Hawthorn FeathersighMembre de l'OmbreNombre de messages : 88 Date d'inscription : 18/07/2015 Race : Humain Classe sociale : Aristocratie, noblesse disgracieuse Emploi/loisirs : Écrivain ; faire discrètement disparaître des cadavres / Lire, écrire, jouir des défuntes beautés nocturnes, fréquenter les salons, jouer du violon ... Age : 23 ans. Age (apparence) : Milieu de la vingtaine, en soit son age propre. Proie(s) : Les reliquats de vie, les éclats d'existence ... Cadavres exquis. Crédit Avatar : iayetta83, Deviant Art
| Sujet: Annonce de la maison funéraire "L'Aubépine Mortuaire" Jeu 20 Aoû - 11:57 | |
| Au matin du 24 avril de l'an de grâce 1842, figurait dans le Times une anodine annonce parmi tant d'autres. Les quelques lignes d'encre noire étaient encadrées de deux courbes fines. Au bas du texte, une sobre fleur calligraphiée dans cette même encre était imprimée comme signature, semblable à un sceau marquant une funèbre missive. Le contenu n'avait cependant rien de testamentaire, mais n'était pas dénué d'une charmante nuance funèbre.
La maison funéraire de l'Aubépine Mortuaire est actuellement à la recherche d'un local ou d'un quelconque lieu dénué d'occupation dans les alentours immédiats du cimetière de Highgate. La rémunération sera appréciable. En cas de proposition d'acquisition, se manifester auprès de Casper Deedcraft, domicilié au 61 ruelle Balmore.
Un fin sourire s'étirant sur ses lèvres, Hawthorn déposa le journal sur la table de bois verni. Portant sa tasse de St James de Ceylan à ses lèvres, le jeune aristocrate laissa un moment le breuvage encore brûlant incendier les commissures de celles ci. Lorsque la liqueur ambrée s'écoula dans sa gorge, diffusant sur son palais toute l'intensité de son arôme, les paupières du comte se refermèrent sur l’émeraude étiolée de son regard. Vaquant ainsi à ses pensées dans l'ombre de son propre crane, Hawthorn se sentait à l'abri. A l'abri des frissonnements de l'air au moindre mouvement de son majordome, à l'abri de la caresse des premiers rayons de l'aurore effleurant sa peau livide, à l'abri de ses propres cauchemars … Il pouvait alors songer, apaisé, dénué de toute crainte. Cette fragile illusion le séduisait. C'était sous sa dictée que Feril Salieri, son unique domestique, avait rédigé cet article puis l'avait fait parvenir au journal le plus lu de la capitale. Cette maison funéraire, aussi factice soit elle, était baptisée du pseudonyme dont le comte usait dans l'ombre. Quelques uns de ses habitués sauraient ainsi reconnaître l’émetteur de ce banal communiqué, et lui faire éventuellement parvenir d’intéressantes opportunités. Ouvrant de nouveau les yeux sur cette réalité qui le répugnait, le jeune anglais reposa délicatement sa tasse finement ouvragée sur la soucoupe dont il l'avait ôtée. Pliant le quotidien dont il venait d'achever la lecture, il laissa sa voix s’élever timidement de ses lèvres. Son sourire s'était effacé.
- Casper fut il informé de la procédure, Feril ?
- Bien entendu Monsieur. Nous lui avons fait parvenir une missive hier, dans la soirée. Il vous contactera dès lors qu'une proposition lui sera faite.
Hawthorn acquiesça d'un air grave. D'un léger mouvement de tête, il indiqua à son majordome qu'il pouvait débarrasser le couvert. Son déjeuner était à peine entamé, et dans sa tasse flottait un fond du breuvage tant affectionné par ses contemporains. Une ride d'agacement plissa le front de Feril. Voilà plusieurs jours que le comte ne mangeait pas. Le soucis était inhabituel chez son maître. Pourtant, quelque chose le taraudait. Sans mot dire, le domestique se saisit des couverts en argent avant de quitter la pièce. Le comte laissa échapper un soupire, tandis qu'il décroisait les jambes et prenait appui de ses mains gantées sur les accoudoirs de son riche fauteuil. Se levant, une mèche d'un blond fade vient caresser le haut de ses pommettes. L'inquiétude l'effleurait aussi de ses doigts blanchâtres. Bien qu'il connaisse Casper de longue date, il doutait encore de sa discrétion et de son silence. Celui ci rendait autrefois quelques services à Dorian Feathersigh, son père. Mais sa loyauté envers l'héritier de la famille n'étant en rien acquise. Il faudrait s’avérer prudent. S'étirant vaguement, Hawthorn repoussa son fauteuil. Un poème demeuré inachevé requérait son attention. Made by the Earl. Thanks ! "Et dans les cendres s'épanouissent les miasmes de cette beauté pervertie Que contemple, aveugle, le crane souillé de la Poésie." "Le deuil de la Muse", Jd Hawthorn |
|