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Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42]

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Swan Carthew
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MessageSujet: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeDim 22 Mar - 21:22

[HRP/ Après "Trésor de Souffrance" /HRP]

La jeune femme avait galopé jusqu’à son manoir et n’avait mit pied à terre qu’une fois dans le grand parc à l’arrière de son manoir.
Elle ramena son bel étalon à la robe sombre dans son box et le déharnacha avec rapidité sans cesser de pleurer. Swan donna également de quoi se restaurer à son destrier.
Finalement elle se traina en titubant jusqu’au manoir, oubliant de passer par la fenêtre elle entra par la porte principale sans se soucier de ses domestiques qui avaient déjà commencé leur travail vu l’heure déjà bien avancé. Le soleil commençait à se lever .

Le silence s’était fait alors qu’elle s’avançait s’en faire attention et montait les escaliers pour aller s’enfermer dans sa chambre et s’effondrer sur une chaise et pleurer toutes les larmes de son corps.
La belle aux yeux vairons avait l’impression que personne ne voulait d’elle. Mais pourquoi voulaient-ils tous l’éloigner ? Asher et maintenant Jeffrey ? Que pouvait-elle donc faire pour qu’ils cessent ?
Pourtant avec le Cavalier elle avait eut l’impression de trouver l’homme de sa vie, celui qui l’aimerait et ne la laisserait jamais tomber. Swan venait d’apprendre qu’en plus d’être un joueur invétéré il était poursuivit par des truands et avait besoin d’argent pour rembourser ses dettes.
Peut être devrait-elle lui donner l’argent ? Pourtant il avait dit ne pas en vouloir, et elle n’aimait pas lui offrir cette facilité ?

Soudain ses pensées furent perturbés par un besoin qu’elle ne pouvait réprimer et se précipita vers son pot de chambre devant lequel elle s’agenouilla et rendit le peu qu’elle avait mangé la veille. Elle avait tout juste eut le temps de rejeter en arrière sa longue chevelure aux boucles sombres et toussa un moment pour s’enlever le gout. Elle ne comprit pas ce qui lui arrivait et pourquoi elle était soudainement malade. Cela ne lui était jamais arrivé par le passé.

Finalement elle se détourna et alla se glisser entre les couvertures après avoir fait une rapide toilette pour se débarrasser de tout reste de ses ébats avec Jeffrey. Elle dormit pendant de longues heures, son sommeil étant hanté par de terribles cauchemars quand Candice vint la réveiller la faisant sursauter.
La jeune aristocrate au visage creusé par les larmes releva sa tête ensommeillé vers la servante comme pour lui demander pourquoi elle osait la déranger.

- Bonjour madame, pardonnez moi de vous déranger, mais nous avons un problème et je ne savais pas si vous vous réveilleriez avant demain...
Mais le cheval que vous avez acheté il y a peu de temps et qui n’est pas dressé a brisé la porte de son box et en attendant il est attaché dehors, mais il effraye le reste des domestiques. Le palefrenier ne rentrera que demain, vous lui aviez accordé un congé, voulez vous que nous fassions venir quelqu’un pour réparer ?


Demanda-t-elle en se tordant les mains avec inquiétude de peur d’avoir dérangé sa fragile maîtresse.


- Ce n'est rien Candice tu as bien fait de me réveiller. Comment vont ton mari et ton fils ?

Se soucia la jeune femme au teint de porcelaine en se redressant avec difficulté, courbaturé et couverte de bleues à cause de ses ébats de la nuit passé.
La jeune servante se plia en deux et lui sourit.

- Ils vont très bien, merci de vous en soucier madame et merci encore de votre générosité.

La belle sourit satisfaite, elle avait offert à Candice de quoi payer une éducation à son fils de neuf ans.
Elle demanda à la domestique son peignoirs et s’enveloppa dedans avant de s’asseoir à son bureau et d’attraper un morceau de papier et une plume taillée.


Spoiler:

Elle avait hésité sur sa manière d’écrire le mot, mais n’était pas en état de pousser la réflexion plus loin. La belle cacheta la missive et la donna à Candice qui la transmettrait à un valet qui irait la porter au jeune iroquois qui lui manquait.
Cela faisait tout de même plusieurs mois qu’ils ne s’étaient pas revu, elle ne l’avait bien sûr pas oublié, mais n’avait su comment l’inviter à venir et elle ne sortait plus la nuit que pour rejoindre Jeffrey... cependant elle était condamné à reprendre ses promenades nocturnes.


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By Kathounette  Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] 1701692520
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Sidka
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MessageSujet: Re: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeMer 1 Avr - 11:28

[HRP/ Après le post "Fleur de sang"/HRP]

Sidka savait lire. Son père adoptif, l'américain Paul Rigard, qui avait possédé sa mère esclave et donné la vie à Cheveyo, l'avait autorisé à apprendre la forme des mots dans ses rares temps libres. C'était sa mère qui avait pris le soin de l'éduquer à ce sujet, comme pour de nombreux autres. Mais, depuis cette lointaine époque, même s'il lisait encore parfois les journaux qu'il trouvait dans la rue, l'iroquois n'avait guère pu parfaire son apprentissage et cette capacité s'était un peu ternie avec les années et le manque de pratique.
Aussi le jeune basané qu'il était eut-il beaucoup de mal à déchiffrer le message que la comtesse Carthew lui avait fait parvenir. Il avait dû le relire trois fois de suite pour en comprendre entièrement le sens. Puis, ayant vaguement saisi qu'il était réclamée par la jeune femme pour réparer un box de cheval, il s'était décidé à se rendre chez elle pour remplir sa partie du contrat implicite qu'ils avaient noué entre eux. En effet, s'il avait refusé un poste chez elle, préférant garder son indépendance et ses petits boulots pour lesquels il était indéniablement doué plutôt que de se mélanger à son personnel sans doute mille fois mieux éduqué que lui, il avait tout de même promis à la jeune femme qu'il répondrait à ses besoins, se tenant à sa disposition dans ses quelques temps libres, afin de l'aider et de recevoir d'elle une paye plus avantageuse que tout ce qu'il connaissait depuis qu'il était à Londres.


*On y va maintenant? Hein?*

*Est-ce que c'est vraiment nécessaire...? Pfff...

Ses entités n'étaient toujours pas d'accord sur la démarche à suivre. Cocoa adorait la nouveauté et l'idée même de revoir Swan l'enchantait. Dans le Monde des Esprits, il virevoltait entre les branches desséchées de l'arbre mort qui siégeait sur la butte de roche que Sidka avait créée dans les méandres de son âme. Koulaï, lui, jouait encore son loup solitaire et grincheux. Allongé sur la terre craquelée, le museau entre ses pattes, il ronchonnait. Non, il ne voulait pas qu'une femme entre dans la vie de Sidka et vienne chambouler leurs habitudes. Il songeait qu'ils avaient tous les trois bien assez de soucis comme ça pour en rajouter par pure galanterie. A part pleurer et transgresser toutes les règles de sa caste, la jeune femme ne semblait bonne qu'à peu de chose.

*Je t'interdis de penser comme ça...*

Sidka était assis en tailleur sur le rebord intérieur de sa fenêtre. Il ne portait qu'un pagne de cuir et son corps était recouvert de peintures rouges qui figuraient des animaux, notamment l'oiseau, le loup, le cerf et le castor, les entités de sa famille. Ses cheveux étaient tressés du côté gauche de son crâne sombre et retombaient en désordre sur son épaule droite. Dans ses mains, il tenait son couteau et un morceau de bois tendre qu'il sculptait en forme de cheval.

*Koulaï ne voit que le négatif.*

*Pfff...T'as toujours été trop naïf...*

- Arrêtez de vous disputer, vous me fatiguez. J'ai promis. C'est qu'un box. J'aurai peut être de quoi acheter de la viande...

Sidka avait parlé tout haut plutôt que de passer par son esprit. Cela lui arrivait souvent. Il fallait d'ailleurs qu'il se méfie de ce genre de chose qui pourrait le faire passer pour un fou.

*Tu passes déjà pour...* Grommela le loup en riant amèrement.

L'iroquois l'ignora. Il avait appris à ne pas toujours répondre à son entité pour éviter les conflits ouverts. Ils devaient tous les trois conserver une forme d'harmonie. Entrer dans les débats avec Koulaï était inutile, il le savait bien.

Au bout d'un moment, Sidka se leva. Il vira du dos de sa main les petits copeaux de bois qui s'accrochaient à son pagne et observa sa figurine à la grise lumière que filtrait la fenêtre glacée. Elle n'était pas achevée, c'était encore une forme grossière qui manquait de douceur, mais il était content d'avoir réussi à représenter l'animal en mouvement, cabrant comme s'il s'apprêtait à partir au galop. Sa crinière n'était pas encore détachée du morceau de base mais il en avait déjà dessiné les contours au couteau. Cela ferait un beau totem à ajouter à sa collection.

Avec un soupir de satisfaction, l'iroquois l'abandonna sur la table au milieu de la pièce et se rendit près de la bassine d'eau où il se lavait parfois (rarement) les mains. L'eau n'était déjà plus claire depuis longtemps, mais il devrait s'en contenter. Il se passa donc un coup sur le visage et les avant-bras avant de s'éponger avec une serviette d'une couleur plus que douteuse. Puis, il enleva son pagne pour aller chercher un pantalon de toile brune qu'il enfila sans mettre de dessous (il n'en avait que trop peu et préférait se sentir libre, une habitude qui datait de son esclavage). Enfin, il attrapa une chemise, défraîchie, la plus propre qu'il avait pu trouver dans son capharnaüm effroyable, et la passa sur ses larges épaules. Elle était couleur crème. Il n'avait pas pris la peine d'enlever ses peintures. Le cerf dépassait largement sur le haut de son poitrail, même s'il fermait le vêtement jusqu'à son bouton le plus haut, et cela ne le dérangeait pas le moins du monde.


*C'est quand même une noble*  Fit remarquer Koulaï en tiquant.

Sidka ne répondit pas. Porter un pantalon à chaque fois qu'il devait sortir l'irritait déjà assez pour qu'il efface en plus les seuls éléments qui le ramenaient à sa réelle personnalité. Qu'il évite d'outrager ouvertement la décence des londoniens passait encore, mais qu'il perde complètement son identité était inconcevable. De toute façon, il faisait partie de ces gens qui erraient dans l'ombre de la capitale sans jamais véritablement posséder de visage au grand jour. C'était un ouvrier des tanneries, un petits bricoleur pour les foyers les plus modestes, un exécuteur de tâches ingrates pour les quelques bourgeois qui acceptaient d'être servis par un noir de son acabit...Personne ne se souciait de lui au-delà de ce qu'il accomplissait généralement pour une simple paire de pièces. Pourquoi changer? Cela ne l'aiderait pas à gagner plus d'argent ou à se faire accepter par cette société élitiste.


*On y va?*

L'iroquois acquiesça silencieusement et saisit sa veste en cuir à moitié défoncée par l'usure du temps et ses conditions de travail pour la jeter sur son dos. Après avoir fourré dans ses poches sa pipe et une bourse de tabac, il farfouilla dans une caisse en bois pour mettre des outils dans un sac de tissu noir: le nécessaire à tout ouvrier qui souhaitait découper du bois, planter des clous et poncer un minimum les surfaces.

- J'espère qu'elle a des planches, je ne peux pas en ramener...Grimaça-t-il en terminant de fermer son sac.

Une fois ce dernier sur l'épaule, il quitta sa chambre et descendit l'escalier de bois vermoulu qui menait au rez-de-chaussée de l'auberge où il vivait. Il ne croisa pas le patron qui était sans doute en train d'ordonner son cellier à cette heure. L'iroquois se servit une miche de pain rassi et un verre de bière avant de le noter sur une ardoise qui se trouvait sous le comptoir. Il était environ 15h lorsqu'il quitta les lieux pour se diriger vers le manoir Carthew.

A pied, ce fut un long trajet. Mais, motivé par un tiède soleil qui perçait de ses rayons les nuages gris du ciel, le jeune homme parvint en moins d'une heure à son lieu de rendez-vous. Sur le chemin, il avait allumé sa pipe et, lorsqu'il arriva enfin devant les grilles du manoir, il en tira une ultime bouffée avant de l'éteindre.
Faisant teinter la cloche, il attendit, patient, que l'on daigne venir lui ouvrir et le mener à la comtesse. Mâchouillant le manche de sa pipe, il songea qu'elle avait eu de la chance que son patron des tanneries lui ait accordé une journée grâce à la naissance de son second fils. Puis, il réfléchit et, avec ses entités, il réalisa qu'il n'avait même pas répondu au billet qu'elle lui avait envoyé. Il n'y avait pas du tout pensé, tant il n'avait pas l'habitude d'écrire, et maintenant qu'il y songeait, il aurait peut être fallu qu'il s'annonce par écrit avant de débarquer ainsi. Rongeant sa pipe, l'iroquois croisa les bras et s'appuya sur le muret jouxtant la grille. Bah...il n'avait jamais su écrire correctement donc de toute façon il n'aurait pas pu lui répondre sans passer pour un imbécile. C'était aussi bien comme ça. Elle devrait s'habituer à ses méthodes.


Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Sidka_12
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Dernière édition par Sidka le Sam 11 Avr - 16:40, édité 1 fois
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Swan Carthew
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MessageSujet: Re: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeVen 3 Avr - 19:13

La belle Comtesse se retrouvait donc avec sa servante devant sa grande armoire remplis de diverses robes. La belle soupira ne sachant quoi ce mettre et eut un petit rire intérieure à cause de cette futile pensée.

Candice voyait bien que sa maîtresse n’était pas en très bon état ce matin là et lui sortit une jolie robe d’un vert profond. La robe était fort inhabituelle pour l’époque. Elle n’était composé d’aucune armature et moulait le haut du corps de la jolie femme aux yeux vairons avant de retomber droite. Cela ressemblait plus à une robe des femmes du peuple, cependant le petit corsage était rebrodés de fils d’argents et la dentelle noire qui ornait les manches et le cols était de très belles factures.

La jeune servante retira donc son long peignoirs de soie à la jeune aristocrate et écarquilla les yeux en voyant les énormes hématomes qui constellaient son corps et les traces de morsures qu’elle avait dans le dos. Ce n’était vraiment pas joli à voir. Swan jeta un regard dans le miroirs et grimaça, au moins elle garderait quelques souvenirs de Jeffrey. Son cœur se serra à cette idée et elle se pencha pour récupérer la robe qu’avait laissé tomber Candice.

- Madame... il faut faire venir le médecin...

La jeune femme lui sourit gentiment et secoua négativement la tête pour lui signifier que ce n’était pas la peine, elle savait qu’elle n’insisterait pas et ne parlerait pas. La domestique l’aida donc à passer la robe tout en marmonnant tout de même qu’elle devrait être plus prudente et qu’elle avait tort de refuser la visite d’un médecin.

Le col de la robe n’était vraiment pas assez montant et on voyait encore quelques ecchymoses et une morsure un peu trop haute au niveau du cou de la jeune femme à la longue chevelure de jais qui choisit un ras de coup de dentelle noire orné d’un cabochon du même vert que la robe.
La domestique aux beaux yeux bleus la fit asseoir à sa coiffeuse et commença à peigner sa longue chevelure sombre tout en restant finalement silencieuse devant le mutisme de la belle.
Elle les coiffa en une longue tresse sur le côté pour dissimuler un autre bleu et pour ceux qui restaient elle les cacha grâce à la poudre de riz de sa maîtresse.


- Je ne peux rien faire pour vos lèvres...

Swan releva ses beaux yeux et se regarda dans le miroir en passant un doigt sur ses lèvres meurtries. La nuit avait était vraiment agité pour la belle jeune femme au teint de porcelaine, elle ne s’était pas rendu compte que leurs ébats avaient été si fougueux que cela.
En même temps le lendemain de la plus part de leur rencontre elle restait invisible à ses domestiques et cela avait le temps de cicatriser un peu.


- Bon... cela ira je pense....

Soupira-t-elle en retour avant de remercier sa domestique et de la congédier gentiment lui demandant juste de ne pas s’étonner de l’aspect de leur futur visiteur et de faire passer le mot aux autres domestiques. Elle ne supporterait pas que son ami soit molesté ou critiqué pour son physique original.

Finalement Swan descendit à son tour et se rendit directement à sa salle de musique et s’assit au piano après avoir débouché la bouteille de cognac de son bouchon de chêne et versa le liquide ambré dans un petit verre qu’elle vida d’une traite, ses yeux restant vidés d’expressions.
Ses longs doigts fins effleurèrent les touches du piano aux touches d’ivoires et finalement elle s’assit se mettant à jouer.
C’était le seul moyen qu’elle avait de s’évader.... d’être seule.
Alors qu’elle jouait elle ne voyait pas le temps passé, de temps à autre elle buvait un verre du précieux alcool jusqu’à finalement avoir vidée une bouteille et d’en avoir entamée une seconde.
Des larmes s’étaient mises finalement à couler sans qu’elle ne puisse les arrêter.
Jeffrey... pourquoi l’avait il abandonné ? Pourquoi faisait-il comme tous les autres ? Pourtant elle n’avait rien fait de mal... Qu’est ce qui clochait chez elle pour qu’elle finisse toujours ainsi seule ? La jeune femme ne comprenait plus rien... Mais une chose était certaine : elle avait besoin de cet amour, de sa présence... son cœur se vidait en même temps que les larmes désertaient son corps pour se répandre sur son visage.
L’instrument résonnait dans tout le manoir, laissant entendre ses longues mélodies mélancoliques qui ne se prêtaient pas à la danse ni au rire. La Comtesse jouait divinement bien et on ressentait chacune de ses larmes par ses mélodies, mais personne ne comprenait trop pourquoi cette tristesse si soudaine alors qu’elle semblait si joyeuse ces derniers temps et que quand elle s’était assise à son instrument c’était pour jouer des airs pleins de gaités.

Quand la cloche retentit Candice alla ouvrir elle même la grille du manoir au bel iroquois et malgré l’avertissement de sa maîtresse elle ne put que marquer un temps d’arrêt et papillonna des yeux avant de lui sourire et de ne faire comme si rien n’était.

- Merci monsieur d’être venu si rapidement, nous vous attentions. Avez vous fait bon voyage ? Si vous l’aviez demandé nous vous aurions envoyé un cocher. Voulez vous boir ou manger quelque chose avant de commencer ?

Lui demanda-t-elle en souriant et en le menant sur le chemin pavé, Swan avait demandé qu’il soit traité comme un invité, elle le traiterait donc comme tel même si c’était plutôt étrange elle le fit entrer par la porte principale et sourit tristement en entendant la mélodie qui s’était faite plus grave.
La jeune femme mena l’iroquois jusqu’à un petit salon et lui demanda d’attendre là la temps qu’elle prévienne sa maîtresse de son arrivé.
Un homme plutôt grand aux cheveux blonds réunis en une queue de chevale et une petite moustache finement taillé entra chargé d’un plateau sur lequel se trouvait une tasse de thé et tout ce qui allait avec, qu’il déposa devant le jeune homme avant de le servir et de ressortir.

Pendent ce temps la servante avait prévenue sa maîtresse qui s’était arrêté et avait hoché la tête et lui avait simplement demander de le faire venir en se servant un énième verre.
La jolie femme redescendit les escaliers et alla trouver Sidka.


- Veuillez me suivre monsieur je vous pris, madame la Comtesse va vous recevoir.

Lui annonça-t-elle en s’inclinant attendant qu’il se lève pour le guider à l’étage dans le dédale de couloir jusqu'à la salle de musique d'où émanait à nouveau le bruit mélodique de l'instrument.


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MessageSujet: Re: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeSam 11 Avr - 17:57

Lorsque la lourde grille s'ouvrit, Sidka sursauta. Il enleva vivement sa pipe de sa bouche, la renversa sur le dos pour donner un coup sur son arrondi afin que les dernières miettes de tabac s'envolent et la fourra dans une des poches de sa veste en cuir sombre.
Ce fut une jeune femme qui l'accueillit, le plus poliment du monde. L'iroquois ne releva même pas l'étincelle curieuse et surprise qui s'était allumée dans ses yeux de biche tant il était habitué à être dévisagé par autrui, et d'une façon d'ailleurs souvent bien plus appuyée et violente.


*J'ai pas envie d'entrer là-dedans.* Grogna Koulaï au moment où Sidka esquissait un genre de courbette maladroite en posant une main sur son coeur pour répondre à la domestique.

- Bonjour. J'aime marcher, ne vous inquiétez pas. Non merci, je n'ai ni faim ni soif.

Suivant la domestique sans ajouter un mot, Sidka ne put que pencher du côté du loup lorsque ses pieds firent crisser les gravillons de l'immense propriété qui s'étendait maintenant devant ses yeux. Jusqu'à présent, il n'en avait vu qu'un morceau de jardin à la pâle lueur de la lune à travers de lourds nuages noirs et il avait aperçut les cuisines. Le souvenir de la soupe et du lard que la belle comtesse lui avait offert ce soir-là raviva quelque agréable sensation bien vite oubliée à cause de l'écrasante demeure qu'il redécouvrait en plein jour.
Swan était une aristocrate et, à son image, sa maison était pour lui un véritable palace, puant le luxe et la magnificence qu'il n'acceptait chez l'être humain qu'avec appréhension et prudence. Il n'éprouvait pas de dégoût ni de jalousie face à ce que possédait autrui, et il ne pensait pas sincèrement que Swan ne méritait aucunement semblable endroit - sans doute en avait-elle simplement hérité - mais il ne pouvait s'empêcher de comparer cette débauche de pièces, de lustres, de tapis et de bibelots à sa couche crasseuse digne d'un chien. Il n'avait pas de titre et n'en aurait jamais. Fallait-il en désirer un?


*Qu'importe, Sidka, nous sommes heureux ainsi.*

*Le penses-tu réellement, Cocoa?*

*Tu sais que nous ne pouvons te mentir.*

*Frère, nous sommes libres, nous.*

Sidka ne se souvenait que trop bien du débat qu'il avait eu avec la jeune femme la première fois qu'ils s'étaient rencontrés. Aujourd'hui, avec l'aide de ses entités, il comprenait un peu mieux ses douloureuses pensées.

*Tout n'est qu'apparence. Tout n'est que contrainte.*

*Mieux vaut une lame grossière mais solide et fidèle qu'une dague de parade qui s'émousse sur la soie.*

Sidka se sentit soudainement plus serein. Devant lui, la jeune domestique le guidait d'un pas assuré et diligent. Ensemble, ils passèrent sur une route pavée et arrivèrent beintôt à l'entrée de la demeure. Lorsque la porte fut ouverte, Sidka perçut une mélodie. Était-ce Swan qui jouait du piano?

*Qui d'autre? Gros bêta!* Jappa Koulaï en redressant le museau dans l'air sec qui l'environnait chez les Esprits.

*C'est triste...* Murmura Cocoa d'une petite voix étranglée.

Tendant l'oreille tout en suivant la domestique, Sidka acquiesça. Le colibri avait raison: c'était une mélodie terriblement lancinante, comme un cri de douleur qui suintait d'une plaie récemment ouverte.
L'iroquois tiqua. Les nobles avaient de drôles de façon d'apprécier la vie. Lui, lorsqu'il jouait de la flûte, et malgré son passé des plus traumatisants, trouvait toujours quelque chose de joyeux à jouer. Il avait déjà remarqué que la société londonienne louait avec bien plus de coeur les sons maussades, prenant les notes joyeuses pour des bouffonneries.


*Elle est peut-être simplement triste à cause de son ami parti.*

*Celui qui l'a abandonnée? Encore?*

Sidka ne répondit pas à ses entités. Il partait du principe que les pensées de Swan n'appartenaient qu'à elle et que cela relevait d'une vie privée dans laquelle il n'avait pas le droit, ni l'envie, d'entrer. Que Swan s'entraîne pour jouer dans les salons ou qu'elle pleure son amant disparu ne le regardait pas. Il était là pour servir de main d'oeuvre et non pas pour lui dire qu'elle jouait à merveille ou lui tendre un mouchoir.

