd de reproche. William avait toujours été un chasseur exemplaire car il ne reculait devant rien pour éliminer ses "monstres de la nuit". Il les éliminait sans faillir, les uns après les autres, profanant tombes et maisons pour les débusquer comme des animaux. Oui, c'était un Hunter efficace et ambitieux, mais beaucoup trop extrémiste pour la plupart de ses collègues. Cependant, personne n'avait jamais osé remettre sa parole en tort.
William s'avança de sa démarche altière et jeta des rouleaux de toile devant son fils adoptif, ce dernier les regardant avec perplexité.


- Père, qu'est-ce que...
- Ouvre les.

Sa voix était sombre et autoritaire, une voix sans appel qu'il ne valait mieux pas défier. Aussi Daniel déglutit il nerveusement, et attrapa les toiles d'une main tremblantes, les déroulant pour en découvrir le contenu.

- Mais c'est...
- Tes jolies tableaux oui, ceux que tu peins en pleine nuit. déclara-t-il d'un air de reproche. Quand donc allais-tu prendre le temps de me parler de cela ? Depuis quand as tu ces... visions ?!
- Père, je... je ne sais pas ce que...
- Réponds-moi ! Mrs. Abbott m'a tout raconté !

Daniel baissa les yeux de nouveaux sur les toiles tremblantes entre ses doigts. Parmi quelques exemplaires aux formes incompréhensibles, on pouvait distinguer des silhouettes, des visages qui ressemblaient à des personnes dont William Blake, des servantes ou encore des personnes de la haute société. Mais ce qui était le plus surprenant c'est les scènes dans lesquels elles étaient exposés : une noble égorgée, un enfant noyé, un père de famille pendu et autres scènes macabres.

- Père... Ce ne sont que des divagations de mon esprit...
- Un esprit infernal, oui ! Sais-tu que la femme que tu as peins ici a été égorgée la nuit passée ? La nuit où tu as dessiné cette chose selon Mrs. Abbott !
- C'est... sans doute une coïncidence, père..!
- Une coïncidence ?! Ne me prends pas pour plus stupide que je ne le suis ! L'homme représente un noble qui s'est pendu il y a une semaine et l'enfant noyé a été retrouvé chez un riche bourgeois dans sa baignoire ! Ce fils du diable... c'est lui qui t'as corrompu l'esprit depuis des années ! Qu'est-ce que je vais faire de toi, Daniel ?!

Daniel commençait à paniquer en voyant son père dans un tel état. Ce dernier quitta la pièce pour se diriger vers son propre bureau, Daniel sur ses talons, laissant tomber les dessins devant le bureau du jeune homme. Jamais il n'avait pensé qu'il trouverait ses dessins d'autant que la plupart du temps il les jetait ou les brulait. Mais visiblement, la gouvernante avait jugé bon d'en informer son maître.

- Je crois bien qu'il va falloir que je t’envoie à l'asile.
- Père ! Non ! Je... Ce n'est pas ma faute !
- Si c'est la seule façon pour toi de te soigner, si ce n'est par la mort pure et simple alors je ne vois pas d'autre choix ! Qui sait ce que ce démon te murmure à l'oreille pour que tu dessines de telles horreurs !
- Je vous assure, père, que je ne l'ai pas revu depuis que... depuis la dernière fois !

Un silence pesant s'abattit sur la pièce alors que William s'était arrêté devant la porte de son bureau et réfléchissait. Puis il s'approcha de son fils et le fixa droit dans les yeux.

- Il vaut mieux pour toi, sinon je te jure que je n'hésiterais plus à t'enfermer à double tour pour que tu n'ai pas envie de courir après ce démon...

Il ouvrit la porte et vit la servante en train de faire les poussières.

- Nous en parlerons plus tard, fils. Je trouverai un remède pour que tu ne fasses plus... ces choses.
- Bien, père... Je... Je vais me retirer dans mes appartements... balbutia Daniel en reculant, retournant en direction de sa chambre, effondré.

William se tourna ensuite vers Charlotte et la fusilla des yeux.

- Disparais de ma vue, petite ! Je n'ai pas besoin d'une fouineuse dans mon bureau !

