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Soupirs dans les pavots [Jeffrey, Cynthia] [12/01/42]

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Jeffrey Landsong
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MessageSujet: Soupirs dans les pavots [Jeffrey, Cynthia] [12/01/42] Soupirs dans les pavots [Jeffrey, Cynthia] [12/01/42] Icon_minitimeLun 8 Oct - 21:37

Londres était éveillée depuis de nombreuses heures, déjà. Les montres à goussets indiquaient 14h en ce mardi bienheureux. Le soleil brillait haut dans le ciel. Nulle perturbation ne semblait pouvoir venir noircir le bleu magnifique de sa voûte céleste. Seuls quelques nuages blancs, déchirés en lambeaux gracieux, à l'image de quelques écharpes de soie que l'on attribuerait aux dames divines des éthérés olympiens, venaient ériger leurs vaguelettes sur ce fond placide. Leur écume dansait en harmonie avec la brise. Légère aujourd'hui, cette dernière touchait du doigt leurs cotonneuses silhouettes avec une pointe de malice.

Au Paulo's park, les arbres et les nombreux bosquets de fleurs ondoyaient sous cette merveilleuse note de velours. Il faisait bon, pour ce début de saison. L'air tiède venait contraster avec une ironie certaine la fraîcheur insupportable des soirées à cette époque. C'était presque comme-ci le temps prenait un malin plaisir à faire entendre aux londoniens qu'ils n'avaient décidément pas leur place dans la nuit. Seules les créatures de légendes pouvaient y errer sans mal.

Mais Jeffrey Landsong, l'homme qui entrait maintenant dans le parc d'un air cavalier, haut-perché sur son cheval noir pure race, n'avait que peu de considération pour ces poétiques discours et ces rumeurs urbaines. Il menait sa monture comme nul homme avant lui, prenant soin d'exposer aux promeneurs sa performance. Les joueurs d'échecs cessaient leurs réflexions pour le regarder passer, les dames se retournaient aux bras de leurs gentlemen et les couples qui se prélassaient sur quelques bancs blancs enviaient son allure.
Crachin, le Pur Sang du jeune bourgeois, trottait le fer relevé, d'un air digne et hautain, à l'image de son maître qui maintenait ses rennes avec fermeté. Jeffrey était de sortie, toute la société le saurait. Aujourd'hui, le beau temps lui avait donné envie de quitter le ranch de son père et de se montrer au commun des mortels plutôt que de galoper librement dans les landes. Il avait une réputation à conserver et il tenait à son image de marque.

Vêtu comme souvent de ses bottes de cavalier, son pantalon noir, sa chemise blanche ouverte à plus de moitié et sa veste à jalon, les cheveux ébouriffés en une noire crinière faussement ordonnée, Jeffrey avait une tenue particulière. Ses deux pistolets étaient visibles, attachés à sa ceinture derrière lui.
Les dames et les gentlemen qu'il croisaient hésitaient à lui coller l'étiquette de l'élégance jeune et farouche ou l'étiquette de la provocation presque dépravée. Mais puisque son père, Henry Landsong, était un des plus riches éleveurs de cheveux du royaume d'Angleterre, le taxer d'élégance allait bien mieux et tous s'accordaient à ce sujet.
Jeffrey, homme prétentieux mais tout aussi intelligent, répondait volontiers aux ''bonjour monsieur Landsong'' par des sourires étirés et des signes de la main. Il ne portait pas de chapeau, aussi se contentait-il de baisser la tête devant les dames en signe de courbette.
Cependant, il ne descendait pas de cheval et ne ralentissait pas son allure. Il se promenait, il n'était certainement pas là pour la palabre. Faire le tour du lac central de Paulo's park était son objectif premier. Derrière le masque de la galanterie et des courtoisies sociales, il se moquait éperdument de toutes ces têtes qu'il croisait. Ils auraient pu être les frères de la reine-mère, il ne s'en soucierait pas plus. A quoi bon perdre son temps avec autrui? Se préoccuper de soi n'était-ce donc pas le vrai sens de la vie? Avoir descendance était certes un but que tous et chacun devait garder en tête, mais il avait encore le temps de s'intéresser à ces futures barreaux sociaux. Pour l'heure, il ne voulait pas s'embarrasser d'une cocotte distinguée, il préférait bien plus se vautrer dans les bras des plus vulgaires prostituées de Londres plutôt que de s'enquiquiner à chercher LA femme de sa vie, si cette dernière existait seulement. Pour l'heure, donc, il n'en avait cure et il ne pensait qu'à son bon plaisir, sa petite personne dont le royal postérieur était assit sur cette selle à presque 4 livres...

Allant bon train, le bourgeois observait les bosquets de fleurs. En cueillir une paire pour la prostituée qu'il avait prévu d'aller voir ce soir lui sembla soudainement une idée prodigieuse. Même s'il était conscient qu'il n'avait pas le droit de saccager les parcs en enlevant ainsi les par-terre aménagés. Il le ferait discrètement tantôt. Après tout, cela le ferait passer pour un galant alors qu'il visait simplement un rabais sur le prix de la soirée. Oui, c'était jouable, la petite poule qui lui servait de jouet ces temps-ci était la favorite de sa maquerelle de mère. Lui faire de beaux yeux et parler le langage des poètes lui vaudrait certainement quelques coupes de vins supplémentaires, de l'absinthe peut-être même! En tous cas quelques extras gratuit, de cela il en était certain. C'était assez rare qu'un homme s'occupe des prostituées pour qu'il soit vu d'un oeil bienveillant avec quelques fleurs en mains. Finalement, ce n'était pas si difficile que cela d'obtenir quoi que ce soit d'une donzelle, il suffisait d'un peu de bon sens, de la stratégie, un parfum, des fleurs et le tour était joué!