*De toute façon, tu n'en as pas.* Siffla doucement Cocoa.

Sidka sourit. Le colibri était parfois tellement naïf...Koulai avait raison. Il prenait décidément tout au pied de la lettre et ne percevait même pas les doubles sens lorsqu'il y en avait. Il était amusant.

Assis dans le salon où l'avait laissé la domestique, l'iroquois jetait des coups d'oeil de-ci de-là pour observer le mobilier, le plafond, les lampes, les tableaux...C'était décidément un tout autre univers que le sien. Même s'il était déjà entré chez quelques bourgeois, il ne s'était encore jamais retrouvé ainsi, seul, dans une pièce aussi luxueuse.
Mais sa solitude ne fut effective qu'une paire de secondes. Déjà un homme lui amenait un plateau avec du thé et des gâteaux pour le faire patienter. Sidka tiqua mais il remercia poliment le domestique avant de jeter un coup d'oeil à la tasse brûlante qui se trouvait devant lui et de ramener son regard sur lui. C'était un grand blond aux cheveux attachés en catogan. Il portait la livrée des domestiques et la moustache. C'était surtout sa blondeur et sa moustache qui attiraient son attention d'iroquois. C'était à la fois beau, élégant et terriblement ridicule. Comment un homme pouvait-il ainsi se tenir droit, engoncé dans un costume, la moustache lissée, pour servir le thé dans des salons de poupées?


*Et après tu dis de moi?* Rit Koulai.

Sidka se redressa et quitta des yeux le domestique pour prendre sa tasse de thé et un gâteau plein de crème. Il s'enfila la moitié en une bouchée, but sa tasse d'une traite et finit le gâteau aussi rapidement qu'il l'avait entamé.


*Je croyais que tu n'avais pas faim?*

*Laissez-moi tranquille un peu! Dites!*

Cocoa tira la langue et se mit à virevolter autour des branches noires de l'arbre mort en trompetant une chanson sans queue ni tête au sujet d'une ruche et d'un ours mal léché.
Sidka leva les yeux au ciel et ferma son esprit un moment. C'était déjà une situation déjà compliquée et étrange alors si en plus ses entités n'arrêtaient pas de jacqueter dans sa tête, il ne s'en sortirait pas.


*Il n'y a plus de musique.*

*J'ai demandé qu'on me laisse tranquille!* Gronda l'iroquois.

*Le marmot ne nous entend plus.*

*Ne l'appelle pas comme ça.*

C'était vrai, la musique à l'étage s'était arrêtée nette. La domestique devait avoir interrompu sa maîtresse dans son exercice pour lui annoncer son arrivée. En effet, la belle qui l'avait accueilli revint bientôt lui demander de la suivre jusqu'à sa maîtresse. L'iroquois posa sa tasse de thé et ramassa son sac noir pour le jeter sur son épaule avant de lui emboîter le pas. La musique avait repris, toujours aussi mélancolique. Sidka tâcha de se concentrer pour éviter de dire des bêtises.

Enfin, la domestique le laissa dans l'encadrement de la porte d'une salle de musique. C'était bien Swan qui jouait. Un peu timidement, Sidka salua la domestique et s'avança dans la pièce. La belle comtesse jouait merveilleusement bien et le son de l'instrument était parfaitement calibré. Ce que Sidka remarqua d'abord, ce fut la couleur de la robe que la jeune femme portait. D'un vert soutenu, elle ne comportait pas de crinoline, contrairement à ce que la décence de l'époque aurait souhaité pour une femme de son rang et pour une telle rencontre. Au moins n'était-elle pas vêtue comme un homme...La seconde chose que l'indien remarqua fut ce verre et ces bouteilles qui siégeaient près d'elle. Pour une femme, c'était purement indécent.

Voyant qu'il n'aurait aucune chance de se faire entendre s'il saluait la comtesse dans son dos, de si loin, alors que la musique emplissait chaque recoin de la pièce, il se rapprocha encore et finit par se tenir à côté du clavier sur lequel la jeune femme jouait.


*Regarde son cou.*

*Je te rappelle que ce tu vois je le regarde avant toi.*

Swan portait des marques au cou, c'était très visible sur sa peau de nacre, même si sa tresse et son ras de cou tentaient habilement de les cacher. D'autres marques ne lui étaient cependant pas apparentes grâce à son maquillage, mais ce qu'il voyait ne lui plaisait déjà pas: un bleu, une trace de morsure...Avait-il bien vu? Prenant de sa main libre la bouteille vide, il l'éleva devant ses yeux comme pour regarder à travers son verre. Swan n'avait pu que remarquer son arrivée maintenant.

- Dites-moi, my lady, c'est l'alcool qui vous fait jouer si joliment? Il sourit et lui tendit la bouteille pour la lui rendre.

*Ahahah! Et toi qui disais que tu ne la flatterais pas!* Ricana Koulai, trop conscient de la réprimande dissimulée derrière le compliment.


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Swan Carthew
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MessageSujet: Re: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeMer 29 Avr - 22:57

La domestique aux longs cheveux miels se montrait le plus agréable possible avec l’étrange invité de sa maîtresse. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander ce qui liait la belle Comtesse solitaire à cet iroquois venant de l’East End où son mari lui interdisait de s’y rendre seule, inquiète pour sa sécurités. Candice offrit tout de même son plus beau sourire au jeune homme à l’apparence si original et hocha la tête.

- Je vous présente tout de même des excuses pour ne pas avoir pensé à votre confort.

Lui répondit-elle contente tout de même qu’il ne l’accable pas et réagisse ainsi. Elle lui montra le chemin jusqu’à la grande demeure, ses petits pieds foulant le sol recouvert de petits pavés d’une couleur différente, que ceux qui pavaient le reste de la grande coure et formaient un chemin jusqu’au petit escalier qui donnait sur la grande porte de bois massif qu’on ouvrit sur le passage de la jeune femme, l’homme qui se tenait devant la porte lui sourit avec amitié et elle le lui rendit.
La servante ne s’était jamais posées de questions comme celles que pouvait se poser le tanneur qui la suivait. Pour elle la vie était ainsi et elle acceptait sa place qui était celle de servir une femme ayant hérité d’une fortune et d’un titre qu’elle faisait fructifier à défaut de créer une famille.
Le manoir de l’aristocrate était différents de la plus part de ceux de ses contemporains qui préféraient souvent exposés leur richesse en mettant de l’or et des pierres précieuses partout où ils en avaient la possibilité.

L’intérieur du manoir restait sombre, les tapisseries étaient anciennes datant pour certaines de plusieurs siècles tandis qu’aux endroits où il y avait du papier peints d’un gris anthracite, Swan l’avait fait caché par de beaux tableaux qu’elle avait fait venir de toutes l’Europe pour certains tandis que d’autres venaient simplement de marchés où des peintres qui peignaient à Hyde Park.
Les domestiques s’agitaient dans le couloir pour nettoyer et s’inclinèrent légèrement devant Sidka avant de retourner à leur ouvrage qui semblait presque inutile tant tout était propre, à part un peu de poussière peut être qui recouvrait certains meubles.
Un jeune homme arriva en courant les bras remplis de corbeilles de fleures et s’arrêta pour les disposer dans un vase vide rajoutant une touche de couleur alors qu’un autre se hâtait pour proposer à Sidka de la débarrasser après avoir effectué une petite courbette. Même s’il était étrange et certainement inférieure à lui, la dame avait décrété que c’était son invité, donc il fallait le traiter comme un autre.

Candice le laissa dans le petit salon après avoir tiré les grands rideaux pourpres pour ne pas le laisser dans l’obscurité et économisé quelques bougies. Dans le salon se trouvait plusieurs fauteuils et causeuses placés de manière à créer un endroit confortable et plutôt chaleureux, il y avait également une belle cheminée où le domestique qui apporta les gâteaux et le thé alluma une belle flambée. Au dessus de l’âtre se trouvait un immense tableau représentant la maîtresse de maison entourée de ses parents. On voyait que Swan ne devait pas avoir plus de quatorze ans sur le tableau et ainsi, les yeux vides et le village si lisse on aurait cru voir une poupée de porcelaine, une marionnette résignée accompagnés de ceux qui tiraient les ficelles jusqu’à ce que la poupée change de marionnettiste et finisse par se briser.

La triste mélodie s’était en effet soudainement arrêté faisant tressaillir le majordome qui perdu dans ses pensées ne s’y était pas attendu. Il se reprit bien vite et son regard se perdit à nouveau dans le vide. Il se racla la gorge comme pour parler, cependant la servante aux cheveux semblables à du miels revint chercher l’iroquois en lui disant que la Comtesse Carthew était prête à la recevoir à nouveau.
Quand Sidka eut quitté la pièce il se précipita pour récupérer le plateau entamé et redescendit le tout à la cuisine où il raconta à ses collègues qui était l’étrange invité que recevait la maitresse ce jour là.
Ils se demandèrent alors si cet homme avait quelque chose à voir avec l’état de l’aristocrate aux yeux vairons qui était rentrée à l’aube totalement désemparée après ces beaux mois de plénitudes et de joies. Cela faisait longtemps en effet qu’elle n’avait pas joués d’air si tristes sur son piano qui avait raisonné pendant ces dernières semaines de mélodies joyeuses et entrainantes.

Candice avait donc conduit l’indien jusqu’à la salle de musique se trouvant à l’étage et l’avait introduit dans la pièce avant de refermer la porte derrière lui les laissant seuls et allant chercher à nouveau du thé espérant que la jeune femme aux cheveux de jais délaisserait son scotch pour le Earl grey.

Swan ne s’était même pas rendue compte que derrière elle la porte s’était ouverte pour laisser entrer son ami et continua donc de jouer avec toujours plus de mélancolie le morceau qu’elle avait composé il y a quelques années de cela quand son premier amour était mort. Quand il avait été assassiné par ces salauds de négriers !
Ses doigts seulement ornés de la bague enchâssé d’une perle de nacre courraient sur le clavier d’ivoire alors qu’elle gardait ses beaux yeux fermer d’où quelques larmes s’échappaient. Jeffrey la laissait seule... Il ne voulait plus la voir sois disant pour la protéger. Mais rien ne pouvait lui faire plus de mal que cet énième abandon.

La belle aux beaux yeux vairons remarqua enfin Sidka quand il prit la bouteille et la souleva, elle cessa donc de jouer après avoir conclus par quelques accords et elle tenta de se lever en titubant légèrement avant de s’appuyer sur le piano et de lui sourire.
Un petit rire sorti de sa bouche en l’entendant et elle passa une main sur son visage pour sécher ses larmes.


- Bonjour Sidka, vous avez certainement raison, ça doit être le scotch qui me réussit. Peut être vous inviterais-je un autre jour où je ne serais pas si saoul et nous aurons le fin mot de cette histoire.
Comment allez vous ?


Elle attrapa une nouvelle bouteille et un autre verre et le servit avant de faire de même et de le lui donner.

- Je vous ai fait venir car je crois que la porte d’un boxe est cassé et vous m’aviez dit de vous appeler dans ces moments. Pouvez vous la réparer ? Et voulez vous rester dîner avec moi ce soir ?

Lui demanda-t-elle en lui tendant le verre remplit d’un liquide ambré avant de s’asseoir sur l’une des causeuse et l’invita à faire de même.
Finalement faisant tourner l’alcool dans son verre elle releva les yeux et les planta dans les siens.


- Vous m’avez tant manqué...

Avoua la séduisante et mélancolique aristocrate en lui souriant et en remettant en place son ras de cou pour cacher les marques. Elle ne voulait pas qu’il voit cela et lui pose des questions.


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MessageSujet: Re: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeMer 6 Mai - 10:50

Lorsque Swan tourna son visage vers lui, Sidka se rendit compte qu'elle pleurait et il détourna son regard, par pudeur, sans doute. La jeune femme était bien en train de ruminer de noires pensées avant son arrivée et la mélodie laconique qu'elle orchestrait sur les touches noires et blanches de son piano servaient de toute évidence à exprimer son mal.

*Ben voilà, c'était sûr. Elle est encore en train de pleurer...Mais qu'est-ce qu'on fout là Damballah?*

L'iroquois serra les dents. Koulaï reflétait ses pensées les plus profondes mais son détachement du monde et des malheurs d'autrui révoltait parfois son hôte en lequel subsistait encore, malgré ses déboires, une once de compassion. Cocoa était loin, il ne voulait plus interagir avec ses amis. Son petit corps coloré errait en zigzags désordonnés dans les branches mortes de l'arbre des Esprits et il ne pouvait entendre ni voir que Sidka puisse avoir besoin de lui.

*Cocoa ne ferait que pleurer avec elle. Laisse-le donc où il est.*

*Ça suffit. Laisse-moi gérer ça.*

Koulaï disparut à son tour et l'iroquois soupira. Il laissa la belle essuyer ses joues de pêche et le saluer. Doucement, il fit une grimace, prenant un air navré.

- Je préférerais vous trouver les yeux secs. L'alcool est une chose, la tristesse en est une autre...

Sidka pensait que Swan pleurait encore sa solitude et la fuite de l'amant dont elle lui avait parlé le soir où ils s'étaient rencontrés. Il ignorait que la jeune aristocrate avait été abandonnée par un autre.
Acceptant de bonne grâce le verre d'alcool que Swan lui proposait, l'iroquois hésita à répondre à l'invitation de son hôtesse. Puis, saisissant doucement le verre qu'elle lui tendait, il la remercia d'un mot et lui répondit aimablement:


- Je peux réparer le box, oui, je pense, s'il n'est pas trop abîmé et que vous avez des planches...J'ai ramené quelques outils mais je ne pouvais pas me fournir en bois sans connaître les dimensions des dégâts, ni en étant à pied...

Sidka était pragmatique. Tout était logique chez lui. Suivant la jeune femme jusqu'à une causeuse, il s'installa en face d'elle, non sans maintes réticences. Il n'aimait pas tenir société ainsi. Il préférait rester debout, échanger le moins de paroles possible, faire son boulot et partir. Il n'avait pas de conversation et leur écart en terme de classe sociale lui indiquait qu'il n'était pas à sa place, ainsi vêtu, installé sur des cousins qui valaient à eux seuls plus que tout ce qu'il possédait.
Pendant que Swan faisait tournoyer le liquide ambré de son verre, lui, plongea ses lèvres dans le sien. Buvant ainsi  l'unisson, ils ressemblaient à deux amis que tout sépare hormis les drames. Reposant son verre vide sur la table basse devant eux, Sidka choisit de faire plaisir à la jeune femme, histoire de ne pas quitter les lieux avec une mauvaise conscience.


- D'accord pour ce soir. Mais je ne resterai pas tard. Je dois être aux tanneries avant le lever du soleil.

Le regard et la voix que Swan lui imposa alors finirent de le mettre complètement mal à l'aise. Que pouvait-il répondre à cette femme avec laquelle il était en plein tête à tête dans un salon d'aristocrate et qui pleurait encore son amant échappé tout en vidant ses verres plus rapidement qu'un marin revenu au port? Comment devait-il gérer cette situation improbable? L'iroquois était perdu. Les manières de Swan étaient des plus déplacées et même s'il se contrefichait des règles qui régissaient les hautes strates de la société, vivant lui-même comme le sauvage qu'il avait toujours été, il ne pouvait ignorer qu'il se trouvait-là dans une position dangereuse. Et si cela se savait? Et si on apprenait que la duchesse Carthew buvait en pleine après-midi avec un homme tel que lui? Et si on commençait à rire de ce qu'elle se rongeait les sangs pour un abruti qui l'avait laissée seule tout en fréquentant un espèce d'indien crasseux qui venait soit-disant réparer des choses chez elle?
Swan, elle, ne semblait pas prendre en compte ces détails d'importance. Elle semblait pleinement vivre sa mélancolie et rechercher sa compagnie sans se soucier de ce que lui pouvait ressentir ou de ce qui pourrait découler de ses façons.

Que pouvait-il répondre face à son impression de manque? Lui-même n'avait aucunement ressenti son absence. Ils ne se connaissaient qu'à peine et il ne pouvait par conséquent pas avoir la sensation que Swan faisait intégralement partie de sa vie, surtout pas au point de "lui manquer", pas encore.
Aussi détourna-t-il les yeux, pour faire semblant de s'intéresser à l'intérieur de cette salle de musique.


- C'est très beau chez vous. Fit-il d'une voix neutre. Puis il jeta un coup d'oeil à la jeune aristocrate pour lui offrir un petit sourire gêné. Où est votre box alors? Vous voulez bien me le montrer vous-même? Vos esc...domestiques sont gentils, mais je préférerai que ce soit vous qui me montriez...Prendre l'air vous fera le plus grand bien.

En vérité, c'était surtout pour lui-même que le grand air devenait important. Ici, entouré de ces tableaux et tapisseries, face à cette femme éplorée, il étouffait. En tous cas, proposer à Swan de lui montrer elle-même le box était une excuse pour lui changer les idées et, peut-être, pour qu'elle s'épanche un peu sans qu'il ne doive lui poser de questions désobligeantes au sujet de son état actuel. Il n'était pas curieux de savoir ce qui lui était arrivé au cou, non, après tout chacun avait ses propres ennuis, mais, quelque part, depuis cette fameuse soirée près du pont de Waterloo, il se sentait en partie responsable d'elle. Ne portait-elle pas la bague qu'il lui avait offerte? Cette perle de nacre n'était-elle pas, au fond, le symbole de son amitié?

- Allons, descendons voir les chevaux que vous dites intenables! Fit-il en se levant avec un semblant d'entrain propre à faire sourire la belle. Vous savez, quand j'ai reçu votre lettre, j'étais en train de sculpter un cheval. C'est amusant non? Orenda a voulu me prévenir...

C'était vrai. D'ailleurs, il songeait que son cheval l'attendait encore sur le bord de sa fenêtre, la crinière inachevée mais cependant déjà au vent.
Doucement, l'iroquois tendit une main à Swan pour l'aider à se relever et à passer devant. Il lui indiqua de prendre son bras avant de la pousser à le conduire jusqu'au box brisé. Dans les couloirs, le majordome attira une nouvelle fois son attention: décidément, la moustache blonde était, de son point de vue, fort ridicule.


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MessageSujet: Re: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeJeu 7 Mai - 1:14

Swan lui sourit en l’entendant et eut un autre petit rire en replaçant l’une de ses longues mèche de jais aussi douce que la soie, qui s’était échappée de sa lourde tresse qui reposait sur son épaule, bien différentes de celles de l’iroquois qu’elle ne pu s’empêcher de détailler repensant à leur dernière rencontre. Elle remarqua qu’il était beau, pas comme tous les autres, différemment mais beau tout de même.

- Pardonnez moi Sidka, je fais bien pale figure devant vous cet après-midi. Oui je dois avoir l’alcool triste, cependant cela permet d’oublier quelques petits évènements qui peuvent en attrister certain.
Cependant ne craigniez rien je vais tacher de vous présenter meilleur mine.
Excusez ma tenue qui peut sembler scandaleuse cependant je me sens plus à l’aise pour rester chez moi toute la journée.


S’excusa-t-elle avec un petit sourire d’excuse en baissant ses yeux vairons sur la bouteille de scotch, elle avait fixé la bouteille de forme arrondi contenant le liquide ambré avant de le servir à Sidka puis à elle même dans deux petits verres.
La jeune aristocrate lui avait tendu le verre et fut heureuse qu’il l’accepte et écouta ses paroles avec une attention non feinte alors qu’elle se détendait les jambes en se mettant sur la pointe des pieds, cela faisait des heures qu’elle était assise devant son beau piano marqueté.
La belle réfléchit quelques instants à ses paroles avant de se souvenir de ce que lui avait rapidement glissé l’un de ses domestique.

- Oui nous avons tout ce qu’il faut ne vous inquiétez pas, mes domestiques sont allés racheter des planches pour le boxes, simplement ils n’ont pas le talent de refaire quelque chose de convenable. Le palefrenier qui s’en occupe habituellement est au près de sa mère qui est malade.
Combien désirez vous pour cela ?


Lui demanda-t-elle sans prendre de gant. À quoi bon s’embêter, elle voulait l’aider en lui donnant du travail donc logiquement en le payant et elle était prête à lui donner autant qu’il lui demanderait dans la mesure du raisonnable.
La séduisante Comtesse s’était donc assise dans une causeuse confortable en face de lui et plongea dans une contemplation de son verre remplit du liquide ambré. Il était le combientième verre qu’elle allait boire ce jour là ? Vu le nombre de cadavres de bouteilles qui jonchaient le sol devant le piano elle devait en être au quinzième ou même peut être au vingtième. Elle tenait bien l’alcool, un avantage quand elle traitait affaire avec de redoutables rapaces.
Elle releva les yeux et se rendit compte de son mal-aise, elle voulu parler mais il la devança et un grand sourire laissa place à sa mine maussade sur son visage. Cela lui permettrait peut être de penser à autre chose, de ne plus penser à Lui, à Eux. À ces trois hommes qui avaient brisé son cœur les uns après les autres.


- Cela me fait plaisir, je vais prévenir mes domestiques. Il fait doux, que diriez vous de manger à l’extérieur dans le jardin sous une tonnelle ?Je vous ferais raccompagner en fiacre, ainsi vous serez plus rapidement chez vous et vous pourrez vous reposer. Si vous le souhaitez on vous déposera un peu avant votre domicile pour que les gens ne puisse vous voir.

Sa voix avait d’abord été douce et accueillante puis s’était emplie d’amertume et d’aigreur. Ce lieu ne devait pas être à elle. Ce lieu devrait accueillir des mendiants et des orphelins. Des gens qui en avaient besoin, mais pas une femme seule qui ne faisait rien de ses journées et qui n’avait besoin de rien.
Swan rebaissa la tête et vida son verre d’une traite avant de s’en resservir un autre et de resservir également l’iroquois. D’autres mèches s’échappèrent de sa coiffure et elle soupira. Si elle se rendait compte que ses manières étaient tout à fait inconvenantes, qu’elle ne devrait pas être ainsi et ne pas cacher cette amitié avec lui. Mais elle était si seule... si triste... si désespéré et elle détestait tant ce qu’elle était. Une aristocrate qui baignait dans le luxe juste parce qu’elle était bien née. Et à cause de cela elle ne pouvait pas avoir d’amis. Et en plus elle était ridicule, pourquoi voudrait-il de son amitié ? Et pourquoi lui aurait elle manquée ? La jeune femme ne pouvait que lui causer des problèmes.


- Pardonnez moi, je suis une idiote. Ne répondez pas c’est inutile, vous le pensez. Mes domestiques ne diront rien enfin je l’espère, je crois qu’ils ont pitié de moi. Pardon, j’ai été égoïste de chercher votre amitié... ou au moins au grand jour. Mais vous ne vouliez plus que je sorte la nuit... Je ne sortais plus ces derniers temps.

En entendant sa remarque polie elle ne pu retenir un petit rire amusé et lui jeta un regard moqueur avant de lâcher avec amertume d’une voix qui restait pourtant égale.

- Merci, c’est gentil cependant je sais que vous n’aimez pas ce lieux, moi non plus d’ailleurs, il vous dégoute autant qu’il me dégoute. C’est trop grand, trop silencieux, trop vide. Mais c’est beau, c’est cher, c’est noble... ridicule.
Vous êtes pleins de finesses et de délicatesses, peut être plus que moi alors que j’ai été éduqué pour l’être.
Elle écouta la suite et sourit en entendant son hésitation Pensez vous qu'ils sont des esclaves ? Que je les traites comme des esclaves ?

La jeune femme le détailla de ses grands yeux aux couleurs différentes et ne pu une nouvelle fois détacher ses yeux de lui. Il était si différent et il assumait cette différence. Comment faisait-il ? Elle aurait aimé être aussi assurée. En l’entendant elle ne pu retenir un sourire puis même un rire

- Oui c’est certainement un signe. Orenda c’est le grand esprit c’est cela ? Excusez moi ma culture sur la religion amérindienne est bien maigre. J’apprécierais que vous m’éclairiez, cela serait vraiment intéressant.