Pendant ce temps, Daniel était retourné dans sa chambre, pâle, encore sous le choc et s'était installé devant son chevalet. Ses mains tremblaient encore à la perspective d'être envoyé dans un asile, et les paroles de son paternel résonnait dans son esprit. Ses dessins étaient prémonitoires ? Non, c'était impossible ! Cela défiait le bon sens ! Daniel mit sa tête entre ses mains, recroquevillé sur sa chaise. Qu'allait-il bien pouvoir faire à présent..?
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Charlotte Pitt
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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Icon_minitimeDim 1 Juil - 14:12

Alors qu'elle dépoussiérait la cheminée, elle entendit des voix dans le couloir. C'étaient les voix de Daniel... et d'un autre homme qu'elle ne connaissait pas. Peut-être... Peut-être son père ? Ils parlaient de tableaux, d'asile et... Elle frissonna au mot asile, qui réveilla de mauvais souvenirs. La porte s'ouvrit et le maître parut. Charlotte fut un instant choquée par la véhémence du ton de William Blake à son égard. Elle avait oublié la violence dont pouvaient faire preuve les hommes... Elle inclina le buste, l'air fermé et soumis, alors que Matt bouillonnait en elle. Il grognait, exposant par le menu le sort qu'il souhaitait réserver à cet ignoble personnage aux yeux sinistres. Puis, elle sortit dans un discret froufroutement de jupes et s'éloigna, retournant dans le quartier des domestiques pour chercher quelque chose à faire. Grace et Mildred, la fillette qui l'avait réveillée ce matin, s'occupaient de l'argenterie avec soin. Elle préféra ne pas les déranger et s'approcha de la cuisinière, une femme sèche comme un coup de trique mais affable au possible. Cette dernière lui conseilla de s'occuper du bois de la rampe d'escalier, qui avait besoin d'un coup de neuf.

Elle passa l'après midi à s'occuper, veillant à ne pas se tromper dans l'ordre des brosses et des produits à utiliser. La tâche était longue et fastidieuse, ce qui lui permit de se vider la tête et de ne plus penser à la scène du bureau. Ce fut vers dix-neuf heures qu'elle revint avec les autres, moulue de courbatures et fatiguée au possible. Dans la cuisine, c'était le branle-bas de combat. Des soubrettes tirées à quatre épingles et des valets en livrée allaient et venaient en portant des plats et les filles de cuisine trimaient, les bras dans l'eau jusqu'aux coudes. Ah, oui... C'était vrai que les Blake recevaient une invitée de marque ce soir. Elle se demanda si Daniel participait au dîner... Mais elle n'eut pas le temps de trop réfléchir car elle fut aussitôt réquisitionnée pour ranger la vaisselle. Elle travailla jusqu'à tard dans la nuit. Vers onze heure, après une maigre collation, elle monta se coucher avec les autres.

Sa chambre était froide... La pluie ruisselait toujours contre le vasistas. Elle se déshabilla lentement, détacha son opulente chevelure et la démêla lentement. Puis, elle enfila sa chemise de nuit de drap blanc et se glissa sous les couvertures. Mais pas moyen de dormir... Elle repensait à ce matin, au ton désespéré de Daniel... Il risquait l'enfermement chez lui ou même l'internement chez les fous... Pour avoir connu cet enfer, elle ne pouvait qu'être horrifiée à cette hypothèse. Il fallait qu'elle fasse quelque chose pour empêcher ça... Mais quoi ? Elle ne pouvait pas sortir chercher Mircea, la pluie tombait à verses. Peut-être... Peut-être devait-elle tout simplement voir Daniel et lui parler ? Ils pourraient ainsi trouver une solution au problème qui se profilait.

Charlotte sortit de son lit et posa ses pieds sur le plancher froid. Elle se leva et embrassa la chambre du regard avant d'entrebâiller la porte. Puis, elle prit l'apparence de Matt. En un clin d'oeil, le manoir sembla avoir prit des proportions gigantesques. La fourrure rousse de l'animal se fondait dans l'obscurité, tant les nuages cachaient la lune. En rasant les murs, le petit animal descendit les étages pour retrouver les appartements de Daniel, selon son souvenir. Ce n'était pas facile... Tout semblait démesuré. Elle crut s'être perdue. Alors, elle se concentra pour faire appel à ses pouvoirs et retrouva la bonne porte grâce à l'odeur subtile qui s'en dégageait. Evidemment, elle était fermée... Après s'être assurée que personne ne l'observait, se fiant à son Troisième oeil, elle reprit apparence humaine et entra rapidement dans la chambre, refermant derrière elle.

Daniel semblait dormir profondément... Elle s'approcha, sa chemise de nuit lui donnant l'apparence d'un fantôme. Elle s'accroupit au bord du lit et secoua le jeune homme pour le réveiller. Quand elle le sentit ouvrir les yeux, elle plaqua une main sur sa bouche pour qu'il ne crie pas. Ce n'était pas le moment qu'il alerte du monde !