Alors que jusqu'à présent il menait son cheval sur le chemin qui bordait le lac, Jeffrey le fit dévier pour faire claquer ses sabots sur l'herbe plutôt que les gravillons. Il longea ainsi le lac de plus près, esquivant soigneusement les piques-niques et autres manifestations humaines qui profitaient de la verdure. Il passa près d'un bosquet immense de joncs et de roseaux emplumés, respirant l'air frais des lieux. Puis il s'engouffra entre deux autres bosquets, quittant un instant le lac. Ici il n'y avait personne, c'était un petit coin désert, perdu entre deux grands arbres et une multitude de fougères.

Jeffrey descendit de cheval, laissant ce dernier la bride sur l'échine, sans l'attacher. C'était un habile dresseur, Crachin était docile et sage, il ne s'éloignerait pas. Pendant que son fidèle animal se mettait à brouter quelques touffes, le jeune bourgeois s'allongea dans l'herbe, les bras derrière la tête, pour observer le ciel. Il poussa un long soupir. Il était bien, ainsi posé. Il allait pouvoir réfléchir à sa prochaine vente prévue le lendemain à Chinatown. Il devait refiler pas moins d'un sachet entier de poudre blanche à un noble des haut quartiers. C'était une affaire délicate, moyennant des intermédiaires et des risques considérables étant donné que, masqué, on ne le reconnaissait pas pendant ses trafics et que ce genre de client faisait aisément assassiner son fournisseur pour être certain d'éviter qu'il ne le balance, question de scandale. Il allait devoir la jouer fine, d'ailleurs il songeait à utiliser une prostituée ou deux pour ce deal-là, il ne souhaitait pas mourir inutilement.

Une abeille vint gêner le jeune bourgeois qui la vira brusquement d'un revers de main. Se redressant en grognant, il s'aperçut qu'il était à côté d'une paires de fleurs rouges sang. Elles étaient belles, même lui le reconnaissait. C'était des pavots, parfait pour ce soir.
Accroupi, il commença à cueillir quelques uns d'entre eux et à les mêler avec des plumettes de roseaux.


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MessageSujet: Re: Soupirs dans les pavots [Jeffrey, Cynthia] [12/01/42] Soupirs dans les pavots [Jeffrey, Cynthia] [12/01/42] Icon_minitimeMer 10 Oct - 15:47

L'herbe étaient fraîche en cette douce soirée et son regard dur faisait transparaître toute la dureté que sa vie lui avait offerte durant les derniers jours de prisonnière, c'est pourtant un sourire aux lèvres qu'elle quitta le bâtiment où elle se trouvait, valise à la main et alors que la lune brillait haut dans le ciel, se dirigeant vers sa nouvelle maison... Oh oui, le cimetière était un bien bel endroit pour pouvoir s'amuser en toute gaieté avec des personnes qui ne le pouvait décidément plus. Alors, elle regarda le ciel fixement durant plusieurs heures et, une fois arrivée à destination, elle jeta furieusement sa valise par la porte et la claqua derrière elle, se dirigeant par la suite dans le cimetière qui se trouvait non loin de là.

* * *

La jeune Cynthia regardait le ciel, paisiblement allongée sur une tombe, ses bras et ses jambes étaient écarté et ses yeux étaient fermé. Quant à son visage, il était tout aussi pâle que celui d'un mort. La jeune fille était pourtant bel et bien réveillé : de sa main droite elle caressait lentement et tranquillement l'herbe alors que son autre main glissait sur la pierre tombale voisine dont elle tentait de connaître les inscriptions fraîchement faites. Elle dessiner, suivait les courbes, appuyait sur chacune des lettres qui était inscrite : il n'était marquer nulle part sont nom de famille... La jeune fille guettait le jour jouissif où elle pourrait voir le nom de sa mère ou celui de son père inscrit sur l'une de ces tombes et où elle pourrait danser autour elle leur hurlant que c'était bien fait.

Mais la matinée venait à peine de débuter et elle avait passé sa soirée à dormir, elle prit appuis sur chaque côté de la tombe tout en ouvrant les yeux, elle se redressa alors. Ses yeux étaient grand ouvert, contemplant les alentours presque hallucinant du cimetière : une fumée blanchâtre, une mauvaise ambiance et quelques corbeaux... Mais c'était cet endroit que Cynthia adorait, ce genre d'endroit lugubre et mortel.

Elle se releva alors sans même faire attention aux gens qui passaient près d'elle, outré pour certains du comportement de la belle adolescente. Elle sautillait entre les tombes, chantant quelques chansons mortuaires puis d'une voix douce et élégante de mit à chanter une comptine connue de Londres.


– London Bridge is falling down, falling down, falling down, London Bridge is falling down my fair lady... Build it up with wood and clay, wood and clay, wood and clay, build it up with wood and clay, my fair lady...

Mais la jeune fille fut coupée par le regard interloqué des passants qui, s'il ne la prenait pas pour une folle, la prenait sans doute pour une fille pas comme les autres et... Cynthia, se rendit compte de ce qu'elle faisait, se mit à rire de son rire le plus doux... Mais également le plus frénétique. Elle marchait depuis plus d'une heure lorsqu'elle atteignit enfin l'endroit qu'elle voulait. : le Paulo's Park. Il était grand, il était beau... Et elle pourrait s'y reposer sans problème.