Lui demanda-t-elle en tentant de penser à autre chose, d’oublier Jeffrey même si parler de chevaux lui faisait bien entendu penser au Cavalier. C’était inévitable.
La belle aristocrate saisit donc sa main rugueuse et qui semblait amicale, presque rassurante. Cet homme connaissait la vie, il avait faim et ne lui demandait pas d’argent, cela lui fit penser à l’échange de la veille. Swan se ressaisit et posa donc sa main sur son bras pour le guider dans les couloirs en direction de l’écurie. La jeune femme suivit son regard et eut un sourire avant de glisser à son oreille en chuchotant.


- Ce n’est pas moi qui les obliges.

S’obligea-t-elle à préciser avant d’éclater de rire et de finalement déboucher vers l’écurie, la Comtesse à la longue chevelure de jais le guida donc et lui montra le boxe à la porte de bois défoncé qui trônait sur le sol et se dirigea plutôt vers un boxe voisin où se trouvait un superbe pur sang à la robe sombre. La femme à la peau de porcelaine s’approcha donc et vint doucement grattouiller son encolure.
L’équidé renâcla et souffla par les naseaux mais se laissa tout de même faire.


- C’est lui qui est la cause de ce remue-ménage, pourtant il ne semble pas méchant. Savez vous monter Sidka ?

Lui demanda-t-elle avec curiosité.


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MessageSujet: Re: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeJeu 7 Mai - 15:15

Il était étrange combien Sidka et Swan n'avaient pas la même perception de ce qui pouvait apparaître "scandaleux". Pour la jeune femme, sa tenue, sans armature, simple et pourtant tout de même ornée de dentelles noires, était indécente. Pour Sidka, ce n'était qu'une robe. Plate ou gonflée, avec ou sans décolleté, l'iroquois ne s’attardait jamais sur les vêtements, surtout lorsqu'il s'agissait de vêtements féminins. Qu'y connaissait-il, lui? C'était un ancien esclave qui avait passé son enfance dans une baraque de colon à tanner des peaux avec sa mère avant de se retrouver chez les iroquois, avec son vrai père, de se faire capturer par les Hurons et vendre à des chercheurs d'or. Il avait vécu comme un sauvage avec son petit frère puis avait traversé la mer au péril de sa vie avant de se retrouver dans les bas fonds de Londres. Qu'avait-il donc à faire des tenues des bourgeois et autres? Pour lui, manger pour éviter de crever de faim était sa priorité.
Ce qui le choquait plus, c'était la manière avec laquelle la jeune femme consommait l'alcool. Il avait déjà vu et subît les dégâts relatifs à ce breuvage, que les siens appelaient "eau-de-feu", et il trouvait anormal que les femmes, surtout les plus nobles, puissent ainsi se laisser aller dans ce vice qu'il considérait tout bonnement masculin. Le pire étant que Swan semblait boire bien plus que de raison tout en n'étant pas pour autant complètement ivre. Elle tenait bien l'alcool, trop bien. Ce n'était pas normal du tout. Que cherchait-elle donc à noyer ainsi? Son amant enfui? Encore? Il faudrait bien que quelqu'un l'empêche de continuer dans cette voie. Ses domestiques ne levaient-ils donc jamais le petit doigt pour l'aider réellement? A quoi bon arborer moustache lustrée et bonnets impeccables si c'était pour se contenter de servir du thé et des gâteaux ou d'ouvrir les portes? C'était décidément un monde bien étrange que celui des aristocrates...


- Vous devriez vous préoccuper de vos bouteilles plutôt que de vos dentelles, miss. Fit-il sombrement en détournant les yeux.

Les vêtements de la belle moulaient bien plus ses formes que sa tenue d'homme ou n'importe quelle autre robe de l'époque, c'était presque une robe de nuit, et le fait qu'elle lui ait fait remarqué ne pouvait plus l'empêcher de s'en apercevoir. Il n'était pas intéressé, même si comme tout homme il ne pouvait nier qu'une poitrine rebondie lui faisait de l'effet, il était surtout perturbé par l'idée de la gêner en la regardant.

Swan lui expliqua ensuite que ses domestiques s'étaient occupé de rassembler le bois nécessaire à la réparation du box brisé. Elle l'avait fait venir pour œuvrer là où ces derniers n'étaient pas capables de se rendre efficaces. Sidka la remercia d'un coup de tête. Lorsqu'il fut question de sa rémunération, l'iroquois fit la grimace.


- Je...je ne sais pas...Mes employeurs déterminent toujours eux-même le prix pour lequel ils me réclament. Je n'ai jamais eu mon mot à dire...A vrai dire, le basané était incapable d'évaluer la valeur de son travail. Je suppose que ça dépend du temps que je vais y passer, de la qualité finale de ce que j'aurais fait...A vous de voir miss!

Il accepta son invitation à dîner. C'était la première fois qu'on l'invitait de la sorte et la jeune femme semblait avoir besoin de compagnie, d'un confident. Même si cela ne l'enchantait guère, parce qu'il ne savait pas tenir société, parce qu'il se sentait complètement décalé par rapport au rang social de la belle et parce qu'il travaillait tôt le lendemain, Sidka jugea que sa présence pourrait peut-être la réconforter assez pour qu'elle redresse enfin la tête. Sans Koulaï et Cocoa pour influencer ses pensées, sa compassion s'était renforcée.

- Dehors me convient parfaitement. C'est fort aimable à vous pour le fiacre. Mais je ne voudrais pas abuser...

Swan lui révéla alors qu'il lui avait manqué et la conversation qui s'en suivit gêna énormément l'iroquois. Il ne sut que répondre, et son silence dut interpeller la jeune aristocrate qui finit par s'excuser en bredouillant un peu. Sidka changea de sujet et la complimenta au sujet de sa demeure. Là encore, il fit fausse route. La belle n'appréciait pas son nid doré et son amertume le contamina. Et puis, il avait failli parler de ses domestiques en les nommant "esclaves". Son hésitation avait rapidement été saisie par Swan. Rouge de honte, l'iroquois fronça les sourcils et ce fut à son tour de bredouiller des excuses:

- Pardon...non...Je ne pense pas que vous les traitiez comme des esclaves, ça m'a échappé, mon passé m'a beaucoup marqué...

Il n'aimait pas parler de lui-même, encore moins de son passé des plus dramatiques. Aussi préféra-t-il garder le silence avant de pousser Swan à sortir pour le conduire jusqu'au box abîmé. Il était temps de commencer le travail, il n'était pas venu-là pour boire et raconter sa vie.
Une fois dans le couloir, il rebondit sur la curiosité que la belle manifesta pour Orenda.


- Orenda est le Grand Esprit, oui. C'est notre maître à tous. Enfin...Il hésita et se reprit: C'est celui de mon peuple. Il vit dans toutes choses. Les vivants comme les muets. Le bois comme la pierre. L'homme comme l'animal. Nous sommes un tout. Une harmonie.

*Tsss!* S'énerva Koulaï en s’immisçant dans l'esprit de son hôte. *Orenda serait fier de t'entendre nous rabrouer à tout va.*

Sidka émit un grondement au fond de sa gorge et fit un geste comme pour écarter une mouche de son visage.

*Je t'ai tout expliqué, frère. Laisse-moi régler cette affaire.*

*Ta femelle est malade. A ta place j'en choisirais une plus ronde.*

*Fiche-lui la paix, Koulaï, et viens jouer avec moi! Allez! C'est une affaire d'Homme.* Siffla Cocoa en chantant près de ses longues oreilles de loup.

Koulaï et le colibri disparurent et Sidka ramena son attention sur Swan.


- C'est pas une "religion", c'est...différent...ça dépend des gens.

Souriant gentiment à la jeune femme au sujet de ses domestiques, il la suivit, la gardant toujours au bras, jusqu'aux écuries. Tout était propre et bien rangé. C'était agréable de sentir sur sa peau la brise légère du parc et d'humer la douce fragrance du foin.
Le cheval que lui présenta Swan était magnifique, un pur sang à n'en pas douter, un étalon fougueux, au sommet de sa forme, plein de vivacité. Son oeil était brillant, son poil lustré et ses sabots étaient parfait. Jamais Sidka n'avait vu pareille bête avant ce jour.


- Il est...magnifique...Souffla-t-il doucement en s'approchant de l'animal avec lenteur et tact. Il avait toujours su s'y prendre avec les bêtes, son gène Lycanthropique aidant. Oui, je montais autrefois et j'étais très bon. Nous autres, iroquois, montons souvent sans selle, sans licol, sans mord. Mais c'était il y a des années...Je n'ai plus eu l'occasion de monter. Les chevaux sont chers.

Sidka présentait que la jeune femme lui demanderait de l'accompagner à une ballade un jour, aussi préféra-t-il détourner rapidement le regard pour s'attarder sur le box brisé.

- Hmm...Il va me falloir quelques heures...

S'accroupissant sur le sol, il laissa son sac sur la paille à ses pieds et examina plus attentivement le bois éventré. Il lui faudrait enlever les morceaux de planches déchirés et les remplacer complètement. Il devrait faire sauter quelques clous, en placer d'autres et s'assurer que l'ensemble tiendrait le coup. Il ferait quelque chose de solide, au cas où l'étalon se remette à ruer dans le box.
Se mettant à l'ouvrage, il observa les planches qui étaient à sa disposition et commença à calculer à l'oeil celles qu'il utiliserait.


- Je vais commencer si cela ne vous dérange pas. Vous pouvez rentrer, je vous appellerai lorsque ce sera fini.

Mais, conscient que la belle se sentait terriblement seule et qu'elle voudrait sans doute le regarder travailler pour lui faire la conversation, il reprit:

- Et vous? Vous montez? Vous aimez ça? Je vois que vos bêtes sont bien traitées...Vous savez, chez nous, on dit qu'il n'y a pas de mauvais cheval, seulement de mauvais hommes...


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MessageSujet: Re: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeVen 8 Mai - 18:14

Oui elle préférait parler des chiffons que des bouteilles qui jonchaient le sol et qu’elle n’avait pas eu le temps de dissimuler. Justement elle avait plutôt espérer qu’il s’indigne sur sa robe que sur son problème avec l’alcool. Mais là elle en avait besoin sinon elle allait se jeter par la fenêtre tant elle était malheureuse et totalement désespéré. Pourquoi l’avait-il rejeté ? Pour des problèmes d’argents. Il ne voulait plus d’elle sois-disant parce qu’il avait peur. Mais et si c’était juste un prétexte et qu’il s’étais juste lassé d’elle et de son corps ? Si justement en réalité cela n’avait été que pour cela ? Elle en était malade rien qu’à cette idée. Et si cela avait e´té pareille avec les autres? Non c’était tout simplement impossible. Elle ne voulait pas y croire. Il l’aimait, c’était pour la protéger ou du moins elle voulait s’en persuader. Ils finiraient par avoir une famille rien qu’à eux.
Si au départ Candice avait tenté de l’en empêcher quand elle avait commencé à boire en secret de ses parents quand Leigh était mort puis quand elle le faisait de manière ostensible après le départ d’Asher cependant la jeune aristocrate l’avait envoyé sur les roses et depuis tous lui fichaient la paix et se contentaient de la regarder avec compassion sans se douter des raisons de sa douleur. En même temps cela ne les regardait pas.
Swan eut un petit plissement de nez, un tique chez elle quand on lui offrait ce genre de remarque un peu désagréable.

- Peut-être bien Sidka, mais mes bouteilles m’apportent plus de réconfort que mes dentelles comme vous dîtes. On fait avec ce que l’on a, mais pardonnez moi si cela vous choque je croyais que vous n’étiez pas le dernier non plus.

Répliqua-t-elle en lui souriant tout de même pour lui montrer que ce n’était rien. Elle était de mauvaise humeur ce jour là et d’humeur plus que cynique cependant ce n’était pas une raison pour lui en faire payer l’addition.
En le voyant ainsi détourner les yeux elle comprit ce qui causait son trouble et haussa les sourcils en souriant sans faire plus de commentaire que cela pour ne pas trop le gêner et resta en face de lui à faire tourner pendant un moment l’alcool dans son verre. La jeune Comtesse se fichait qu’on la regarde, simplement elle n’aimait pas n’être que cela et qu’on la considère ainsi. Une poupée de chaire sans cervelle. Cependant elle avait bien compris que Sidka n’était pas comme tous les hommes à sauter sur tout ce qui bougeait autrement il aurait pu facilement l’avoir la nuit de leur rencontre vu l’état dans lequel elle s’était trouvée. Et au fond c’est pour cela qu’elle l’avait autant appréciée, car il pouvait y avoir une certaine amitié entre eux.

La jeune femme à l’œil bleu et au second œil vert lui avait donc expliqué qu’il y avait tout ce qui était nécessaire. Finalement elle lui avait demandé ce qu’il voulait comme paye. En tant normal elle lui aurait offert quelques pièces pour la main d’œuvre et d’autres pour le déplacement. Cependant l’iroquois était important pour elle et elle voulait savoir de combien il avait vraiment besoin pour pouvoir avoir de quoi manger pendant un moment.
Elle hocha la tête en l’écoutant et lui offrit un franc sourire.

- Bien je jugerai quand vous aurez fini et nous conviendrons d’un prix qui nous convient à tous les deux.

Déclara-t-elle en un soupire chargé de lassitude alors qu’elle regardait le bas de sa robes où une dentelle s’était légèrement décroché mais elle en détourna bien vite son attention et bue le second verre qu’elle s’était servit en la présence de l’homme à la coiffure si excentrique et à la peau tannée par le soleil. Au fond elle l’enviait un peu car il avait pu voyager, qu’il avait pu voir autre chose que cette ville puante. Mais il avait souffert...
Swan était très heureuse qu’il ait accepté son invitation à dîner, elle demanderait à ses serviteurs de faire un repas assez simple à manger et qui ne demandait pas d’utiliser des dizaines de couverts, mais qui serait tout de même consistants et généreux. Ainsi ils seraient plus à l’aise tous les deux et ses domestiques ne tomberont pas raides en voyant qu’elle n’avait utilisé que deux couverts sur les huit qu’ils avaient installés de part et d’autres des trois assiettes.


- Ce n’est pas abusé c’est tout à fait normal, je sais qu’il y a une sacrée trotte entre ma demeure et l’east end. Mon cocher sera content d’avoir enfin quelqu’un a emmené quelque part je ne sors que trop rarement selon lui et il passe son temps aux cuisines à fumer sa pipe.
Ne soyez pas si gêné.


Lui demanda la jeune femme à la longue chevelure noire réuni en une natte serrée. Soudain alors qu’elle faisait un petit mouvement de tête la morsure de Jeffrey la lanca, il n’y était pas allé de main morte et même si dans le feu de l’action elle avait aimé ce n’était maintenant plus que douloureux et terriblement gênant.

Il avait finalement voulu la complimenté sur sa demeure et la réponse de Swan avait été plus que cynique et presque crachée. Cependant ce n’était absolument pas une nouvelle fois contre lui et elle s’en voulu de se laisser aller ainsi et ce sentiment de mal aise ne fut que plus présent quand elle avait rebondis sur sa malheureuse hésitation cependant en le voyant rougir ainsi et bredouillé des excuses elle hésita quelques instants et papillonna des yeux en réfléchissant quelques instants. Ce n’était pas méchant ce qu’il avait dit. Surtout en entendant la suite de ses excuses elle s’approcha et prit sa main doucement avant de la lâcher.

- Pardon. Je sais ce qui vous est arrivé, c’est normal de faire le rapprochement je le fais aussi et plutôt souvent. Vous n’avez pas À vous excuser c’est moi qui suis sur la défensive depuis le début. J’ai eu une mauvaise nuit.

S’excusa-t-elle en rougissant à son tour avant de se servir un troisième verre qu’elle bue de la même manière que les précédents. Cul-sec.
La séduisante aristocrate le suivit hors de la pièce en discutant et fut intéressé par ses paroles et lui demanda donc qui était exactement Orenda, lui aussi sembla soulagé du changement de discutions.
Elle le regarda totalement passionné par ses paroles.


- Donc en fait Orenda c’est un peu tout ce qui fait l’humanité ? Ce n’est pas une entité supérieure comme le Dieu des chrétiens, le Yahvé des juifs et le Allah des musulmans ? C’est juste une partit de nous qui fait que nous sommes en contacte avec le reste de l’humanité ? Excusez moi si je suis trop curieuse mais il y a peut de texte dessus donc cela m’intéresse.

Quelque chose perturbait la belle à chaque fois qu’elle discutait avec lui et fini par mettre le doigt dessus. Des fois il semblait ailleurs. Ses yeux se vidaient comme s’il n’était plus là et restait silencieux quelques instants. Elle ne comprenait pas pourquoi, mais n’osait lui faire remarquer de peur de paraitre indiscrète de toutes les manières peut être que quand elle réfléchissait elle e´tait aussi comme cela, c’était peut être le cas de la plus part des gens.
Ils reprirent donc la discutions comme si rien n’était.


- Pourriez vous m’en parler plus longuement ? Mais qu’est ce si ce n’est pas une religion ? Une philosophie ?

Le questionna-t-elle avec une curiosité toujours intacte.
Ils étaient donc allé jusqu’à l’écurie tout en bavardant et elle tenait son bras comme cela se faisait quand un homme et une femme marchaient côte à côte. Une fois arrivé la jeune aristocrate qui n’était pas tout à fait comme les autres lui présenta la cause de sa présence chez elle en souriant .
Elle l’admira un moment avant de remarquer que le jeune indien semblait totalement sous le charme de l’animal.
La belle s’éloigna un peu pour lui laisser la place et hocha la tête en entendant sa remarque, elle tourna la tête vers lui et lui offrit un sourire éblouissant.


- Oui magnifique... On dit que les chevaux sont la plus belle conquête de l’homme cependant je ne suis pas d’accord. Ils ne sont pas une conquête.

La jeune femme l’écouta donc parler de sa manière de monter et celle des autres iroquois. Elle avait déjà monté à crus mais jamais sans mords et sans licole. Comment pouvait-il diriger le cheval et se faire un tant soit peu obéir ? Elle était admirative pour cela de leur technique, car elle en avait déjà un petit peu entendu parler dans les bars où les marins racontaient ce qu’ils avaient vu en accostant au nouveau monde et en s’aventurant dans les terres.


- Je ne comprends pas comment vous faîtes, mais c’est dans le respect de l’animal. Je trouves cela admirable, sincèrement.

Répondit-elle un peu plus souriante que quand il était arrivé. Oui il avait raison, l’air frai lui faisait du bien et être au contacte des animaux aussi.
En effet elle lui aurait bien proposé une promenade mais le voyant ainsi détourner le regard elle s’en garda et se contenta de lui dire.

- Mes chevaux ont besoin d’être monté et je ne peux pas les montés tous régulièrement. Si vous voulez vous pouvez les monter quand vous le désirez et comme vous le désirez cela ne me dérange pas. Vous n’êtes pas obligé de venir me le demander.

Lui proposa-t-elle gentiment. C’est vrai qu’elle avait déjà réfléchi à engager quelqu’un pour monter ses chevaux de temps en temps quand elle ne pouvait pas le faire elle même, en même temps qu’ils parlaient elle se dirigea vers une stalle un peu plus éloignée et entra dans dans le boxe d’un bel équidé de petites tailles qui ne devait pas être plus haut que son menton au garrot. Sa robe était grise saumonée et ses crins d’un gris légèrement argenté. Elle attrapa une brosse et commença à s’occuper de lustrer son pelage. C’était son cheval, celui qu’elle avait depuis dix ans et pour qui elle avait une réelle affection.
La jeune Comtesse allait le laisser faire son travail, elle ne pouvait pas l’aider. Après tout qu’y connaissait-elle à ces choses-ci ?


- Si ma présence ne vous perturbe pas je vais m’occuper de mon cheval, cela fait du temps que je n’ai pas pris le temps de le brosser. Dîtes moi si vous avez besoin que je tienne quelque chose.

Swan hocha la tête même si d’où elle se trouvait il ne pouvait absolument pas la voir et répondit de sa voix cristalline.

- Oui j’aime monter, j’aime les chevaux. Je trouves que ce sont des animaux nobles et très intelligents. Je suis assez d’accord avec ce qu’on peut dire chez vous.


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By Kathounette  Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] 1701692520
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MessageSujet: Re: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeDim 10 Mai - 11:27

Sidka ne voulait pas paraître désagréable mais il était dans sa nature de dire tout haut ce qu'il pensais tout bas. A ses yeux, la franchise était la base d'une relation harmonieuse avec autrui. Même si cela provoquait souvent des tensions, surtout à cette époque drôlement guindée, régie par des lois de politesse hypocrites qui le dépassaient, il préférait rester franc et direct. Après tout, si personne ne faisait à la marquise de remarque sur ce qu'elle ingurgitait ainsi avec indécence, surtout pour son sexe, comment pourrait-elle en sortir?
L'iroquois buvait un peu, mais c'était rare. Son peuple n'avait reçu des colons l'eau-de-feu que récemment et son père l'avait amplement mis en garde contre ses effets dévastateurs qui en avait perdu plus d'un. Il fumait, c'était surtout cela son "péché". Il entrait régulièrement dans des transes maladives à cause des plantes qu'il inhalait. C'était sa manière à lui d'oublier ses soucis et cette pratique lui facilitait l'entrée dans le Monde des Esprits. Il n'y avait pas grand chose pour lui là-bas: un rocher, une terre desséchée, un arbre mort...mais il adorait s'y étendre et discuter avec ses deux entités. Ainsi, il oubliait sa faim, sa soif, sa souffrance intérieure, pour se concentrer sur cet ailleurs désertique où personne ne pouvait l'importuner. C'était du moins ainsi qu'il voyait son antre spirituel.

Face à la remarque acérée de Swan au sujet de l'alcool, le Lycanthrope sentit qu'il l'avait blessée. Il en demeura confus et resta muet. A quoi bon tâcher de lui expliquer qu'il ne faisait que se forcer de boire en sa présence? Cela l'aurait enfoncée d'autant plus qu'elle se serait sentie coupable envers lui. Ainsi l'iroquois se contenta-t-il de lui sourire brièvement sans répondre.

Par la suite, sa rémunération fut mise en avant et il fut convenu que la jeune aristocrate le paierait à la fin de la journée selon la réussite de ses travaux. Sidka avait l'habitude d'être payé ainsi. Même si cela signifiait souvent qu'il était largement sous-payé, voire parfois-même honteusement exploité, il trouvait que cela était plus honnête de sa part. Pour lui, être payé d'avance c'était prendre ses propres capacités avec trop d'orgueil. L'iroquois pensait que le salaire devait saluer le travail accompli, pas l'inverse.

Enfin, la marquise lui expliqua qu'après dîner il aurait droit à un fiacre pour rentrer chez lui. Sidka l'en remercia chaleureusement, quoiqu'il s'en trouva quelque peu gêné. La belle le rassura alors: son cocher sortait trop peu souvent à son goût et passait son temps à fumer dans les cuisines. L'iroquois eut un rictus amusé.


- Nous avons le même loisir alors...

Sidka jeta un regard complice à la jeune femme. Se souvenait-elle de la pipe qu'il avait dans la bouche lorsqu'elle l'avait abordé dans cette rue mal famée tandis qu'il sculptait un ours dans un morceau de bois tendre? Oui, il aimait fumer. C'était là son alcool.

- D'accord. C'est bien aimable à vous. Si cela peut me faire gagner du temps de sommeil et sortir votre cocher...

Il avait alors failli parler d'esclaves pour désigner les domestiques de la belle aristocrate aux yeux vairons et la conversation dévia un instant sur son passé. L'air renfrogné, Sidka fronça le nez, mécontent de sentir la main de Swan frôler la sienne par compassion. Qu'il détestait parler de lui! Il ne voulait pas revivre ces instants douloureux, encore moins recevoir de la part des autres de la pitié ou de la compassion, surtout pas des nobles!
L'iroquois se retint de répondre à la jeune femme qu'elle ne savait rien sur lui, qu'elle ne pouvait pas réellement le comprendre et que c'était d'un ridicule extraordinaire qu'elle puisse croire le contraire. Mais Cocoa veillait alors sur son esprit et lui insuffla doucement quelques paroles apaisantes. Swan voulait bien faire. Elle avait elle-même vécu dans la peur et la haine des négriers, elle le lui avait confié l'autre soir. Même si elle ne pouvait véritablement le comprendre, parce qu'ils n'avaient pas du tout vécu la même histoire, elle pouvait au moins imaginer à peu près correctement ce qu'il avait subi et compatir à sa façon. L'intention était là.