- Chut ! Monsieur Daniel... C'est moi, Charlotte. J'ai entendu ce qui s'est passé dans le couloir ce matin... Je suis venue vous apporter mon aide. Surtout, n'allumez pas la lumière, on pourrait nous repérer. Et chuchotez autant que faire se peut...

Un éclair illumina la chambre, suivi d'un coup de tonnerre puissant. Charlotte frissonna. Même ici, il faisait froid... Elle se rendit soudain compte de l'absurdité de la situation. Elle se retrouvait dans la chambre de son maître, cheveux détachés et en chemise de nuit ! Heureusement que tout le monde dormait...

- Je pense qu'il faut que vous contactiez votre autre père... Je peux m'occuper de faire l'intermédiaire... Et il est inutile de me cacher son nom, je l'ai trouvé toute seule... En fait... J'ai un peu fouillé le bureau de Mr Blake... Il n'y a pas d'autre solution. Je ne vous laisserai pas aller à l'asile. Je ne vous laisserai pas subir cette horreur. Vous envoyer dans un endroit comme ça... C'est comme s'il vous poussait au suicide ! Il faut que vous vous sauviez.

Sur le petit visage fin de la bonne, on pouvait y lire une véritable inquiétude et aussi une obstination sans limite. Charlotte ne lâcherait pas l'affaire. Elle en avait décidé ainsi. Le fait d'aider Daniel, de faire son bonheur... Elle ne reculerait devant rien pour ça. Oui, elle en avait fait le serment. Toute sa vie durant, elle aiderait les autres à être heureux. Se sentir utile, s'attirer la gratitude... C'était tout ce qui comptait à ses yeux.
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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Icon_minitimeLun 2 Juil - 12:10

Daniel passa sa journée à se morfondre dans sa chambre, refusant toute nourriture qu'on lui apportait et passant le plus clair de son temps devant son chevalet. Il dessinait et peignait lentement, le regard perdu dans son imagination alors que des formes se dessinaient sur la toile. D'abord il essaya de peindre Claire mais il n'arrivait déjà plus à se représenter son visage et abandonna, cela lui faisant trop de mal. Il jeta la toile défaite dans un coin de la pièce et se contenta de reproduire le paysage chaotique au dehors, quelques éclairs éclairant son travail par a coup.
Le jeune homme n'arrivait pas à savoir ce qui primait sur lui à cet instant : le désespoir ou la colère. Oui, car il haïssait son père à cet instant, cet imposteur qui lui empoisonnait l'existence. Même si il lui avait offert un statut et une vie digne, Daniel ne cessait de se dire que la vie avec Mircea aurait été bien meilleur. Certes, il aurait été changé en vampire et alors quoi..? Daniel avait toujours aimé la nuit et rien que le fait d'être proche de son paternel adoptif lui aurait suffit comme compensation à ce mal, comme le désignait si bien son père.

Le jeune humain fut pourtant forcé de sortir de son antre quand l'invitée de son père se présenta au dîner. Aigri et peu enclin à coopérer, il eut du mal à se présenter à la jeune femme qu'il savait être là pour des questions de fiançailles. Daniel se contenta des politesses de base et s'installa, restant silencieux pendant la grande majorité du repas, lançant de temps à autre des regards haineux vers son père quand il ne le voyait pas. Il mangea tout de même par politesse envers les servantes qui s'était démené pour préparer le repas mais demanda à quitter la table assez tôt, adressant à peine un regard à la jeune femme. Elle était insignifiante, pas laide certes, mais elle n'avait pas de passion pas de personnalité. C'était tout juste une enfant gâtée... contrairement à Claire qui était si lumineuse.
La pensée de sa défunte fiancée fit accélérer le pas à Daniel quand il rejoignit sa chambre. Il referma la porte derrière lui en soupirant et cacha son visage dans l'une de ses mains, laissant quelques sanglots s'échapper de ses lèvres.

Daniel alla se coucher aussitôt, se disant qu'au moins dans le sommeil il ne penserait pas à Claire et n'aurait pas irrépressible envie de pleurer comme un enfant. Il s'endormit assez vite après avoir versé quelques larmes éreintantes et ne fut réveillé que bien plus tard par quelqu'un qui le secouait. Ouvrant les yeux boursoufflés d'avoir trop pleuré et par le sommeil, il voulut grogner de mécontentement mais une main s’abattit sur sa bouche. Surpris, il vit que son interlocuteur était Charlotte, la lycanthrope.