Au loin, elle pouvait remarquer des tas de personnes de tous les genres : des riches Londoniennes trop ''stupide'' pour remarquer une fille de sa classe qui – bien qu'elle soit riche – ne le montre pas par ses vêtements, ou bien ses pauvres hommes qui par la suite d'un malencontreux accident, perdirent leur femme et finirent à la rue... Elle jugeait les gens mais détestait pourtant ça, elle s'en alla dans une route opposé et bientôt elle remarqua une personne se distinguant des autres par sa classe naturelle et le pas élégant de son cheval : un pure sang sans doute ! Des gens riche, elle en connaissait beaucoup mais, si cette personne là était riche, elle ne le connaissait pas. S'aventura-t-elle alors à le suivre dans un silence de mort, mais rapidement déconcentré par une personne qui ressemblait à un cadavre, elle perdit sa route.


– Tant pis. Se dit-elle tout en s'asseyant au hasard près d'un par terre de fleur presque mort par le temps extrêmement chaud de cette journée d'Automne. Là voilà qui se releva et repartit de nouveau, Cynthia est quelqu'un de terriblement instable lorsqu'elle ne se trouve pas près de ses tombes, elle pourrait attaquer quelqu'un juste parce que celui-ci l'approche... Mais la jeune fille avait un visage d'ange, un visage qui attirait le regard des hommes autour d'elle et elle leur souriait, en saluait certains : ce n'était pas dans ses habitudes, mais pourquoi ne pas les changer une fois ? Essayant de se sortir à tout pris de son quotidien ennuyant, Cynthia est prête à n'importe quoi pour y arriver... Elle se rendit compte, bien vite, que la plus part ne faisait que la juger et elle passa son chemin. Se qu'elle vit par la suite attira sa curiosité et son regard, la jeune fille s'approcha et remarqua le cheval qu'elle avait vu plu tôt !

Elle s'approcha d'un pas furtif, comme elle avait apprit à le faire pour pouvoir approcher les corbeaux du cimetière sans qu'ils s'envolent, et remarqua qu'il... cueillait des fleurs ?! Durant des secondes, Cynthia le dévisagea... C'était un homme fort plaisant et son attitude rendait cela d'autant plus hilarant que s'il avait eu l'apparence d'un homme normal. Elle eut envie d'exploser de rire mais au contraire elle passa quelques minutes à le regarder avant de s'approcher de lui et de sa voix la plus masculine possible hurler.


– Haut les mais ! Vous détériorez un parc public ! La jeune fille étouffa un rire et d'une voix plus douce continua. Plus sérieusement, si vous ne voulez pas vous faire arrêter inutilement allez plutôt au cimetière : personne vous en voudra, ils sont mort, de toute façon. Elle s'approcha de nouveau, quelques pas seulement les séparaient. Une très belle monture que vous avez là, mais votre visage ne me dit rien... Qui êtes vous ? Peut-être blesserait-elle son égo, mais, cela, elle s'en fichait éperdument pourvu qu'elle puisse ne pas risquer sa vie auprès d'un homme bourré.
Elle s'assit près de lui et attendit une réponse tout en contemplant le bleu du ciel où l'on pouvait apercevoir de grands trait blanc formé par des nuages quelconque : une pluie allait sans doute s'abattre sur eux d'ici la fin de la journée, mais l'heure exacte était impossible à prédire avec certitude.


– Tu comptes rester là longtemps ? Le ciel se couvre...

hrp:
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Jeffrey Landsong
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MessageSujet: Re: Soupirs dans les pavots [Jeffrey, Cynthia] [12/01/42] Soupirs dans les pavots [Jeffrey, Cynthia] [12/01/42] Icon_minitimeVen 12 Oct - 16:29

Les pavots étaient beaux. Leurs longs pétales vermeilles s'étiraient vers le soleil pour capter ses rayons et sa chaleur. Jeffrey était loin d'être de ceux qui s'intéressent à ce genre de chose. La poésie, il ne la connaissait uniquement que pour satisfaire quelques orgueils de prostituées afin d'en obtenir ce qu'il voulait. La beauté d'une fleur, il la reconnaissait, certes, il n'était pas non plus dénudé de toute notion artistique, mais il ne s'en souciait guère temps qu'elle ne venait pas servir sa propre personne. Au-delà de ses plaisirs, rien ne comptait à ses yeux, sauf peut-être son cheval.

Alors qu'il cueillait quelques exemplaires de ces merveilles dont il n'ignorait pas les attributs pour une des rares fois de sa vie, Jeffrey fut surpris par une exclamation brusque et grave. Perturbé dans son mouvement, il sursauta et se retourna vivement pour voir l'objet de ce désagrément.
Ses yeux d'ambre tombèrent alors sur une jeune femme, une fillette plutôt, ils devaient avoir une dizaine d'années de différence. Ses cheveux le frappèrent par leur couleur bleuté, ses grands yeux attirèrent les siens, mais ce qu'il remarqua surtout c'était le trait blanc qu'elle affichait sur son nez comme une peinture de guerre antique.

Elle rit, apparemment heureuse d'avoir réussi à lui faire peur, et enchaîna sur un conseil des plus étonnant. S'il ne pouvait cueillir des fleurs dans un parc public il le pouvait bien dans un cimetière, il ne serait pas dérangé par quelques badauds à cheval sur les lois.
Jeffrey haussa un sourcil et eut un rictus clairement méprisant. Mais depuis quand les jeunes filles en fleur avaient ce genre de réflexion ? Quelle étrangeté ! Était-ce de l'humour ? Drôlement déplacé. Pour lui, ce n'était rien, absolument rien, il riait bien de la mort et de la maladie comme d'une farce bienheureuse qu'il laissait volontiers à ses victimes. Mais ce genre de propos, venant de la bouche d'une banale inconnue, d'une fillette venant lui donner des leçons de morale, cela avait quelque chose de peu commun.