*Et puis c'est toi qui a lancé le sujet...* Triompha le colibri en virevoltant dans tous les sens autour des branches de l'arbre mort.

Sidka soupira doucement.

- Ne vous excusez pas, miss. Allons prendre l'air, cela nous fera du bien à tous les deux.

Sur le chemin des boxes, le sujet changea radicalement. Il fut question d'Orenda et des croyances iroquoises. Sidak avait lancé cette nouvelle conversation et Swan désirait en apprendre plus. C'était étrangement douloureux pour le jeune ouvrier d'étaler ainsi les principes de sa tribu et d'ainsi ramener des choses spirituelles à l'état de paroles incapables d'exprimer leur grandeur. Il avait la désagréable impression de souiller les Esprits.

- Je...Non, pas vraiment, ce n'est pas "tout ce qui fait l'humanité". C'est...ce qui fait le monde entier, hommes comme animaux, animaux comme plantes, plantes comme roches...C'est la force d'une cascade, la fraîcheur du vent, l'oeil vif de l'aigle en chasse, la caresse des récoltes sous notre main...C'est une sensation.

Swan comparait Orenda aux autres divinités uniques et Sidka en fut complètement perturbé. Comment lui expliquer que, même si elle les séparait complètement, elle l'insultait presque?

*Ta femelle n'y peut rien. Elle n'est pas toi.* Gronda Koulaï en redressant le museau.

L'iroquois hésitait à répondre. Pour lui, l'expression "entité supérieure" n'avait pas de sens. Chez lui, dans sa conception des choses, personne n'était supérieur, pas même Orenda.


- Le Grand Esprit n'est pas supérieur. Il est le lien entre les choses. Ce n'est pas une "religion", ni ce que vous appelez "philosophie", quoique je ne sois pas certain de bien comprendre ce mot...C'est...la voix de l'harmonie.

Il ne put aller plus loin au risque d'embrouiller davantage la jeune femme. Lui-même ne savait plus trouver les mots pour lui exposer sa conception. Et puis, il était affreusement gêné de dévoiler ainsi ses pensées les plus profondes.
Heureusement, leur arrivée aux boxes leur permis de ramener leur attention sur les bêtes qui y logeaient. Quoi qu'elle en dise, Swan soignait bien ses chevaux. Ils étaient beaux, bien bâtis et ils ne manquaient de rien.


- L'homme blanc a toujours tout perçu comme une chasse. Fit froidement l'iroquois pour répondre à l'idée de "conquête" qu'évoqua alors la jeune femme. Il n'a jamais compris que la possession n'était qu'une illusion.

Ce n'était pas pour rien que Sidka ne possédait pas grand chose. Un pendentif de bois en forme d'oiseau, un couteau, quelques frusques, une pipe et quelques outils qu'il empruntait à ses amis des bas fonds: voilà ce qui constituait ses "possessions". Ses figurines de bois avaient été créées de ses propres mains...Il n'achetait rien, à part de la nourriture, et ne s'encombrait d'aucun objet superflus. Seule sa survie l'importait.

- Nous nous accrochons au crin. Le cheval nous comprend. Il reste libre de nous porter. Mais il ne faut pas croire que tous les Iroquois font preuve de bienveillance envers les bêtes...Si le cheval ne veut pas de nous, il faut l'accepter. Certains refusent de descendre et forcent l'animal à lui obéir.

Lui-même avait eu du mal à se faire accepter par les équidés à cause notamment de son entité louve. Le Lycanthropes sentaient facilement l'odeur du prédateur et les chevaux s'affolaient en leur présence. Heureusement, Cocoa jouait le médiateur en toute circonstance et, aujourd'hui, Sidka pouvait approcher des animaux sans qu'ils ne se sentent en danger. Au zoo, cela lui permettait de se promener sans que les fauves ne se lèvent à son passage, persuadés d'avoir été provoqués.

Alors qu'il se mettait à l'ouvrage pour réparer le box brisé, le jeune tanneur jeta un dernier regard à la belle aristocrate.


- Non, non, ça ne m'dérange pas.

Swan disparut derrière la palissade de bois pour s'occuper de son cheval tandis que Sidka mesurait la découpe de sa première planche. La belle désirait rester en sa compagnie pour discuter. Soit. Il tâcherait de tenir la conversation.

- Cela fait tellement longtemps que je n'ai pas monté que je crains de ressembler à l'idiot du village en montant l'une de vos bêtes. Rit l'iroquois en s'efforçant de rester concentré sur sa tâche. Je viendrais les sortir un peu dans votre parc, si vous voulez, mais je ne suis pas sûr de les monter. J'ai peur de vous les blesser. *Ou d'y passe moi-même.* Songea-t-il avec ironie. Je manque de temps pour ce genre de loisir, miss...Mais si j'en trouve, du temps, je viendrais.

Il ne pouvait pas promettre à Swan qu'il pourrait venir régulièrement s'occuper de ses chevaux et les monter. Il devait d'abord gagner sa vie et le peu de temps qu'il avait passait dans ses figurines de bois.

- Mais dites-moi, reprit-il tranquillement, c'est un cheval qui vous a ainsi blessée au cou?

La question lui brûlait les lèvres depuis qu'il était entré dans la salle de musique et qu'il avait aperçu la morsure de la jeune femme. Il avait été patient et avait jugé que c'était sans doute le meilleur moment pour tâcher d'en savoir plus. L'odeur de la paille et du foin, ravivée par les rayons chauds du soleil qui entrait dans l'écurie grande ouverte, emplissait l'air de sa fragrance naturelle. De fines particules voltigeaient en tous sens, lucioles diaphanes qui venaient jouer aux étoiles filantes autour d'eux. Oui, c'était l'occasion, au milieu de cette plénitude apaisante, de lancer ce sujet grave. Peut-être lui paraîtrait-il moins difficile dans un tel contexte? En tous cas, si la jeune femme ne désirait pas en parler, il s'excuserait platement et n'y reviendrait plus.


Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Sidka_12
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Dernière édition par Sidka le Mer 27 Mai - 10:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeLun 11 Mai - 22:49

La belle jeune femme avait été plus désagréable qu’elle ne l’aurait souhaité. Sidka n’avait fait que lui dire ce que n’importe quelle personne qui serait entrée dans cette pièce aurait dit, il disait tout haut ce que tous pensaient. Elle qui haïssait les hypocrites se montrait susceptible au premier qui lui disait la vérité en face. Swan passa sa main sur ses yeux avec lassitude en baissant la tête. Si cela se trouvait il ne faisait que s’inquiéter pour elle.
La jeune aristocrate se décida à lui demander avec hésitation :


- Si j’étais un homme m’auriez vous demandé cela ? Mais je vous demande pardon, je n’ai pas été très agréable.

S’excusa-t-elle en se mordillant ses lèvres retenant un soubresaut tans ses lèvres déchirées la faisaient souffrir. Ses joues rosirent lorsqu’elle repensa à leurs baisers enflammés de la veille et des autres nuits, elle n’était pas timide et encore moins gênée par ce qu’elle faisait avec les hommes. Mais ce sont les sentiments qu’elle avait ressenti et qu’elle ressentait encore, mêlée à la douleur de l’abandon.

La Comtesse à la longue chevelure noire comme le plumage d’un corbeau lui avait demandé combien il voulait, c’était une manière de montrer sa gentillesse et son amitié et en même temps de voir comment il considérait son propre travaille.
Sa réponse fut intéressante, il était vraiment consciencieux et il ne la voyait absolument pas comme une vache à lait à qui il pourrait soutirer autant d’argent qu’il le désirait, il était respectueux envers les autres malgré sa haine. C’était rare.

La jeune femme aux yeux vairons lui rendit son petit sourire en coin et eut une lueur moqueuse dans ses prunelles.

- Certes je me souviens que vous aimez aussi tirer sur votre pipe, comme moi. Mais vous ne faîtes pas cela pendant que vous êtes payé pour une autre tâche. Sinon cela ne me dérange pas.
Je n’ai plus de tabac d’ailleurs, il faut que j’en rachète.
Swan fit un geste négligent de la main pour montrer que ce n’était rien. J’aurais déjà du vous faire chercher et ne pas vous laisser marcher jusqu’ici.

L’aristocrate au teint de porcelaine avait laissé sa main effleurer brièvement celle de son interlocuteur aux longues tresses et au dessus hérissés avec une compassion qu’elle ne pu retenir. Cela avait été loin d’être insultant et il ne passait pas pour un faible à ses yeux. Simplement les images de son dos couvert de cicatrices, les récits de ses amis, ce qu’elle avait lu, le tout lui était revenus en mémoire et son regard avait été à nouveau obscurcit par un triste voile qui s’estompa quand elle s’éloigna. Swan se rendit compte qu’elle n’aurait pas aimé à sa place ce geste ni cette compassion. Elle lui avait rapidement présentée des excuses et fut soulagée par ses paroles.

Swan se rendit compte que peut être que ses questions pouvaient paraître indiscrètes, peut être était ce secret et les non initiés ne devraient pas en savoir plus ? Elle aurait comprit s’il ne lui avait pas répondu mais fut heureuse de l’entendre expliquer ou bien au moins qu’il tente car ce n’était pas facile à comprendre pour une jeune femme élevée dans une fois où il n’y avait qu’un Dieu supérieure et que c’était le seul qu’elle devait vénérer.
Commençant à comprendre ce qu’il lui racontait elle sourit et souffla du bouts des lèvres.


- J’aime cette idée d’une certaine manière. C’est poétique.

Lui fit-elle remarquer en lui adressant un sourire avant de se rendre compte vu sa tête qu’elle l’avait peut être insulté ou du moins désarçonné. La jeune femme s’en voulue de s’être montrée si maladroite dans ses paroles. C’était un sujet bien complexe les croyances des uns et des autres.


- L’harmonie, c’est une notion bien abstraite pour moi je dois bien l’avouer. Avez vous déjà réussi à trouver l’harmonie ?

Lui demanda-t-elle curieusement en rebaissant les yeux réfléchissants à ses paroles alors qu’elle sentait ses cheveux s’échapper de sa tresse alors qu’ils marchaient à travers la coure où le vent soufflait avec force.
La belle tourna sa tête vers lui en percevant ses paroles à l’intonation glacée et sourit tristement en plongeant ses yeux vairons dans les siens, détaillants ses yeux verts avec attention.
C’était étonnant, elle pensait que quand les gens avaient la peau si tannée et sombre que les yeux étaient forcément foncés pour protéger la rétine du soleil.

- Oui vous avez raison. Mais je ne sais pas si ce sont seulement les hommes blancs. Je pense que nous sommes tous pareil, quelque soit notre couleur de peau. Pour quoi les iroquois seraient-ils meilleurs que les anglais et inversement ?

Demanda-t-elle d’une voix sibylline avant de se détourner pour admirer les belles montures dont e selle avait fait temporairement l’acquisition.
Comme tout ce qui se trouvait dans son manoir. Il y avait tant de choses ici. Tant de choses aux quelles elle ne portait aucune importance.


- Je possède beaucoup, mais étrangement je ne tiens vraiment qu’à quelques objets. Ma pipe, ma montre à gousset car c’est un présent du premier homme que j’ai aimé, mon poignard et maintenant la bague que vous m’avez offerte. Je me fiche du reste.
C’est triste et méprisable.


Murmura-t-elle en laissant ses yeux se perdre dans le vide avant d’hausser les épaules et de lui sourire même si elle venait de se rendre compte qu’elle ne possédait rien ayant appartenu à Jeffrey ou un quelconque présent de lui.
La jeune femme se tourna vers lui une nouvelle fois pour l’écouter.


- Cela doit être grisant, on doit se sentir libre ainsi où personne n’est retenu, où le seul lien de contraire est la crinière. Sentir le vent, le cheval sous sois.

Souffla la belle Comtesse si différente des autres en commençant à prendre soin de son cher cheval qu’elle avait autrefois nommée Muse-des-vents. Un nom poétique et à la fois un peu ridicule à présent à ses yeux.
Ses mouvements étaient doux et précautionneux alors que le bel équidés remuait un peu, cherchant les caresses de sa maîtresse, il la reconnaissait après tout ce temps.
La belle Comtesse fut prise de regret, elle aurait du revenir plus tôt prendre soin de son fidèle ami.


- Je suis certaine que non, vous n’êtes pas toujours obligé de vous dénigrer. Et même si vous avez des difficultés au début, personne ne vous jugera. Pas moi en tout cas. Non je sais que vous n’êtes pas le genre d’homme à prendre du plaisir à faire du mal aux bêtes.
Je sais, mais je paye. Je comptais engager quelqu’un pour le faire. Cela peut devenir votre emplois à plein temps si un jour vous le désirez. Vous n’êtes pas obligé de vivre ici, il y a des chambres pas trop cher à quelques rues d’ici.


Le renseigna-t-elle en se penchant pour tapoter la jambe du cheval qui docilement la souleva pour qu’elle puisse saisir le sabot et commencer à le curer avec précision se fichant de couvrir sa robe de boue et de pailles.
En entendant sa question Swan lâcha le sabot du cheval et resta silencieuse quelques instants, fermant les yeux et réfléchissant à ce qu’elle pouvait bien dire. À quoi bon cacher la vérité
.

- Non ce n’est pas un cheval, ce serait plus l’un de leur cavalier les plus renommés. Elle eut un sourire et pensa * dans une cavalcade un peu trop endiablée. *

Elle était cachée par la porte du boxe mais avait cessé tout mouvements, les larmes coulant simplement de ses paupières closes, mouillant ses joues immaculées.
Lentement elle se laissa choir dans la paille contre la palissade.


- Les chevaux ne mordent pas sans raisons à moins d’être fou.

Murmura-t-elle en portant la main à son cœur malmené par les hommes.


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MessageSujet: Re: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeMer 27 Mai - 12:35

Le soleil était haut dans le ciel mais le vent soufflait comme pour rappeler aux promeneurs que l'hiver venait à peine de finir. Les grandes tiges verdoyantes qui naissaient dans la propriété de Swan n'allaient pas tarder à développer leurs bulbes pour donner de magnifiques fleurs. A ses côtés, tandis qu'il se dirigeait vers l'écurie principale, Sidka respira un grand coup l'air frais de la journée qui s'avançait. Il était heureux de se trouver là chez la jeune marquise, au lieu de trimer dans les tanneries nauséabondes. Quitte à travailler, ne valait-il pas mieux le faire dehors plutôt qu'enfermé dans un hangar de métal et de bois moisi?

*Tu t'égares mon frère.*

Sidka haussa brièvement les épaules et continua de suivre docilement Swan. Son regard s'attarda sur sa longue tresse qui se défaisait dans le vent et sur les plis de sa robe. Elle était vêtue simplement et cela lui donnait un côté sauvage qu'il savait apprécier en tant qu'iroquois.
Songeant à tout ce qu'ils venaient de se dire, Sidka fit une grimace en se rappelant ses propres paroles au sujet de l'alcool qu'elle avait ingurgité. La belle aux yeux vairons lui avait demandé s'il aurait tenu le même discours face à un homme. Il avait tiqué et s'était muré dans un profond silence. Au bout d'un moment, il avait détourné le regard et serré les dents pour grommeler un:
Non. Radical. Sans rien ajouter.
Sa vision de la femme avait déjà fait débat avec la jeune aristocrate et il ne souhaitait pas s'aventurer une nouvelle fois sur ce chemin périlleux qui risquait de les brouiller définitivement. Comment pourrait-elle le comprendre? De son point de vue, les femmes de son époque étaient prises pour des faibles et emprisonnées dans des carcans sociaux dont il fallait qu'elles se détachent pour mieux respirer et vivre la vie dont elles rêvaient. C'était une pensée bien légitime, mais totalement absurde pour lui. De son côté, il était persuadé que la femme était à la place qu'elle pouvait et devait tenir. Oui elle était faible, oui elle avait des responsabilités différentes de celles des hommes, et c'était bien pour ces raisons qu'elle devait respecter certaines règles que le genre masculin n'avait pas à respecter. L'inverse était tout à fait semblable: les hommes avaient des devoirs impropres pour les femmes. Chacun avait sa place et mêler les rôles ne pouvait mener qu'au chaos. C'était là sa vision d'iroquois, sa vision un peu brute de la différence des sexes. Il ne pourrait sans doute jamais la transmettre à Swan. Elle était si seule, si dénuée de contraintes comparée à d'autres femmes de son âge, qu'elle avait laissé son esprit s'entourer d'idées grandioses. La ramener à la raison n'était pas dans son rôle.


- C'est moi. Je n'ai pas à vous juger. Je suis sous votre toit.

Piètre façon de s'excuser, mais au moins l'iroquois avait-il fait une tentative pour paraître agréable à la belle aristocrate. Son regard triste en disait long sur ses aspirations mélancoliques et ce n'était sans doute pas le moment pour la déranger dans ses habitudes.

La suite de leur conversation avait été un peu plus enthousiaste. Ils s'étaient même jété des regards complices et moqueurs en abordant le fait qu'ils fumaient, eux et le domestique de la belle. Swan lui avait expliqué qu'elle devait racheter du tabac pour sa propre consommation puis elle lui avait fait remarquer qu'elle ne se souciait pas de son habitude sauf lorsqu'il s'agissait de travailler. Sidka fumait très souvent au travail, tout le monde s'en contrefichait. Cependant, face à la remarque de la belle, il s'était contenté d'esquisser une demi-courbette polie, une main sur le coeur.


- Si vous me l'interdisez, je vous obéirai. Se redressant, il avait repris: Bah, marcher m'a fait du bien. J'ai l'habitude de parcourir la capitale à pied.

Puis ils avaient quitté la demeure pour se rendre dans la cour. Alors qu'ils se dirigeaient vers les écuries, la belle aux yeux vairons s'était particulièrement intéressée à l'idée d'harmonie dont l'iroquois avait rapidement évoqué la notion en parlant du Grand Esprit. Mal à l'aise avec ses propres explications spirituelles, Sidka avait tâché de l'aider à comprendre ce qu'il ressentait, même si cela lui donnait l'impression de trahir une forme de secret millénaire dont seul les membres de son clan pouvait avoir la connaissance sans encourir les foudres des anciens. Maintenant qu'ils en étaient à ce point, l'iroquois s’égarait un peu.

- L'harmonie...est difficile. Nous sommes harmonieux, mais l'harmonie complète m'est encore inaccessible. Orenda ne nous trouve pas encore dignes. Fit-il en baissant son regard sur les graviers qu'ils foulaient en coeur.

*Bon sang! Mais qu'est-ce que tu racontes?! Damballah!*

Sidka se raidit. Swan ne pouvait le comprendre s'il parlait ainsi et il avait presque évoqué ses entités. Cocoa gesticulait en tous sens dans les branchages morts de son arbre tandis que Koulaï s'était redressé sur ses pattes pour planter ses griffes dans la terre craquelée et dévoiler ses canines d'ivoire. Le jeune indien allait embrouiller son employeuse et il risquait de se trahir à force d'aborder de tels sujets! C'était bien la première fois qu'il allait jusque là dans une conversation.

- Hem...Je pense que tout cela n'a pas de sens pour vous. S'excusa-t-il maladroitement avant d'accélérer un peu le pas vers les box. Plus vite aurait-il éloigné ce sujet et ce serait-il mis à l'ouvrage, plus vite serait-il rentré chez lui pour retrouver sa sérénité chérie. Il n'aimait pas être ainsi interrogé sur ses croyances.

- Oui...c'est..poétique. Finit-il par dire pour clore le sujet.

Arrivés dans l'écurie principale, Sidka admira les chevaux et leur conversation mourut sur la vision dénaturée qu'avaient les colons sur les indiens. Là encore, ils parlaient de son passé, de ses pensées, de ses croyances...


- Celui qui détient la force brute est en droit de régner sur les autres mais il ne comprend jamais qu'un règne n'est pas fait de larmes et de souffrances.

L'iroquois préféra rester à nouveau vague. Pour lui, il était évident que tous les hommes ne se valaient pas et que les plus forts se placent comme tels lui paraissait légitime et logique. Swan n'aurait pas compris non plus cette pensée-là sans la trouver déplacée. Mais, là où ils se rejoignaient, c'était sans doute sur le fait que, quelle que soit la différence entre les êtres, le plus fort ne devait pas se placer comme tortionnaire mais plutôt comme ami face au plus faible. Aucun être n'en possédait un autre, tout était harmonie et équilibre pour lui.
La belle aux yeux vairons s’épancha alors un peu sur ses possessions terrestres, comme pour lui prouver qu'elle restait simple dans son coeur, contrairement aux apparences. Sidka lui sourit en plongeant ses iris marins dans les siens.


- Je suis heureux de vous voir la porter. Fit-il en désignant la bague sertie d'une perle de nacre au doigt de la belle.

Pour lui, c'était signe d'amitié.


*Un fil...*

*...pour parfaire ta tapisserie.*

Harmonie de pensées et de sensations. Swan l'apprécierait-elle un jour comme il l'appréciait maintenant? Elle n'était pas Lycanne, il n'avait pas reconnu l'odeur de sa race sur elle, et il doutait ainsi pouvoir partager avec elle ce type de notion, mais il espérait qu'elle garde en cet objet le bon souvenir d'un ami qui l'aura aidée un jour.

*Nous avons tué...*

*Ce ne sera pas la dernière fois.*

*N'était-ce pas notre devoir?*

*Orenda en jugera mon frère.*

Le regard perdu sur la perle nacrée, l'iroquois finit par se reprendre. Tuer pour sauver, c'était-là son seul crime depuis sa naissance. Jamais il ne prendrait la vie par vengeance, par concupiscence, par malice. Mais pour protéger les innocents et les faibles, pour sauver son frère et libérer les siens, pour s'échapper et survivre...il tuerait encore. Koulaï avait raison.

- Cette bague vous va bien. Fit-il à Swan en observant cette fois le box brisé qu'il devait réparer.

Il s'attarda alors sur sa façon de monter à cheval pendant qu'il descendait son sac de son épaule et organisait ses outils. Apparemment, Swan était impressionnée par le fait qu'il montât sans selle, ni licol, ni mors.


- C'est très agréable, en effet...Mais c'est dangereux. Plusieurs guerriers de mon village étaient incapables de marcher après leurs premiers essais ratés. Ils sont restés ainsi jusqu'à...la fin de leur vie. Une chute et tout peu basculer. Un iroquois sans jambes est un peu comme un cheval sans pattes: sa vie n'a plus de sens.

Bientôt, la jeune femme lui proposa de revenir pour monter régulièrement ses chevaux, histoire de les sortir et de leur dégourdir les pattes tout en prenant plaisir à chevaucher. Sidka hésita un instant avant de grimacer qu'il n'était pas monté depuis longtemps. Swan voulut le rassurer et lui expliqua qu'elle le paierait pour le temps qu'il y passerait.

- D'accord...Je viendrai quand je le pourrai. J'espère que je n'ai pas oublié comment on fait. Avec une selle, je ne l'ai jamais fait...

Sidka avait peur de faire des bourdes. Les chevaux et la propriété de Swan étaient bien trop précieux à ses yeux pour qu'il se permît de les blesser ou de les dévaster. Il était fort gêné par cette proposition parce qu'elle lui faisait autant plaisir que peur. Etre payé pour monter ne l'intéressait pas, il le ferait par plaisir et défi personnel, pour aider la jeune femme à prendre soin de ses bêtes, mais il craignait de se retrouver avec un bras brisé ou de dénaturer les animaux en leur donnant une tournure et une démarche hybride, entre l'européenne et l'iroquoise, à tel point que la belle devrait se justifier auprès de ses amis. Il essaierait, mais s'il découvrait qu'il était incapable de monter correctement ou de s’acquitter de sa tache sans risquer de nuire à la marquise, il cesserait aussitôt.