- Charlotte..? murmura-t-il, interloqué. Que ce passe-t-il..?

Il écouta la jeune femme, se redressant dans son lit, également en chemise de nuit tout comme la jeune femme. Daniel lisait une profonde inquiétude sur son visage mais aussi une grande détermination et il tiqua quand elle lui révéla qu'elle voulait l'aider à s'enfuir.

- C'est de la folie. Si je m'enfuie et qu'il me rattrape, je suis bon pour l'asile directement voir pire ! chuchota-t-il dans l'obscurité de la chambre. J'admire votre générosité et votre courage mais... honnêtement, c'est impossible. Il a de nombreux hunters à sa solde.

Daniel sembla songeur un instant. Si il réussissait à retrouver son père pendant leur fuite, ce dernier pourrait sans doute le protéger. Certes, il n'y avait qu'une infime chance qu'il réussisse mais que valait la vie si on ne tentait rien. A être trop prudent, Daniel ne faisait que s'embourber dans son malheur et son immobilisme. Il fallait agir et profiter de l'aide de Charlotte. Aussi finalement, soupira-t-il et répondit toujours en chuchotant:

- Très bien. Nous allons partir ce soir. Mais comment procéder..?

Il sortit des draps et se leva, allant se changer dans l'obscurité, enfilant des vêtements propre mais qui restait proche de sa garde robe habituelle : un pantalon sombre, une chemise blanche enserrée dans un veston pourpre et un foulard autour du cou. Puis, il enfila un long imperméable de pluie et sa canne épée au cas où il aurait besoin de se défendre.
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Charlotte Pitt
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MessageSujet: Re: Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Une nouvelle vie (PV Daniel Blake) Icon_minitimeLun 2 Juil - 15:24

Pour la première fois de sa vie, Charlotte manqua de s'énerver. Quand Daniel tenta de la ramener à la raison en lui démontrant que l'entreprise était risquée, bien qu'il admirait son intention, elle faillit exploser sur place. Aussi, elle lui répondit d'un ton doux mais sans réplique :

- Je sais que c'est de la folie. Mais tenter cela vaudra toujours mieux que de rester ici à vous morfondre en attendant votre heure ! Si je suis aussi courageuse que vous le dites, alors vous pouvez l'être également ! Vous êtes un homme... Et moi je n'ai rien d'une héroïne. Peut-être que quelqu'un va nous surprendre, c'est vrai. Mais ici, vous n'êtes rien de plus qu'un prisonnier en sursis !

Sa remarque eut sans doute l'effet escompté car son maître finit par accepter son idée et s'habilla le plus rapidement possible. La jeune bonne se dit qu'elle devrait en faire autant... Mais si elle remontait, elle prenait le risque de se faire repérer par une des domestiques. Certaines avaient le sommeil léger... Et l'orage était si puissant qu'il avait dû réveiller au moins une des filles. Mieux valait ne pas tenter le diable. Elle allait avoir un peu froid, sans plus. En réalité, c'était surtout la perspective d'abandonner le peu de biens matériels qu'elle possédait qui l'horrifiait. Mais le jeu en valait la chandelle. Que valaient quelques robes en face de la reconnaissance et de la liberté ? Bien peu de choses, il fallait se l'avouer... Elle s'assit alors sur le rebord du lit en soupirant. Elle n'avait pas vraiment de plan... Mais hors de question de le lui dire, il se découragerait aussitôt. Elle ferma les yeux pour réfléchir, aidée par la musique des gouttes de pluies sur la fenêtre. A nouveau, un frisson la parcourut, de la pointe de ses orteils jusqu'à la racine de ses cheveux. Même dans les beaux quartiers, on faisait des économies de chauffage, apparemment. Après cinq petites minutes, un semblant de plan lui vint à l'esprit. Elle se releva, essayant de cacher sa chair de poule et s'approcha de lui.