Jeffrey se redressa tandis que la jeune fille s'approchait en sautillant près de lui. La dominant de sa hauteur, il lui jeta un regard sombre. Elle le dévisageait, comme pour un jeu de devinette, comme si elle tentait de le reconnaître. Cela agaça le bourgeois qui leva les yeux au ciel.


- Qu'est-ce que tu me veux gamine ? Grogna-t-il en la regardant s'asseoir près de lui.

Il serra son poing autour des tiges de son bouquet ébauché. Il se serait bien passé de cette rencontre. Fallait-il donc qu'on vienne le déranger, lui, le fils des Landsong, alors qu'il respirait tranquillement l'air de ce parc pour se détendre ? Ce n'était pas le moment. Jamais. Encore moins maintenant.

Jeffrey s'éloigna de la jeune fille pour rejoindre son cheval. Il lui tourna le dos pour attacher son bouquet à sa selle avec un ruban qu'il sortit d'une de ses poches. L'ombre de sa colère planait dans l'air. La remarque de la jeune fille au sujet du temps fit soupirer Jeffrey qui ne pu s'empêcher de lever la tête vers le ciel pour vérifier ses dires. Rien, le ciel était bleu, il y avait toujours ces quelques nuages blancs qui s'étiraient, mais pas de pluie à l'horizon, il était midi à peine passé d'une heure ou deux, le soleil était haut...Cette gamine débloquait...

Alors qu'il rajustait sa selle en vue du départ, il s'adressa à l'inconnue d'un ton las, sans la regarder, comme pour la dénigrer volontairement.


- Cueillir des fleurs dans un cimetière...peuh ! Même moi je n'y songerais pas, il y a un respect que l'on doit aux morts...même lorsque c'est nous qui les envoyons rejoindre la terre et les vers...

Jeffrey fit une pause, occupé à tirer sur une sangle de sa selle. Il jubilait en secret des derniers duels à outrance qu'il avait remporté l'arme au poing. Aller ramasser les fleurs que les veuves allaient déposer sur les cadavres de leurs maris percés de ses balles avait quelque chose d'amusant dans le fond. Un sourire fendit son visage.

- Et non, continua-t-il finalement avec sarcasme, je ne te ferai pas monter sur mon cheval, tu risquerais de salir ma selle avec ton derrière à peine torché...N'y pense même pas.

Mettre sous le nez d'un enfant une friandise et la manger devant lui, procurait au bourgeois un indicible plaisir. Elle pouvait bien trouver son Pur Sang magnifique, rêver de le chevaucher et le supplier, Jeffrey n'était pas près de lui donner cette satisfaction. Elle n'avait encore rien demandé, il prenait donc simplement de l'avance sur son désir, de la façon la plus désagréable possible.
Il se retourna vers la jeune fille, tenant son cheval par la bride comme pour s'en aller.


- Et depuis quand les marmots de ton espèce tutoient les plus hauts ? T'as été élevée dans une ferme ? Remarque, puisque tu ne sais pas qui je suis...ça ne m'étonnerait pas...

Le bourgeois était naturellement hautain et violent dans ses termes. Il avait pour habitude de malmener autrui. Fut-ce une jeune fille, il ne se gênerait pas pour l'écraser.

- Je n'ai aucune leçon à recevoir de personne, encore moins de toi.

Il s'approcha un peu, regardant de haut la jeune inconnue, puis il lui sourit d'un air narquois.

- Serais-tu jalouse ? C'est sûr que ces fleurs ne sont pas prêtes d'être pour toi...

Il la regarda de haut en bas puis de bas en haut, appuyant son regard sur les jeunes formes de la belle. Elle était loin d'être disgracieuse, mais Jeffrey avait l'habitude de fréquenter des femmes bien plus mûres.


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MessageSujet: Re: Soupirs dans les pavots [Jeffrey, Cynthia] [12/01/42] Soupirs dans les pavots [Jeffrey, Cynthia] [12/01/42] Icon_minitimeMar 16 Oct - 12:20

La jeune Cynthia regardait le jeune homme avec insistance, son air bourgeois et sa façon de la prendre de haut lui rappelait son père, il y a quelques années, et cela la fit sourire. Ce qu'elle voulait ? Mais, n'était-ce pas évident ?

« -Ce que je cherche ? Et bien, qui êtes vous, pardi ! » La jeune fille s'étira de tout son corps : elle lui manquait sans doute de respect de part ses gestes mais, elle avait terriblement envie de s'étirer et ne s'en empêcherait pas pour un bourgeois assez stupide pour en prendre une autre de haut. Du moins, c'est ainsi qu'elle voyait les choses.

Il était vrai que le ciel était loin de se couvrir, mais Cynthia – qui depuis sa plus tendre enfance adorait la pluie – aurait aimer en voir ce jour là : alors elle continuait de croire que, à un moment ou un autre de la journée, le ciel se couvrirait et s'abattrait sur eux une forte pluie et un orage d'une violence inouïe.

Cueillir des fleurs dans un cimetière était sans doute un manque de respect, mais tout de façon : beaucoup de gens volaient les fleurs sur d'autres tombes pour les placés sur celles de leur famille... Alors, au point où en était les hommes, ce n'était pas deux – trois fleurs prise sur une tombe qui ferait la différence ! Cynthia s'approcha de la monture et du jeune homme : son allure lui faisait penser à quelqu'un qu'elle avait déjà rencontrer, néanmoins, elle savait... Elle était persuader de ne jamais avoir vu ce visage là !