- Merci. Dit-il simplement pour exprimer tout ce qu'il pensait. Je tâcherai de les sortir régulièrement, mais je ne vous promets pas d'être très disponible ou de ne pas arrêter à la moindre anicroche. Je resterai où je loge, j'y tiens...je suis plus près des tanneries. Mais je ne peux pas faire ce travail à plein temps, non, je vous l'ai dit: j'accepte les petits boulots, pas un emploi entier, pas ici. Nous en avons déjà parlé lors de notre rencontre et mon opinion n'a pas changée.

Swan semblait absolument tenir à l'engager à temps complet, pour un vrai travail, voire même à le loger ou à l'aider à se trouver un nouveau toit; mais elle ne comprenait pas qu'il tenait à sa tranquillité et à sa vie de solitaire; elle ne pouvait pas réaliser que sa Lycanthropie l'obligeait à rester dans sa petite chambre d'hôtel pour retrouver les pistes qu'il suivait tous les deux jours sous sa forme lupine; elle ne pouvait pas savoir qu'il avait un frère à aller voir par la fenêtre à l'hôpital Saint Thomas; elle ne pouvait pas concevoir qu'il tenait à ses quelques compagnons de misère avec lesquels il traînait parfois dans les bars...Non, elle ne le connaissait pas encore assez pour imaginer tout ce qui le retenait dans sa propre vie. De son point de vue, il ferait partie de sa vie, domestique original au milieu des autres, confident, véritable ami peut-être, mais elle ne se rendrait pas compte qu'elle réduirait sa vie à un nouveau néant.

Laissant de côté cette histoire de chevaux à sortir, Sidka se concentra sur le box qu'il devait réparer. Il se mit à scier et à ajuster à coups de rabot la planche qu'il avait attrapée dans le tas proposé par les domestiques de Swan afin de combler le trou réalisé par l'animal. De son côté, Swan brossait son propre cheval. Il ne la voyait presque plus derrière la palissade de bois et la magnifique bête qu'elle pansait mais il l'entendait encore distinctement. Son souffle se mêlait à celui de son cheval et le bruit de sa brosse répondait à celui de son rabot.

Au bout d'un moment, Sidka se lança. Il demanda à la jeune femme si c'était un cheval qui l'avait mordue au cou...
La réponse que Swan lui fit l'arrêta dans ses gestes.


*Tu as raboté un peu court là...* Pouffa Cocoa, trop concentré sur le bois pour réaliser que si son hôte s'était arrêté c'était parce qu'il était choqué de ce qu'il venait de comprendre.

- L'un de leurs cavaliers? Répéta Sidka en se redressant pour se lever. Il fronça les sourcils et chercha la jeune femme du regard. Il entendit un bruit dans le foin et la voix tremblotante de larmes de Swan lui parvint avant qu'il eût fait entièrement le tour de son box pour la rejoindre. Était-ce l'alcool qui avait raison d'elle?

Arrivé auprès de la belle, il s'accroupit et hésita. Comment devait-il lui parler? Il était en colère mais, face à son visage à nouveau tordu par ses pleurs, il ne put se résoudre à lui crier dessus.


- Swan...Qui vous a blessée? Vous êtes encore sortie pour boire?

Bien malgré lui, l'iroquois avança une main vers la jeune femme pour lui prendre doucement le bras. Sa peau tannée fit un contraste étonnant avec la sienne dont la blancheur égalait la pureté de son nom.

- Relevez-vous...Allons...Fit-il en tirant un peu sur son bras pour l'aider à se redresser.

Il ne voulait pas brusquer la jeune marquise, aussi se retrouva-t-il finalement assis à ses côtés, dans le foin odorant, le dos contre le bois du box. Il lui lâcha lentement le bras et sortit d'une des poches de sa veste défoncée sa pipe et du tabac.


- J'en ai encore un peu. Je vous offre ce qui me reste. Ne vous inquiétez pas, j'en récupère demain.

Écoutant la belle d'une oreille attentive, il bourra sa pipe et l'alluma avant de la lui tendre. En réalité, il était complètement affolé de voir quelqu'un tenir un de ses biens les plus précieux entre ses mains mais il prit un air détendu en l'incitant à tirer la fumée.
Il gratta un peu la peinture rouge qui dépassait de sa chemise et se racla la gorge pour se redonner contenance et meubler le silence qui s'était installé.


- L'alcool ne vous aidera pas. Par contre, dénoncer ce "fou" à la police peut vous permettre de l'éloigner de vous définitivement. Avec...votre rang...cela ne doit pas être difficile, si?

Le ton de Sidka était doux mais, au fond de lui, vibrait une colère noire décuplée par Koulaï et son instinct de protecteur. Qui avait pu frapper une femme jusqu'à lui laisser une marque pareille? Était-ce vraiment une morsure? Comment était-ce possible? Koulaï gronda. N'étais-ce pas celui qui venait de l'abandonner? Son ancien amant était-il donc revenu pour la blesser?
Il l'éloignerait, à coups de couteau s'il le fallait, mais il ne le laisserait plus brutaliser sa peau d'albâtre.


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MessageSujet: Re: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeVen 17 Juil - 19:49

[HRP] Je suis sincèrement désolé pour cette si longue attente et pour ma soudaine démotivation, mais c'est fini. [/HRP]

Swan continuait de marcher devant le sauvage iroquois tout en laissant l’air passer faire voleter ses longues boucles sombres s’étant échappées de sa longue tresse.
Elle avait donc demandé a Sidka que s’il s’était avéré qu’elle était un homme s’il lui aurait ainsi fait la morale. En entendant sa réponse si rapide et précise elle soupira avec lassitude. Les mentalités n’évolueraient donc jamais ? Pourtant l’aristocrate rebelle ne lui en voulait pas, après tout il l’avait aidé et aujourd’hui il était là ? Une amitié était possible, même avec une divergence d’opinion du moment que chacun acceptait l’autre.
De belles idées sur le papier, mais cela fonctionnerait-il ?
Cependant elle n’en dit rien, après tout la discussion avait déjà eut lieu et elle doutait que débattre encore et encore changerait quoi que ce soit à part à les épuiser.
La phrase du jeune homme lui fit relever les yeux et elle le regarda avec interrogation. En réfléchissant quelques instants elle finit par comprendre qu’en réalité il tentait de s’excuser par ses paroles et en retour elle se contenta de lui adressé un aimable sourire pour lui montrer qu’elle avait compris malgré ses yeux encore chargés de tristesse.

La Comtesse éclata de rire en l’entendant et lissa sa robe dans un geste d’habitude en entendant les paroles de Sidka qui lui promettait de ne pas fumer pendant qu’il réparait le box si elle lui demandait.


- Oh non je me fiche que vous fumiez du moment que le travail est fait correctement ! Ce n’est pas ce que je voulais dire.

L’assura-t-elle en reprenant contenance, gardant simplement un sourire malicieux sur ses lèvres rouges encore déchirés par les baisers, hargneux ou fougueux elle n’aurait su le dire, de son amant qui la rejetait à présent.

A présent la jeune femme aux beaux yeux vairons guidait son invité dans les couloirs tout en bavardant, tenant son bras comme elle l’aurait fait avec n’importe quel gentleman. Son bras sous sa main était fort et sa peau était tannée par le soleil.
Ils bavardaient d’un sujet qui commençait à intéressé la belle jeune femme à la peau de porcelaine au plus haut point. Toutes les légendes amérindiennes étaient passionnante en plus elles n’étaient que très peu traitées dans les livres de légendes.
Le tanneur était celui qui pouvait lui apprendre le plus de chose sur ce sujet et avec exactitude vu que ses légendes étaient ses propres croyances.
Troublée par sa phrase, Swan l’interrogea sans pour autant relever le « nous ».

- Que devriez vous faire pour en être digne ?

Lui demanda-t-elle avec sa curiosité qu’elle était incapable de réfréner.
En entendant les dernières paroles qu’il prononça, la belle comprit qu’il ne désirait pas s’étendre d’avantage sur le sujet et que pour le moment elle devrait se contenter des informations qu’il lui avait donné.

- Vous m’expliquerez plus en détaille un jour si l’envie vous prend autour d’une bonne tasse de thé fumante.

Dit-elle pour dissiper le malaise qui risquait de s’installer encore une fois entre eux deux, comment souvent. Au fond elle préférait ne pas insister pour ne pas passer aux yeux de l’indien pour l’un de ces colons qui se permettait tout sur sa terre d’origine.
Ils continuèrent de discuter un peu en parlant justement de sa terre et de la colonisation que ce soit par les hommes sur les hommes ou sur les animaux. En l’entendant Swan lui jeta un regard amusé.

- Vous savez que vous pourriez être un homme de lettre ? Vous faîtes de bien belles phrases et des plus profondes. Je ne me moque point en vous disant cela.

Précisa-t-elle, craignant qu’il se vexe en pensant qu’elle s’amusait de lui en disant une telle chose. Elle trouvait vraiment ses paroles très sensées et dîtes avec poésies. Il n’avait rien à envier à certain aristocrates qui se pavanaient dans les salons en déclamant des vers.
En retour la belle Comtesse répliqua à l’iroquois.

- Je suis heureuse de porter le seul cadeau qu’on m’ait offert par amitié et non par appât du gain.

Comment ne pas lui en être reconnaissante? D’être le premier à s’être montré amicale et non cruel ou condescendant sous prétexte qu’elle était une femme. Certes il l’avait jugé, mais bien moins que d’autres hommes, de plus il n’avait pas tenté à abuser d’elle.
La jeune femme qui possédait un œil aussi vert que l’émeraude et un autre aussi bleu que le ciel reçut le compliment avec élégance en se contentant de sourire avec reconnaissance pour sa galanterie, qui n’en était pas. Elle ne le pensait pas capable d’hypocrisie.

Swan lui fit alors part de son admiration pour son peuple qui osait monter leurs fidèles destriers sans mords et sans selles. Elle écouta le reste de ses réflexions avec intérêt et se mordit la lèvre en entendant la fin de sa courte tirades.


- Qu’arrive-t-il alors au membres des iroquois qui perdent l’usage de leurs jambes?La tribu s’occupe-t-elle d’eux ? Ou...

Elle ne finit pas sa phrase, les autres propositions assez explicites.
La séduisante brune lui avait alors proposé de venir monter ses chevaux et de même le payer pour cela, de lui proposer un logis. Cependant il refusa de loger en ce lieux et de faire ce travail à plein temps.La belle baissa les yeux honteuse d’avoir ainsi insisté et de manière égoïste d’une certaine manière. La jeune femme aux boucles sombres ne voulait pas être seule à nouveau, comme avant avec rien d’autres que ses bouteilles. Cependant c’était ainsi...elle ne pouvait en aucun cas le forcer.

- Bien je comprends, venez alors quand vous le désirez et quand vous le voudrez. Mais si un jour vous changez d’avis mon offre restera valable. Et même si un jour vous avez besoin d’aide, venez me voir. Pas en tant que vassal, mais en tant qu’ami.

Lui demanda-t-elle simplement avant de se détourner pour caresser le chanfrein de l’animal le plus proche du bouts de ses longs doigts fins. Au bout d’un moment elle le laissa se mettre au travail et Swan se dirigea vers la stalle de son cheval pour en prendre soin avec douceur et même amour pour ces bêtes toujours loyales. Alors qu’elle s’était mise à curer les sabots de l’animal, Sidka l’avait interrogé sur la provenance des marques dans son cou que malgré tous ses efforts étaient restées visibles au jeune indien.

Après avoir répondu et hésité, la jeune femme s’était laissé choir dans le foin et s’était mise à sangloter.


- Oui... un homme que j’ai rencontré peu de temps après notre propre rencontre. Dans un salon... c’est le fils du plus célèbre éleveur de chevaux de la ville.

Avoua-t-elle en cachant son visage entre ses doigts alors que sa longue tresse fini par se relâcher totalement et ses longues mèches noires tombèrent devant son visage comme pour la cacher.
Elle sentit le foin craquer près d’elle et se douta que le jeune homme venait de la rejoindre.


- Non je ne suis pas ressortie boire depuis notre rencontre... je l’ai rencontré au Pall Mall, nous avons dansé et il a commencé à me complimenter. Nous avons discuté et je... enfin il a fini par me dire qu’il m’aimait... cela faisait si longtemps qu’on ne m’avait pas dis cela... on s’est revu plusieurs fois presque tous les jours et hier après que nous... enfin... il m’a dit qu’il ne voulait plus qu’on se revoit... Mais il ne m’a pas blessé pour me faire mal... enfin c’était lors de nos ébats.

Souffla la jeune femme en sanglotant de plus bel, elle mourrait de honte de lui parler de cela et d’encore une fois se faire abandonner et de parler des pratiques sexuelles de son amant.
Malgré la main de Sidka sur son bras elle ne réussit pas à calmer ses larmes et au lieu de se redresser comme il lui demandait, la belle se blottit dans ses bras et cacha son visage dans son cou sans pouvoir s’en empêcher. Elle avait tant besoin d’être rassuré.

Swan secoua négativement la tête en entendant la proposition du jeune homme à la coupe iroquoise et aux dessins sur le corps.


- Non gardez le... c’est gentil, mais cela ne changera rien. Enfin j’ai plus fort à l’intérieur...

Lui confia-t-elle en se détachant et en lui souriant tristement, tentant d’essuyer ses larmes.
En l’entendant elle releva la tête et le regarda avec des yeux ronds.

- Non bien sûr que non. Je ne peux pas le dénoncer déjà parce que je... je... je l’aime. Il a été le seul à s’intéresser à moi et... non justement à cause de mon rang je ne peux pas. Car tout cela se saurait et je perdrais toute chance de me marier un jour, je serais la risée de la société et même mes affaires commerciales en souffriraient. Et lui serait exécuté.
Mais merci de vous en préoccuper...


Lui dit-elle avec reconnaissance en le regardant de ses grands yeux différents avec détresse.


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By Kathounette  Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] 1701692520
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MessageSujet: Re: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeDim 26 Juil - 10:53

Lorsque l'on vient d'un milieu roturier et qu'un aristocrate vous propose un travail agréable et bien payé - en plus de vous accorder le droit de fumer, un logis et l'assurance de son amitié - le refuser paraît aussi insensé que de mordre la main qui tente de vous retenir au dessus d'un gouffre béant.
Cependant, Sidka n'était pas un roturier ordinaire: c'était un immigré, bâtard iroquois et africain, né dans les champs de cotons aux Amériques, traité toute sa vie comme un esclave ou un fugitif, perçu par les autres comme un sauvage sans cervelle, trop dangereux pour que l'on puisse lui accorder sa confiance, trop instable et excentrique pour que l'on en fasse un serviteur fiable et discipliné; c'était un rebut de la société, une âme égarée au regard acéré et à la langue particulièrement cinglante dont il fallait absolument se méfier; c'était un drogué, un illettré, simplement assez fort pour porter des meubles, suffisamment négligeable pour crever dans les produits toxiques des tanneries, un homme que l'on devait exploiter en lui laissant tout juste assez de liberté pour qu'il s'illusionne et courbe l'échine sous le joug du destin sans poser trop de questions; c'était une feuille morte prise dans le courant des puissances au milieu d'un flot de poussière qui recouvrait sa teinte d'un voile obscur de mystères et d'oubli. Sidka incarnait un phénomène que l'on tâchait de laisser en paix au-delà de son utilisation, tel un outil hybride, pratique mais trop coupant pour que l'on puisse en user à sa guise sans risquer de perdre un doigt. C'était un exilé qui ne souhaitait pas apparaître dans les registres, un esprit libre, fractionné en trois âmes distinctes nouées dans une harmonie que lui seul pouvait pleinement comprendre. Sidka était un Lycanthrope. Il ne pouvait et ne voulait pas s'installer au coeur de cette société: il savait que sa place se trouvait à l'ombre de ses secrets et que son être tout entier ne saurait gagner la paix qu'en errant dans les ténèbres de son état, en solitaire, loin du tumulte de la vie au grand jour. Il devait rester invisible, sans nom, sans véritable patron ni attache afin de survivre à sa manière dans ce monde de chaos et d'angoisses. Seul son frère, Cheveyo, lui rendrait son unité brisée par le temps et les affres de son passé. C'était la clé de son salut et cette clé était aujourd'hui tordue.

Sidka refusa donc une nouvelle fois l'offre de Swan. La jeune femme ne comprendrait sans doute jamais ce choix mais elle devrait le respecter, qu'elle le veuille ou non. L'iroquois avait besoin de conserver son mode de vie actuelle et rien ne pourrait le faire changer d'avis. Koulaï et Cocoa s'unirent pour acquiescer face à cette résolution. Ils savaient tous que leur survie dépendait d'elle.
Le Lycanthrope craignit d'offenser la jeune femme mais, si Swan sembla fortement déçue face à sa réponse d'une fermeté sans égale, elle finit par lui soupirer qu'elle comprenait son choix et que sa proposition resterait valable, au cas où il changerait d'avis, tout en lui assurant son amitié et son soutien s'il en éprouvait le besoin un jour. Sidka se sentit soulagé.

Peu avant cette proposition, la comtesse et lui avaient échangé bien des propos d'un intérêt certain qui l'avaient cependant quelque peu chamboulé. Ils avaient abordé le sujet de ses croyances et l'appétit que dévoila la jeune femme pour les légendes amérindiennes l'avait particulièrement mis mal à l'aise. Il lui avait toujours répondu, même si sa prudence et sa gêne avaient fini par limiter son discours, et il espérait que ce genre de discussion ne reviendrait pas trop vite sur le tapis pour le bien de son esprit et de ses entités.


- Pour être digne d'Orenda et atteindre l'harmonie parfaite, il faut être en paix avec soi-même. Peu d'êtres vivants en sont capables...Ses explications étaient ainsi restées vagues, non seulement pour conserver le secret de sa race mais aussi pour ne pas offenser le Grand Esprit. Oui, nous en reparlerons. Promesse que l'iroquois souhaitait de tout coeur ne jamais pouvoir réaliser.

Swan avait un tempérament empli de douceur derrière ses pointes de rébellion et elle n'hésitait pas à passer sur une plaie un baume de tendresse ou à montrer aux autres qu'ils avaient encore des capacités inexploitées qu'il était possible de révéler. Pour elle, Sidka pouvait devenir un homme de lettre. Cette idée fit sourire l'iroquois. Koulaï se mit à rire dans une série de jappements incontrôlés. Cocoa quant à lui, quitta un instant sa branche pour exécuter une vrille heureuse dans le ciel sec de leur repère.


- Je ne suis pas certain que ça me soit utile. Je sais parler, je sais un peu lire...Ai-je vraiment besoin d'autre chose?

Sidka était flatté mais il ne comptait pas le dire. Il était heureux de voir que la jeune femme croyait pouvoir faire de lui un gentilhomme et un lettré, mais il n'en voyait pas l'intérêt. Ses phrases étaient poétiques, Swan avait raison, et ses réflexions atteignaient une profondeur philosophique qui n'était pas négligeable, mais cela n'était dû qu'à ses origines spirituelles et à la vision du monde que sa race lui induisait. Il ne se rendait pas compte que son langage pouvait paraître aérien.
De même, l'iroquois n'avait pas conscience que son dernier présent puisse le rendre plus aimable que de raison dans le coeur de la comtesse. A ses yeux, la bague sertie d'une perle qu'il lui avait donnée ne représentait qu'une pâle amitié: il la lui avait offerte parce que c'était un bijoux de femme et parce qu'il n'aurait pas su quoi en faire. C'était un gage de son amitié, certes, mais la pauvre comtesse ne pouvait pas savoir que cette notion avait chez lui un sens plus puissant que tout ce qu'elle aurait pu imaginer. L'amitié, pour lui, c'était la mort au combat, côte à côte. C'était le partage de son sang, le partage de son esprit, le plat que l'on mangeait à la main les yeux dans les yeux. Un objet n'était qu'un bref aperçu de ce qu'il appelait l'amitié.
Par contre, là où il rejoignait complètement la belle, c'était au sujet de son mépris pour ceux qui ne faisaient des manières que pour l'appât du gain.


- Un don qui réclame un retour n'est qu'un poison. Fit-il en plongeant son regard cristallin dans ses yeux vairons.

Profiter des autres était pour lui inconcevable. Offrir des objets à une femme pour en obtenir les faveurs ou de l'argent lui semblait dénué de toute humanité. Il connaissait l'envie, il avait déjà vécu dans la jalousie, mais jamais il n'avait songé à appliquer ne serait-ce qu'une pensée ou un stratagème pour obtenir ce qu'il désirait. Jamais. Sidka, derrière ses allures sauvages, était bien plus droit que de nombreux gentlemen.

Auprès des chevaux, leur conversation dévia sur ces créatures depuis longtemps utilisées par l'homme. Ils discutèrent de leur façon de les traiter et de les monter. Swan trouvait la mode iroquoise impressionnante. De son côté, Sidka préféra lui expliquer rapidement que de monter à cru était une technique dangereuse et qu'il avait déjà vu des membres de sa tribu se briser les os. La question que lui posa la belle au sujet de ce qu'ils faisaient de leurs compagnons incapables de marcher à vie à cause de leurs accidents piqua l'iroquois au vif. Koulaï se mit à grogner et Cocoa se posa sur une branche et se mit à ébouriffer ses plumes à coup de gestes brusques. Sidka tâcha de garder un ton détaché mais on pouvait aisément y sentir la tension qui excitait ses veines.


- Bien sûr que nous nous en occupons! Nous sommes frères, avec ou sans jambes. Les guerriers qui ne sont plus capables de chasser restent au camp pour veiller, ils fabriquent des flèches, des instruments, ils fument le poisson, tannent les peaux...Notre unité est bien plus franche que celle des blancs!

C'était sans doute insultant pour Swan mais l'iroquois défendait son peuple et il s'était sentit lui-même injurié par le doute qu'avait laissé transparaître la jeune femme. Croyait-elle donc vraiment que les indiens tuaient leurs propres frères sous prétexte qu'ils étaient handicapés? Les pensait-elle aussi sauvages et dénués d'humanité?

- Nous ne fonctionnons pas comme une meute qui laisserait en arrière les plus faibles pour qu'ils se fassent dévorer les premiers. Nous fonctionnons comme une famille dont chaque membre est nécessaire pour maintenir le corps debout. Tout est encore question d'harmonie.

***********

Un peu plus tard, alors que Sidka s'occupait du box détruit et que Swan pansait un cheval dans celui d'à côté, l'iroquois eut le malheur de lui demander ce qui lui avait fait de telles marques au cou. La jeune femme avait beau tenter de cacher ses bleus, ils étaient encore trop voyants pour que le jeune homme ne s'en aperçoive pas. D'ailleurs, le simple fait qu'il l'ait trouvée à son piano en train de jouer de déchirantes mélodies mélancoliques et qu'elle ait bu autant d'alcool avant son arrivée lui avait donné la puce à l'oreille quant à son malaise. La pauvre avait encore eu de quoi alimenter sa bile noire.
Mais sa question déclencha un véritable cataclysme. Swan cessa son activité et se mit à pleurer. Sidka dut arrêter ses réparations et venir s'installer à ses côtés pour tâcher de la calmer. La comtesse lui révéla que c'était un homme qui l'avait ainsi blessée et l'iroquois s'insurgea doucement pour l'aider à parler et à lutter contre ce criminel. Lorsqu'il la reçut dans ses bras, il se contenta de ne pas la repousser, sans pour autant la serrer contre lui plus qu'elle se s'était elle-même blottie. Il lui proposa sa pipe qu'elle refusa gentiment (à son grand soulagement car cet objet était tellement important à ses yeux qu'il répugnait à l'abandonner dans les mains d'autrui) et il l'écouta ensuite lui expliquer sa situation.
Swan avait rencontré un homme peu de temps après leur entrevue. Elle s'en était amourachée et lui avait accordé ses faveurs, c'est du moins ce que Sidka comprit. Puis, il l'avait abandonnée, comme le précédent. Ces marques sur son cou étaient dues à leurs ébats, ce n'était pas grave, elle souffrait surtout de son éloignement parce qu'elle l'aimait. L'iroquois attendit qu'elle ait fini ses confidences avant de répondre. Il réfléchit un moment, en silence, et se décida enfin à faire écho à ses paroles.