- Eh bien... Nous allons nous enfuir par la porte de service. Les clés sont posées sur un petit meuble en bois, dans la cuisine, qui n'est jamais fermée. Je partirai devant et vous me suivrez en essayant de rester discret. Si je me fais prendre, je pourrais toujours me justifier en disant que j'avais mal à la tête et que j'ai voulu me faire une tisane. Et comme je vais rester en chemise de nuit, je n'éveillerai pas de soupçons. Il faut que vous gardiez un oeil sur moi. Si je trouve que la situation est trop critique, je passerai ma main deux fois dans mes cheveux et vous regagnerez votre chambre le plus rapidement possible sans discuter.
Si nous arrivons à sortir, nous nous éloignerons de ce manoir autant que faire se peut... L'idéal serait que vous me donniez un objet que Mr. Bassarabas a touché ou a possédé et qui n'a pas été lavé depuis. Je pourrais déceler son odeur et la pister jusqu'à l'endroit où il se cache. Je pense qu'une fois que vous serez avec lui, vous serez en sécurité. Reste à savoir si je resterai avec vous ou si je regagnerai le manoir par la suite...


La jeune femme s'était soudain montrée très sûre d'elle, comme jamais auparavant. Sa volonté de sauver son employeur la motivait à un point qu'elle n'avait pas imaginé. Elle attendit qu'il rassemble tout ce qu'elle lui avait demandé, tournant en rond pour se canaliser. Ce n'était pas une mince affaire... Et s'ils se faisaient prendre, malgré ses précautions ? Daniel irait à Bedlam, sans aucun doute. Et elle ? Dans le meilleur des cas, elle se retrouverait à la rue et devrait à nouveau chercher un emploi, appeler à la générosité des gens et vivre dans des taudis surpeuplés. Peut-être devrait-elle faire le trottoir, pour s'assurer une chambre confortable et des revenus à peu près décents. Mais elle pouvait aussi bien se retrouver en prison... Après tout, Mr Blake pouvait raconter ce qu'il voulait sur elle. Pour un jury, que valait sa parole face à cette d'un aristocrate respectable ? Il pouvait aussi la tuer... Mais à ça, elle ne préférait pas y penser. Elle avait franchi le point de non-retour et s'engageait toute entière dans la plus improbable aventure de sa vie insignifiante.

Quand ils furent prêts, Charlotte adressa un pâle sourire à Daniel et se glissa hors de la chambre. Ainsi revenue à sa taille normale, elle reconnaissait les couloirs et savait exactement où aller. Tapie dans l'ombre, elle avança lentement, faisant attention à se pas faire de bruit. Ses pieds nus effleuraient le sol silencieusement. On aurait dit une apparition. Un esprit errant qui passait sans rien faire, condamné à vivre seul. Elle se déplaçait d'une façon étrange et calculée, lente et rapide à la fois, de façon à ne pas faire grincer le plancher. Elle se dirigea vers l'escalier de service, réservé aux domestiques, et descendit aux rez-de-chaussée. Ils débouchèrent droit dans les quartiers des serviteurs, coupés du reste de la maison par une porte matelassée. Le jeune homme n'était probablement jamais venu ici auparavant. Sans se retourner, elle se dirigea vers les portes battantes de la cuisine et pénétra dans la pièce. Ses pieds se glacèrent au contact du linoléum glacé. Elle agita un peu les mains pour vérifier que rien ne se trouvait en travers de sa route et recommença à avancer. Ses doigts coururent sur la grande table usée, les fourneaux éteints... Elle finit par entrer en contact avec le mur. Ses doigts tâtèrent la pierre, remontèrent, descendirent, à la recherche du meuble en bois sur lequel étaient suspendues les clés. Elle commença à paniquer, ne le trouvant pas tout de suite. Elle sentait Daniel dans son dos, à quelques mètres de là. Elle eut mal, soudainement. Son index avait heurté quelque chose de dur. Elle tâta un peu. C'était lisse, pas vraiment grumeleux comme les briques... Elle toucha du métal qui cliqueta. Dans un soupir de soulagement, elle s'empara des clés et les introduisit à l'aveuglette dans la serrure. La porte s'ouvrit, et elle se prit une rafale de vent accompagnée d'une giclée d'eau en pleine figure. L'orage grondait encore plus fort à présent. Elle sortit sous la pluie, se retrouvant trempée en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire et referma la porte une fois que son maître la rejoignit.


- Bien... Suivez-moi, maintenant.

Elle se dirigea ensuite vers la barrière qui clôturait la propriété des Blake et, sans plus se soucier des règles de bienséance, retroussa ses jupes pour escalader. Elle se retrouva agilement de l'autre côté et attendit que le jeune homme fasse de même. Elle le saisit ensuite par la manche et se mit à courir. Ils devaient maintenant rester proches. Evitant les maisons et les lumières, elle le conduisit jusqu'aux bosquets d'Emminent's Park où ils s'arrêtèrent un moment pour souffler.
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