« -Marmots ?! Cynthia explosa de rire, se courbant légèrement pour placer sa main sur son ventre qui la faisait souffrir tant elle riait. Après quelques secondes elle se redressa, essuyant d'une façon élégante – et totalement inutile – une larme qui glissait sur sa joue.
Je ne suis pas une marmot, et, je ne vous permet pas de me parler ainsi. Je suis une bourgeoise de Londres, sans doute comme vous. Cynthia reprit une voix ferme. Seulement, je suis venue dans une tenue qui me permettrait une certaine facilité de déplacement. Contrairement à vous, je n'essaie pas de me taper toutes les demoiselles qui passent par ici. » La jeune fille était énervée, mêlant langage semi-soutenue et semi-vulgaire, elle croisa les bras en faisant face à l'homme : certes, elle était terriblement ridicule et cela ne s'arrangerait sans doute pas, mais elle ne laisserait personne traité sa famille ainsi. Son visage s'apaisa par la suite, laissant place à un sourire : il était rare qu'elle prenne plus de dix minutes pour se calmer.

Une leçon ? Elle n'avait nullement envie de lui donner une leçon ! Cynthia regardait la monture et tenta d'approcher une main de son col qu'elle retira lentement en tournant son regard vers l'homme.


  « -La jalousie est un vilain défaut dont j'ai apprit à ne pas être la victime. Je ne serait jamais jalouse d'un homme comme vous : que ce soit pour votre ''richesse'', si vous en êtes pourvu, ou d'un quelconque cheval. »

La jeune fille, légèrement blessée et vexée, se mit à marcher en direction du parc : s'éloigner du jeune homme était sa principale préoccupation. Sans doute, avant, aurait-elle versé une larme ou deux pour essayer d’apitoyer le jeune homme, mais au vu de son air, cela n'aurait rien changer, de plus, ça ne collait pas à ce qu'elle avait apprit durant ses quelques semaines de liberté. Elle s'approcha d'un par terre de fleur et cueillit une magnifique fleur aux pétales rouges et à la tige verte : une fleur sans doute adulte et qui ne tarderait pas à faner. La jeune Cynthia se mit à tousser violemment tout en lâchant la fleur, cela ne duras que quelques secondes après lesquels elle se releva et piétina la fleur. Honteuse, elle se remit à marcher d'une façon furieuse.

« -Je suis ridicule, mais bon, tant pis ! » Murmura-t-elle d'un ton à peine audible tout en s'arrêtant près d'un arbre à fruits dont elle décrocha l'un des fruits couleur orange : une délicieuse pèche qu'elle porta à ses lèvres avant de croquer du bout des dents dedans. Le fruit n'était pas mauvais et elle eut vite fait de le terminer, jetant non loin d'elle le noyau.

hrp:


Dernière édition par Cynthia Bradford le Mer 24 Oct - 17:58, édité 1 fois
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Jeffrey Landsong
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MessageSujet: Re: Soupirs dans les pavots [Jeffrey, Cynthia] [12/01/42] Soupirs dans les pavots [Jeffrey, Cynthia] [12/01/42] Icon_minitimeMer 24 Oct - 17:30

[HRP/ Attention aux codes d'écriture ou le grand manitou va te tomber dessus ^^'/HRP]

Jeffrez était hors de lui. Serrant les poings, il contenait cependant sa rage. Non seulement il était dans un lieu public, un des plus éminents parcs de Londres, mais en plus il était face à une simple gamine. Inutile de s'énerver et d'exploser pour si peu. Mais le tempérament du jeune homme avait toujours été de feu et il n'appréciait guère que l'on vienne ainsi le perturber dans sa promenade et ses réflexions pour engager une conversation des plus futiles. S'ils avaient été dans un endroit un peu moins fréquenté, il n'aurait pas hésité à lui mettre une raclée pour lui apprendre les "bonnes manières". Jeffrey était en effet un homme qui ne reculait pas devant un peu de violence, il la courtisait presque même, accentuant toujours la cause du conflit afin de déclencher au plus vite une bagarre, quand bien même avait-il en face de lui une jeune fille. Lui coller une bonne gifle pour la vexer et la faire pleurer l'aurait certes défoulé.

Alors qu'il songeait à cela, la jeune fille en question se mit à rire sur le terme "marmot" qu'il avait employé. Ne savait-elle donc pas ce que c'était? Elle s'en défendait d'une manière tellement bancale que Jeffrey en doutait. Mais ce rire...Elle se moquait de lui! Quelle insolente! Elle ne méritait que son mépris le plus vif.
La suite de ses propos porta le fils Landsong à un degré supérieur de colère: il voulait se "taper toutes les demoiselles qui passaient par ici"? Avait-elle donc perdu la tête? Il était décidément en présence d'une sotte, une retardée, certainement tout juste sortie de Bedlam Hospital ou Dieu seul savait quel autre établissement psychiatrique. Qu'est-ce qui lui faisait dire cela? Il n'avait courtisé personne sur son chemin! Était-ce son port altier et son élégance qui lui permettait de juger de l'état de ses moeurs? Était-ce parce qu'il cueillait des fleurs? Cette petite peste tirait des conclusions rudement hâtives sur son état d'esprit. Il ne le permettrait pas.


- Si tu crois que courtiser ces donzelles enrubannées et les gamines dans ton genre m'intéresse...tu te fourres le doigt dans l'oeil ma pauvre. Les parcs sont pour tout le monde, je ne fais que m'y promener. Et ces fleurs sont pour ma femme. Petite peste!

C'était faux, évidemment, Jeffrey n'était pas marié. Mais puisque cette jeune fille semblait ignorer qui il était, tous les mensonges du monde avaient leur place pour la blesser.