- Je ne suis pas assez cultivé pour comprendre toutes vos politiques de blancs, surtout quand il s'agit des femmes, et mon coeur se serre lorsque je vois que vous ne pouvez pas lutter contre ce genre d'individu sans risquer votre place.

Sidka était un peu perdu dans cette histoire. Il ne comprenait pas complètement la place de la femme dans la société occidentale de cette moitié de XIXème siècle et il n'avait pas complètement conscience des enjeux qu'un procès pouvait engager pour de telles situations. Cependant, il avait bien saisi que Swan s'était faite tromper et que l'on avait joué avec ses sentiments. Il avait aussi parfaitement analysé les sous-entendus de la jeune femme concernant les pratiques sexuelles de son compagnon. Koulaï grondait en lui.

- Parlez-vous du fils Landsong? Demanda soudain l'indien après une nouvelle phase de réflexion. Si c'est lui, il ne risque pas l'exécution, seulement de vous devoir un dédommagement financier pour ses pratiques perverses. Même si vous êtes d'un rang supérieur au sien, vous restez femme et lui homme, vous restez seule et lui protégé par son père. Ce n'est pas un roturier, encore moins un vagabond, c'est un bourgeois.

Le Cavalier était connu dans toute la ville. C'était le fils chéri du plus grand éleveur de chevaux de Londres. Il vivait dans l'opulence et dans la débauche, une débauche soit-disant contrôlée par son père qui cédait à tout ses caprices. Il était particulièrement en vue ces temps-ci à cause de son âge qui semblait le presser vers le mariage. Sidka en entendait régulièrement parler dans les bars des bas-fonds de la capitale. C'était un gentleman que beaucoup trouvaient insupportable, trop prétentieux, trop propre sur lui, trop souvent présent du côté des prostituées. Il avait une part de ténèbres que de nombreux ouvriers soupçonnaient depuis des années. L'iroquois n'avait jamais éprouvé le besoin de s'intéresser à ce gamin gâté, jusqu'à aujourd'hui. Il l'avait toujours imaginé aussi corrompu et pédant que les autres bourgeois de sa catégorie, mais de là à penser qu'il puisse coucher avec des jeunes aristocrates en les battant...il y avait un gouffre qu'il venait de franchir trop vite. Cela lui donnait la nausée.

- Ce n'est pas à moi de vous juger, miss, mais si vous continuer à vous jeter à corps perdu dans des relations irréfléchies, vous finirez par en souffrir jusqu'à la fin de votre vie.

C'était un peu rude, certes, mais Sidka voulait que Swan cesse de pleurer sur son épaule pour des histoires d'amour qu'il trouvait indécentes et, quelque part, un peu stupide. Se sentait-elle si seule qu'elle aimait le premier homme un peu tendre avec elle? Il fallait qu'elle se ressaisisse! Son âge commençait à la gêner, il le savait, ils en avaient déjà parlé ensemble, mais devait-elle pour autant se trouver absolument un amant, un mari, avant la fin de l'année? Pourquoi courrait-elle à ce point après les aventures?

*Elle a besoin d'amour, c'est comme moi!*

L'iroquois chassa la pensée du colibri d'un geste de la main. Qu'y connaissait-il lui? Il ne voyait pas la nuance entre l'amour et le besoin de présence.

*C'est ça, le besoin de présence. La solitude, c'est la mort.*

Swan voulait combler un vide que ses émotions ne supportaient plus. Cocoa avait raison. Elle ne cherchait pas l'amour tel qu'on le décrit dans les légendes, elle ne désirait pas une fusion de son coeur, mais une harmonie de son esprit avec celui d'un autre. Elle voulait être plusieurs et redevenir un.

*Elle n'est pas comme nous. Vous confondez.*

C'était si compliqué! Sidka poussa un profond soupir. Lentement, il repoussa Swan pour mieux respirer et imposer une nouvelle limite entre eux. Elle ne pouvait pas rester contre lui ainsi. Et si ses domestiques venaient à passer par-là?

- Swan...fit-il doucement. Vous devez l'oublier, comme les autres, et avancer sans vous soucier des hommes. Je sais que vous considérez que c'est bientôt pour vous l'heure d'être condamnée à la solitude éternelle mais je pense aussi que vous ne faites qu'accélérer votre chute en courant les salons et les pubs à la recherche d'un amant. Son regard se figea dans le sien et prit une lueur de défit. Si ces hommes reviennent, repoussez-les. Et si vous n'y parvenez pas, appelez-moi...

*Mon frère...*

- S'ils reviennent vous hanter, je les repousserais pour vous.

*Ce chemin n'est pas le nôtre. Laisse la femelle!*

- S'ils vous font du mal à nouveau, je ne leur pardonnerais pas.

Sidka ignora les avertissements de Koulaï qui avait compris que son ami s'engageait solennellement à protéger la jeune comtesse. Il voulait l'aider, malgré toute la répugnance que ses différentes attitudes pouvaient lui inspirer à cause de son désintérêt pour les femmes en général, à cause de ses propres souffrances à porter et à cause de ses difficultés à jouer le confident. Swan était de ces esprits égarés qu'il pouvait soutenir l'espace d'un battement de cil. Elle était entrée dans sa vie et ne semblait plus pouvoir la quitter avant qu'elle ne soit guérie.


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MessageSujet: Re: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeVen 31 Juil - 3:31

L’harmonie. Ce mot résonnait sans cesse dans la tête de la belle jeune femme depuis que l’iroquois l’avait prononcé. Cette quête de l’harmonie elle l’avait entrepris, mais hélas elle n’avait pas l’impression d’avoir trouvé la bonne voie pour parvenir à l’atteindre. Pouvait-elle encore faire demi-tour pour réussir à emprunter celle qui lui ferait découvrir ce dont parlait le jeune homme avec tant d’assurance ? Ce qu’il semblait avoir trouvé ? Mais pourquoi n’y arrivait-elle pas également ? Que lui manquait-il pour cela ?
Peut être que son problème était sa recherche d’une personne avec qui partager sa vie, car l’homme à la peau tanné par le soleil était tout aussi solitaire qu’elle, pourtant il n’en souffrait pas ou du moins il ne le montrait pas. La preuve il refusait même d’habiter près d’elle et dans un endroit confortable... Mais alors qu’est ce qui le faisait vivre ? Qu’est ce qui lui donnait envie de continuer ? De se battre et de se tuer au travail chaque jour ? Pourquoi faire cela quand personne ne vous attend ni chez vous ni ailleurs ?
La belle Comtesse n’arrivait pas à trouver la réponse à cette importante question : en quoi avait-il trouvé l’harmonie ? Pourquoi son dieu lui aurait accordé à lui ? Peut être n’y avait-elle pas le droit car elle ne croyait en aucune puissance divine à cause de toutes ces atrocités et ces hypocrisies dans le clergé. Toute petite elle avait détesté devoir se rendre au culte chaque dimanche et dès que ses parents étaient mort elle n’y était plus retourné, s’attirant les foudres de l’aristocratie. Swan avait finalement trouvé une parade et faisait venir chaque semaine un prêtre, mais qui en réalité ne rencontrait que ses domestiques et qu’elle payait grassement pour raconter qu’elle était une bonne protestante.

Au bout d’un temps elle lui demanda enfin n’y tenant plus :

- Sidka... Comment avez vous trouvé l’harmonie ? Comment faîtes vous pour vivre seul alors que j’en suis incapable ?

Lui demanda-t-elle en le regardant avec une incompréhension totale et avec un peu de jalousie, rien de mesquin juste un sentiment qu’elle ne pouvait rejeté devant sa facilité à se fondre dans la vie londonienne. Peut être n’était-ce qu’une façade...

En entendant l’une de ses remarques qu’elle trouva pleine d’intelligence et de poésie, ce qui était loin d’être la première fois depuis qu’ils se connaissaient elle lui avait fait remarqué qu’il s’en sortirait très bien dans les salons. Ceci était un compliment tout à fait sincère et elle était très impressionné et ne trouva le fossé entre l’aristocratie et le prolétariat plus injuste encore, tout comme cet inaccessibilité la culture pour les plus pauvres.
Pourquoi un homme aussi intelligent que le jeune homme à la coupe originale et aux réflexions intéressante devait travaillé dans une tannerie alors qu’il aurait les capacités de devenir un philosophe renommé ? Non en fait il ne pourrait pas. A cause de la couleur de sa peau, pas plus laide qu'une autre, juste différente.


- Cela pourrait peut être vous permettre de changer de vie. Et peut être que vous pourriez aimer cela. Vous êtes vraiment intelligent, vous pourriez réussir à vous élever dans la bourgeoisie. Après je comprends mieux que personne que cela ne vous tente pas. Mais au besoin ma bibliothèque vous est également ouverte.

Lui affirma-t-elle en lui offrant un timide sourire en pénétrant dans l’écurie dont les portes étaient grandes ouvertes pour laisser le vent y pénétrer ainsi que la lumière du soleil. Des brins de pailles sur le sol se soulevaient au gré de la bis et certains vinrent même se perdre dans la chevelure de la belle qu’elle fit tomber en passant la main dessus.

Encore une fois ils avaient déviés de sujets et en était passé aux gens que l’aristocrate aux yeux vairons fréquentaient la plus part du temps et qui attendaient toujours quelque chose en échange de leur présents. En entendant sa réponse elle se contenta d’hocher gravement la tête.
Alors qu’ils parlaient des équidés et de la manière de les monter selon leur différentes cultures, alors que l’indien lui faisait remarquer que la manière de monte des iroquois était dangereuse et même mortel, la belle aux longues boucles noires qui tombaient autour de son visage avait osé demandé ce qu’ils faisaient des guerriers définitivement invalide.
Elle n’avait jamais voulue l’insulter, mais elle sentait qu’hélas il l’avait ressenti ainsi et elle ne pu que baisser piteusement et honteusement la tête.
L’aristocrate aux lèvres écarlates ne savait que peu de choses sur les tribus amérindiennes.
Au fond elle mourrait de honte de l ‘avoir insulté de cette manière et d’avoir laissé croire qu’elle pensait une telle chose.
Elle commença donc par s’excuse en rougissant comme une enfant prise en faute.


- Je vous demande pardon Sidka, je ne voulais en aucun cas ni vous insulter vous, ni votre peuple. Simplement je pensais que la vie devait être rude dans les steppes du nouveau monde.
Mais j’ai toujours vu les plus faibles laissé de côté et même évincé le plus rapidement. Je n’ai aucune estime de mes pairs en général. Vous avez raison, votre peuple est certainement bien plus franc. Cependant je pense que vous devriez nuancer... il y a certainement un peuple constitué de blanc quelque part aussi bon et franc que votre tribu.
Cependant les Hommes sont des loups Sidka, je pense que ce serait se voiler la face que de penser le contraire.


Avait-elle murmuré finalement en le regardant de ses grands yeux étranges qui effrayaient tant de gens. Ses paroles n’avaient été que murmure et pourtant elles avaient été prononcées d’une voix sûre et douce.
La séduisante jeune femme était restée silencieuse un moment avant de rompre ce silence.

- Voudriez vous retourner sur vos terres natale ? Retrouver votre tribu... votre famille ?

Lui demanda-t-elle en baissant les yeux. Peut être que la vie était en effet plus douce là-bas quand on échappait aux colons et aux négriers ? Pourrait-elle s’y plaire ? A quoi bon se poser la question, sa place ne serait jamais sur cet autre continent,, dans cet autre peuple qui ne devait certainement pas accepter les sales blancs qui avaient réduit leur peuple en esclavage ou leur avaient volé leurs terres.

***

La complexe Comtesse avait tout expliqué rapidement au jeune tanneur de sa voix tremblante, interrompue de ses sanglots incontrôlés alors qu’elle revivait toute la scène de la veille, tout son abandon et que le barrage qui retenait sa détresse cédait devant lui. C’était la première fois qu’elle se laissait aller à ce point devant quelqu’un, même la dernière fois devant lui elle n’avait osé se montrer si pathétique et faible. Du moins c’est ce qu’elle était actuellement à ses yeux alors qu’elle arrivait à peine à le regarder.

- Pas que perdre ma place... ma vie... pour avoir commis tous les pêchés interdit à une femme. Je finirais dans un couvent... et si on trouvait certains de mes livres sur un bûcher pour sorcellerie.

Murmura-t-elle en rougissant et en se cachant derrière son épaisse chevelure de jais. Cela avait été bien douloureux d’admettre devant cet homme des fois assez moralisateur les pratiques aux quelles elle s’était adonnée à la fois par plaisir mais surtout pour satisfaire son amant et mettre tout en œuvre pour le garder dans ses bras. Mais même cela n’avait pu suffire... Maintenant elle était seule et sans possibilités de faire marche arrière, de faire changer Jeffrey d’avis pour qu’il revienne vers elle.
Peut être que si elle payait les courtiers du Cavalier. Mais lui pardonnerait-il ? Non certainement pas. Non il ne lui pardonnerait pas et il se sentirait blessé dans sa virilité d’avoir été sauvé par elle.
Swan se figea légèrement en voyant que son ami avait compris de qui elle parlait et garda la tête basse en ne se recroquevillant que plus. Il avait raison, son amant était un bourgeois et non un simple ouvrier ou prolétaire à qui l’on aurait rien épargné.


- Oui... mais j’aurais bien plus à perdre que lui de rendre cette affaire publique. Ma vertu est sensé être intacte... Il ne m’a pas forcé non plus à monter dans ce fiacre avec lui ce fameux soir. Tout est uniquement ma faute. Au fond peut être a-t-il eut raison de me traiter comme une chienne.

La jeune aristocrate se serait insurgée si une femme lui avait tenu un tel discoure, cependant elle n’arrivait plus à se montrer cohérente quand il s’agissait de ses sentiments et surtout des hommes qu’elle fréquentait. Elle n’arrivait pas à leur jeter la pierre, se tenant toujours pour responsable de ce qui allait de travers. C’était de sa faute si Leigh était mort, c’était certainement de sa faute si Asher l’avait abandonné pour partir en voyage et c’était de sa faute si elle n’avait pas réussi à garder Jeffrey et si elle avait à présent de telles bleus obscurcissaient sa peau délicate.

Quand elle comprit la phrase qu’il venait de lâcher elle eut un soubresaut comme s’il l’avait giflé avec force. Mais elle avait certainement mérité cette claque à force de pleurer devant lui à cause de ses amants. Il avait parfaitement raison et disait cela pour son bien. Cependant elle resta silencieuse, ne sachant quoi lui dire en retour. Oui il avait raison, tout simplement. Mais elle avait tant besoin de se sentir aimé, comment ne pas s’enflammer à la moindre parole d’un beau jeune homme qui lui promettait mille baisers et qu’une flamme brulait pour l’éternité dans son cœur, pour elle. ?
N’y tenant plus elle s’était blottit dans ses bras, espérant y trouver le peu de réconfort qu’on se refusait à lui offrir depuis si longtemps. Qu’il lui offre uniquement cela sans attendre quoi que ce soit en retour. Cependant elle le sentait resté immobile, mais elle ne réussissait pas à se détacher de lui. Alors qu’il la détachait de lui et lui promettait que si elle ne pouvait se dépêtre du souvenir des bras de ses amants, il lui viendrait en aide elle lui murmura.


- Alors ce que vous me recommandez c’est de rester cloitré entre ces murs ? Seule... seule avec comme seul réconfort mon alcool ? A attendre qu’enfin quelque chose se brise dans ce manoir pour pouvoir faire appel a vos service et vous voir ?
Vous avez raison, ma vie actuelle ne me mènera à rien... cependant celle que vous me proposez ne me mènera qu’à la solitude totale et à la mort...


Souffla-t-elle à son oreille d’une voix presque inaudible avant de se détacher docilement de lui et de retomber sur le sol dans la paille qui crissa sous son poids alors que ses larmes se tarissaient enfin et qu’elle tentait de dégager un peu son visage de l’ombre de ses boucles noires semblable au ramage d’un célèbre corbeau.

Elle continua de l’écouter et sa respiration se figea alors que son cœur battait plus vite dans sa poitrine. Ces paroles étaient belles et enrobaient son cœur d’un baume apaisant. De plus elle les savait sincères.
La jeune femme tourna la tête vers lui et plongea ses yeux dans les siens. Elle hésita quelques instants et lui dit de sa voix mélodieuse en lui offrant un sourire sincère qui étira ses lèvres déchirées.

- Merci...


***

Swan avait finit de s’occuper de son cheval et avait pris soin d’autre de ses destriers tout en observant du coin de l’œil son employé trimer pour réparer la porte du boxe. Au bout d’un moment Candice était venue lui demander ce qu’elle désirait pour le dîner et ses projets pour la soirée. La maîtresse de maison lui avait alors expliqué que son ami mangerait avec elle ce soir et qu’ils mangeraient à l’extérieure près de l’étang si cela ne dérangeait pas le cuisiner. Elle demanda également un repas assez simple avec des produits de saison avec de la viande. Elle précisa cela car elle n’en mangeait pas tous les jours non plus, n’en ayant pas besoin.
La belle ne voulait pas que Sidka soit mal à l’aise une fois à table et elle avait donc précisé qu’elle ne voulait pas d’un grand et somptueux dîné. Elle ne voulait pas le dégouter de manger en sa compagnie.

Swan se tourna vers le jeune homme aux yeux clairs et lui sourit amicalement.


- Je vais aller me changer, quand vous aurez fini vous pourrez vous promener dans le parc ou n’importe où dans mon manoir. Si vous avez besoin de quelque chose demandez. On viendra vous chercher pour le dîné.

L’assura-t-elle avant de le saluer d’un hochement de tête et se détourna se dirigeant vers l’entrée de sa demeure alors que le vent soufflait toujours aussi fort. Une fois dans sa chambre elle demanda à la domestique de lui préparer une jolie robe dans des tons bleus cette fois qui restait presque aussi simple que celle de l’après midi. Il n’y avait toujours pas de crinolines mais la robe était un peu plus longue sur l’arrière créant une traine dans un ton turquoise. La jeune femme choisis un simple collier de dentelle à nouveau pour cacher son cou toujours violacé. La Comtesse ne savait comment s’habiller pour son invité, elle savait que le faste le répugnait, pourtant elle ne pouvait pas venir à table dans sa tenue qu’elle réservait à ses sorties nocturnes.
Une chose restait profondément ancré dans son esprit sans qu’elle ne puisse s’en défaire, certainement à cause de son éducation. Son besoin de plaire, à la société et à tous.
Candice lui avait fait un élégant chignon qui dégageait sa nuque et l’avait remaquillé avant de la laissé.
Swan laissa son regard se perdre vers le parc en direction des écuries où elle avait laissé l’iroquois.


Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] 741359SWANNNN

By Kathounette  Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] 1701692520
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MessageSujet: Re: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeJeu 13 Aoû - 16:26

Comment expliquer la notion d'harmonie à quelqu'un qui, de toute apparence, ne possède pas le don de la Lycanthropie? Autant tenter d'expliquer à un chat le fonctionnement d'un oiseau! Sans pour autant rabaisser Swan dans son estime, sans la considérer comme particulièrement ignorante, Sidka se savait incapable de lui expliquer ce qu'il entendait par ce terme. Jamais elle ne le comprendrait tant qu'elle ignorerait qu'il possédait en réalité trois consciences. Le lui dire serait stupide: elle le prendrait pour un fou et ne comprendrait pas pour autant la situation.

- Swan...je viens de vous le dire: je ne l'ai pas encore complètement trouvée. Mais...je sens que je n'en suis pas loin. Je suis en paix avec mon esprit, je n'attends plus rien des Hommes, j'endure sans ciller les épreuves que le Monde me présente et j'avance. Je ne sais pas comment vous l'expliquer autrement...

*Et tu n'en as absolument ni le temps, ni l'envie.* Grogna Koulaï en se léchant une patte d'un air désinvolte.

*Je ne comprends riennnnnnn! Haha!*

Le loup regarda le colibri virevolter entre les branches desséchées de leur arbre fétiche et lui montra les dents.

*T'es qu'un idiot! Tais-toi!*

*Calmez-vous un peu! Je ne m'entends plus réfléchir!*

Comment pourrait-il dire qu'il avait trouvé l'harmonie alors que ses entités se chamaillaient sans arrêt pour des détails de marmots?

- Swan, lorsqu'on est différent des autres et qu'on n'arrive jamais à trouver sa place dans cette société, on est toujours seuls. Vous êtes seule parce que vous le voulez: vous rejetez l'amitié de vos semblables car ils vous dégoûtent et vous cherchez ailleurs. Vous avancez en vous fourvoyant parfois, en désespérant, mais vous trouverez un jour car vous avancez. Moi aussi, je suis seul.

*Et nous alors?!* S'outra Cocoa en criant dans l'esprit de l'Iroquois.

- Je suis seul lorsque je me contente d'écouter ma conscience sans m'ouvrir aux autres. La seule différence entre vous et moi, ce qui fait que je le vis bien mieux que vous, c'est que vous cherchez à combler votre vide alors que moi je l'entretiens. La solitude ne me dérange pas.

*Mensonges...*

Sidka n'était jamais réellement seul: il vivait avec ses entités. Cependant, il était vrai que lorsqu'il les laissait dans le Monde des Esprits et qu'il se fermait à elles, il rêvait de retrouver son frère à ses côtés. Sidka était lui aussi abandonné dans un vide sans fin. Il n'en souffrait pas autant que Swan, puisque c'était un homme qui avait vécu tellement d'épreuves affreuses que ce genre de conception était bien moins importante à ses yeux, mais il y songeait parfois.

- Je suis un homme, vous êtes une femme...Encore une fois, nous ne fonctionnons pas de la même façon et vous semblez l'oublier. Vous possédez plus d'émotions que moi, tout simplement. Vous, vous vous attachez aux autres alors que moi je n'en attends plus rien depuis longtemps. Vous, vous tâchez de fonder une famille, de reconquérir une place que vous croyez déjà perdue à cause de votre âge, alors que moi je préfère vivre seul, mourir seul, sans descendance. C'est un choix.

La jeune comtesse était une femme pleine de rêves et de déceptions. Elle ne semblait pas trouver sa place en ce monde. Comment l'expliquer? Était-ce sa façon de procéder qui ne convenait pas? Elle était belle, désirable, charmante, bien éduquée...Ses yeux vairons bloquaient-ils les éventuels prétendants? Non, ce serait ridicule. Quoique dans cette société où tout tournait autour de l'apparence et de l'argent, cela n'aurait pas été si étonnant que cela. Était-ce sa propension à boire ou la perte de sa virginité qui refroidissait les hommes? Ces deux points étaient-ils seulement connus? Sidka n'en était pas certain. Alors qu'est-ce qui faisait que Swan n'avait pas encore trouvé chaussure à son pied?
Pendant un instant, l'Iroquois dévisagea la jeune femme pour en décrypter les émotions cachées. Ses iris métalliques brillèrent d'un éclat plus vif et sa bouche s'entrouvrit. Sous sa chemise à moitié ouverte, sa peau à la peinture écaillé se souleva plus vite.


*Non. Elle ne ment pas. Elle ne nous cache rien.* Susurra Cocoa dans un souffle mystérieux.

*Elle pleure trop. Elle a tué des gens.* Fit le loup dans un écho.

C'était sa mélancolie qui repoussait autrui. Marquée au plus profond de son regard étrange, cette humeur noire poursuivait Swan. La jeune femme avait perdu des proches et n'arrivait plus à aimer la vie. Elle ne fréquentait plus assez de salons et ses habitudes nocturnes l'épuisaient sans doute. Jamais elle ne trouverait de mari aimant en conservant ce type d'habitude...
Un long silence prit place. Puis, l'Iroquois comprit qu'insister sur le sujet ne servirait à rien en cet instant. Swan avait l'air assez perturbée pour qu'il la laisse en paix.