Bientôt la jeune fille s'éloigna. Elle lâchait prise et allait voir ailleurs. Soulagé, Jeffrey ne pris même pas la peine de l'insulter davantage. Il saisit les rennes de son cheval et s'élança agilement pour remonter dessus. Il avait ses fleurs, il n'avait plus qu'à rentrer au ranch pour se préparer à la débauche de ce soir.
Engageant le petit trot, le bourgeois jeta un dernier regard noir à la demoiselle qui se trouvait sous un arbre un peu plus loin. Elle mangeait une pêche. Jeffrey ne pu s'empêcher de trouver la scène champêtre et innocente. Cette curieuse était jeune et belle, quoiqu'un peu plate pour le coup, et ses cheveux au vent tandis qu'elle croquait à pleine dents dans le doux fruit lui donnait un air poétique rare chez les femmes de leur époque. Mais Jeffrey n'avait que faire de ce genre de concept. Il ne vivait que pour lui-même, pour l'argent, le sexe, la drogue et son profit personnel. A quoi bon s'attacher à ce type de tableau, certes magnifique pour un peintre, mais si inutile et niaiseux pour un jeune fougueux tel que lui?

Ainsi le bourgeois reprit-il sa route. Il aurait pu continuer jusqu'au ranch, sans incident supplémentaire, mais c'était sans compter la bande de Joe qui l'avait suivi dans le parc depuis qu'il avait quitté la demeure paternelle.
Un cri déchira le silence du parc. Par pur réflexe, Jeffrey tourna la tête en direction de ce dernier pour s'enquérir de ce qu'il se passait. La jeune fille qu'il avait laissé derrière lui venait de se faire sauter dessus par deux hommes. Le bourgeois arrêta sa monture et se redressa sur sa selle. Il reconnu alors Tim Ronald et Alfred Stomperfield, les deux suppôts de Joe. Crispé sur les rennes de son cheval, Jeffrey hésita. Laisser la jeune fille se débrouiller seule ne lui coûtait rien, même pas une petit pointe de culpabilité. Mais ces hommes n'allaient pas en rester là, et il savait que leur cible n'était rien d'autre que lui-même.


- Alors...Jeffrey, tu vas nous la donner cette fois-ci? rit une voix désagréable non loin de lui.

Jeffrey jeta un regard hargneux à l'homme qui s'appuyait contre un arbre, les bras croisé, un cigare éteint dans la bouche.


- Maintenant que nous tenons ta copine, tu vas nous la donner hein...?

L'homme se détacha de son support et s'approcha de Jeffrey. Ce dernier éclata de rire en tournant sa monture vers lui.

- Haha! Joe, tu crois vraiment que cette gamine est une de mes conquêtes? Allons! Tu m'insultes là! Haha! Si tu la veux, tu n'as qu'à venir la chercher!

Sur ces mots, Jeffrey poussa un cri et son cheval commença à partir au galop. Un coup de feu retentit alors déchirant l'atmosphère paisible du parc.
La morsure de la balle qui remua ses chairs fit hurler le bourgeois qui tenta vainement de rester accroché à la crinière de son cheval tandis qu'il tombait dans l'herbe verte. Quelques cris stridents de femmes se mêlèrent à sa chute. Il avait été touché dans le dos, au niveau de son omoplate droite. Jeffrey mangea de la terre et de l'herbe lorsqu'il heurta le sol. Il resta ainsi quelques longues secondes sans bouger. La douleur l'accablait.
Pendant ce temps, les deux complices de Joe ramenaient la jeune fille à leur patron. Elle avait beau se débattre, c'étaient des brutes qui n'hésitèrent pas à la frapper à plusieurs reprises.

Jeffrey finit par se relever en titubant. Le dénommé Joe arriva à sa hauteur tandis que le bourgeois se tenait l'épaule qui était tout ensanglantée. Il se prit alors dans la figure un coup de poing d'une brutalité sans borne et se retrouva à nouveau à terre.


- Alors? On fait moins le malin maintenant hein...? fit le bandit en l'attrapant par le col. Dis-nous où tu la caches!

Un nouveau coup de feu claqua dans l'air. La balle traversa le poumon droit de Joe et ressortit dans son dos. Les deux hommes qui tenaient la jeune fille reculèrent vivement. Jeffrey poussa du pied le cadavre de Joe et se releva. Il avait dans la main un de ses deux pistolets fumant. Il avait tiré de sa main gauche.

- Alors? fit-il avec un sourire crispé. C'est qui le malin hein...?

Tim saisit la jeune fille et la plaça devant lui comme bouclier humain. Alfred, lui, sortit son propre pistolet et le pointa sur le bourgeois. Mais déjà Jeffrey se tenait droit, ses deux mains avancées devant lui, chacune tenant une de ces armes à feu.

- Fais pas le con Alfred...Tu sais que ta vie ne m'importe pas. Relâchez-la maintenant...

Le dénommé Tim serra un peu plus contre lui la jeune fille.

- Je croyais que tu t'en fichais d'elle hein? Tu vas payer pour le boss!

Jeffrey lui jeta un regard sombre. Un sourire sadique fendit son visage couvert de terre.

- Ho...mais je m'en fiche...

Il tira alors deux fois. Deux balles. Deux hommes. Le sang de Tim éclaboussa le visage de la jeune fille tandis qu'il s'écroulait à terre la joue transpercée de part en part. Alfred quant à lui, poussa un cri, jeta un regard à son poitrail ensanglanté et leva sa main tremblante pour tirer une ultime fois. Jeffrey s'était malheureusement déjà rapproché, il ne pourrait pas esquiver la balle.


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MessageSujet: Re: Soupirs dans les pavots [Jeffrey, Cynthia] [12/01/42] Soupirs dans les pavots [Jeffrey, Cynthia] [12/01/42] Icon_minitimeMer 24 Oct - 18:30

Cet homme agaçait de plus en plus la demoiselle ; il ne disait rien de spécial, certes, mais son visage seul réussissait à rendre la jeune fille folle de rage... Il avait ce visage que les hauts bourges ont, ce visage de vainqueur de gens qui pensent qu'à eux ! Au moment où serra les poings, elle eut grandement envie qu'il meurt : oui, Cynthia s'énervait pour un rien, elle avait hérité cela de sa mère.

Ses cheveux bleu volaient au vent, le vent était agréable et portait les cris des enfants qui partaient du parc avec leur parents, cette vision vint troubler la jeune fille qui, en un instant, se calma... Mais c'était sans compter sur l'homme pour en rajouter une couche !

Il disait donc, qu'il était marié... Elle eut envie de rire, sur le moment, mais c'est un faux sourire qui s'afficha sur son doux visage : il ne portait aucune alliance et aucune trace de ceci... Alors, comment pouvait-il prétendre qu'il était marié ? Certes, la jeune Cynthia ne le connaissait ni de visage et ne le connaîtrait sans doute pas de nom, mais elle n'était tout de même pas stupide ! Elle était jeune : à quinze ans, on est au début de notre vie, mais à quinze ans, on sait réfléchir, tout de même ! Et la voilà repartit dans une réflexion. Lasse de cette discussion qui ne menait nulle part elle s'en alla, elle était nullement vexée, elle en avait tout simplement marre... Jouer avec des adultes c'était décidément très ennuyant !

Elle s'éloigna alors, les rires avaient cessé et rien ne pouvait la sortir de son énervement... Enfin, c'est ce qu'elle pensait ! Jusqu'à tomber sur un arbre à pèches. Elle ramassa l'un de ces délicieux fruits et croqua dedans, regardant le jeune cavalier s'éloigner sur son cheval... Rah ! Il ne lui manquerait sûrement pas ! Elle croqua de nouveau dans le fruit juteux avant de le terminer, le posant alors au pied de l'arbre où elle l'avait trouvé. Soudainement, quelque chose l'agrippa, elle hurla de peur alors qu'on la tenait, terriblement fort... Tout ce que Cynthia trouva à faire c'est... Fermer les yeux ! La jeune fille faisait toujours ça, lorsqu'elle était petite et qu'elle avait peur. Soudainement, un bruit de coup de feu et ses yeux se rouvrirent en grand : elle le vit tomber de sa scelle avant de s'étaler dans l'herbe... Cette vision... Était une horreur ! Certes elle avait souhaitée sa mort quelques minutes au paravent, mais pas une seconde elle ne l'avait réellement voulu ! Elle se débattait, toutes ses forces étaient concentré dans chacun de ces gestes... Elle n'avait aucune envie de l'aider mais elle était terrorisée...

De nouveau, un coup de feu... Elle n'avait pas écouté les mots de l'homme mais cette fois ce fut l'autre qui fut blessé... Elle s'entendit soupirer de soulagement sans comprendre pourquoi. C'est alors qu'un troisième coup retentissait : tout était aller très vite, durant les minutes qui passèrent entre les deux coups de feu elle avait beaucoup réfléchis à comment s'en débarrassé et n'avait pas remarquer que son visage était couvert d'éclaboussures de sang...

Mais c'était loin d'être finit... Des larmes glissaient le long de ces joues déjà humides par de précédentes larmes, elle regardait alors le jeune garçon ; qu'elle détestait, s'approcher de Alfred... À cette distance, elle n'était pas folle : jamais le jeune homme ne pourrait esquiver la balle... Elle se précipita sur le cavalier, ses pas poussé par un vent furieux qu'elle avait créée en essayant de booster ses mouvements par des flammes - comme on lui avait enseigné dans un livre -, elle arriva de justesse devant l'homme avant de se prendre la balle en pleine épaule ; à cause de l'adrénaline ou de la peur elle ne ressentit pas tout de suite la douleur mais en quelques secondes elle attrapa sa dague et la lança en direction du cœur de l'homme : la dague fit sérieusement propulsé par un vent chaud; magie de la demoiselle qui pour une fois en avait fait bon usage. Elle avait atterrit dans le coeur d'Alfred, celui-ci était tombé au sol, se l'enfonçant encore plus profondément; elle traversa son dos. Son corps tomba à terre alors que le cheval revenait au galop, la douleur était totalement présente, elle pleurait de plus en plus et se tourna vers l'homme et, s'en sans rendre compte, arracha un bout de tissu de ses vêtements avant de le presser contre sa plaie : il fallait absolument arrêter l’hémorragie... Ses larmes néanmoins l'empêcher de voir quoi que ce soit, sa tête était baisser et sa main appuyer nerveusement sur la plaie... Elle déchira deux autre bouts de tissu avant de faire pareil qu'avec le précédent qui fut rapidement submerger de sang. Cynthia fit signe au cheval de s'approcher ; celui-ci lui obéi mais qu'après l'insistance de la jeune fille fit signe au cavalier de grimper sur sa scelle. Elle se tenait le bras et souffrait terriblement ; l'envie de crier ne lui manquait pas, mais elle se tut... Elle ne voulait pas l'énervé.
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Jeffrey Landsong
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MessageSujet: Re: Soupirs dans les pavots [Jeffrey, Cynthia] [12/01/42] Soupirs dans les pavots [Jeffrey, Cynthia] [12/01/42] Icon_minitimeDim 28 Oct - 16:29

Jeffrey vit trop tard le canon de son adversaire pointé sur lui. Il avait pensé qu'Alfred avait été tué sur le coup, comme Tim, mais dans un ultime effort, alors que le cavalier s'approchait de la jeune femme, le bras droit de Joe leva son arme pour tirer un dernier coup. Jeffrey ouvrit la bouche le temps d'une seconde. Il était mort.