Les deux amis discutèrent alors de la possibilité que le Lycanthrope avait de faire ses lettres et de changer de vie. Le jeune homme en rit un peu et répondit qu'il n'en voyait pas l'intérêt. Swan fut patiente. Elle lui expliqua aimablement qu'il pourrait monter dans la société et lui offrit de se servir de sa bibliothèque personnelle.


- C'est fort aimable à vous, miss. Fit l'indien en esquissant une courbette un peu courte avant de ramener sur sa nuque sa tresse hérissée de cheveux rebelles. Mais je préfère me servir de mes mains plutôt que de ma tête. C'est sans doute un peu bête mais je ne me vois pas dans un salon, au milieu d'une conversation de gentilhomme. Je pense que j'en tuerai un...Cette dernière phrase resta un moment en suspens tandis que Sidka affichait un sourire cynique. Je ne veux pas avoir à supporter les intellectuels, ou du moins ceux qui s'imaginent ainsi. Je n'ai rien à prouver, je ne veux rien avoir à prouver.

Suite à ce petit échange, les deux jeunes gens s'éloignèrent du sujet pour dévier sur les invalides iroquois. Swan eut le malheur de songer un instant que les indiens pouvaient abandonner les leurs après une mauvaise chute de cheval. Sidka ne put s'empêcher de gronder un peu. Mais, face aux excuses qui lui fit la belle et aux rougeurs que sa vivacité avait provoquées, il se radoucit:

- Je ne vous en veux pas...Nous ne venons pas tout à fait du même monde, c'est normal...Oui, je devrais nuancer...sans doute.

Koulaï glapit aux paroles de Swan. Lorsqu'elle avait dit: "les Hommes sont des loups", l'entité avait trouvé la chose fort drôle.

*Si elle savait jusqu'à quel point ils peuvent l'être parfois!*

Le regard de la jeune comtesse reflétait le visage brun de son nouvel ami dont l'expression  prit soudain une teinte bien plus triste.

- Je n'ai plus de tribu, Swan. Les miens ont été massacrés, réduits à l'esclavage...Je ne peux y retourner. Je n'ai plus de famille.

Il n'en parlerait pas plus. Swan allait trop loin. Lui qui n'avait pas l'habitude de parler avec les gens se retrouvait soudain à consoler une aristocrate, à lui raconter ses croyances, ses pratiques, ses sentiments...Il ne supportait plus de devoir répondre à autant de questions qu'il jugeait trop intime. Il n'était pas là pour ça.

***********

Dans les écuries, ce fut au tour de l'Iroquois d'aller trop loin dans ses questions. Swan avait été maltraitée par son dernier amant en date et en souffrait encore tant mentalement que physiquement. Sa peau de nacre portait des ecchymoses et son coeur, de nouveau meurtri, palpitait de honte et de tristesse.
Recueillant la belle dans ses bras, bien malgré lui, le Lycanthrope fit ce qu'il pu pour la consoler. Il l'écouta, attentivement, sans l'interrompre, pour comprendre ce qu'il la torturait ainsi. Puis, lorsqu'il pensa avoir saisi l'affaire, il tenta de la conseiller. Cependant, il s'avéra rapidement évident qu'il ne connaissait pas encore suffisamment la société londonienne pour que ses paroles soient efficaces et utiles. Swan se confia toujours plus à son ami pour libérer ses angoisses et expliquer plus clairement sa situation.


- Brûler vos livres? Sorcellerie? Sidka réfléchit et finit par comprendre le sous-entendu: la comtesse avait décidément des pratiques que les siens trouvaient eux-mêmes "déviants". Elle se mettait en danger. Dans un couvent...? Oui, ce serai terrible...

L'Iroquois commençait à cerner la jeune femme. Sa vertu était depuis longtemps perdue, son besoin d'affection l'avait conduite à pousser le vice au-delà de l'acceptable, elle se mettait facilement en danger pour s'offrir l'opportunité de ferrer un doux mari...C'était pitoyable.

*Pitoyable mais tellement humain...* Même Koulaï arrivait à compatir.

Swan semblait avoir conscience de ses propres défauts, c'était une bonne chose: au moins pourrait-elle plus facilement les vaincre. Mais, lorsqu'elle commença à se flageller et à trouver que le comportement de fils Landsong était presque mérité, Sidka serra les dents de colère.


- Vous plaisantez?! Aucune femme ne doit avoir à subir de pareils individus! Quelles que soient vos erreurs, miss, vous ne devez pas pardonner à ce genre de cinglé leurs écarts! Une chienne...non mais....vous vous écoutez parfois?!

Son ton était monté d'un cran. L'Iroquois avait envie de saisir Swan par le bras et de la secouer en criant jusqu'à ce qu'elle revienne sur ce qu'elle venait de dire. Heureusement, il sut se retenir. Comment aurait-il pu être digne de ce qu'il revendiquait s'il agissait ainsi? Lentement, il se passa une main sur son crâne à demi rasé et soupira en s'évertuant à baisser la voix:

- Ce n'est pas uniquement de votre faute...Oui, vous avez été faible, oui vous lui avez donné l'occasion de vous faire du mal, mais ce n'est pas une raison pour qu'il ait fait tout ce qu'il a pu vous faire! C'est ridicule.

La jeune comtesse se blottit toujours davantage dans ses bras. Sa carrure et sa chaleur devaient la rassurer, et sans doute attendait-elle qu'il resserre sur elle ses bras musclés pour lui murmurer des mots emplis de douceur et de tendresse. Mais Sidka n'était pas ainsi, il ne savait pas comment s'y prendre avec une telle femme dans une telle situation. Il tâcha de ne pas bouger, pour lui permettre de rester là si elle le désirait, et de lui expliquer que de son point de vue il était peut être temps qu'elle se ressaisisse et qu'elle cesse de courir après les hommes. La réaction de Swan ne le surpris qu'à moitié. Comment aurait-elle bien pu le prendre autrement que froidement? Par contre, il sentit qu'il y avait eu un quiproquo.

- Je ne vous ai pas dit de rester cloîtrée ici, dans ce manoir, et de boire! Surtout pas! Et je ne vous condamne pas "à la solitude totale et à la mort"...Je pense simplement que vous devriez renouer avec votre classe sociale, cesser vos activités nocturnes, ne plus vous attacher aussi vite au premier bellâtre qui vous fera les yeux doux...

Sidka avait lui aussi murmuré sur la fin de ses paroles. Il commençait à perdre pied et à étouffer. Il n'était pas disposé à servir ainsi de confident. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était la rassurer, la conseiller un peu et lui promettre d'intervenir si elle en avait réellement besoin. Sidka se plaçait dans une position particulièrement désagréable et dangereuse pou son rang. Que pourrait-il faire face aux aristocrates et aux bourgeois qui viendraient rôder près de son lit? Comment pourrait-il l'aider sans finir pendu ou avec une balle entre les deux yeux?
Swan sembla prendre sa promesse comme un soulagement.

Finalement, ils se séparèrent et reprirent leurs activités. La jeune femme s'occupa de son cheval avant de repartir vers sa demeure afin de se changer. Sidka jeta un coup d'oeil à sa domestique, acquiesça d'un signe de tête puis continua à scier et à clouer les nouvelles planches du box brisé. Discrètement, il regarda la comtesse s'éloigner.
Pourquoi cette femme voulait-elle absolument qu'il reste pour dîner? Il ne voulait que sa paye, sans déranger davantage, et retrouver son petit confort personnel du côté des tanneries.


*Pour ne pas manger SEULE.*

*Gros bêta.*

Sidka leva les yeux au ciel.

*Evidemment.*

***********

Quand il eut fini de réparer le box, l'Iroquois rassembla ses outils, referma son sac noir et prit soin de laisser les planches en trop les unes contre les autres appuyées contre une poutre afin d'éviter qu'elles ne prennent l'humidité. Il ne pouvait pas toutes les ramener, Oronda savait où, et remercier les domestiques qui les lui avaient apportées, puisqu'il ne savait pas où aller.
D'ailleurs, que devait-il faire à présent? Se promener dans le parc, comme le lui avait autorisé Swan, ou revenir au domaine? Après tout, s'il se sauvait pour profiter du beau temps, celui ou celle qui viendrait le chercher pour dîner aurait un long chemin à faire. Autant rentrer.
Son sac sur l'épaule, l'indien fit ses adieux aux chevaux en les flattant l'un après l'autre et quitta les écuries pour se diriger vers la maison de la comtesse.

Arrivé sur la terrasse à l'arrière de la demeure, il s'essuya le front sur lequel roulaient maintes perles de sueur et s'avança timidement, le nez en avant, pour tâcher de voir quelqu'un.


- Miss Carthew? J'ai fini!

Sidka rêvait d'obtenir un seau d'eau pour se laver les mains et se passer un coup sur le visage. Sa sueur avait collé sa chemise à son torse et ses peintures en coloraient maintenant amplement l'étoffe.


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MessageSujet: Re: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeLun 17 Aoû - 14:51

La belle jeune femme aux longues boucles sombres s'assit dans un de ses confortables fauteuils tapissés de velours pourpres qui se trouvaient dans sa chambre. Posant son bras sur l'accoudoir elle appuya son petit poings sur sa joue rosie par le fard pour soutenir sa tête soigneusement coiffée et maquillée peu avant par sa fidèle domestique. Elle se demanda également pourquoi elle n'avait jamais cherché l'amitié de sa gentille servante aux beaux yeux clairs ?
La réponse était pourtant claire, parce que ses parents lui avaient interdit de se lier d'amitié avec les domestiques et malgré les années ainsi que leurs morts, étrangement elle n'avait pas dérogé à la règle alors qu'elle avait brisé toutes les autres qu'ils lui avaient imposé par le passé. Swan se promit d'y remédier si Candice l'acceptait également. Elle se plaignait tout le temps de sa solitude mais ne tentait pourtant pas de se rapprocher de celle avec qui elle avait le plus de proximités à l’accoutumée.

La femme aux yeux vairons était seule... Mais Sidka l'était également, pourtant il n'était pas malheureux. Elle n'arrivait vraiment pas à le comprendre et cela la dérangeait de rester ainsi dans un tel brouillard. Il disait aller vers les autres, jouir de cette solitude qu'il choisissait. Mais comment faisait-il pour y arriver ? L'aristocrate avait posé la question et avait écouté la réponse de l'iroquois à la chevelure si étranges et que pourtant Swan aimait contempler.
Il était un homme et elle était une femme. La réponse pouvait-elle être si simple ? Si ridiculement simple ? La différence de sexe ?
Il ne voulait pas de descendance, pas de familles pourtant c'était les hommes en générale qui désiraient le plus procréer pour laisser une marque de leur passage, quelque chose qui les rendrait frère et leur rapporterait peut être d'autres choses encore. La jeune femme désirait juste quelqu'un à aimer... et surtout qui lui rendrait cet amour.
Cependant elle n'avait rien répondu, même alors qu'elle était assise dans son fauteuil à réfléchir elle ne put que laisser échapper un petit rire. C'était rétrograde comme vision de voir le monde, mais c'était un homme si lucide en général et plein d'esprit. Cependant elle ne lui reprochait rien. Il était présent, pas beaucoup, mais un peu, c'est tout ce qui importait à ses yeux.

La séduisante Comtesse et maîtresse de maison se servit un verre de son whisky et le sentit un moment avant de le déguster lentement, tentant de ne pas boire la bouteille en une fois. Sidka n'apprécierait pas de la voir tituber devant lui et encore plus ivre qu'elle ne l'était déjà après cet après-midi chargé de mélancolie.
Ne tenant plus en place, la jeune femme se releva pour retourner sur son balcon à la balustrade gothique, appuyée contre l'encadrement de la porte faîte de verre. Swan contempla les quelques roses qui commençaient à pousser autour du balcon donnant un côté féérique au lieu, le soleil se couchant sur la ville.
La belle à la peau marquée par des traits délicats et plutôt anguleux, ne pouvait s'empêcher de repenser à toute la conversation qu'elle avait eu avec l'indien.
Elle avait vraiment craint de l'avoir mis en colère alors qu'elle avait insinué le fait que sa tribu puisse abandonner leurs membres non valides. En le voyant réagir de manière si vive elle s'était excusée rapidement lui demandant pardon pour la méprise qu'elle avait commis. La jeune femme avait vraiment craint de l'avoir vexé, heureusement il s'était empressé de la rassurer.
Peu après elle avait vraiment été attristé de savoir qu'il avait perdu tout ce qui constituait sa tribu et surtout sa famille. Il ne pouvait se retourner vers le passé pour le modifier.
Elle lui avait simplement demandé pardon d'avoir pu remuer de douloureux souvenirs et avait posé quelques instants sa main sur son avant bras avant de retirer ses doigts fins en n'ajoutant rien de plus pour ne pas le plonger à son tour dans la mélancolie que provoquait la perte des siens.

Des larmes se remirent à couler de ses yeux différents, au fond pouvoir enfin parler à quelqu'un de sa relation avec le Cavalier. Cette relation qui depuis la nuit précédente n'était que douleur et chagrin. Ses doigts passèrent le long de la fenêtre ses ongles venant gratter la surface de verre. Son cœur se serrait à se briser lentement dans sa poitrine qui se soulevait de manière régulière. Pourquoi cet énième abandon? Qu'avait-elle donc fait pour mériter cela ? Existait-il vraiment une entité supérieure, comme Orenda ou un dieu, pour la punir de ne pas croire en lui, lui mettait tous ces hommes cruels sur sa route ? Cela la rendait folle. Elle voulait juste une simple histoire d'amour qui se solderait par un heureux mariage. Cependant elle perdait espoir. Sidka lui disait justement d'abandonner. Peut être avait-il raison..?
La séduisante poupée de porcelaine humaine avait eut peur en voyant le tanneur se montrer si vif dans ses paroles et en entendant le son de sa voix monter de plusieurs tons. Elle avait senti son désir et l'imagina sans mal entrain de la secouer dans tous les sens, mais lui fut reconnaissante de s'abstenir.
Comme dû reste de ses paroles... renouer avec sa classe sociale... Mais elle les haïssait ! Eux tous avec leurs intrigues et leurs petits jeux de pouvoirs. Ils étaient insupportables... cruels...

La belle maîtresse de maison finit par descendre aux cuisines, superviser le repas qu'elle allait offrir à son invité, donnant des directives précises aux domestiques.


***

Quand Sidka était arrivé sur la terrasse, un valet se précipita et s'inclina devant lui en l'entendant appeler sa maîtresse, sachant qu'elle était occupée et ne pourrait répondre il se décida à se comporter poliment avec cet invité et de le recevoir comme s'il était un noble. C'étaient les ordres de la Comtesse et on ne discutait jamais les ordres.

- Monsieur, désirez vous quelque chose ? Peut être souhaitez vous pouvoir vous baigner et avoir des vêtements propres ? Ou boire quelque chose ?
Je suis à votre entière disposition pour vous servir.


Lui récita-t-il avec une voix enjoué.
C’était un jeune homme aux cheveux bruns réunit en catogan, aux yeux d'un vert pétillants et aux sourcils en accents circonflexes. Il souriait de toutes ses dents et se montrait toujours volontaire et joyeux, quoi qu'il puisse advenir.
Voyant qu'il n'était vraiment pas en état d'aller dîner, il le guida à travers le long dédale de couloirs  plus ou moins étroits et couverts d’œuvres d'arts choisies par la jeune aristocrate aux yeux vairons.
Ils finirent par arriver devant la porte donnant sur une grande salle d'eau où un bain fumant avait été préparé peu avant par les autres domestiques qui étaient aller chercher l'eau puis l'avaient faite chauffer pour la plonger dans la grande baignoire couverte de dalles de marbres blancs qui formaient une sorte d'octogone où on pouvait se glisser en gravissant trois petites marches et en enjambant le rebord. L'eau était colorée pars les reflets du soleil passant à travers le beau vitrail qui servait de fenêtre. Il y avait également un par-à-vent sur lequel était pendu une longue chemise de nuit brodées de dentelles qu'avait due laisser trainer la jeune femme la veille avant de partir rejoindre Jeffrey. Il y avait également une coiffeuse recouvertes des produits appartenant à la Comtesse, tel que son beau flacon de parfum et ses produits de beautés ainsi que quelques rubans et peignes de nacres. Des fleurs se trouvant dans de grands vases diffusaient une agréable odeur printanière même si quelques pétales étaient tombé sur le sol de marbre.
Swan aimant particulièrement les bains, ayant vu cela autrefois chez des amis à ses parents elle n'avait pu résister à ce faire installer cela pour pouvoir se prélasser longuement dans l'eau chaud.

Le jeune domestique du nom de Thomas s'inclina devant lui une fois qu'il lui eut laissé le loisir d'entrer.


- Je vais vous chercher des vêtements. Nous faisons la même taille et nous sommes de la même corpulence, je vous prêterai les miens le temps que les vôtres soient lavés.

Lui dit-il  avant de le laisser, refermant la porte derrière lui pour aller chercher les vêtements qu'il lui avait promis vu l'état des vêtements de l'iroquois.
Tout en marchant dans les couloirs le domestique ne put s'empêcher de se demander quel lien unissait sa bien seule maîtresse à cet homme si étrange. Était-ce lui son amant ? Cela ne semblait pas être le cas, ils avaient l'air proches mais pas de cette manière.
Le brun était donc allé chercher une simple chemise de lin grise avec un pantalon, des vêtements qu'il portait lorsqu'il n'était pas en service. C'étaient des habits de garçon de ferme, il aimait la simplicité.
En arrivant devant la porte il toqua attendant qu'il lui donne son autorisation pour entrer dans la salle d'eau.


***

La table avait été dressée à l'abri sous les beaux arbres, la plus part en fleur pour célébrer le printemps, l'herbe était grasse et d'un beau vert tendre qui donnait envie de s'y étendre. La table se trouvait sur le rectangle de pavés prévu à cet effet, face à la marre où des grenouilles croissaient joyeusement,où des petits têtards s’ébattaient et où de jolies libellules voletaient. L'air était frai mais restait agréable tandis que les derniers rayons du soleil disparaissaient à l'horizon.
Les domestiques allumèrent des lanternes qui diffusait une douce lumière.
Sur la table qui n'était pas très grande se trouvait un beau poulet rôti à la peau doré entouré de petites pommes de terres venant tout droit d'Amérique. Il y avait également un délicieux velouté de légumes gardé dans une soupière d'argent.

Swan était déjà assise et attendait que son invité arrive. Elle sirotait un verre de vin en contemplant ce décore féérique qui l'entourait. La séduisante jeune femme avait demandé à ses domestiques qu'ils les laissent après avoir découpé la viande et qu'ils se serviraient eux même pour le reste. Elle voulait vraiment que ce repas ce déroule bien et que le jeune homme à la peau tannée n'ait pas envie de vomir devant elle à cause de l’opulence du lieux.


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By Kathounette  Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] 1701692520
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MessageSujet: Re: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeDim 6 Sep - 9:17

Sidka avait l'habitude de servir des hommes fortunés, des bourgeois et des entrepreneurs, mais il n'avait encore jamais été engagé par un membre de l'aristocratie. Swan, était certes fort différente de ce que « devait » être une aristocrate de son époque, mais l'Iroquois ne pouvait s'empêcher de se sentir étranger sous son toit. Sa demeure était magnifique, mais ce n'était ni ses lustres, ni ses tableaux, et encore moins le simple fait qu'elle puisse posséder quelques domestiques sous ses ordres, qui perturbaient le jeune tanneur, c'était l'idée même qu'elle appartenait à une race que l'on disait « supérieure » à la sienne. S'il la décevait, s'il brisait quelque chose chez elle, s'il venait à lui faire offense, elle avait tout pouvoir sur lui. Cette situation l'effrayait et il commençait à en prendre conscience. Le regard perdu sur la façade arrière de la haute bâtisse, l'amérindien ruminait sa propre folie. Pourquoi avait-il accepté de venir réparer ce box ? Il était maintenant obligé de dîner avec la comtesse. De plus, ce qu'il venait d'apprendre sur le Cavalier faisait de lui un genre de « témoin ». Il ne voulait pas être mêlé à ce type d'histoire.

* Allons donc, Damballah, tu t'égares complètement.*

Le Lycanthrope sursauta. Koulaï sourit de tous ses crocs pendant que Cocoa ébouriffait ses plumes en gloussant de dépit.
Quel imbécile ! Swan n'était sans doute pas ce genre de femme. Pourquoi songeait-il donc si souvent à ce qu'il encourait à la fréquenter ? Il avait travaillé pour des bourgeois véreux jusqu'à la moelle, capables de faire croire au monde entier qu'il n'avait accompli qu'une partie de son contrat, pour pouvoir toujours plus l'exploiter à leur guise, sans scrupules aucuns. Mais Swan n'était qu'une jeune femme esseulée dont le regard curieux avait croisé le sien et qui avait fait de lui un confident à ses heures perdues...


* Quand on oublie la beauté d'un souffle, on ne le sent pas passer. Ouvre-toi un peu, mon frère.*

* Pas trop, quand même...*

L'Iroquois prit une grande inspiration et continua son chemin jusqu'à la demeure. Le box était réparé, il avait un peu consolé la maîtresse de maison, il n'avait plus qu'à manger et à aller se coucher. Pourquoi réfléchir encore ? Après tout, il lui suffisait maintenant de profiter d'un bon repas en compagnie d'une dame de qualité et recevoir sa paye avec un beau sourire.

*Il y aura peut être de la viande ?*

Sans répondre aux appétits gloutons de son entité lupine, Sidka s'approcha timidement d'une porte-fenêtre et appela Swan. Ce ne fut pas la jeune femme aux yeux vairons qui lui répondit mais un domestique. Élégant, ses cheveux bruns en catogan, il vint à sa rencontre pour l'informer qu'il allait prendre soin de lui en attendant que sa maîtresse ne soit disposée à le recevoir. L'Iroquois ne dit mot. Mais lorsque le jeune homme lui proposa de prendre un bain, il grimaça. Avait-il seulement le choix ? Couvert de sueur agglutinée à une quantité de poussière phénoménale et de peinture rouge, il ressemblait à un sauvage digne d'être montré dans une exposition coloniale. Manger avec ses mains et avaler un peu de terre au passage ne le dérangeait pas, il avait subit bien trop de situations de crève-la-faim pour se soucier de ce genre de détail, mais il n'était pas assez stupide pour ignorer les manières qu'il était préférable d'adopter en société.
Sans avoir franchement répondu au domestique, Sidka fut cependant conduit par lui jusqu'à la salle d'eau. Cet homme semblait savoir ce qu'il faisait, autant le suivre. De toute façon, il était évident que Swan ne pourrait le supporter à table s'il ne faisait pas un brin de toilette.

Arrivé devant la baignoire, le tanneur n'en crut pas ses yeux. Il avait déjà vu des salles d'eau modernes, avec de grandes baignoires de fer à robinets et à grandes vasques, mais jamais encore il n'avait vu semblable installation. Le marbre blanc, dont était composée la baignoire, reflétait les pots de fleurs qui agrémentaient l'espace, comme pour rappeler que pierres taillées et végétaux, enfants de Mère Nature, pouvaient être domptés par l'Homme qui en faisait de véritable objets d'art.  De son côté, le paravent répondait à la coiffeuse, proposant une intimité d'un élégance indéniable.
Sidka resta silencieux un moment, ne pouvait détacher son regard de cette pièce particulièrement bien agencée. Puis, d'une demi voix, il remercia le domestique et le laissa disparaître pour aller lui chercher des vêtements de rechange.

Doucement, avec quelques hésitations, l'Iroquois finit par enlever ses chaussures, sa chemise et son pantalon. Puis, après avoir touché du bout des doigts la surface de l'eau pour en vérifier la température, il monta les trois marches de marbre et plongea entièrement dans le bain qui lui tendait les bras. L'eau était tiède, tout à fait agréable, et son odeur parfumée raviva les sens du Lycanthrope. Koulaî fronça le museau, perturbé par ces sensations nouvelles, alors que Cocoa se mit à virevolter dans les branches de son arbre pour exprimer sa joie.
Avec une éponge qui reposait sur le bord de la baignoire, Sidka entreprit de se frotter la peau. Les bras, le torse, les jambes...il fit de son mieux pour éliminer la crasse de ces dernières semaines. La peinture sur son poitrail fut difficile à faire partir entièrement car, malgré les différentes craquelures qui l'avaient lézardées depuis qu'il l'avait faite, sa teinte restait accrochée à sa peau hâlée. Heureusement, il finit par réussir à tout enlever. Un peu triste d'avoir dû effacer ses motifs préférés, l'Iroquois soupira cependant d'aise en profitant de l'espace qu'il avait pour étirer ses jambes fourbues. Depuis quand n'avait-il pas pu se plonger ainsi entièrement dans l'eau ? Depuis qu'il avait fuit les Amériques avec son frère ? Oui...Depuis la rivière...Un bain...Un bain chaud...S'il avait pensé ne serait-ce qu'un instant qu'il allait pouvoir bénéficier d'une telle chance ce soir...

Des coups frappés contre la porte le réveillèrent dans ses songes. D'une voix forte, il autorisa le domestique à entrer dans la salle d'eau. Quelle étrange sensation ! Donner une autorisation n'était pas dans sa nature. Pas plus que de se faire ainsi servir par un autre...


- Merci...Heu...mon sac et mes outils sont là...Je les laisse? Fit-il en désignant son sac noir abandonné dans un coin.

Sidka observa le domestique poser ses vêtements sur la chaise devant la commode et le remercia maladroitement avant de le regarder sortir avec ses affaires sales et son sac. C'était éminemment gênant. Regardant un peu le plafond, l'Iroquois songea qu'il ne supporterait pas faire son métier. Quitte à servir autrui, autant le faire à sa façon, sans cet air guindé...


* Tu vas ressembler à un vieillard si tu restes là-dedans.*

L'Iroquois sortit de l'eau et s'épongea avec une serviette que le domestique lui avait indiquée avant de le quitter. Ramenant devant lui sa main droite, il en observa la paume puis le dos avant de sourire. C'était plaisant de se sentir propre.

* Tu sens la fleur !*

*Tsss...*

Oui, il sentait bon, et ce n'était pas dans ses habitudes. Sidka avait l'impression d'avoir changé de peau. C'était aussi agréable qu'étrange.
Jetant un coup d'oeil à la coiffeuse, l'Iroquois s'en approcha avec appréhension. Les brosses et peignes qui trônaient là étaient à Swan. C'était des objets de valeurs, des objets très intimes. Face au miroir, le Lycanthrope se regarda. Il était fort, tout entier fait de muscles et de chair tendue. Sa peau sombre faisait ressortir ses yeux clairs. Il n'avait rien d'un gentleman. C'était un corps de sauvage, un corps de chasseur. Tournant légèrement sur lui-même, il regarda une partie de son dos qui était lacérée de grandes griffes blanches. Ses cicatrices étaient encore très visibles...


* Les Humains nous ont fait beaucoup de mal...* Gémit Cocoa en se posant d'un air abattu sur une branche morte.

* On ne va pas pleurer. C'est du passé.* Répondit le loup en se relevant.

* Oui...du passé. A nous de choisir notre futur.*

Le regard de l'Iroquois tomba sur les vêtements du domestique. Lentement, il s'en approcha puis saisit la chemise. La regardant d'un œil quelque peu critique, il finit par la passer par-dessus ses larges épaules. Elle lui allait bien, même si elle était sans doute un peu étroite aux entournures. Enfin, il enfila le pantalon qu'on lui avait prêté et remit ses chaussures. De nouveau face au miroir, Sidka fronça les sourcils. Il n'avait décidément pas l'habitude d'être aussi présentable.

* Allons dîner.*

*Lisse-toi le poil avant.*

Ramenant les mèches rebelles de sa tresse derrière son oreille, le Lycanthrope défit le bout de cette dernière pour le refaire avant de franchir la porte de la salle d'eau. Le domestique l'attendait sagement dehors. Confus à l'idée qu'il ait pu se faire attendre, l'Iroquois le suivit docilement. Ils finirent par arriver dans le jardin, sur une terrasse aménagée pour ce genre de repas à l'extérieur. Swan était déjà assise. Elle l'attendait avec un verre de vin à la main. Sa mise était des plus élégantes et Sidka la trouva plus souriante qu'au moment où ils s'étaient quittés. Peut-être que ce cadre idyllique l'avait un peu apaisée ?
Arrivé à sa hauteur, Sidka esquissa une demi-courbette.


- Madame la comtesse...J'ai fini de réparer le box. J'espère qu'il tiendra.

* Du poulet !*

Le Lycanthrope toussota, perturbé par l'agitation de son loup. Puis, invité à s'asseoir, il prit place en face de la jeune femme. Nul domestique ne vinrent les servir, au grand soulagement de Sidka qui retrouva un peu ses moyens. Il attendit le signal de la comtesse pour se mettre à la servir et à se servir à sa suite. Le poulet avait une chair tendre et la sauce en relevait le goût à l'aide de quelques épices parfaitement choisies. Les pommes de terre, petites et rondes, étaient succulentes. Cela faisait fort longtemps que l'Iroquois n'avait pas mangé un tel repas. La qualité des produits était telle qu'il finit pas se demander s'il avait déjà mangé une meilleure viande.
Gêné par sa situation, il fit attention à sa façon de manger. Il mâcha longtemps les aliments, réduisit ses bouchées et prit le soin de surveiller les gestes de son hôte afin d'éviter les impairs.
Au bout d'un moment, il osa donner son avis :


- Miss Carthew, c'est délicieux. Merci pour le...bain et ce repas...

Il fallait la complimenter sur sa robe et sa coiffure, sans doute, et lui dire doucement qu'il passait un merveilleux moment en sa compagnie, mais Sidka n'était pas un de ces galants embourgeoisés qui cherchent les faveurs d'une belle dame en toutes circonstances. Sidka n'était qu'un tanneur égaré dans une maison de poupée dont le costume avait été habilement retravaillé pour jouer dans cette nouvelle scène. Il était conscient de sa chance, fort reconnaissant, mais également quelque peu perdu. Il ne savait que dire.


Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Sidka_12
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Swan Carthew
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MessageSujet: Re: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeDim 6 Mar - 2:01

Spoiler:

Où en était-elle ? Tout se mélangeait dans son esprit torturé. Elle devait faire des choix, avancer, écouter et prendre en compte ce que lui disait Sidka mais elle ne voulait pas. Comment pouvait-elle dénoncer son amant, celui qu'elle aimer, le cavalier lui avait fait un peu de mal pour son plaisir, elle n'avait pas rechigner ni rien, ce n'était pas dans un bute belliqueux... elle n'avait rien à lui reprocher. Il l'abandonnait en plus pour la protéger... mais elle préférait prendre les risques et rester avec...
Devait-elle courir le rejoindre et lui donner l'argent pour qu'il rembourse ses dettes ou au contraire écouter le tanneur et s'enfuir le plus loin possible de ces hommes et se résigner à avoir une vie parfaitement raisonnable et normale pour une femme née aristocrate ? Se marier avec celui qui aurait un titre et voudrait bien d'elle ? Avoir quelques enfants, une vie simple, sortir à son bras dans les salons et le seconder... sans aucun amour entre eux... sans qu'elle n'ait plus aucune liberté ?
Oui c'est ce qu'elle devait faire... mais la belle jeune femme ne pouvait se résoudre à abandonner sa liberté pour cette vie d'ennui.
Swan s'assit dans un fauteuil et croisa les jambes en appuyant son visage sur son menton, soupirant alors qu'elle attendait Sidka. Elle ne savait vraiment pas quoi faire et était proie à une grande angoisse et agitation intérieure. Cette discussion l’avait vraiment remuée et elle devait prendre sur elle et remettre à plus tard cet important choix. Là elle devait être présentable et un peu plus agréable pour son invité.

La Comtesse retourna en cuisine pour aider ses serviteurs et bavarder gaiement avec eux, cela faisait partie des moments où tous oubliaient leurs rangs quand elle se mettait à cuisiner en leur compagnie, sifflotant joyeusement et épluchant les pommes-de-terres avec adresse. Ils étaient un peu crispé au début et finissait par vite se détendre, les plaisanteries fusaient. Les domestiques de Swan s'entendaient bien à l'ordinaire et sa présence ne les troublait pas, elle avait presque l'impression d'avoir une famille dans ces moments ou en tout cas cela lui rappelait son enfance qu'elle avait passé dans cette cuisine, ses parents étaient trop occupés pour s'occuper d'elle.
Comme tous les aristocrates, tous passaient leur enfance avec les domestiques puis ils oubliaient et reproduisaient le même schéma à l'infini...

L'aristocrate avait fini par les quitter une fois tout enfourné pour se préparer et attendre son invité un verre à la main dans le beau jardin qui entourait son éclatante propriété. Elle avait de la chance d'être née du bon côté du mur qui entourait le manoir... mais n'était-ce pas une prison dorée ? Elle soupira en chassant ces pensées égoïstes et laissa son regard dérivé sur l'eau, dans l'attente de son ami.


***

Le jeune homme sifflotait joyeusement alors qu'il ramenait ses affaires au bel iroquois. Quand il était entré pour déposer la chemise ainsi que le pantalon il n'avait pu s'empêcher de jeter un petit coup d’œil discret et appréciateur vers le corps musclé de l'iroquois. Le serviteur avait toujours eu un petit faible pour les hommes sans vraiment laisser libre cours à ses désirs à cause de la société et des risques que cela entraînait. Seul les nobles pouvaient se permettre ce genre de dérives... camoufler et ne pas être trop inquiéter pour leurs goûts particuliers. Thomas hésita tout de même quelques instants en déposant sur un tabouret ce dont l'invité de sa maîtresse avait besoin avant de se reprendre et de quitter la pièce pour attendre dehors qu'il ait fini et qu'il soit apprêté.  
Il se tenait droit comme un i derrière la porte et habité par d'impies pensées qu'il tentait de rejeter en pensant à la jolie fille des cuisines, mais sans grand succès à son grand désarroi et à son grand dégoût à son égard. Il lâcha un juron et donna un coup de poing dans le mur en essayant de se calmer avant de reprendre sa posture juste avant que l'iroquois ne sorte de la salle d'eau de la Comtesse Carthew pour le guider dans le dédale de couloir puis dans le jardin en tantant de masquer son trouble, priant pour que l'homme qui le suivait ne s'en rende pas compte et encore moins son employeuse. Certes c'était une bonne femme, mais elle restait une noble qui avait tout droit sur lui.
Dès qu'il pu il s’esquiva et se précipita dans sa chambre pour s'asperger d'eau et fondre en larme. Il se voyait comme un monstre...


***


La nuit tombait sur la demeure aux pierres sombres, la lune et les étoiles se levaient tandis que les grenouilles se mettaient à chanter dans le petit étang près de la table qui avait été dressée et qui était déjà couverte de victuailles en tout genre. Le poulet rôti et farci en son centre, les pommes-de-terres chaudes et cuites dans du beurre, les fagots haricots verts, et une superbe coupe de fruit d'où s'échappait des grappes de raisins aux fruits ronds et brillants dont le suc devait être d'une grande douceur légèrement sucrée et celui des pommes rouges comme l'interdit ou vertes comme la jalousie légèrement acidulée. Un véritable régale en perspective mais qui aurait semblé bien pauvre pour une femme de ce rang. Swan trouvait que c'était déjà presque trop mais elle voulait que son invité puisse manger à sa faim et ne voulait pas en faire plus pour éviter un quelconque gâchis.
En voyant l'homme arriver elle se leva pour l’accueillir et lui sourit.


- J'ai toute confiance en vous pour que la porte de ce boxe tienne, merci d'y avoir passé du temps. Mais je vous en pris asseyez vous.

L'invita-t-elle avec un charmant sourire amicale qui tentait de briser la distance qu'il y avait entre eux. Elle s'assit et lissa sa robe avant de reprendre sa coupe de vin pour la siroter avec élégance. Elle mangeait très simplement avec les mêmes couverts pour ne pas indisposer son invité et n'avait pas hésité comme le permettait l'usage à la coure de saisir la cuisse du poulet entre ses doigts pour la dévorer. Si même l'étiquette de la coure de la Reine Victoria le permettait, pourquoi se priver de cette joie simple ?
La jeune femme aux yeux vairons tentait de maintenir une discussion simple et agréable pour son invité, parlant des chevaux, de légendes qu'elle avait lu, de choses qu'elle avait vue dans les faubourgs et se taisant à intervalle plus que régulier pour le laisser parler.
Entendant soudainement ses remerciements elle arqua un sourcil curieux et lui sourit avec amitié.


- Ne me remerciez pas Sidka... je suis heureuse de partager ce repas avec vous et pour le bain je vous présente des excuses si Thomas s'est montré trop insistant. J'aimais bien vos peintures.

Osa-t-elle avouer avant de se replonger dans son assiette sans attendre de compliments sur sa mise ou sur quoi que ce soit. Les faux semblants ne l'intéressaient pas avec le beau tanneur à la chevelure si originale, elle voulait de la sincérité et ne se doutait donc même pas du trouble qui habitait son unique convive.
Soudainement elle reposa brusquement son verre alors que toute couleur désertait sa peau ne laissant que du marbre et que ses yeux devenaient vitreux. Elle posa vivement ses mains sur son ventre douloureux et repoussa sa chaise avant de se précipiter plus loin et de tomber à quatre pattes dans l'herbe grasse et verte pour offrir à la nature tout ce qu'elle venait d'avaler incapable de se retenir et totalement paniquée par ces nausées qui se faisait de plus en plus fréquentes. Elle ouvrit alors de grands yeux et compta rapidement alors que des larmes se mettaient À rouler sur ses joues.
Il y a un mois... le fiacre... la précipitation... la passion qu'elle avait ressenti.
Elle était enceinte du Cavalier... Non pas maintenant. C'était impossible... pas alors qu'il venait de la laisser. Non pas elle... elle ne pouvait pas être enceinte. Elle était effondrée et se releva avec difficulté en tremblant, sa coiffure défaite et son maquillage coulant sur ses joues alors que ses mains étaient sur son ventre pressées avec désespoir.
Swan se trompait certainement, cela ne pouvait être ainsi.


- Il faut que vous partiez... vous ne pouvez pas rester....

Murmura-t-elle d'une voix différente que d'habitude et tremblante. Elle ne pouvait pas être mère... elle était piégée. Soit elle se débarrassait de cet enfant... soit elle devait épouser un homme plus que rapidement. Mais elle ne voulait pas... elle voulait Jeffrey... Il l'aimait donc il prendrait forcément ses responsabilités et puis elle l'aiderait à payer les dettes puis ils partiraient... tous les trois.
Cela ne pouvait être autrement.
Des tremblements intempestifs la secouaient et elle plongea son regard différents dans celui de l'iroquois.


- Finissez votre repas et partez s'il vous plaît... je vous rappellerai pour vous payer promis... demandez ce que vous voulez à la cuisine mais je... Excusez moi...

La jeune femme aux longues boucles de jais l'abandonna, courant à travers le sentier pour se réfugier dans l'écurie, à l'intérieur du boxe de son cheval et se roulant en boule dans la paille pour pleurer tout son saoule...

- Jeffrey...

Fut le dernier mot qu'elle prononça avant de perdre connaissance, vidée par ces émotions et la douleur qu'elle ressentait.


[HRP/ Suite à "À la recherche du temps oublié" /HRP]


Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] 741359SWANNNN

By Kathounette  Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] 1701692520


Dernière édition par Swan Carthew le Mar 29 Mar - 21:04, édité 1 fois
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Sidka
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MessageSujet: Re: Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Une présence réconfortante [Swan, Sidka] [24/04/42] Icon_minitimeSam 19 Mar - 22:06

*C'est étroit...*

*Un peu oui...*

Sidka se sentait mal à l'aise dans les vêtements que le domestique de Miss Carthew lui avait prêté. Le bain lui avait fait du bien car, même s'il ne se reconnaissait plus lui-même à cause des odeurs et de la perte de ses peintures, cela l'avait détendu. Ses muscles, trop souvent sollicités, avaient besoin de paix et son corps tout entier, toujours couvert de sueur et de crasse, peinait parfois à respirer. Mais l'Iroquois ne pouvait supporter les vêtements trop serrés du domestique. Le pantalon était taillé et sa ceinture appuyait un peu sur ses hanches de guerrier. La chemise s'ajustait mal aux entournures et la veste l'étouffait légèrement. Il les portait bien et cela lui donnait une allure particulière avec sa peau sombre et sa coiffure excentrique, mais il n'aimait guère le changement.

*T'as dit toi-même que c'était intéressant. Pour une fois que t'es beau...*

Le Lycanthrope sourit discrètement et se retint de partir d'un grand éclat de rire. Cocoa maniait très rarement l'ironie, au point que ce genre de réplique était des plus inattendues. D'ailleurs, Koulaï lui jeta un regard amusé et souffla bruyamment dans son museau.

*Tsss...T'es en forme le volant...*

Cocoa gonfla son plumage sur sa branche et tira sa petite langue en rebondissant sur ses pattes.

Sidka se concentra de nouveau sur son hôte. Swan le regardait avec ses grands yeux vairons et lui demandait de ne pas la remercier pour son hospitalité. Elle prit même le soin d'excuser son domestique au cas où il aurait été un peu pressant avec lui au sujet du bain qu'il venait de prendre. Le tanneur lui sourit aimablement et lui assura qu'il était content d'avoir pu profiter d'une telle salle d'eau.


- Non, non, ne vous inquiétez pas. Il a eu raison. Sans ce bain, je doute que vous auriez réussi à avaler quoi que ce soit en ma présence...ajouta-t-il, gêné par l'évidence de la chose.

Le repas commença fort agréablement. L'Iroquois surveillait du coin de l'oeil les manières de la jeune comtesse pour l'imiter et l'absence des domestiques le détendit assez pour qu'il ose même réellement manger à sa faim. Le poulet fondait dans sa bouche trop souvent délaissée par ce genre de goût et lui procurait un plaisir sans nom donc son loup se délectait à travers son esprit.


- Mes peintures vous plaisaient? Ha? Fit l'Iroquois, surpris que la jeune aristocrate ose discuter de ce détail qui se trouvait sur son torse.

*On en voit dépasser de ta chemise quand elle est ouverte en haut...* Lui expliqua Koulaï en grognant avec un dédain à peine dissimulé.

Sidka rougit un peu mais ce nouveau sujet lui donna envie de l'explorer. Jusqu'à présent, Swan avait fait montre de beaucoup d'intérêt pour sa culture et il ne lui avait pas réellement répondu avec sincérité, à cause notamment de sa Lycanthropie qu'il devait lui dissimuler, à cause également de sa pudeur lorsque cela concernait le Grand Esprit...ou de sa douleur lorsque cela le ramenait des années en arrière sur les routes des Amériques où son frère et lui avaient tant peiné en tant qu'esclaves...


- Ce sont des peintures que les guerriers de mon village natal se faisaient avant les combats. Parfois je dessine aussi des appels pour nos totems ou des prières pour les défunts...dit-il tout en mâchonnant son bout de poulet avec quelques difficultés dues aux couverts qu'il maniait très mal. Disons que c'est un peu ma façon de rappeler à mes ancêtres que je ne les ai pas oubliés.

*Ou de partir au combat, frère.*

Ignorant Koulaï qui mettait plus de mot que lui sur ce que son coeur ressentait, l'Iroquois continua:

- Je vous montrerai un jour, sur du papier si vous en avez...

Sidka avait une âme d'artiste. Il adorait peindre et sculpter, il admirait volontiers les paysages et s'attardait plus que beaucoup sur les couleurs que la nature était capable de produire pour l'oeil des créatures.

Alors qu'il était plongé dans ses pensées, mêlant pigments et symboles totémiques en imaginant les prochaines peintures qu'il se ferait sur la peau, Swan posa son verre sur la table avec un peu trop de force pour que cela ne devienne pas suspect. Sidka releva la tête et cessa de mastiquer la viande qu'il avait encore dans la bouche. Son regard interrogea celui de la jeune femme et il y trouva une peur grandissante ainsi qu'une forme de malaise indescriptible.


- Que...?

Mais le tanneur n'eut pas le temps de s'étonner davantage que la belle avait déjà quitté sa chaise pour vomir dans l'herbe ce qu'elle venait d'ingurgiter. Par réflexe, et parce qu'il avait déjà vu des gens se faire empoisonner, l'Iroquois se leva à son tour et cracha sa bouchée par terre avant de se précipiter sur son hôte.

- Swan!

*C'est pas la viande mon frère! Calme-toi!* Cria Koulai dans son esprit.

- Qu'est-ce qui vous arrive? Est-ce que ça va?

Sans se soucier des convenances, Sidka attrapa la jeune femme pour le bras pour l'aider à la relever. Ses cheveux épars et ses yeux vitreux lui donnaient l'aspect d'une aliénée, malade de corps et d'esprit.

*Elle est perdue! Elle est perdue!* Couina Cocoa tout en virevoltant dans tous les sens.

Le Lycanthrope se pencha au-dessus de Swan et lui jeta un regard sombre alors qu'elle lui demandait de partir. Elle se tenait le ventre d'une manière étrange. Si ce n'était pas un empoisonnement, alors qu'est-ce qui lui arrivait? Une intolérance quelconque à un aliment?


*Un petit.*

Sidka sentit son coeur faire un bond prodigieux. Qu'est-ce que Koulaï disait?!

*Ta femelle attend un petit.* Répéta le loup d'un ton calme et grave.

*Ce n'est pas ma femelle, Koulaï, et on dit "femme" chez les humains, tu le sais. Mais...qu'est-ce que tu...? Un petit? Tu es...*

*Je ne crois qu'en mon instinct et tu ferais bien de suivre le tien.*

Sidka écarquilla les yeux en dévisageant Swan avec douleur. Elle tremblait et sa moue dégoûtée et blessée en disait long sur le désordre intérieur qui la traversait.

- Je...oui. Ne vous inquiétez pas...répondit-il au sujet du paiement qu'elle reportait.

Puis, avant qu'il n'ait le temps de la raisonner, la jeune femme s'enfuit. Un élan pour la rattraper banda les muscles de l'indien mais ses entités le retinrent, notamment Koulaï qui était bien plus sage que Cocoa dont les émotions guidaient les pensées.

Sidka resta un moment seul, avec ses entités, pétrifié. Puis, son regard tomba sur la table sur laquelle les plats avaient été abandonnés et son front se plissa d'inquiétude. Si Swan était vraiment enceinte, c'était sans doute du Cavalier...Et s'il ne reconnaissait pas l'enfant? Elle serait fille-mère...


*Ce n'est pas notre problème, Damballah.*

Sidka tiqua violemment et ordonna à son entité de se taire. Après quelques minutes de réflexions, il décida d'aller quérir un domestique. L'Iroquois pénétra dans la maison et chercha le dénommé Thomas pour l'informer de ce qu'il venait de se passer. Il ne dit rien au sujet de ses soupçons mais il lui expliqua que sa maîtresse avait besoin urgent de voir un médecin pour qu'il explique ce malaise. Puis, il récupéra ses affaires et précisa qu'il reviendrait le lendemain pour voir si la comtesse irait mieux, pour lui rendre ses vêtements et recevoir sa paye.

*********************


Le lendemain, Sidka revint à l'aube et on manqua de l'éconduire à la porte. De toute façon, il n'avait pas le temps, on l'attendait aux tanneries. Il s'enquit tout de même de la santé de Swan et on lui répondit que la comtesse verrait un médecin dans l'après-midi. L'Iroquois ne s'attarda pas. Il laissa au domestique les vêtements que ce dernier lui avait prêtés en le remerciant une fois encore, demanda une partie de sa paye pour pouvoir manger décemment et quitta les lieux en priant Orenda pour que l'instinct de Koulaï l'ait trompé au sujet du malaise de la jeune femme...

Plus tard, Sidka se rendit au tanneries et décida de revenir rôder près de sa demeure le soir arrivant.


[HRP/ Fin du rp. Suite dans "A la recherche du temps oublié"/[/HRP]


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