Mais soudain, sans prévenir, la jeune femme qu'avaient lâché les bandits se jeta entre les deux hommes, sauvant la vie de Jeffrey en se prenant la balle à sa place. Le mouvement fut brusque et rapide, le coup de feu se perdit dans les cris de la petite foule qui s'était assemblée non loin d'eux et la balle se logea dans l'épaule droite de la jeune femme. Dans le même temps, cette dernière jeta une petite dague qui alla rencontrer immédiatement le cœur d'Alfred, l'achevant du même coup. L'homme s'écroula à terre, ce qui enfonça la lame définitivement dans ses chairs, anéantissant ses dernières chances de survie.

Jeffrey resta muet de surprise, dans une expression de choc. La jeune femme venait de le sauver sans qu'il ne s'y attende, mais surtout elle avait été d'une efficacité hors du commun! Il n'avait pas tout compris mais en tous cas il avait saisi que cette gamine avait des talents cachés. Cette dernière commençait à paniquer, appliquant des tissus sur les plaies sanglantes qui meurtrissait ses chairs. Au bout de quelques secondes, le cavalier réagit. Son cheval était revenu, la jeune femme tremblait des pieds à la tête, choquée, blessée, fatiguée...Qu'allait-il faire ? Sur le moment, Jeffrez ne pensa qu'à lui, comme à son habitude. Il songea à remonter sur son cheval, abandonnant la belle dans le parc sans se retourner. Cependant, face aux nombreux témoins qui les regardaient sans lever le petit doigts, comme c'est souvent le cas face à des drames, il en décida autrement.

Il rangea ses pistolets à sa ceinture en poussant des grognements de douleur. Son omoplate saignait abondamment, souillant à la fois sa chemise blanche et son manteau à galons. Ses mains dures et chaudes saisirent celle de la jeune fille. Il lui jeta un regard sombre et la redressa pour l'attraper par son épaule valide afin de la tourner de façon à pouvoir observer celle qui servait désormais de refuge à une balle.


- Laisse tomber...à ce rythme-là, fit-il en soupirant dans un grognement rauque, je ne donne pas cher de nos épaules...Aller viens.

Il attrapa son cheval par la bride et entreprit de hisser la jeune fille dessus en la portant. Mais sa propre blessure le torturait et c'est donc avec force de gestes maladroits et de tremblements douloureux qu'il réussit à la placer sur sa selle. A son tour, il se hissa sur sa monture pour conduire cette dernière. Il tenait devant lui, entre ses rennes et ses jambes, la jeune fille blessée.

D'un geste, il engagea son cheval à avancer. Arrivé à la hauteur des "spectateurs", il leur sourit d'un air crispé.


- Appelez la maréchaussée et dites-leur que ces trois bandits ont tenté de violenter cette jeune femme. Je la ramène chez moi, au ranch des Landsong, c'est le plus proche. Envoyez-y un médecin. Vous, monsieur, fit-il en désignant de la tête un homme à moustache et chapeau melon qui s'appuyait sur une canne, allez-y, appelez un médecin, dites-lui bien que c'est urgent...

Sur ces mots, Jeffrey lança Crachin au galop, passant rapidement devant les regards inquiets des bourgeoises qui soufflaient leur admiration face à tant d'héroïsme. Mais c'était le petit galop, Jeffrey ne pouvait pas faire autrement s'il voulait éviter de trop souffrir.
Devant lui, la jeune femme n'avait pas d'autre choix que de rester contre son bassin et son torse pour rester correctement en selle.

Pourquoi Jeffrey la remmenait-il chez lui ? Était-ce enfin un acte louable dont il s’acquittait maintenant ? Était-il finalement plus sympathique et compatissant qu'il n'en avait l'air au premier abords ? Non, en réalité, Jeffrey n'avait fait que choisir l'option qui allait le faire passer pour un héros aux yeux du monde. Il ne pouvait pas décemment laisser la jeune femme derrière lui devant des témoins, encore moins des témoins de Paulo's park ! Il fallait être totalement stupide pour agir ainsi si l'on voulait conserver une certaine image de marque.
Mais pourquoi alors l'emmener au ranch plutôt que chez un médecin directement ? C'était tout simplement parce que Jeffrey haïssait les médecins et n'imaginait pas se pointer ainsi en ville pour se faire soigner. Il préférait le luxe tranquille et douillet du ranch plutôt que de se risquer à remuer les rumeurs dans une foule avide de sensations. Le ranch allait être bien plus paisible pour se reposer, il avait lui-même besoin de soins urgents et la perspective de se poser dans son propre lit l'avait décidé. Même s'il savait au fond de lui qu'amener ainsi chez lui une jeune femme allait lancer des discutions sans nom avec son père qui ne cesserait de le harceler pour savoir s'il comptait la demander en mariage, même s'il allait alimenter d'une autre manière les conversations des commères auxquelles il ne pourrait pas échapper, pour son propre confort il préférait retourner à son ranch.

Chemin faisant, Jeffrey serrait les dents et se tenait de façon un peu bancale sur sa monture. La belle qui avait déchiré ses chairs dans son dos au niveau de son omoplate commençait sérieusement à le brûler. Sa tête lui tournait, il avait chaud, trop chaud, et il sentait ses forces l'abandonner. Plus vite il serait rentré chez lui, plus vite il pourrait enfin se débarrasser de ce bout de métal sournois.


[HRP/ Suite au Ranch des Landsong, Deux balles, deux âmes en sursis./HRP]]


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